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TESTAMENT DE CHARLEMAGNE

et la plus lourde de toutes, sur laquelle est dessinée en traits fins et menus une carte du monde entier sous forme de trois cercles concentriques[1], et la table d’or, qui a été désignée comme la quatrième, devront venir s’ajouter à celle des trois portions dont le partage est prévu entre les héritiers et les bénéficiaires d’aumônes.

Ces décisions et dispositions ont été prises et arrêtées en présence des évêques, abbés et comtes qui ont pu se trouver là et dont les noms suivent :

Évêques[2] : Hildebald, Ricolf, Arn, Wolfar, Bernoin, Laidrad, Jean, Théodulf, Jessé, Heiton, Waltgaud.

Abbés[3] : Fridugis, Adalung, Angilbert, Irminon.

Comtes[4] : Walah, Meginher, Otulf, Étienne, Unroc, Bur-

  1. Les Annales de Saint-Bertin (éd. Waitz, p. 27) parlent, sous l’année 842, de cette table d’argent qu’elles nous permettent de nous représenter avec plus de précision. Trois cercles concentriques y figuraient suivant le système de Ptolémée : 1o la terre et l’atmosphère terrestre ; 2o les « ciels » de la lune, du soleil et des planètes ; 3o le ciel des étoiles fixes. Après la mort de Charlemagne, Louis le Pieux la garda pour lui (Thégan, Vie de Louis le Pieux, viii).
  2. Ce sont, dans l’ordre où ils sont ici énumérés, les archevêques de Cologne, de Mayence, de Salzbourg, de Reims, de Besançon, de Lyon, d’Arles, et les évêques d’Orléans, d’Amiens, de Bâle et de Liège.
  3. Respectivement abbés de Saint-Martin de Tours, Lorsch, Saint-Riquier et Saint-Germain-des-Prés.
  4. Parmi ceux qui sont énumérés ici, nous reconnaissons d’abord le célèbre Wala, qui, comme abbé de Corbie, allait jouer sous Louis le Pieux un rôle de premier plan. — Un comte du nom de Meginharius est cité en 817 dans les Annales royales (éd. Kurze, p. 148) comme le gendre du comte Hardrad, qui, en 785, avait conspiré contre Charlemagne. — Otulf est peut-être le même qu’un comte Audulfus qui occupa d’importantes fonctions en Bavière (voir Abel et Simson, Jahrbücher des fränkischen Reiches unter Karl dem Grossen, t. II, p. 325). — Un comte de Paris du nom d’Étienne est cité au début du ixe siècle (Monumenta Germaniae, Capitularia regum Francorum, t. I, p. 100 et 112). — Le comte Unroc est bien connu : il fut le grand-père de l’empereur Bérenger. — Burchard est peut-être le connétable (comes stabuli) de ce nom cité dans les Annales royales, ann. 807 et 811 (éd. Kurze, p. 124 et 134). — Un comte Meginhardus et un comte Uodo (dont le nom aurait été ici estropié en Edo) sont indiqués dans ces mêmes Annales (p. 134) parmi les plénipotentiaires francs envoyés par Charlemagne au roi danois Hemming ; un Ricouin, comte de Padoue, y est nommé en 814 (ibid., p. 141). — Quant à Gerold, c’est probablement le comte bien connu qui fut duc de la marche orientale de 811 environ à 832 (voir Dümmler, Geschichte des ostfränkischen Reiches, 2e éd., t. I, p. 35). — Enfin, il est vraisemblable que sous le nom fautif de Bero se cache le comte de Barcelone Bera, qui effectivement était en fonctions dans les dernières années du règne de Charlemagne.