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Et c’est le temps qui est responsable de tout
Ce temps arrière avant pendant après passé
Mon cœur dans le sommeil ignore la durée.



Ma justice sur terre tu n’avais pourtant
Qu’un très léger printemps à m’offrir pour survivre

Comme si nous étions deux bouffées de verdure
De leurs lèvres d’azur lâchant tous les oiseaux

Nous n’avions jamais pu prévoir que le soleil.



Il n’y a pas de fin à la destruction
Il n’y a pas de fin à mes lamentations
Tu es morte ce mot a tout détruit pour moi

Règne ma négative le néant accroît
L’hiver sombre et la neige ancienne du tombeau.