Nouveaux principes tittoresques

Antoine Quemizet (écrit aussi et plus souvent Quemiset) est teinturier. Après avoir fait paraître en 1769 à Rouen le programme d'un cours d'observations sur l'art de teinture en 11 p., il entre à la teinture de la manufacture des Gobelins en 1773 sous les auspices de J.Neilson et y exerce jusque vers 1779-1783 (date à vérifier). Dans l'intervalle, il publie L'Art de appréter et teindre toutes sortes de peaux, à Paris chez Charles-Antoine Jombert en 1775. Il établit aussi à la manufacture un tableau coloré, puis rédige ce nouvel opus demeuré inédit et que le Mobilier national a conservé ou plus exactement aurait acquis au XIXe siècle (?). Il livre ici une série d'expériences. Selon son auteur (p. 25 du mss), "cet ouvrage n’à pas été revu et est ecrit suivant que les réflexions et les expériences [...]. En un mot, tout le corps de cet ouvrage est porté du premier trait de plume". Le Mobilier national conserve également probablement de la période Quemizet, ses premiers registres méthodiques d'essais de teintures sur textiles.

Édition établie en 2020 par S.M, sous la direction de E.L et H.C., avant-propos de H.C., apparat critique à venir.

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Antoine Quémizet (Quemiset)
Nouveaux principes tittoresques établis par Antoine Quemizet teinturier pour le Roy aux Gobelins
.

N°41

(A-XI-19)[1]


Nouveaux principes tittoresques




Établis par Antoine Quemizet
Tinturier pour le Roy
Aux Gobelins


Année 1779



Les Arts

N’ont jamais été plus florissant que lorsqu’un Prince éclairé secondé par des Ministres vigilants à employé toutes ses Lumières pour les retirer du cahos, ou, ils étoient ensevelis. Mais une entreprise de cette nature n’étoit pas celle d’un jour, a peine des siècles entiers pouvoient Ils suffirent pour les porter au degré où ils sont parvenus.

Il fallut pour mieux réussir, consulter les Savans tant français qu’étrangers, on fit l’élite du certain nombre d’hommes aussy profonds par leur sagacité que distingués par leur naissance à qui on a donné le titre d’Académitiens des prérogatives les plus flateuses furent le prix de leur mérite, Un Prince bienfaisant, des citoyens zélés jetterent bientôt des profondes lumieres dans des ténèbres les plus obscures. Les uns s’appliquoient aux productions de la Nature. Ils en développoient l’utilité et les autres en cherchoient l’ornement, Enfin, tous occupés du bien de la Patrie, notre Globe ne peut leur suffire, ils remontent jusqu’aux Cieux ; pour procurer à l’homme non seulement ce qui peut contribuer au bien de la vie, mais encore ce qui peut la lui rendre agréable. Enfin, toute les puissances se réunissent, pour ne plus former qu’un corps. Le ciel se dévoile, la mer sur ses ondes conduit ces illustres savans aux endroits les plus reculés de note hémisphére. La terre ouvre ses entrailles, abandonne ses trésors à la discrétion de nos académitiens à chacun và déposer aux pieds de son souverain les fruits de ses travaux. Mais les Monarques occupés du soin du gouvernement leur défferent la gloire de concourir eux mêmes au bien de leur sujets. Animés d’un courage nouveau ils redoublent d’ardeur et bientôt notre horison n’est couvert que des richesses qu’ils y répandent.

Telles étoient les choses, lorsque l’illustre mécène de la France, secondant les intentions dudit de l’incomparable Monarque qui le guidoit, sçut leur prêter de nouvelles lumières par la sagesse des règlemens qu’il fit en leur faveur, et par la protection dont ils les appuyat, à si dignement mérité les eloges de tous les savans de son siècle, qui pour reconnoissance ont pris soin d’éterniser sa mémoire qui sera toujours en vénération tant que les sciences favorisées par un autre auguste conserveront leur vigueur.

Nous applaudissons avec justice à ce qu’à dit à la gloire d’un si grand Ministre Le fils d’un célèbre poète français assez heureux pour avoir travaillé sous des auspices si favorables.

Colbert à double titre, sage savant épuisant ses faveurs récompensoit en eux les talens et les mœurs.

Mais par une fatalité presqu’incroyable, il ne nous reste de tous les travaux de ce grand homme que des lambaux épars couverts de poussieres déposés sur des tablettes, livrés à la voracité des verts et oubliés de la nation entière.

Si enfin on peut juger des autres arts par celui de la teinture.

C’est peut être à la faveur de ses règlemens Illustre Frederic que vous avez introduit chéz vous les arts, en les protégeant en Roy et en les accueillant en amy tandis qu’ils sont oubliés au sein de la patrie.

Les règles qu’il à donné sur l’art de la teinture devroient seules le rendre immortel. Il savoit combien cet art étoit interressant pour rendre un État aussy florissant par son commerce que brillant par la belle variété de ses couleurs.

M… Dufay fut choisy pour faire des recherches sur cet art, mais une mort prématurée nous à privés d’un si grand homme. Cet illustre citoyen fut bientôt remplacé par feu M… Ellot. Il est inutil de faire son éloge, son mérite est asséz connu par les ouvrages et par le beau traité qu’il nous à donné sur cet art.

À peine cet ouvrage parut il qu’il excitat l’emulation d’un autre académicien, non moins célèbre dans ses écrits que distingué par son mérite. L’art de teindre les soyes dont nous lui sommes redevables, nous justiffient et prouve sa profonde érudition. Cependant quelqu’exactes qu’ils ayent été dans leur déscription, ils n’ont pû encore remplir les vuës du Ministère. D’ailleurs quand bien même ces productions suffiroient, les ouvriers livrés à eux mêmes agissent arbitrairement. Ils travaillent plutôt à la detérioration des couleurs qu’à les perfectionner ; deplus privés des connoissances propres pour les porter au degré de perfection Cet art Langui et tombe peu à peu, c’est ce qui se prouve journellement par les fausses couleurs qui règnent en tout genre et nous ne désespérons pas de voir l’art de la teinture à la veille de sa décadence.

Deux raisons s’opposent entiérement à son progrès. La 1ere est, de n’avoir souvent qu’une théorie sans pratique La 2eme est, de ne posséder qu’une pratique isolée sans thêorie.

Dans l’une on y trouve qu’esprit et spéculation.

Dans l’autre on ne voit qu’une masse informe unïe par des ressorts grossiers qui agit comme une machine rendue mobile par une force majeure.

Deux extrèmes également nuisible aux progrès des Arts puisque le plus apparent n’enfante que des Silvains et l’autre ne produit que peu ou point de Quesnay.

Il seroit de la dernière importance comme nous le fait remarquer Quintilien, que ceux qui se destinent à la perfection des Arts fussent artisans eux mêmes.

Du principe de cet illustre auteur il devroit résultér une société d’artisans instruits dans les sciences et dans les Belles lettres ; alors on verroit les Arts faire des progrès rapides et on seroit assuré d’avoir des procédés appuyés sur des preuves certaines et on ne travailleroit plus aveuglément sur des foibles conjectures, où des simples suppositions.

C’est aussy le sentiment du celebre Muschenbrock.

Mais craignons Ministres vigilants, vous qui à l’exemple de Sully et de Colbert travaillez au bien général de la Patrie et qui cherchéz à immortaliser votre nom, en faisant marcher le jeune Prince qui nous gouverne sur les traces de Henry et de Louis Le Grand mais encore craignons que quelque soit le zèle qui nous entrainent pour les Arts que les préjugés ne l’emportent sur la nécessité d’un établissement si util et que les foibles representations d’un homme pourvû seulement d’un corps rendu mobil suivant le principe naturel n’ayent d’autre succès qu’un éternel oubly.

Mais enfin, quelque soit le sort qui nous attende, oublions nous nous mêmes et négligeons les suites d’un avenir que nous ne verrons peut être jamais, pour devenir util à la Nation, notre satisfaction ne sera jamais plus reel que lorsque nos veilles pourront servir à la posterité. Mais qu’oserions nous esperer de nos veilles et de notre zèle si vous mêmes dignes Ministres ne daignez nous tendre la main en nous approchant de l’antre obscure qui nous sert d’azile en marchant dignement sur les traces d’un Grand. Vous faite voir à la noblesse l’exemple de ne pas se prevaloir de sa naissance et que la plus reelle est celle qui est fondée sur la justice et sur l’Equité. C’est à la faveur de cette derniere que le jeune Monarque vous à choisis pour defferer aux artistes le prix que Sa Libéralité veut bien honorer leurs travaux. A cet election à suivit un applaudissement général de la part de ceux qui soumettront leur decouvertes à vos lumieres, parce que la renommée à prix soin de faire vos eloges. Ce ne sont donc que sous des auspices si favorables que nous pouvons nous rendre utils, et le mérite de nos travaux n’aura de valeur, que par la protection que vous leur accorderez. Mais respectons dans le silence les vertus qui vous caractérisent et laissons aux orateurs le soin de les transmettre à la postérité et revenons à nos principes.

Soit que l’on considere les philosophes, soit qu’on examine les savans qui ont parlé des couleurs, on ne trouve point de principe certain sur lequel on puisse constament s’arrêter.

Dans les uns, ce sont des emblemes sans vraisem blance. Dans les autres, ces sont des morceaux epars dans différens mémoires et qui rend les principes tittoresques d’autan moins certains qu’on s’éloigne de leur base.

