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UN FEU SANS TACHE

La menace sous le ciel rouge
Venait d’en bas des mâchoires
Des écailles des anneaux
D’une chaîne glissante et lourde

La vie était distribuée
Largement pour que la mort
Prît au sérieux le tribut
Qu’on lui payait sans compter

La mort était le dieu d’amour
Et les vainqueurs dans un baiser
S’évanouissaient sur leurs victimes
La pourriture avait du cœur

Et pourtant sous le ciel rouge
Sous les appétits de sang
Sous la famine lugubre
La caverne se ferma