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parate avec sa physionomie. Une de ses compagnes, moins jolie, plus brune, car celle-ci était blonde et blanche à éblouir, lui faisait supporter l’ennui du cloître. Que dis-je supporter ! C’était, je crois, de peur de la quitter, qu’elle prenait le voile. Elevées ensemble, elles avaient de bonne heure commencé les passe-tems de Sapho.

Insatiable de plaisirs et de caresses, Thérèse brûlait d’associer à ses amusemens la piquante, l’aimable Eléonore. Quelques soins que prit l’abbesse, elle ne put empêcher une conversation si ardemment desirée de part et d’autre. Elle fut vive et courte. Quelques louanges données réciproquement la composèrent. Quelques baisers l’interrompirent, et le geste le plus décisif la termina. Mais quel fut l’étonnement de Thérèse, qui