Il ne suffit pas pour éclairer l’art de la teinture de parler d’une simple couleur, mais il faut examiner les matieres colorantes les matieres qui recoivent les couleurs et celles qui les fixent. C’est dans ce point de vue que nous avons examiné la teinture et que nous l’avons assujetit à des principes réel et invariable par la simplicité de ses opérations.

Mais avant que d’entrer dans le détail des opérations examinons les couleurs phisiques, considérons les couleurs tittoresques d’après une courte expose de l’une et de l’autre, nous etablirons nos principes. Heureux si nos decouvertes peuvent vous interresser et que nous puissions meriter vos suffrages. Si les principes d’une science ne nous sont points connus il est rare qu’on y fasse des progrès rapides ; mais cette connoissance ne peut être que le fruit d’une étude sérieuse et exacte. Cependant, malgrés toutes nos recherches opiniatres souvent nos découvertes ne sont elles que le produit du hazard.

La phisique à longtemps erré sous les perepateticiens. Ces philosophes se croyoient a l’abri de toutes critiques ayant pour chef un des plus vastes, et un des plus beaux génies que la nature ait produit. Ce savant que les Anciens ont nommé le prince des philosophes et que nos modernes tournent en ridicule ; néanmoins quoi qu’ils en disent, nous avons de cet auteur celebre plusieurs morceaux qui sont autant de chef d’œuvre et que peut être les modernes n’auroient pu enfanter ; original dans toutes ses productions, il auroit crû s’avilir et assujetir trop sa penetration que d’imiter les derniers en s’appropriant les decouvertes de ses predecesseurs.

Néamoins quelque fut sa sagacité elle ne pouvoit être universelle.

C’est au celébre Descartes que la phisique doit ses premiers commencemens, peut être que sans son secours que le perepatetisme subsisteroit encore. Il falloit aux sciences, dit le pere Guenard, un homme du caractère de cet illustre sçavant, qui osat conjurer tout seul avec son genie, contre les anciens tirans de la raison ; qui osat fouler aux pieds les idoles que tant de siècles avoient adorés. Descartes se trouvoit renfermé dans le labirinthe avec tous les autres philosophes, mais il se fit lui même des aîles et s’envola, frayant ainsi de nouvelles routes à la raison captive ; tel fut ce génie sublime, son entousiasme lui fit prendre un vol hardy, il à voulu, comme dit Monsieur de Fontenelle se placer à la source detout, se rendre maître des principes par quelques idées claires et fondamentales, pour n’avoir plus qu’à descendre aux phenomênes de la nature. Comme à des conséquences nécéssaires, son sistème admiré universellement et par la suite adopté, lui suscitat un scavant à qui la République des Lettres rendra toujours hommage. C’est le célèbre Newton.

Ces deux grands hommes qui se trouvent dans une si grande opposition, ont eû de grands rapports. Tous deux ont été des génies du premier ordre, nés pour dominer sur les autres esprits et pour fonder des empires, tous deux geomètres excellents. ont vû la nécessité de transporter le geometrie dans la phisique. Tous deux ont fondé leur phisique sur une géometrie qu’ils ne tenoient presque de leurs lumieres. Mais Newton plus timide ou plus modeste que Descarte à commencé sa marche par s’appuyer sur les phénomènes pour remonter aux principes et inconnus, résolut de les admettre quelques les pût donner l’en chainement des conséquences, l’un part de ce qu’il entend pour assurer la cause de ce qu’il voit ; l’autre part ce qu’il voit pour en trouver la cause. Soit claire, soit obscure, les principes evident de l’un ne conduisent pas toujours aux phénomênes tels qui sont ; les phénomênes ne conduisent pas toujours l’autre à des principes assez évidents ; les bornes qui dans ces deux routes contraires ont pû arrêter deux hommes de cette espèce, ce ne sont pas les bornes de leurs esprits, mais celles de l’esprit humain.

Quoiqu’il en soit de l’opposition de ces savans, on ne doit pas moins reverer leur sagacité, et si l’un et l’autre s’écartent dans certaines circonstances et que nos sentiments soient contradictoires aux leurs, de combien, ne nous leurs sommes nous pas redevables, puisque c’est de leurs propres lumières que nous avons tirés toutes les conséquences des notres.

Ce n’est pas que nous prétendions critiquer ces célébres écrivains, nos lumières sont trop bornées pour entrer dans tout le détail de leur sistème ; nous ne considerons seulement que les rayons lumineux pour la formation des couleurs.

Le sistême phisique de la formation des couleurs du célébre Descartes est absolument opposé a celui du docte Newton, quoique le dernier paroisse plus lumineux dans ses écrits, il n’est pas moins dans l’erreur dans certaines circonstances, lors qu’on met en parallele les couleurs phisiques avec les couleurs tittoresques ; cependant, l’homegenéite qui se rencontre entr’elles devroient n’y mettre aucune différence, un principe doit être invariable et ne doit souffrir aucunes altérations, s’il en souffre, il cesse d’être principe. C’est ce qui se rencontre dans les couleurs phisiquement considérées des célebres phisiciens dont nous venons de faire mention.

Avant que d’exposer sous les yeux ce qu’on entend parler par ce mot couleur, nous avons une refléxion à faire qui est des plus essentielle.

On ne peut obtenir aucune couleur sans matière soit qu’on considére les couleurs phisiquement, soit qu’on les considére obtenues par le moyen de l’art.

C’est ce que nous allons démontrer.

Newton obtient les couleurs phisiques par le moyen de l’optique, les couleurs sont formées de sept espéces de molécules qui différent entr’elles, ou en masse ou en figure, et peut être en l’une et en l’autre plus vraisemblablement uniquement en masse.

Parmi ces sept espéces de molécules qui forment le corps de la lumiere, il y en à une qui n’occasionne jamais que la sensation du rouge, une autre qui n’excite jamais que la sensation du jaune, une autre qui ne produit que du bleu, une autre que du violet ; entre le rouge et le jaune, est l’orangé ; entre le jaune et le bleu, est le verd ; enfin entre le bleu et le violet, est l’indigo. A la place de l’indigo, le Docteur Muschenbrock y place le pourpre. Nous présumons que ce savant s’est trompé, il ne faut que considérer l’ordre des couleurs que nous allons voir dans un instant.

On admet dans la phisique sept couleurs primitives. Il en resulte une infinitées d’autres par les différentes combinaisons.

Pour etablir ce sistême. Les phisiciens supposent une chambre exposée au soleil dont les volets bien fermés ne donnent passage à la lumiere que par un petit tuyau d’environ un pouce de diamettre qu’on rayon solaire on presente l’angle d’un grand prisme de verre. On a les effets suivants

1° Le rayon solaire au lieu de suivre une ligne directe se coudera et ira se peindre en s’ecartant sur un carton blanc y presentera sept couleurs différentes, separées et divisées en tout autant de petits cercles isolés. Ces sept couleurs serons rengées dans l’ordre suivant. Les rayons les moins coudés seront le rouge et l’orangé ; puis, on passera au jaune, verd, bleu, indigo, d’autres y substitue le pourpre. Enfin le violet.

On admet d’autant plus volontiers, ces couleurs pour être les couleurs primitives, parceque disent les phisiciens qu’elles sont inaltérables, pour preuve de leur inaltérabilité c’est que si on presente un carton coloré d’une couleur quelconque, les sept couleurs y sont egalement refrangibles, preuve donc qu’elles sont inaltérables (G)

A ne considerer les choses que sous ce point de vue cela paroitroit assez probable, mais si on les considere differemment il ne sera par suffisament demontré que la preuve existe execelement.

Il paroitroit que les rayons du soleil passant par le tuyau pratiqué a travers le volet d’une fenêtre, sont composés de molécules hétérogenes, que nous soupconnons n’être pas d’une nature differente les unes des autres et que la varieté des couleurs qu’elles produisent ne vient que par le plus au moins de lumiere ou le plus ou le moins d’ombre occasionné par l’epaisseur du verre prismatique (H)


(G) Cette solution est bien pauvre pour des scavants, un carton coloré bien loin de nuire aux couleurs phisiques, il ne peut au contraire que leur donner plus de force, en ce que le blanc est effacé on en aura la preuve, si successivement on passe d’un carton blanc à un carton coloré. Dans le premier, on verra à la verité sept rayons colorés, mais ces rayons seront foibles, livides enfin ne representeront que des foibles demies teintes. Dans les seconds les 7 rayons acquiereront une fois plus de couleur, nous avons eprouvés ceci sur un l’embri peint en jaune et sur des cartons peints en differentes couleurs. Nous avons observés que plus que les cartons etoient forts en couleurs et plus les sept rayons prismatiques etoient de plus en plus colorés. C’est ce que nous avons examiné plus de vingt fois. Ceci prouve complettement qu’on ne doit les couleurs du prisme qu’a l’ombre. Nous avons un tableau prismatique qui ne laisse rien à douter a ce sujet.

