Ornithologie du Canada, 1ère partie/TROGLODYTES


Atelier typographique de J. T. Brousseau (p. 180-181).

TROGLODYTES.
(Wrens.)


« Les oiseaux de cette famille que quelques naturalistes confondent avec les Roitelets sous la même dénomination, en diffèrent non seulement par leurs habitudes et leur naturel, mais encore par le port de leur queue, leur corps ramassé et par tout leur ensemble. Les anciens naturalistes leur ont donné le nom de Troglodyte, qui peint leur goût pour les petites cavernes, les trous de muraille, et généralement tous les endroits obscurs, tandis que les Roitelets ne se plaisent que dans les lieux découverts, se tiennent sur les arbres, y nichent et s’y nourrissent. Les Troglodytes se montrent jusque dans les villes à l’ouest de la province ; un bon nombre restent toute l’année dans les villages du Haut-Canada, partagent la demeure du laboureur, et confient souvent leur progéniture au chaume qui couvre son toit.

« Ainsi que les Roitelets, les Troglodytes ne vivent que d’insectes, mais ils leur donnent la chasse d’une autre manière et en d’autres lieux ; ils les cherchent dans les piles de bois, les tas de branches mortes, sous les toits, au pied des haies et des buissons, qu’ils parcourent gaiement en sautillant sans cesse et en faisant entendre leur joli ramage. Des individus plus sauvages se retirent pendant l’été dans les forêts, et cachent leur nid sous une racine, sous le revers d’un fossé, dans un trou d’arbre ou de rocher ; tous lui donnent une forme presque ronde et pratiquent l’entrée sur le côté. Leur ponte est de six à huit œufs, et ils en font deux par an sous les zones tempérées. Ces caractères ne conviennent pas au Troglodyte des marais, qui se rapproche des Grimpereaux.

« Les Troglodytes sont d’un naturel solitaire, et ne se tiennent point en troupes en quelque saison que ce soit. Les petits s’isolent dès qu’ils n’ont plus besoin des soins de leur père et mère ; mais ils se réunissent quelquefois en automne pour passer la nuit dans un trou et se garantir réciproquement des atteintes du froid ; les Troglodytes émigrent l’hiver vers le sud. »