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jette dans ses bras, et me voilà enlevée, très-doucement, au milieu des airs, et déposée sur un rocher élevé, d’où je voyois parfaitement le beau pays que m’avoient montré de temps en temps les éclairs : le plaisant est que, soit la faute des ronces ou des vents, mes vêtemens n’existoient plus, et je n’étois voilée que par les aîles de mon bel ange ; mais il me pressoit si fort entre ses bras, que je m’éveillai presque étouffée, et je vois devant mon lit, une grande figure blanche, dont la sombre lueur de ma chambre ne me laissoit distinguer que les yeux ardens et enflammés comme les éclairs que je venois de voir ; d’effroi je jette un cri, et ma couverture étoit levée. Je me précipite en bas du lit, du côté opposé ; alors, une voix, que je reconnus bientôt, me dit : — Qu’avez-vous ? n’ayez