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Alors le temps enfante un nouvel ordre
Ordre d’automne au feuillage difforme

Je nais je meurs j’ouvre et ferme la porte
Je suis au cœur de ce qui meurt d’éclore

Je ne sais pas repartir d’où j’aborde
Ni rien prévoir de mon avenir morne

J’orne mes draps d’une grimace atroce.

Au bien :

Sur le ciel fin des nuages énormes
Rompaient le cours des rêves monotones

Et quand l’orage au feu faisait les cornes
Je respirais sombre je prenais forme

Je figurais la terre que j’adore
J’étais semblable à tout ce que je nomme

Je fortifiais la terre qui pardonne.