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va vous plaire », disait l’entremetteuse. Et il restait une heure à causer tristement avec quelque pauvre fille étonnée qu’il ne fît rien de plus. Une toute jeune et ravissante lui dit un jour : « Ce que je voudrais, c’est trouver un ami, alors il pourrait être sûr, je n’irais plus jamais avec personne. » — « Vraiment, crois-tu que ce soit possible qu’une femme soit touchée qu’on l’aime, ne vous trompe jamais ? » lui demanda Swann anxieusement. — « Pour sûr ! ça dépend des caractères ! » Swann ne pouvait s’empêcher de dire à ces filles les mêmes choses qui auraient plu à la princesse des Laumes. À celle qui cherchait un ami, il dit en souriant : « C’est gentil, tu as mis des yeux bleus de la couleur de ta ceinture. » — « Vous aussi, vous avez des manchettes bleues. » — « Comme nous avons une belle conversation, pour un endroit de ce genre ! Je ne t’ennuie pas ? tu as peut-être à faire ? » — « Non, j’ai tout mon temps. Si vous m’auriez ennuyée, je vous l’aurais dit. Au contraire j’aime bien vous entendre causer. » — « Je suis très flatté. N’est-ce pas que nous causons gentiment ? » dit-il à l’entremetteuse qui venait d’entrer. — « Mais oui, c’est justement ce que je me disais. Comme ils sont sages ! Voilà ! on vient maintenant pour causer chez moi. Le Prince le disait, l’autre jour, c’est bien mieux ici que chez sa femme. Il paraît que maintenant dans le monde elles ont toutes un genre, c’est un vrai scandale ! Je vous quitte, je suis discrète. » Et elle laissa Swann avec la fille qui avait les yeux bleus. Mais bientôt il se leva et lui dit adieu, elle lui était indifférente, elle ne connaissait pas Odette.

Le peintre ayant été malade, le docteur Cottard lui conseilla un voyage en mer ; plusieurs fidèles parlèrent de partir avec lui ; les Verdurin ne purent se résoudre à rester seuls, louèrent un yacht, puis