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il se trouvoit, pourquoi il avoit osé sortir, et le grondant presque de ce qu’il ne s’étoit pas trouvé le matin au bouquet que ses filles lui avoient donné ; encore une année, disoit-elle, ce jour m’est toujours cher ; c’étoit aussi la fête de ma mère ; et jusqu’au moment où je fus assez heureuse pour l’être, depuis que je l’avois perdue, je ne la passois pas sans la pleurer ; bientôt, mes enfans, je vais la joindre ; la bonté de Dieu me fera sûrement retrouver ceux que j’aimois sur la terre ; à votre tour, vous garderez mon souvenir ; elle prononça ces derniers mots en pleurant, ses filles l’embrassèrent ; et je pensois à nous… En se dégageant de leurs bras, elle avoit un visage où se peignoit à-la-fois le sentiment d’une mère, fière de l’être, et la satisfaction d’être aimée