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XI

accomplies dans l’Europe occidentale. Pour les diverses nations qui la composent, comme pour l’Empire Byzantin, cette époque finale a été retardée par des causes secondaires, et elle a même varié sensiblement d’une nation à une autre, suivant que ces nations ont été en contact habituel avec d’autres nations chrétiennes, ou avec des nations de croyance différente. J’ai donc traité séparément la question pour la France, l’Allemagne orientale, les Iles Britanniques, l’Espagne, l’Italie, et je crois être arrivé, par une réunion consciencieuse de faits, à une approximation suffisante.

Dans l’exposé de cette grande révolution sociale, j’ai fait au christianisme une part large et franche, en distinguant l’esprit de la doctrine primitive, et les influences diverses que les passions humaines ont ensuite mélées aux effets directs de cette doctrine. Mes recherches ont eu pour moi un résultat net à cet égard, en me donnant une ferme conviction de la haute influence du christianisme sur l’abolition de l’esclavage en Europe. Cette conviction sera, Je l’espère, partagée par ceux qui liront mon ouvrage. Elle me parait plus consolante pour l’histoire de l’amélioration morale de l’homme, que l’opinion contraire, soutenue par quelques savans, qui s’arrêtent à considérer seulement les erreurs et excès religieux, mêlés aux réactions du moyen âge. Évidemment, ils se laissent masquer, par quelques faits épars, vus de trop près, les grands effets produits sur les masses par l’esprit et le texte de la doctrine.

Depuis le XVIIe siècle, jusqu’à l’époque actuelle, divers