(H) Il reste pour constant que c’est absolument l’ombre qui produit les couleurs phisiques, en ceque nous avons fait faire un prisme de verre commun. Ce prisme nous à egalement presenté sept rayons mais beaucoup mieux formés que celui du verre blanc le violet etoit d’une couleur très foncée et si on presentoit au prisme des cartons colorés, le violet approchoit d’autant plus du noir que la couleur des cartons etoit foncée et lugubre. Une preuve constante de cette verité c’est que si on oppose pas au rayon lumineux le prisme, la lumiere suivra sa ligne directe, ira se peindre sur un carton noir d’un beau blanc ((J)) et on appercevra dans ce faisceau de lumiere une infinités d’atomes que nos yeux ne peuvent appercevoir que dans l’obscurité.

Si on presente le prisme la lumiere perdra à l’instant sa blancheur pour paroître sous diverses couleurs. Diversitées qui n’est dues qu’aux parties etrangeres et à l’epaisseur du prisme triangulaire. Le rouge reste toujours rouge lorsqu’on suit toujours la même direction quoiqu’on y oppose un second prisme mais aussy tot qu’on quitte la direction la couleur s’altere peu à peu, elle passe à celle d’orangé, jaune, verd, &a.

Ceci prouve qu’on devroit plutôt regarder ces couleurs comme couleurs composées et dérivant toutes du rouge, et que leur refrangibilité sur les cartons colorés n’est pas une preuve satis faisante de leur inaltérabilité parceque la lumiere étant un fluide toujours en mouvement, jaillit sur les cartons colorés les molécules refracte sur leur surface. Les rayons a cause de leur transparence ne peuvent se combiner avec une matiere étrangere à sa nature et ne paroissent sur ces corps opaques que comme corps lumineux. Il n’est point etonnant que des couleurs phisiques ne soient refrangibles sur des corps opaques, quoiqu’ils soient colorés, il faudroit, pour que les couleurs phisiques souffrissent de l’altération de la part de la couleur appliquée sur un carton, que les rayons lumineux missent la couleur du carton coloré dans un etat de décomposition et que ces mêmes rayons puissent se combiner avec les atomes qui ont coloré le carton.

Il suit de ce principe, que les couleurs qui suivent le rouge participent entierement d’elle et que la variété n’est due qu’aux parties etrangeres et à l’opacité du prisme.

Il faut considerer, disent les Newtoniens, que les rayons rouge sont toujours les moins eloignés de la direction primitive ce qui doit venir de ce que ces rayons ayant plus de masse, et plus de lumiere, et par la même raison plus de force motrice, ils resistent plus fortement et plus efficacement à la cause refractante.

Les rayons violets sont les plus coudés et les plus refractés. Sans doute qu’étant d’une masse plus petitte. Ils ont ________________________________________________________________ ((J)) ou du moins cela paroit tel, rien n’est plus capable de faire paroitre une chose blanche que le noir. moins de force motrice que les autres, et cedent plus facilement et plus amplement à la cause refractante. ((L))

On scait qu’on ne peut decouvrir cette varieté de couleurs que dans un tems serein, que plus les rayons du soleil sont vifs, plus ils sont penétrant. Par la même raison la couleur rouge refractée est plus lumineuse.

On ne doit plus douter que la matiere de la lumiere est hétérogène et que ce sont les molécules de cette matiére qui forment les sept couleurs différentes par le moyen de la vision.

Nous n’apercevons jamais les rayons du soleil que sous une forme lumineuse d’une couleur jaune, soit que nous soyons dans un lieu fermé a travers un vitrage ou dans la pleine campagne ; mais lorsque ces rayons sont interceptés dans une chambre close par le moyen d’une ouverture, l’angle d’un prisme de verre, le prisme produira comme nous l’avons déja dit sept rayons, et de ces sept rayons il en resultera sept couleurs.

Le 1er rayon est le moins coudé, la couleur qu’il produit est d’un rouge vif. À cela rien ne paroit surprenant puisque les rayons solair nous paroissent d’abord une couleur jaune l’orsqu’on les examine à l’air libre, la matiere hétérogênes repandue et divisée a l’infini joint à l’epaisseur du prisme que la lumiere ne peut traverser, produit un [sic] ombre. Cet ombre se communique aux molécules et produit un epaississement, et ces molécules par leur grande divisibilité forment des petits corps, ces corps pour mieux dire les atômes presentent des surfaces qui refractent les uns contre les autres, qui melée avec la couleur jaune unie à la lumiere qui traverse les .... doit, de necessité produire le rouge, et ce n’est qu’à l’ombre des molecules de la matiére à qui nous devons la formation de cette couleur, on peut s’en convaincre aisement en presentant sa main au soleil ou même à la chandelle, si on tient les doigts alongés se touchant, il paroîtra entre les intertices [sic] de chaque doigt un beau rouge et les rayons du soleil paroitront jaunes si on les ecarte.

((L)) C’est bien parler pour ne rien dire, que peut on statuer sur un raisonnement semblable ? Rien ; sinon, de renvoyer le lecteur artisans, au moins aussi ignorant apres sa lecture qu’avant. Le rayon qui suit le rouge est plus coudé et produit l’orangé, enceque, le prisme ayant plus d’epaisseur, la masse lumineuse ne peut agir aussy puissament que sur le rouge.

Par la même raison, comme le remarque le docteur Muschenbrok, les autres especes de rayons se coudent et se refractent d’autant plus qu’elles ont moins de force matrice [sic] à opposer à la refraction, ainsi la masse lumineuse de ces molécules doit decroître successivement depuis l’espece rouge jusqu’à l’espece violette.

Nous avons fait observer que les rayons rouges etoient les plus lumineux, parceque la lumiére peut jaillir plus facilement sur ces molécules que sur celles qui forment les autres couleurs.

Après le rouge suit l’orangé, couleur qui est composée de jaune, produit du rayon du soleil et du rouge occasionné par la refraction des atômes ainsi que nous l’avons dit plus loin. Après l’orangé, suit le jaune, ce n’est pour ainsi dire ; (pour cette couleur) que les rayons du soleil qui agissent et qui la forment ; en ceque, les atomes ayant moins de lumiere, ils ne peuvent réfracter aussy efficacement qu’à la couleur rouge. Delà, il s’en suit la couleur verte, bleu ; indigo et violet. Ceque nous avons dit pour les trois premiéres peut s’appliquer à celles qui leur succedent.

Si les couleurs phisiques ne doivent leurs beautés qu’aux rayons lumineux du rouge, on devroit donc regarder cette couleur comme couleur primitive, ainsi que le disent les phisiciens.

Puisque les autres ne peuvent exister sans elle, cela seroit vrai, si nous n’avions fait appercevoir que le rouge étoit formé par la réfraction des surfaces que presentent les molécules de la matiere lumineuse, ou du moins de la matiere inséparable de la lumiére unie aux rayons jaunes lumineux, par conséquent cette couleur ne peut être primitive.

Si la couleur rouge ne peut exister sans le jaune, on doit donc admettre le jaune, comme couleur primitive point dutout.

Soit qu’on considére les couleurs phisiqes, soit qu’on examine les couleurs tittoresques, on n’en trouvera aucunes qui ne soient dépendantes les unes des autres, le jaune n’est redevable de sa vivacité qu’au rouge, le rouge lui même n’acquiére plus ou moins de feu qu’a proportion de la dose du jaune.

On à donc admis dans la phisique, sept couleurs primitives et que c’étoit a ces couleurs a qui on etoit redevable de celles qui sont intermédiaires les combinant les unes avec les autres.

Dans l’art tittoresque, on n’en connoit que cinq, et ces principes ne sont pas plus réels que dans les couleurs phisiques ;

Mais ce qui à donné lieu à reconnoître dans l’art de la teinture cinq couleurs principalles, c’est qu’on à trouvé le moyen de les obtenir en changean l’eau de la couleur extractives des plantes ou des racines, ou en dissolvant une s...... [espace laissé pour un mot jamais ajouté] par le moyen des sels ainsi qu’il est d’usage pour l’indigo et le paster. ((M))

Les phisiciens ont admis pour premiere couleur primitive, le rouge, ensuite l’orangé, le jaune, le verd, le bleu, l’indigo et le violet.

Nos predécesseurs ont admis dans l’art de teindre ; ainsi que nous pour l’instant, cinq régles, ils ont rangér, sous la premiere le bleu, le rouge, le jaune, le fauve et le noir. Et nous, rapport à l’ordre phisique que nous avons voulu suivre, nous avons choisi pour premiere couleur principe, le jaune, ensuite le fauve, le rouge le bleu et le noir.

Si les phisiciens ont mis le rouge en tête de leurs couleurs principes, c’est que cette couleur est le produit du 1er rayon.

Quant à la couleur jaune, que nous avons choisi, nous l’avons considerér plus analogue aux rayons du soleil et moins eloignée du blanc, ainsi de suite, quant au rouge lumineux des phisiciens, quoique nous l’ayons mis à la suite des principes on la retrouvera aux produits résultants de la combinaison des principes, parceque nous là considérons comme couleur composée du jaune et du rouge.


((M)) On à regardé que les couleurs étoient primitives en ceque, une couleur etoit assignée à une telle plante et qu’une autre en produisoit une autre, et que cela alloit jusqu’à 5 couleurs, mais que si on vouloit en avoir un plus grand nombre, il falloit combiner ces principes les uns avec les autres, soit deux adeux où trois a trois. Quoique les cinq couleurs primitives je dis tittoresques soient regardées comme couleurs primitives, nous ne les regardons en cette qualité que parcequ’on ne fait aucun mélange mais que c’est seulement une extraction faite des atomes colorans que produit une plante ou une racine &c. mais comme nous l’avons déja dit le jaune n’à de beauté que parceque le rouge domine.

