Odes (Horace, Leconte de Lisle)/III/23

1er siècle av. J.-C.
Traduction Leconte de Lisle, 1873
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Ode XXIII. — À PHIDYLÉ.


À la nouvelle lune, si tu lèves au ciel tes mains suppliantes, rustique Phidylé ; si tu apaises tes Lares avec de l’encens, les fruits de l’année et une truie avide ;

Ta vigne féconde ne sentira point le vent empesté de l’Africa, tes moissons ne connaîtront point la rouille stérile, ni tes doux nourrissons le mauvais temps de la saison des fruits.

La victime vouée, qui paît, au milieu des chênes et des yeuses, sur le neigeux Algidus, ou qui s’engraisse des herbages Albains, teindra de son sang la hache des Pontifes ;

Mais il ne te sert à rien de te rendre propices, par le meurtre de nombreuses brebis, tes humbles Dieux que tu couronnes de romarin et de myrte frêle.

Si une main pure touche l’autel, un somptueux sacrifice n’apaisera pas mieux les Pénates irrités qu’un gâteau sacré et du sel pétillant.