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XIX
L’ORTHOGRAPHE. LA DIVISION EN CHAPITRES.

sont les suivantes : usage régulier des diphtongues ae[1] (que le manuscrit rend indifféremment par ae, ȩ et parfois æ) et oe ; la diphtongue ae est même conservée dans certains mots où elle n’était pas, semble-t-il, d’usage courant, comme caeteri, caena, praetiosus. En revanche, l’adverbe pene est systématiquement écrit avec un e simple. — Dans les mots composés, les préfixes sont reproduits sous leur forme primitive, sans contraction : adfinitas, adfirmo, adgressus, adprobo, adpropinquo, adsentio, adsidue, conlapsus, inlatus, inmaniter, inmerito, inritatus, obpressus, submissus, etc. Même devant un p ou un b, la lettre n des préfixes in- et con- est respectée : inpar, inpono, inpune[2], conpello, conplura, conpletum, conprehendo, etc. — Certains mots latins sont orthographiés d’une façon qui tranche sur l’usage commun : Brittannia, codicellus, cotidianus, Gallecia, incolomis, intellegere, quattuor, tempto, umerus, etc. — Enfin la prononciation des noms propres germaniques est rendue avec un soin particulier ; d’où des formes peu banales, comme Adalthrud, Berhtrada, Berhtais, Nordmanni, que nous avons scrupuleusement respectées.

Nous n’avons pas cru devoir remanier la division en chapitres adoptée par nos devanciers, bien qu’elle ne corresponde pas de tout point à ce que commanderait le plan de l’auteur : à de menues différences près, elle a été jusqu’ici universellement acceptée et il y aurait plus d’inconvénients, pensons-nous, que d’avantages à la bouleverser aujourd’hui. Elle remonte d’ailleurs, dans son ensemble, à un écrivain bien connu, du temps même d’Éginhard, l’abbé de Reichenau Walahfrid Strabon, qui publia entre 840 (date de la mort d’Éginhard) et 849 (date de sa propre mort) une édition

  1. De malencontreux grattages d’un correcteur ont fait disparaître quelques-uns des a de cette diphtongue.
  2. Mais, naturellement, le copiste écrit impero, imperium, imperator.