Le fauve est un composé de jaune, de rouge et de noir, le rouge participe du bleu ou du jaune ; s’il participe du premier, le rouge est d’un cramoisi pourpré, s’il participe du jaune, le rouge sera semblable à celle que produisent les rayons lumineux. Enfin le rouge acquiérera de la vivacité a proportion que le jaune sera pur ; le bleu doit être regardé comme une couleur derivée du noir, et qui ne peut reflechir des rayons parfaitement bleus s’il ne participe d’une teinte rouge, le noir est la couleur la plus compliquée. Il participe du jaune du bleu et du rouge à proportion égale. Si l’une des trois manque le noir est imparfait.

D’après ce que nous venons de dire, il n’y auroit donc pas de couleurs principes, quoiqu’il y en ayent qui soient formés d’une seule substance colorante, mais au contraire qu’elles seroient dependantes les unes des autres.

Si on considéroit les couleurs tittoresque et celles produites par l’optique, on y trouveroit une parfaite analogie tant dans leur principe que dans leur mélange, mais d’une maniére opposée.

Reprenons Nous avons dit plus loin que les couleurs phisiques ne devoient leur formation qu’à une matiére lumineuse composée de parties hétérogènes, et par le moyen de différens rayons lumineux que produira un prisme , on appercevra sept couleurs absolument opposées l’une à l’autre, ces couleurs ne devront leur existence qu’à des molecules étrangeres à la lumiere qui sont répandues dans le vuide immense qui separe le globe terrestre de l’astre lumineux, le plus ou le moins de lumiére nous présente une surface plus ou moins colorée et aussi différentes les unes des autres qu’elles sont eloignées du point de lumiére. Ces septs différens rayons ou ces sept differentes couleurs ont fait dire aux phisiciens, qu’elles étoient couleurs principes ou primitives, et que par leur secours on peut varier les teintes à l’infini. Si on examine de prêt les couleurs tittoresques on verra que leur formation ne sera due qu’à des particules fines extremement deliées et dans le plus grand etat de division ; et que ces particules etant divisées dans l’eau adhérent sur une matiére quelconque soit animale soit végétale, et ces particules presenteront une surface plus au moins lumineuse suivant la nature du principe qui les constitue.

On à reconnu dans l’art de colorer cinq principes ou couleurs primitives, et que par le moyen de leur combinaison on pouvoit varier les nuances à l’infini, nous avons dit précedemment que les couleurs primitives etoient, le jaune, le fauve, le rouge, le bleu et le noir.

Si donc avec cinq principes on peut varier toutes les teintes, les sept couleurs apperçues par les phisiciens ne sont donc pas toutes primitives.

Mais enfin, avant que de nous engager plus avant dans le détail des couleurs, considérons plus particulierement que nous n’avons fait, la matiere qui les forme.

La matiere qui forme les couleurs phisiques est une substance naturellement impénetrable, capable de division, de figure, de mouvement de repos, en un mot naturellement etendue, c’est adire naturellement longue, large et profonde et dans la matiére générale se trouve la lumiére.

1°. La lumiere est une substance distinguée de l’organe qui voit et de l’objet qui est vû, puisque c’est le moyen de communication par lequel l’œil atteint les objets séparés de lui et sans lequel il n’à absolument aucune prise sur ces objets.

2. La lumiére est une vraie matiére, un vrai corps puisqu’elle à en partage le mouvement, résultat necessaire d’une masse par une vitesse laquelle ne peut convenir qu’à une vraie matiére.

Les parties elémentaires ou les molécules de la lumiére doivent être d’une tenuité [sic] qui và infiniment audessus de tout ce que peut concevoir notre imagination, quant elle se represente les objets les plus imperceptibles.

Les molécules de la lumiére différent entr’elles en masse on n’a pas encore décidé avec certitude la figure des molécules lumineuse, cependant on leur donne une figure sphérique, par cequ’elle convient mieux à la mobilité, à la réflexibilité, à la refrangibilité qu’on observe dans la lumiere.

On nomme rayon lumineux, un amas considérables de globules ou de molécule de cette matiére émanée avec une inconcevable vitesse du sein du corps lumineux est réfléchi par une surface impenétrable et polie.

La lumiére, dit M. Para, qui dans un beau jour

semble emplir et innonder l’immensité des Cieux, qui dans une belle nuit, s’épanouit en mille et mille faisseaux de notre œil à tous les points rayonnants du firmament, elle est un fluide persevérament existant dans la nature et qui n’à besoin pour briller que d’être agité et ebranlé par le corps lumineux ou bien elle est un fluide qui par une ... [blanc laissé] continuelle jaillit à chaque instant dans le sein du corps lumineux, par exemple du soleil et des etoilles, grand sujet de dispote [sic] entre les disciples de Descartes et de Newton dont les sistêmes opposés partagent le monde philosophique.

La lumiére selon Descartes est un fluide existant hors du corps lumineux, répandu jour et nuit au tour de la nature, emplissant les espaces immenses qui nous séparent du soleil.

La lumiére suivant Newton, n’est point un fluide existant hors du corps lumineux, c’est un torrent de particules infiniment petittes que le corps lumineux darde incessamment de son sein avec une inconcevable vitesse et qui se porte en ligne droite à des distances immenses dans les espaces vuides, le corps lumineux est comme un centre de sphère et les jets ou torrents de lumière en sont comme les rayons.

La matiére générale qui règne entre le globe terrestre et le corps lumineux est une matiere isolée divisée à l’infinie, nous disons isolée, parceque chaque particule forme un corps particulier et qui adhérent à celui qui lui est contigu, ils sont dans la plus grande divisibilité, parceque chaque corps ou atomes sont imperceptibles à nos yeux à cause de leurs extrême finesse. La lumiere ne peut traverser cette espace immense qui nous eloigne du corps lumineux sans pénétrér un molecule etrangere à la lumiére. Si on reçoit les rayons lumineux sur un carton blanc à travers un prisme, on aura sept rayons ainsi que nous l’avons rapporté plus loin.

Le prisme interposé entre les atomes et les rayons lumineux produira une couleur plus ou moins vive suivant comme la lumiére sera abondante, et plus le rayon lumineux s’affoiblira, et plus la couleur deviendra obscure. Il reste donc pour constant, que la formation des couleurs phisiques n’est due qu’aux parties hetérogènes à la lumiére, et que ces parties sont inséparables de l’atmosphére.

Il est suffisamment demontré que la matiére qui produit les couleurs phisiques est etrangère à la lumiére. Considérons maintenant les parties qui composent celles que nous obtenons de l’art.

Les Parties qui composent les couleurs phisiques sont des particules extremement fines et deliées ; mais cependant quelques fines qu’elles soient, elle forme un corps delicat mince et laissent un passage à sa lumiére, néanmoins ces corps etant multipliés causent une epaisseur, Cette epaisseur produit un ombre qui change le rayon lumineux, qui le dénature, qui l’absorbe, enfin que le détruit, deux extremités qu’il faut saisir pour concevoir parfaitement la formation des couleurs tittoresques et leurs modifications. ((N))

Il en est de même des couleurs phisiques que des couleurs tittoresques, dans les premiers le jour est la vraye lumiere, c’est cette lumiére qui fait paroître touttes les couleurs, la nuit n’est qu’obscurité, c’est pourquoy elle absorbe tous les rayons colorés ; et dans les couleurs tittoresques c’est le blanc qui les recoit et les réflechit et c’est le noir qui les absorbe.

Les phisiciens obtiennent leurs couleurs de la vive lumiére qui est transparente au moyen des molécules etrangeres, et l’ombre que produisent ces molécules devient de plus en plus sensible à mesure que la lumiére s’absente et


((N)) C’est à dire le blanc et le noir, le blanc refléchit tous les rayons colorés et le noir les absorbe tous. disparoit, ce qui passe succesivement du jour le plus clair à la nuit la plus obscure, ou ce qui revient au même qui passe du blanc le plus parfait, au noir le plus noir.

Il en est tout autrement des couleurs tittoresques, se sont bien des molécules aussy fines et aussy delicates que celles qui resident dans l’air, mais il faut introduire ces molécules sur un sujet ou produit de l’animal ou du végétal avec assez de tenuité pour resister aux epreuves convenables.

On doit considerer ces matiéres colorées par les molécules colorantes comme autant de corps moues qui ont des pores. On nomme corps mous, ceux que les chocs et la compression font charger de figure, ce sui après le choc et la compression ne tendent point à reprendre la figure qu’elle viennent de perdre.

On nomme pores dans les corps mous, dures, ou fluides les vuides ou les intertices que laissent entr’eux les elemens de matiere que forment un même tout.

Pour se former une idée sensible des pores qui se trouvent dans tous les couleurs solides ou fluides exposés à nos observations, il faut concevoir, une corbeille remplie de cailloux irreguliers de différentes figures et de différents volumes, ces cailloux entassés au hazard les uns sur les autres ne se touchant que dans les pointes de leur surface, ils laissent donc des vuides plus ou moins considerables, plus ou moins réguliers entre leurs parties solides. C’est une image assez ressemblante et asséz naturelle ; Dit M. ... [espace laissé en blanc] Para, de la configuration interne des differens corps solides et liquides qui se prêtent anos expériences et qui tous ont une plus grande somme de pores, par le moyen des quels, comme par autant de routes ouvertes et frayees, les fluides plus subtils s’y insinuent et s’en échappent avec une merveilleuse facilité.

