Maison d’éditions et d’impressions Anct AD. Hoste, S. A. (p. 208).

LXIII.

RAMIER DE RÊVE.


J’ai pris le doux ramier, le ramier de mon rêve
Qui roucoulait toujours d’amour et de demain,
J’ai baisé tendrement son cou gonflé de sève
Et son cœur palpitant d’angoisse dans ma main.

J’ai baisé tendrement ses ailes, en silence,
Et, pour n’entendre plus son doux roucoulement,
J’ai cloué mon ramier de rêve et d’espérance
Sur la cruelle croix de mon renoncement.

Et ces doux yeux mourants pleins de muet reproche
Me pénètrent le cœur et le doute m’étreint —
Ô mon ramier tué ! la nuit d’automne est proche,
Ma dernière lueur est ton œil qui s’éteint.