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J’aime la mère des tombeaux
D’un amour voué au mal
Un vieil amour mauvais au goût



On arrive à son lit par une rue tranquille
Bordée de maisons grises comme toutes les maisons

Une tranquille rue rouillée
Qui n’a jamais été jeune

Et là le désespoir poète
Le désespoir qui se respecte
A le visage comme un œuf

Et de se voir dans le ruisseau
Son cœur noble se soulève

Le poète n’a plus de germe
Pour tricher avec le temps

Le poète n’a plus de langue
Pour lécher sa mélancolie
Les images sont au secret