Ces pores se trouvent bouchés, lorsqu’on dépouille l’animal ou le végétal de la matiere que nous destinons pour nos habillemens par la transpiration du suc nourricier qui est particulier à chacun d’eux, mais on les rend libre par des moyens qui leurs sont particuliers. Après cette destruction, la matiére où animal ou végétal présente alors une surface blanche, on scait que cette couleur est absolument analogue à la lumiere consequemment leurs surface peuvent refléchir tous les rayons colorés.

Les Atomes colorans des plantes sont egalement divisibles et egalement divisés que ceux qui sont repandus dans l’air, il resultera sur l’etoffe la même obscurité et on obtiendra des couleurs aussy diaphanes, que par le moyen de l’optique il n’y aura de différence que dans le mecanisme.

Il semble que le celebre Newton ait reconnu l’analogie qu’il y avoit entre les couleurs phisiques et les couleurs tittoresques lorsqu’il à voulu accorder son optique, pour prouver son sistême avec les couleurs extractives tirées des végétaux, mais ces preuves sont sans vraisemblance, il semble que ce grand homme et ces [sic] disciples, pour commettre une si grande faute, ou ils ignoroient la partie constituante des plantes colorantes ou il n’y auroitt [sic] pas fait assez d’attention parceque la formation de leurs couleurs diaphanes, n’est due qu’à la transparence de la lumiere et de son absence, il en resulte l’obscurité.

Par l’art tittoresques on ne peut obtenir des couleurs transparentes que par le moyen des acides combinés avec la couleur extractive des substances colorantes, parceque le phlogistique est un des principes constituant des végétaux, c’est le propre des acides de s’emparer du phlogistique, les corpuscules etant privés du principe qui fait l’ombre des couleurs, ne peuvent s’introduire sur un sujet quelconque sans présenter à la lumière un rayon lumineux (( o)) mais si on ne prive pas les atomes colorans du principe inflammable, les rayons seront plus ou moins obscurs a proportion de l’abondance du phlogistique et sy on joint ensemble deux ou trois rayons, ce mélange approchera d’autant plus du noir que les molecules de chaque rayon seront abondant.

On doit considérer les particules des substances colorantes comme des corps solides d’une extreme finesse et qui deviennent de plus en plus transparents lorsqu’on les prives du phlogistique que les particules adherent et se deposent regulierement sur la partie ou animale ou végétale, leur grande divisibilité et leur finesse ne peuvent absolument remplir tout le vuide qui se trouve dans les fibres du sujet coloré. Comme corps isolé et


(( O)) L’ecarlate n’existe que parceque le phlogistique est detruit de la cochenille par l’acide nitreux. 19

delicat, ils ne tiennent presque point de place, parconséquent un second corps peut s’introduire sur tel partie qu’il rencontre sans former une espece de piramide, ou une eminence.

On Ne doit néamoins par conclure parceque nous venons dedire que les atomes colorans se deposent les uns après les autres sur le sujet que l’on colore, leurs finesse et leurs divisibilité jointes à leurs exactes distributions dans le fluide les fait, pour ainsi dire adherer dans le même temps sur le sujet qu’on veut colorer, particulierement si les préparations antérieures à la teinture sont faites exactement.

Lorsqu’on introduit sur un sujet quelconque, qu’un seul rayon la couleur est toujours diaphane, suivant cependant la nature des atomes colorans et suivant comme ils sont privés de phlogistique et la préparation qui à precedé la teinture.

Ainsi, soit que l’on considere les couleurs phisiques, ou celles qu’on obtient par le mechanisme tittoresques, elles sont absolument homogènes elles différent seulement par leur arrangement et selon la disposition de la masse lumineuse, par conséquent, si on prend les deux extrémitées, on appercevra dans l’un une masse globuleuse accompagnée de rayons, c’est ce qu’on nomme en phisique lumiere et en terme tittoresques ce sera le blanc ; si de cette extremité on passe à la derniere on verra une masse informe obscure, qui est appellée nuit par les phisiciens, et noir par les artisans colorifiques.

C’est dans ces deux extrèmes que l’œil distingue la variation des couleurs, et plus les rayons approches des tenébres ou du noir, et plus ils sont absorbés ; enfin ils seront totallement détruits par l’absence de la lumiére dans l’un et seront confondues dans l’autre par la presence du roir ; parceque c’est le caractere qui lui est assigné d’absorber tous les rayons colorés.

C’est donc mal a propos, que les phisiciens ont avancés que le blanc, absolument blanc, est un composé de tous les rayons réunis ; cela est d’autant moins probable puisque les couleurs tittoresques ne doivent leur existence qu’à une matiére etrangére introduite sur un corps blanc et que la plus petitte portion de partie hetérogênes quelconque macule la blancheur d’un corps dont le blanc est pur.

Les phisiciens prennent pour exemple la lumiere, ils nous entrainent ensuite dans une chambre noir là où ils prennent un rayon lumineux à la faveur d’un tuyau où ils y opposent une lentille de verre, au même instant il paroit un rayon blanc et que, si on presente un prisme la lumiere sera partagée en sept rayons ; preuve ; nous disent ils, que la lumiére a sept rayons et que ces rayons sont inseparable de la lumière, donc, le blanc qui est la plus pure lumiére est un composé de tous les rayons et qu’ils sont absorbés par sa blancheur.

Newton dit, tantot que la lumiére est pure et homogène ; tantot, que ce n’est pas un corps simple et homogène mais que c’est un corps composé de parties d’un corps mixte.

Si la lumiere est pure et homogêne elle ne doit point être composée de sept rayons et dans cet etat le blanc ou la lumiére est pur.

Si la lumiére n’est pas un corps simple, par conséquent elle n’est pas pure et peut se diviser et se soudiviser à l’infini. À la quelle des deux raisons peut on s’arrêter ? Que vouloit dire Newton en admettant deux raisons si dissemblables ?

Nous pensons que la lumiére est pure lorsqu’elle part d’un corps lumineux, et que cette lumiére en inondant tout l’univers se trouve réunie avec des matiéres etrangeres à sa nature, que ces molécules sont divisées à l’infini ; quoique cette division diminue l’etendue des corps ils ne sont point anéantis, mais les être sont seulement multipliés et les corps deviennent moindre suivant comme ils sont divisés ; ce sont proprement ces corps qui, répandus dans le corps fluide lumineux, produisent les couleurs phisiques. L’un produit le clair, et les autres l’ombre, et par la combinaison de ces principes il paroit différens rayons lumineux diversement colorés ; la lumiére, donne la transparence et les particules produisent l’opacité.

Ainsi la lumiere proprement dit est pure dans Son etat de pureté elle est incapable de produire aucune couleur couleurs [sic], elle ne peut seulement que les reflechir et lorsque la lumiere refléchit un ou plusieurs rayons, c’est qu’elle est unie à des parties hétérogênes

Ces particules produisent une ombre, cette ombre ne peut être traversée par la lumiére sans que la masse lumineuse ne lui fasse perdre son ton lugubre pour en prendre un, qui sera entre la lumiére et les tenébres et qui sera plus ou moins eloigné de l’un où de l’autre, suivant le plus ou le moins de lumiére qu’il recevra. Ainsi, c’est à l’ombre qui produit les couleurs phisiques et c’est la lumiére qui les réfléchit.

Ce sont aussy dans l’art tittoresque des molécules qu’on introduit sur un corps blanc et ce sont ces mêmes molécules qui en rendent la surface plus ou moins obscure. Ces particules colorantes sont egalement divisibles et egalement divisées que celles qui resident dans l’air, elles sont introduites dans le tuyau des plantes et sont composées de différentes substances. Savoir de terre, d’eau acidulée et de phlogistique. La partie terreuse que l’on doit présumer être chargée de la partie colorante, joue dans les couleurs tittoresques le même rôle que jouent les atomes aériens repandus dans le fluide lumineux pour créer les couleurs phisiques ; la partie terreuse est réduite par l’eau acidulée dans le plus grand etat d’atténuation, malgré cette atténuation réelle, le fluide, lorsqu’on veut extraire les molécules contenus [sic] dans la plante colorante, divise de nouveau ces parties, et après l’ebullition, on doit regarder ces molecules divisées de maniere que chaque corpuscules. ne peuvent êtres distingués les uns des autres, lorsqu’on en a fait l’extraction et qu’ils sont répandus dans le fluide, L’on diroit pour ainsi nous exprimer que la multiplicité des êtres, leurs finesse réguliére leur extrême divisibilité, leur parfaite distribution sembleroit ne plus former qu’un tout avec L’élement acqueux, et ces particules sont introduites sur la surface et dans l’intérieur du sujet, où animal ou végétal au moyen des ouvertures qu’elles y trouvent.

Il reste donc pour constant ainsi que nous l’avons dit que la lumiere est pure et que le blanc parfaitement blanc n’à pour lui que la vive lumiere et qu’on ne doit les couleurs phisiques qu’à la masse moleculaire qui forme l’opacité et que la transparence n’est due qu’à la lumiére .

