substitution regrettable[1], ils affirmaient, contre toute évidence, que la lettre u doit toujours se prononcer ou dans les idiomes du Midi de la France. Contrairement aux précédents, une école nouvelle a proclamé récemment que la lettre u, excepté lorsqu’elle est précédée d’une voyelle, doit toujours avoir le son de l’u français. Ce sont là des erreurs contre lesquelles on ne saurait trop réagir.
Anciennement, lorsque le roman était la langue officielle des poètes et des tabellions, ceci pouvait avoir sa raison d’être, et encore cette règle souffrait-elle de très nombreuses exceptions. Mais ce principe n’était pas absolu, loin de là, et, si ce n’est, peut-être, par les troubadours et les officiers publics, il ne fut jamais appliqué aux relations usuelles de la vie provinciale. Quand on considère les variantes affectant les parlers des localités les plus voisines entre elles, on s’aperçoit immédiatement qu’en dehors de la phonétique dialectale, l’unification orthographique des noms de lieu devient une utopie.
Le tableau suivant montre l’inextricable confusion qu’une orthographie irrationnelle peut entraîner, tant au point de vue de la philologie comparée, qu’au point de vue des relations de plus en plus étendues que les indigènes entretiennent avec les étrangers.
- ↑ Émile Belloc. De Belesta au massif de Tabe, par la Fontestorbe et Mont-ségur (Annuaire du Club alpin français, Paris, 1903).