Nouvelle cuisinière canadienne/Pâté royal appelé au chou

C.O. Beauchemin & Valois, libraires-éditeurs (p. 144-145).

Pâté royal appelé au chou. — Cette pâte est la bâse de plusieurs sortes de pâtisseries pour mêler un nombre infini de second cours de plats de différentes formes et de dénominations différentes.

Prenez un chaudron ou autre vaisseau assez grand pour contenir quatre pintes d’eau, versez dedans une chopine d’eau-de-vie avec un quarteron de beurre frais, deux onces de sucre, un peu de sel et l’écorce d’un citron. Laissez le tout bouillir jusqu’à ce que le beurre soit entièrement fondu ; ensuite prenez de la fine fleur que vous sasserez, ôtez l’écorce du citron et jetez une poignée de fleur dans cette préparation pendant qu’elle bouille ; ayez soin cependant de ne pas mettre plus de fleur que la préparation peut en absorber. Brassez cela avec une cuillère de bois jusqu’à ce que la pâte puisse se détacher du vaisseau et retirez du feu. Ensuite, cassez un œuf dans cette pâte et mêlez-le bien, puis un second que vous mêlez aussi ; ne mettez pas plus d’œufs que la pâte peut en absorber. Ayez soin de ne pas faire cette préparation trop liquide ; il est presque certain que cinq ou six œufs seront assez pour cette quantité, formez-le ensuite en chou ou en forme de pelote ; comme cette pâte lève beaucoup, il faut les arranger sur votre tôle à une distance l’une de l’autre. Dorez-les comme à l’ordinaire, avec un œuf battu et du lait ; faites cuire dans un fourneau d’une chaleur modérée. N’ouvrez pas le fourneau qu’il ne soit entièrement cuit, parce qu’il deviendrait plat, détachez-le doucement de la tôle ; ensuite, faites une petite ouverture au côté et introduisez une petite cuillérée de confitures au goût ; servez-les en buisson.