Dans les couleurs tittoresques du sujet qu’on veut teindre presente une surface blanche, c’est proprement l’effet de la lumiére, la partie colorante étant réguliérement distribuée sur toute la surface de la matiere qu’on veut colorer, elle presente à la lumiére un rayon analogue aux principes constituants qui varie cependant, a proportion suivant qu’il abonde en phlogistique, et c’est absolument le phlogistique qui produit l’ombre des couleurs tittoresques ; comme ce sont les molécules etrangéres à la lumiére qui font naître les couleurs phisiques. L’ombre est effacé dans l’un par la lumiére et dans l’autre il est detruit par les surfaces blanches que presente une etoffe quelconque et par la privation du phlogistique, et ce phlogistique est détruit par les acides.

Ainsi les surfaces blanches que présente une etoffe que son colore, jointes au principe acidulé, produisent le même effet sur les couleurs tittoresques, que la lumiere sur la couleur rouge des phisiciens. or Le phlogistique produit l’ombre des couleurs tittoresques comme les molécules etrangeres à la lumiére forment l’opacité dans la creation des couleurs Newtonniennes.

En suivant ce principe, on peut voir combien ce philosophe s’est trompé dans l’optique des couleurs ; et combien aussy le pere Castel à erré l’orsqu’il à voulu faire un livre notté ; on peut dire que tous deux ont fait un beau rêve. Cependant le dernier etoit beaucoup mieux fondé que le premier en n’admettant que trois couleurs primitives parcequ’il n’en existe pas davantage. Ainsi l’optique de Newton est donc faux puisqu’il ne peut exister sept couleurs primitives.

Newton n’ayant jamais examiné les couleurs que par un trou dans une chambre obscure à travers un prisme, ou ne les ayant spéculées qu’en philosophe phisiciens [sic], qu’au milieu des Nuées dans l’arc enciel ,il a crû joindre au sublime l’util et l’agréable et poser des principes incontestables dans l’art de colorer ; on à toujours crû et on croit encore que c’est là ou se réduit tout l’optique.

Ce n’est pas dans les airs, dit le pere Castel, où il faut chercher les principes fondamentaux des couleurs, la nature etale à nos yeux une varieté plus riche et qui n’est pas moins admirables que les phénomènes aériens, parcequ’on doit regarder les couleurs produites par l’optique comme des couleurs immaterialles, accidentelles ; artificielles qui n’ont point de corps, mais que les couleurs tittoresques sont des couleurs substancielles, surnaturelles et palpables qui servent à embellir les êtres vivants et policés ; et ces couleurs sont les produits des substances que nous fournit le Globe solide. l’histoire naturelle et la chimie nous developpent les principes qui les constituent, et c’est dans la connoissance et par la dissection de ces principes que la nature nous dévoile les plus rares secrets qu’elle renferme.

Le pere Castel à semblé connoître le ridicule de la formation des couleurs newtonniennes, c’est pourquoy il à adopté pour faire entendre les principes tittoresques le sistême musical de quelque philosophe antecedent qui à donné lieu à un nouveau traité d’optique, ou les principes Newtonniens sont absolument denigrés ; chez lui on quitte le prisme et la chambre obscure pour aprendre [sic] la musique, notter les couleurs et monter sur le clavessin.

Il suit des explications et des expériences qui ne paroissent pas plus exactes dans beaucoup de circonstances qu’elles ne sont entendues ; il n’y à a présumer que le pere Castel étoit plus profond phisicien et plus savant musicien, qu’il n’étoit celébre naturaliste, c’est en cette derniere qualité et en methodiste que nous refuterons dans notre enciclopedie tittoresques, les principes de l’un et de l’autre à mesure que les occasions s’en presenteront ((P))

Colorer un corps quelconque , c’est lui introduire des

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(( P )) D’après la revision générale que nous en ferons nous le soumettrons a la decision des savans tant pour le francais que pour retrancher des redites qui choque [sic] les oreilles. Ce déffaut est inséparable de ceux qui n’ont reçu qu’une education naturelle. De plus, cet ouvrage n’à pas été revu et est ecrit suivant que les réflexions et les experiences qui se sont suivies. En un mot, tout le corps de cet ouvrage est porté du premier trait de plume. molécules étrangéres à la nature qui lui font perdre sa transparence, ou du moins sa surface presente à la lumiere des rayons refléchis differens a sa nature constitutive.

Le mot couleur selon le sens du scavant Newton est une sensation de l’âme occasionnée par l’impression que fait sur la retine tel ou tel rayon de lumiere.

L’explication des points phisiques est selon les disciples de Newton pour ainsi dire le triomphe ... [place laissée vide avec des points par l’auteur] ... Ce grand homme, disent-ils, fit entrer un rayon du soleil gros à peu pres comme une plume à ecrire dans une chambre obscure exposée au midi, il fit tomber ce rayon sur un des angles d’un prisme de verre triangulaire, il le reçu refracté sur un carton et il eut une image composée de sept couleurs ainsi que nous l’avons dit plus loin.

Ils concluent delà, que le rayon solaire est composé de sept rayons differemment refrangibles, parmi lesquels le rayon rouge à le moins, et le violet le plus de refrangibilité, et les autres plus ou moins suivant comme ils sont plus ou moins eloignés du rayon violet, cette differente refrangibilité n’est plus un problême en phisique ; il à été déterminé par le phisicien anglais, dit l’auteur du dictionnaire de phisique, avec toute l’exactitude la plus scrupuleuse.

La lumiére est donc absolument l’unique cause phisique des couleurs, les rayons ont d’eux mêmes les sept couleurs primitives.

Le rayon violet, continue le Pere Polian, est celui qui de tous les rayons est le plus reflexible et le rayon rouge est celui qui de tous les rayons est le moins reflexible, les autres le sont plus ou moins suivant comme ils sont plus ou moins près du violet. Cette differente refléxibilité leur vient sans doute, de leur differente figure.

Les corps les plus reflexibles que nous connoissons étant ceux qui sont les plus sphériques, et ont un poli plus parfait ; n’avons nous pas droit, continue le Pere Polian que les particules qui composent les rayons violets, sont plus rondes et plus polies que celles qui composent les six autres rayons .

Pour faire mieux comprendre la superiorité du sisteme de Newton sur celui de Descartes, comparons ensemble les explications que donnent les Newtonniens avec celles que donnent les Cartesiens lorsqu’ils font l’expérience des couleurs. _____________ _____________

1ere Expérience

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Mêllez un peu d’eau forte avec la teinture du tournesol, ce mêllange vous presentera une couleur rouge. _____________ _____________


Explication

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Le rayon rouge suivant le sistême de Newton, est celui dont les molécules sont plus grosses, puisque l’experience nous apprend que les rayons rouges sont ceux qui de tous les rayons sont les moins refrangibles, cela supposé, comment expliquer l’expérience proposée, le mêlange  que l’on vient de faire de l’eau forte avec la teinture de tournesol ne doit point avoir des pores asséz gros pour absorbér les rayons rouges quoi qu’ils soient assez considérables pour absorber les six autres rayons ; donc ce mêlange doit paroître rouge.

Descartes, pour expliquer ce phénomêne, dit, que le mêlange d’eau forte et de teinture de tournesol est rouge, parcequ’ayant des molécules courtes et roides, mais qui ne sont pas sphériques, il réfléchit les rayons efficaces avec des fortes vibrations, mais en même temps mêlée de beaucoup d’ombre, c’est au lecteur a juger laquelle des deux explications est la plus conforme aux loix de la seine [sic] phisique.

Réfutation

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Il est à presumer que, ni les Newtonniens et que ni les Carthesiens, n’ont point consulté, ni les principes de la chimie ni ceux de l’histoire naturelle, cette explication appartient plutôt à ces deux sciences qu’à la phisique ou du moins elle n’en peut donner une idée bien nette et elle ne les consulte, et sans leur secours, on ne peut donner qu’une solution vague et sans soutien. Le rayon rouge dit Newton à ses molécules plus grosses que tous les autres parce qu’il est moins refrangible, et que l’eau forte avec la teinture de tournesol ne doit pas avoir des pores assez gros pour absorber les rayons rouges quoiqu’ils soient asséz considérables pour absorber les six autres rayons, donc ce mêlange doit paroître rouge. Et Descartes dit que les mêmes molécules sont courtes et roides, mais qui ne sont pas sphériques &a. Rien n’est plus pauvre que ces explications on pensera différemment si on consulte l’histoire naturelle elle fera connoître que la diversité des rayons n’est point due ni à la grosseur des molécules comme le prétend Newton, ni à la forme ainsi que Descartes l’explique.

On sait que la teinture du tournesol est la production de l’heliotrape [sic pour héliotrope] ou de la morelle, cette teinture paroit d’abord violette parcequ’elle est chargée de phlogistique d’une portion de terre, et d’une eau acidulée ; l’acide produit le rouge et le phlogistique l’ombre ; on doit concevoir que si la teinture du tournesol étoit privée du principe inflammable ; elle paroîtroit rouge tout naturellement mais si sur cette couleur rouge on y introduit soit par des moyens particuliers du phlogistique. La couleur rouge seroit absorbée, et elle perdroit sa transparences suivant comme ou introduiroit de la matiere productive de l’ombre mais si une fois ou détruit l’obscurité de ce mêlange le rouge paroîtra diaphane.

