Maison d’éditions et d’impressions Anct AD. Hoste, S. A. (p. 49).

IV.

NUIT D’AVRIL.



Voici la nuit d’Avril aux yeux de lune et d’ombre,
En robe de velours aux doux parfums troublants.
Comme d’un antre noir elle sort du bois sombre.
Voici la nuit d’Avril aux pas rêveurs et lents.

Et les bourgeons brillant de sève qu’elle touche
Éclosent en bouquets sous son effleurement.
Et son baiser rusé fait s’entr’ouvrir ma bouche
Pour aspirer l’amour dans la tiédeur du vent.

Ô belle nuit d’Avril, souriante et sournoise !
Pourquoi m’affoles-tu de ton baiser divin ?
Je n’étreins que le vide et tristement je croise
Sur mon cœur douloureux mes bras, tendus en vain.