Maison d’éditions et d’impressions Anct AD. Hoste, S. A. (p. 81).

XXXII.

SOIR D’OCTOBRE.


Le ciel est rose clair, d’un rose de coquille,
Les arbres sont d’or fauve et de bronze verdi.
La lune, pâle encore, est comme une faucille.
Le soir éclôt, après la tiède après-midi.

Les réverbères blancs brillant en longues files
Sont des colliers d’opale au cou de la cité.
Et, joyeux, les fanaux fuyants d’automobiles
Sont d’énormes rubis pleins de rouge clarté.

Le pavé sec et blanc résonne sous les roues
Et sous les pas fiévreux courant vers le plaisir.
Et le doux vent frôleur qui me baise les joues
Avive dans mon cœur la flamme du désir.

Et je hâte le pas, tremblant, vers ma demeure,
Où nul amour n’attend mon désir éperdu,
Où dans mon cœur désert la solitude pleure,
En implorant en vain le bonheur qui m’est dû.