Le principe constitutif de la teinture du tournesol, est une terre ocrassée unie à une eau acidulée et avec le phlogistique la partie saline exalte cette terre en une couleur rouge, mais cette couleur est obscurcie par le moyen du phlogistique : c’est pourquoy cette teinture nous paroit de couleur violette, mais cette couleur disparoît lorsqu’on introduit sur cette extraction quelques gouttes d’eau forte. Cela ne paroîtra pas extraordinaire si on consulte les principes de la chimie, parcequ’on scait que les acides quelconque, ont beaucoup d’affinité[2] avec les huiles, et qu’ils se combinent avec elles avec la derniere facilité ; l’acide nitreux est celui qui en donne des preuves les plus marquées on sait qu’elle s’enflamme avec les huiles essentielles des plantes par conséquent les huiles ne peuvent s’enflammer sans se détruire, par la meme raison, lorsqu’on introduit de l’eau forte dans la teinture du tournesol, l’acide par son affinité avec les matiéres onctueuses, il s’empare du principe inflammable et le détruit, l’absence du phlogistique doit de necessité rendre la teinture du tournesol plus transparente et doit quitter la teinte violette pour paroître sous celle d’un rouge plus ou moins vif suivant l’abondance de l’acide. Il est clair par cette preuve que pendant que l’acide s’empare du principe inflammable, il ne peut détruire les molécules, et elle paroissent d’un beau rouge parcequ’elles sont privées du phlogistique. Ce n’est donc pas à la grosseur de ces particules ni à leur forme à qui on doit la refléxibilité du rayon rouge, mais seulement à la privation du principe inflammable avec lequel les molécules etoient unis et qui faisoit lui même une base constitu[ti]ve

Voyons si dans la suite des experiences, nos deux phisiciens sont plus judicieusement fondés que dans la precedente.

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Deuxme expérience.

Sur le mêlange rouge dont il est parlé dans la premiere experience, jettéz un peu d’huile de tartre et agitéz le verre, vous aurés une couleur violette.

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Explication

Le mêlange que l’on vient de faire de la teinture de tournesol, de l’eau forte et de l’huile de tartre doit avoir les pores asséz gros puis qu’il absorbe les six rayons de lumiére qui ont plus de masse, ces corps cependant doivent avoir une figure toutes differentes que celle que la matiere à donnée aux molécules qui composent ses rayons violets puisque ces molécules quoique plus petittes que celles des autres rayons ne sont pas absorbés mais reflechis.

Descartes, pour expliquer ce fait donne à ce mêlange des molécules un peu plus solides et moins que celles que feroient le mêlange rouge, ces molecules doivent donc envoyer des rayons fort foibles et mêles d’ombre, elles doivent donc donner une couleur violette.

Newton à pour lui l’experience du prisme Descartes, ne là [sic] point. Le quel des deux à raison ? Ni l’un n’i l’autre.

Réfutation

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Une fois que les principes constituants de la nature sont connus, on erre rarement, mais si on les ignore, ou si on les néglige, on fait des fautes les plus grossieres, les principes d’une science ne sont prouvés que par les principes même qui le constituent ; la preuve n’aura donc aucune validité si on s’y soustrait ou s’ils ne nous servent pas de guide.

Nous avons dit, à la premiere experience que l’on avoit ajouté de l’eau forte sur la teinture de tournesol et que cet acide avoit détruit le principe inflammable, et que c’était a la privation de cette inflammabilité à qui l’on devoit l’exaltation des rayons rouges ; mais à la seconde on à ajouté de l’huile de tarte sur le mêlange de la premiere teinture, c’est à dire sur la teinture du tournesol dans la quelle on avoit ajouté l’acide nitreux, et qu’après le mêlange de l’huile de tarte, cette teinture à passé du rouge au violet.

Pour expliquer ces phenomênes, on nous donne raisonnement totallement destitué du sens commun.

Si une fois on est persuadé que le phlogistique produit l’ombre des couleurs, on concevra a merveille la raison et pourquoy l’huille de tarte fait passer la teinture rouge acédulé du tournesol en violet, parceque les alcalis contiennent beaucoup de phlogistique et c’est ce meme phlogistique qui introduit dans la liqueur se distribue regulierement dans le fluide et la masse obscure absorbe les rayons rouges et les fait paroître d’une couleur violette, ce la est d’autant plus problable en ce que la teinture rouge du tournesol acidulé est supersaturée par l’acide alcalis et apres cette surpersaturation le phlogistique s’épanouit dans la liqueur et la couvre d’une espece de nuage qui fait passer la couleur rouge à celle d’un beau violet, ce sont des faits que l’expérience nous a démontrée. Ce phénomêne n’est donc point dû au changement n’y à la forme des molécules, mais seulement au principe inflammable que l’on à introduit dans la liqueur au moyen de l’huile du tartre.

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Troiseme expérience

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Jettez un peu d’eau et un peu d’huile de tarte sur du sirop violet vous aurez une couleur verte.

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Explication

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Les rayons verds tiennent le milieu entre les sept rayons primitifs puisqu’ils sont moins réfrangibles que le violet, indigo et bleu ; et qu’il est plus refrangible que les rayons jaunes, orangés et rouges dont la masse est plus grosse que celle des rayons bleu, indigo et violets. Concluons delà, que le mêlange de l’huile de tartre du sirop violet et d’eau commune doit avoir des pores fort ouverts puisqu’ils absorbent celui des rayons qui à plus de masse. Concluons encore, que ce même mêlange à des pores dont la figure ne correspond pas à celle que la nature a donnée aux molécules qui composent les rayons verds puisque ce rayon est réfléchit à nos yeux.

Les Carthesiens pour expliquer cette experience, soutiennent que le mêlange est verd parceque la surface dont les molécules ont une longueur, un ressort et une porositée mediocre, il réfléchit les rayons efficaces avec un certain milieu d’ombre et de vibration.

Cette explication disent les Newtonniens est un peu obscure.

Réfutation

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N’y le sistême Newtonniens, ni le sistème Carthésiens ne sont admissibles dans l’art de colorer, car doit on la couleur verte à la porositée de l’huile de tartre de L’eau et du sirop violet ? où, la doit on à la surface à la disposition, au ressort et à la porosité des molécules ou enfin la doit on à la division des principes constituants.

C’est ce que nous allons examiner.

Les principes dans l’art de la teinture sont généraux, les molécules colorantes ne peuvent varier en grosseur, en porosité ny en ressort, les preuves qu’apporte Newton ne sont point admissibles et les raisons des Cartésiens ne sont pas plus palpables. Il n’y à que les différentes constitutions de la matiere qui rendent les couleurs plus ou moins refrangibles et la variation des sels correspond absolument à la base constitutive de la plante colorante et coopere egalement au degré de refrangibilité.

On sait que les plantes colorantes abonde en phlogistique et que la teinture bleu des végétaux est rougie par les acides et verdie par les alcalis , comme il à été prouvé à la premiere expérience, à l’egard de la teinture du tournesol et à la troisième en parlant du sirop violet.

Dans la premiere, l’acide à anéanti le principe inflammable. Dans la seconde, lacide alcalis s’est combiné avec le phlogistique, a divisé la couleur extraite et résineuse ((Q)) le phlogistique à communiqué l’ombre aux molécules colorantes.

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((Q)) Cette résine est dans un etat prochain de décomposition et est facilement dissout par l’alcali. Il à absorbé le rayon rouge qui etoit mêle avec le bleu, et le principe résineux etant en dissolution à produit une couleur jaune. ((R)) Cette couleur jaune unie à la teinte bleue doit de nécessité produire une couleur verte.

On doit considérer que cette dissolution fait ici l’office du suc seveux l’orsqu’il circule dans la plante, et par la même raison, la dissolution doit absolument paroître d’une couleur verte.

On peut consulter ce que nous avons dit à ce sujet sur les teintures bleues à la 4eme couleur primitive.

On voit que c’est bien moins à la porosité et à la forme des molécules colorantes aqui on doit cette couleur verte qu’à la division des principes et à la dissolution générale des parties colorantes. Donc, le sistême de Newton de Descartes ne sont point recevables.

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4eme expérience

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Mêlez ensemble de l’alun et du suc de fleurs d’Iris, vous aurez un beau bleu. __________ __________

Explication

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N’y l’alun, n’y le suc de fleurs d’Iris pris separément n’étoit propre à refléchir les rayons bleus ; il faut donc que par le mêlange de l’un avec l’autre, il se forme une surface propre à produire cet effet.

Ceux qui voudront expliquer cette expérience comme les Carthesiens pourroient dire que le mêlange est bleu, parceque les molécules de la surface tenant un milieu entre celui du corps

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((R)) La resine conserve toujours sa couleur jaune, soit qu’elle soit en masse, où qu’elle soit mise en dissolution par les alcalis. et du corps verd renvoyent les rayons avec un peu moins d’ombre de vibration un peu moins fortes que le violet, mais moins prompte et avec un peu plus d’ombre que le verd.

Les phisiciens qui aiment la simplicité dans les explications prefereront celles de Newton à celles de Descartes.

Réfutation

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Nous ne voyons par dans cette expérience qu’elle préfèrence doit mériter Newton sur des cartes [Descartes, sic] ; est ce parcequ’il dit que n’y l’alun n’y la fleur d’Iris, pris séparement n’étoit propre à refléchir les rayons bleus, et que par l’union de l’un avec l’autre il se forme une surface propre à produire cet effet.

