P. P. C. (Max Waller)
P. P. C.
Dans un sachet plein de pralines
J’ai mis mon pauvre cœur d’amant,
Et je songe aux lèvres câlines
Qui le faisaient battre — ô maman !
Les yeux mouillés, je vous l’envoie
Avec un « Pour Prendre Congé ».
Ayez encore un brin de joie
À savoir le regret que j’ai.
Vous m’avez dit avec un reste
De pitié : « Soyons frère et sœur ».
Je m’imaginai la douceur
Inexprimable de l’inceste !
Mais c’était vraiment sérieux :
Vous n’aimiez plus votre fidèle.
Ô mon cœur ! Ô mon pauvre vieux !
Saigne, saigne, et parle-moi d’Elle !
Les pralines teintes de sang
Paraîtront faites à la rose,
Mais je bénirai ma chlorose,
Ô mon inconstante, en pensant
Que rien ne bat dans ma poitrine,
Que tout y est mort désormais ;
Grignotte, toi que tant j’aimais,
Jusqu’à la dernière praline !
Car voilà le cadeau moqueur
Qui pose un lapin à l’idylle :
Des bonbons au sang de mon cœur
Et des larmes de crocodile.