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II

Le beau temps est la proie du vent
L’herbe est la proie des bonnes bêtes

Entre les cornes du taureau
Jaillissait la source du sang

Écumait la source vivante
Les poings serrés sur un trésor

Et la lumière sans passé
Qui ne connaît jamais la mort.

III

Entre les bras ouverts des cornes
Du taureau plume et plomb d’accord
Le soleil tendait son miroir
Aux torches noires de la peur

Gloire un taureau s’en va dans l’herbe
Filer une harmonie de masses
Et sa chair est une bataille
Gagnée d’avance par le cœur.