On purge bébé !/Scène VIII
Scène VIII
Ah ! je te félicite ! C’est du joli ! Voilà ce que tu fais, toi ?
Eh bien, il n’avait qu’à ne pas se mêler de ce qui ne le regardait pas !
Aller dire à ce malheureux qu’il est cocu !
Quoi ? Il ne l’est peut-être pas ?
Ce n’est pas une raison pour le lui dire !
Maman !
Quoi ! mon chéri ? Tu veux te purger ?
Non !… Qu’est-ce que c’est qu’un cocu ?
Ah ?… (Indiquant la porte par où est sorti Chouilloux.) C’est ce monsieur, tiens ! qui vient de sortir.
Mais non ! Mais non !… En voilà des choses à dire à un enfant.
S’il avait bu tout de suite, comme on le lui demandait !
Tu es superbe, toi : une purgation !
Eh ! ben !… Quand on est invité chez les gens, on prend ce qu’ils vous offrent ! Il n’a aucune éducation, ton Chouilloux ! Cet homme qui vient ici pour la première fois et qui nous parle de ses intestins relâchés !… Mais où a-t-il été élevé ?
Mais, enfin, tu lui demandes de se purger !…
Moi, je lui ai demandé de se purger ? Mais je m’en moque, qu’il se purge ! Je lui ai demandé de boire un verre d’Hunyadi-Janos ! Je ne lui ai pas demandé de se purger !
Elle passe au-dessus de la table, prend son fils au passage et redescend avec lui par l’extrême droite.
Mais ça le purge tout de même !
Ah ! bien, ça, ça le regarde. En somme quoi ? il l’a avalée tout de même, sa purge ? alors ! qu’est-ce qu’il nous ennuie ?
Oui, ah ! ça me met en bonne posture… pour la concession des vases militaires !
Voilà !… voilà tout ce que tu vois, toi !…
Comment vais-je rabibocher ça, maintenant ?