Nouveaux séminaristes chinois à Paris

PARIS.Nouveaux séminaristes Chinois. — Deux nouveaux jeunes Chinois sont attendus incessamment à la maison de Saint-Lazare, où ils viennent se joindre à leurs quatre compatriotes arrivés l’année dernière pour faire leurs études ecclésiastiques. Ils devaient partir avec M. l’abbé Baroudel, procureur-général des missions françaises à Macao, arrivé dernièrement aux missions étrangères. Les jeunes Chinois sont envoyés en France par M. Lamiot, lazariste, ancien missionnaire à Pékin, résidant actuellement à Macao, où il a formé une école de Chinois qu’il élève pour l’état ecclésiastique. Ce prêtre français réside après plus de quarante ans en Chine, et est très-versé dans les langues chinoise et tartare. Il s’est retiré à Macao, après que l’empereur de la Chine eut banni de Pékin les missionnaires qui y étaient établis depuis plus de cent ans.

N. B. Ces nouvelles concordent tout-à-fait avec celles que nous avions reçues par une autre voie. Au moment du départ des quatre jeunes Chinois qui sont arrivés à Paris l’année dernière, il y avait encore à Macao, dans le séminaire que dirige le P. Lamiot, onze de leurs compatriotes qui commençaient à apprendre le latin et se destinaient à la prêtrise. On annonçait que quelques-uns d’entre eux devaient suivre les premiers en Europe.

Le vénérable P. Lamiot, qui montre à la fois tant de zèle et de charité, réside à Macao depuis trente-six ans, et il y en a plus de vingt-cinq qu’il est supérieur du séminaire. Il est né à Calais ; le curé actuel de cette ville est son parent et son ami de collége. On n’apprendra pas sans un touchant intérêt que, lorsque les quatre séminaristes lui eurent témoigné le désir de venir en Europe, le bon prêtre les fit embarquer sans autre passeport qu’une lettre de lui pour le curé, son vieil ami. C’est avec cette simple recommandation que quatre pauvres jeunes gens abandonnèrent leur patrie pour aller chercher des terres lointaines et des peuples qui leur étaient inconnus. Ils quittèrent Macao le 26 novembre 1828. Arrivés à Londres, après une heureuse traversée, le 12 avril 1829, ils touchèrent enfin, dans les premiers jours de mai, les rivages hospitaliers de la France.

P. M… directeur.