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le sentois en feu. Ce que je devois au sentiment de ce jeune homme, sa conduite envers moi, tout fit naître à-la-fois une foule de pensées, dont je n’étois plus maîtresse ; je crois que j’étois réellement dans un grand désordre d’expression et de maintien ; il s’en apperçut sans doute, car, se levant d’un air effrayé : — Ah ! Mademoiselle, je sais bien que… — Dans ce moment, la pensée me vint qu’il s’imaginoit que ma rougeur et mon embarras venoit de la honte de passer pour sa femme. Alors, je ne puis te rendre ce qui se passa en moi ; lui laisser cette sotte et indigne idée, me parut un crime ; la désavouer, la repousser, je ne savois comment m’y prendre ; je crois que je ne serai de ma vie dans un état aussi pénible ; j’en étois là, et je ne sais par où j’en