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sur le cheval d’un jeune soldat.

Eh bien, soit esprit troublé de ce que j’avois vu, ou force d’ame, j’y étois tranquille ; je ne voyois plus ces visages furieux, dont le souvenir me fait encore frissonner d’horreur ; cette cruelle image de victimes et de bourreaux n’étoit plus devant moi ; échappée à la mort, je goûtois encore la vie sans penser à l’avenir que préparoit un semblable cahos ; je crois même que mon visage ne devoit point paroître altéré, car je n’apperçus aucun étonnement ; plusieurs femmes étoient, ainsi que moi, sur des chevaux d’autres cavaliers, et, sans doute, trouvoient tout simple que j’y fusse comme elles ; j’ignorois où nous allions ; mais la tranquillité et même la gaîté qui régnoient parmi mes compagnes, éloignoient la terreur de mon ame ; j’étois là toute