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SOLLICITUDE DE CHARLES POUR SA LANGUE MATERNELLE

vent d’est serait appelé ostroniwint, celui du sud-est ostsundroni, celui du sud-sud-est sundostroni, celui du sud sundroni, celui du sud-sud-ouest sundwestroni, celui du sud-ouest westsundroni, celui d’ouest westroni, celui du nord-ouest westnordroni, celui du nord-nord-ouest nordwestroni, celui du nord nordroni, celui du nord-nord-est nordostroni, celui du nord-est ostnordroni[1].

[30.] À la fin de sa vie, comme il pliait déjà sous le poids de la maladie et de la vieillesse, il fit appeler auprès de lui le roi Louis d’Aquitaine, le seul fils qui lui restât de son mariage avec Hildegarde, et, en présence des grands de tout l’État franc, réunis en assemblée générale, sur le conseil de tous, il l’associa au gouvernement de l’ensemble du royaume et le désigna comme héritier du titre impérial ; puis, lui ayant placé le diadème sur la tête, il prescrivit de l’appeler désormais empereur et « auguste »[2]. Cette décision fut accueillie très favorablement par toute l’assistance ; car elle semblait inspirée par Dieu pour le bien du royaume. Sa majesté en fut encore accrue et les nations étrangères en éprouvèrent une grande terreur. Après quoi, il renvoya son fils en Aquitaine[3] et, quant à lui, malgré son âge, il partit,

  1. La division en douze vents indiquée ici était classique. C’est celle qu’on trouve dans le livre des Étymologies d’Isidore de Séville, qui faisait encore autorité au ixe siècle. Voir l’édition Lindsay, t. II, l. XIII, ch. xi, § 2 et 3 (Oxford, 1911, in-12, Scriptores classicorum Bibliotheca Oxoniensis).
  2. Tous ces détails sont empruntés — pour partie textuellement — aux Annales royales, où l’on peut lire, sous l’année 813 (le couronnement de Louis le Pieux eut lieu le 11 septembre de cette année) que Charlemagne, « habito generali conventu, evocatum ad se apud Aquasgrani filium suum Hludowicum Aquitaniae regem coronam illi imposuit et imperialis nominis sibi consortem fecit » (éd. Kurze, p. 138).
  3. Les Annales royales, ann. 814 (éd. Kurze, p. 140) portent, en effet, que Louis « hivernait en Aquitaine » quand son père mourut.