Ornithologie du Canada, 1ère partie/Le Troglodyte des marais


Atelier typographique de J. T. Brousseau (p. 184-185).

LE TROGLODYTE DES MARAIS.[1]
(Marsh Wren.)


Ce Troglodyte fréquente presqu’entièrement les rives des ruisseaux : les roseaux qui croissent sur leurs bords, lui fournissent une pâture abondante qui consiste en insectes ailés et en une espèce de sauterelle verte qui y séjourne. Il ne chante pas. Ce Troglodyte se construit un nid, d’une sculpture vraiment merveilleuse. Il se compose de vase et de joncs, bien entrelacés ensemble et de la forme d’un coco. Un petit trou vers le milieu sert de vestibule et d’entrée ; ce trou est surmonté d’une espèce d’abat-vent contre la pluie ; le dedans est tapissé de foin et de plumes. Lorsque ce nid a subi l’action du soleil, il est à l’épreuve de toutes les températures ; ce berceau suspendu est solidement lié au haut des joncs, au-dessus du niveau des plus hautes eaux. Les œufs sont au nombre de six, d’un jaune foncé, très petits. Au premier abord, on prendrait ce Troglodyte pour le Troglodyte ædon ou le Troglodyte d’hiver, mais il ne va jamais avec ces derniers ; cet oiseau disparaît en août et en septembre.

Ce Troglodyte a toutes les couvertures supérieures d’un brun foncé, excepté le haut de la tête, le derrière du cou et le milieu du dos qui sont noirs avec des stries blanches sur le cou et le dos ; la queue est courte, arrondie et barrée de noir ; les ailes légèrement barrées ; une large bande de blanc passe par dessus l’œil jusqu’à la moitié du cou ; les côtés du cou sont aussi maculés d’un brun clair sur un fond blanchâtre ; toutes les couvertures inférieures d’un blanc argentin, excepté le dessous de la queue qui a une teinte brune ; les pieds sont d’un brun clair ; la griffe de derrière, grande, semi-circulaire et fort aiguë ; le bec crochu ; les narines proéminentes ; la langue étroite, se terminant en une pointe cornée ; l’œil couleur de noisette. Longueur totale, 5, envergure, 6 .

Le plumage de la femelle ressemble fort à celui du mâle. On verra par cette description qu’il a beaucoup des caractères des Grimpereaux.


  1. No. 368. — Cistothorus palustris. — Baird.
    Troglodytes palustris.Audubon.