Ornithologie du Canada, 1ère partie/Préface à la seconde édition


Atelier typographique de J. T. Brousseau (p. III-IV).

PRÉFACE

À LA

SECONDE ÉDITION.



La première édition de l’Ornithologie du Canada est épuisée : on en demande une seconde. Malgré les sacrifices qu’une semblable entreprise entraîne, l’auteur est bien aise d’avoir cette occasion d’améliorer une œuvre qui s’affermit de jour en jour, et que l’intérêt croissant pour les sciences naturelles a fait accueillir favorablement. Plus heureux que bien d’autres qui ont donné au public leurs veilles et leurs labeurs, il a pu compter avec succès sur les hommes éclairés, la haute éducation du pays. On s’apercevra sans peine des importants changements et des nouvelles espèces introduites dans cette seconde édition.

Plût au ciel qu’un encouragement suffisant lui permît d’illustrer cette édition de dessins coloriés ! Le poëte anglais Rogers se vantait de pouvoir tirer aussi largement sur la banque que sur les muses : voilà une doctrine qui irait à merveille aux climats où l’Upas de l’indifférence étouffe sous son ombrage les talents naissants dans toutes les carrières littéraires ; malheureusement peu d’écrivains sont en moyen de l’appliquer.

Sans vouloir trop promettre pour l’avenir, il terminera par ces mots que Wilson emprunte à son fils : « Si ma terre natale reçoit avec une gracieuse indulgence les échantillons que je lui présente humblement, si elle exprime le désir que je lui en porte encore plus, ma plus haute ambition sera satisfaite ; car nos bois en sont pleins : j’en puis cueillir bien d’autres et plus belles[1] encore. »

l’auteur.

1er mai 1861.


  1. Note Wikisource.― Le féminin est inattendu ici puisque l’accord devrait se faire avec « échantillons ». Le paragraphe précédant l’extrait ci-dessus explique l’emploi du féminin : « Chère maman, voyez quelles belles fleurs j’ai recueillies !… Oh ! j’en pourrai cueillir bien d’autres qui viennent dans nos bois, et plus belles encore ! »