Nouvelles poésies (Van Hasselt)/La Source de la solitude
La source de la solitude.
Die wie Silber rein und helle
Strahlet.
Au fond de la morne bruyère,
Loin de tous les chemins frayés,
Dans la lande inhospitalière
Où roulent d’ornière en ornière
Les sables par le vent rayés ;
Dans la profonde solitude,
Où, distrait de tout souvenir,
L’esprit, loin de la multitude,
Du silence fait son étude
Et se sent des ailes venir ;
Il est une source cachée
Au milieu des genêts en fleurs,
Qui coule à doux flots épanchée
Du cœur d’une pierre penchée
Dont vous diriez qu’ils sont les pleurs.
Parfois une troupe importune
De pinsons y vient voltigeant.
Ô nuages, parfois la lune
S’y mire, pendant la nuit brune,
Du haut de vos créneaux d’argent.
C’est la source que j’ai choisie,
Où mon esprit va s’abreuvant :
Humble source de poésie,
Où va boire ma fantaisie
Et mon cœur encor plus souvent.