Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/107

Cette page a été validée par deux contributeurs.

LETTRE XVI.

Mauléon, du 8 vendémiaire, toujours à l’hôpital, an 4 républicain.


Aujourd’hui mon ame est triste… je ne retrouverai plus, chère amie, cette sorte de gaîté que je parvenois au moins à feindre ; je suis affaissée sous le poids des souvenirs et des craintes, l’avenir ne me promet rien de mieux ; peut-être est-il un terme à notre courage ? et les efforts pour le relever, lorsqu’ils sont vains, ne servent qu’à épuiser ses forces et à nous avertir de notre foiblesse ; mon ame est triste, et je t’écris pour moi, parce que j’y trouve, ou du moins j’espère, un moment d’intervalle ; c’est être