Voilà en vérité une solution bien concluante. Que nous aprend [sic] t’elle ? Que signifie cette explication ? Rien, nous dit elle pourquoy et comment se [sic] changement se fait ? non. Si Newton eut consulté la chimie, il nous auroit dit que l’alun est un sel à base terreuse, composé d’acide vitriolique et d’une terre argilleuse, que ce sel s’étant uni avec les molécules colorées de l’Iris, s’est emparé des particules colorées et que le phlogistique etant combiné avec la terre argilleuse, à absolument changé la surface de ses molécules et nous les fait paroître de couleur bleu.

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5eme expérience

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Si sur une decoction de noix de gale vous ajoutéz une partie de sel vitriotique sous forme concrêt ((S)) par la combinaison de ces substances la liqueur perd sa transparence et paroît d’un beau noir ; mais si dans cette liqueur on y ajoûte un acide sous forme fluide et dans l’état de simplicité ((T)) la liqueur perdra sur le champ sa couleur noire pour paroître d’une couleur rouge

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((S)) Couperose verte. ((T)) acide nitreux ou eau forte

Explication

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Dans ce mêlange les molécules de la dissolution du vitriol vert vont s’accrocher avec les molecules de l’infusion de la noix de gale, et la lumiére ne trouve plus de passage droit. N’est il pas nécéssaire que les rayons soient absorbés, et que la liqueur nous paroisse noire. L’experience ne nous apprend t’elle pas tous les jours que nous sommes dans une nuit parfaitement obscure ; lorsque nous ne recevons aucun rayon de lumiére, voulez vous que le mêlange dont nous vous parlons, devienne transparent, versez dessus un peu d’eau forte, cet acide violent separera les molécules accrochées et rétablira le passage à la lumiere.

Cette explication est beaucoup plus simple que celle des Cartesiens, qui, pour rendre raison de ce phénomêne, disent que le mêlange de la dissolution du vitriol avec l’infusion de la noix de gale, forment un tissu de molécules longues, fléxibles ayant peu de ressort, courtes et rabotteuses ; et par conséquent très propres à absorber beaucoup de rayons de lumiere et à ne renvoyer les autres que foiblement.

Réfutation

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Newton et ses disciples semblent triompher lorsqu’ils mettent en parallele avec les cartésiens, leur explication sur le changement de la dissolution du sel vitriolique avec l’infusion de la noix de gale, ils nous disent que les molécules ferrugineuses vont s’accrocher avec les molécules de l’infusion de la noix de gale et que par la combinaison de ces substances, la liqueur perd sa transparence et paroit d’un beau noir, et que si on ajoute de l’eau forte sur cette liqueur ; ils disent que l’acide decrochera les molécules et qui les separera les unes des autres et que par là la lumiere aura un passage et que la liqueur presentera un rayon rouge. Que signifie cette explication ? Peu de chose, pour ne pas dire rien. Mérite t’elle d’etre mise au jour ? Le triomphe des Newtonniens est il grand l’orsqu’ils s’opposent au sistême Cartesiens ? Non sans doute. Pourquoy les molecules ferrugineuses s’accrochent elles aux molécules de la noix de gale ? et pourquoy l’acide les en détache t’il pour faire place à sa lumiere ? c’est sans doute ce qu’ils ygnorent, puisqu’ils se contentent d’une foible spéculation qui n’est fondée sur aucun principe.

Les molecules ferrugineuses vont s’accrocher aux molécules de la noix de gale, parce que les principes sont l’un et l’autre, beaucoup chargés de phlogistique, aux approches de l’acide, il se fait en effet une combinaison mais pendant cette combinaison le principe inflammable s’unit avec l’acide, prend une espece de consistance resineuse. ((U)) À ce moyen les molécules ferrugineuses s’agloutinent [sic] avec ce nouveau composé, et ces particules reunies avec le principe resineux, forment un corps opaques, et cette opacité ferme le passage à la lumière ; mais si on ajoute dans cette liqueur, un acide sous forme fluide, il détruira le principe resineux ou le phlogistique et lorsque ce principe aura été détruit, les molécules ferrugineuses resteront isolées et seront eparses dans le fluide, elles presenteront une surface rouge, parce que le fer paroit toujours sous cette couleur lorsqu’il est privé du principe inflammable. Cela est sensible dans le bleu de Prusse et dans le fer calciné au feu de reverbere, et dans les opérations de M. Ferrand pour la peinture en email : ainsi, il est probable que lorsque le phlogistique est anéanti, la liqueur doit perdre son opacité. À ce moyen la lumiere doit avoir un passage ... ence[3] que le fluide aura plus de l’impidité.

En fin si nous voulions suivre ce phisicien dans tout son optique, nous trouverions qu’il n’y à rien de moins réel que le détail qu’il donne des couleurs, on peut absolument regarder son discours comme un pur amusement philosophique.

Car soit qu’on considére ses couleurs primitives, soit qu’on examine l’explication qu’il donne des dissolutions des couleurs extractives tirées des végétaux on ne trouvera rien de satisfaisant.

Voyons maintenant si les sept couleurs sont primitives mettons les en paralelle avec les couleurs tittoresques et considerons si les couleurs principes admises des anciens existe effectivement dans l’art de colorer.

On compte dans la phisique sept couleurs primitives savoir, le rouge, l’orangé, le jaune, le verd, le bleu l’indigo et le violet.

Dans l’art de la teinture on en admet cinq, qui sont suivant nos savants, le bleu, le rouge, le jaune, le fauve et le noir. et nous pour suivre l’ordre phisique que nous avons etablis, nous avons reconnu pour premieres couleur principes le jaune, le fauve, le rouge, le bleu et le noir.

Faisons cadrer sil est possible, les couleurs phisiques avec les couleurs tittoresques, et voyons si les unes ou les autres sont reellement couleurs matrices.

Le rouge des phisiciens est une couleur primitive assez analogue au rouge tittoresque, excepté cependant, que le premier à plus de feu, ce qui souffriroit quelques difficultés si on vouloit strictement suivre le même degré de couleur.

On obtient le rouge principe tittoresque par le moyen du sel neutre à base terreuse et la cochenille, ainsi qu’on le voit representé au no 6 des principes. Le rouge produit par l’optique participe du jaune et du rouge et donne à peu près lorsque le tems est serein et que les rayons solaires sont vifs, le produit de la cochenille traité avec l’acide nitreux qui est representé au no 8 de la page. Le rouge ne pouvoit point être admis pour principe parcequ’on n’obtiendroit dans differens mêlanges que des couleurs mornes et livides. On pourroit cependant par l’optique obtenir un rouge semblable au rouge principe tittoresque, mais il faudroit pour cet effet qu’au moment où on intercepteroit la lumiere et lorsqu’on recevroit le rayon solaire dans la chambre obscure, que le soleil fut couvert d’un faible nuage, l’ombre qu’il produiroit absorberoit un peu le rayon rouge. Ce rayon etant un peu absorbé il deviendroit absolument le rouge principe tittoresque ((V)) enfin on parviendroit encore à

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((V)) preuve qui à été faite par hazard, l’année derniere au jardin des apoticaires le jour que M… Sigaud de Lafond[4] faisoit ses demonstrations. Le ciel etoit un peu nuageux lorsque les rayons solaires etoient libres, la couleur etoit vive et dès que le plus foible nuage la couvroit le rouge paroissoit plus violent. Enfin le rouge perdoit de sa vivacité amesure que le nuage devenoit epais. obtenir cette couleur par le moyen de l’optique, si en dehors on mettoit devant la lentille de verre un morceau de mousseline tres fine. Cette mousseline recevroit les rayons solaires sans cependant pouvoir les arrêter a cause de sa grande finesse, mais elle produiroit un peu d’ombre, et Cet ombre suffiroit pour produire le rouge tittoresque. ((X))

L’orangé ne peut être regardé comme couleurs primitives, puisqu’il est le produit dans l’art tittoresque du jaune et du rouge presque à proportion egale.

Le jaune phisique est analogue au jaune tittoresque. Le verd ne peut pas entrer dans la classe des couleurs principalles puisqu’on n’obtient cette couleur que par la combinaison d’un rayon bleu avec un rayon jaune. Le bleu cinquième couleur primitive de l’optique à assez de rapport avec le bleu tittoresque, mais nous n’admettons aucunement l’indigo et le violet que l’on dit reconnoître dans l’optique pour la sixieme et septieme couleur primitive, en ce que la sixième couleur est un mêlange du bleu et du rouge et le violet n’est pas plus admissible, puisqu’on obtient cette couleur en introduisant des molécules rouges avec celles de bleu, et elle ne différe de la sixieme couleur phisique que parcequ’il paroit avoir plus de rouge.

D’après ce que nous venons de dire il est clairement demontré que les sept couleurs phisiques de Newton ne sont pas primitives, que lui et ses disciples se sont fait illusions lorsqu’ils ont adoptés se sistême. Il ne doit rester dans l’optique de Newton que trois couleurs primitives qui sont, le jaune le rouge et le bleu ; quoiqu’à la rigueur ces couleurs sont encore composées ainsi que nous l’avons demontré plus loin.

Si l’optique de Newton se reduit à trois couleurs simplement, par la même raison, si on suit exactement les principes. L’art tittoresques ne peut point en avoir d’avantage, c’est à dire qu’il ne doit avoir que le jaune, le rouge et le bleu. Le fauve et le noir ne sont donc pas couleur primitive, ainsi que nos scavans l’ont dit ? Pourquoy ? En voicy la raison. On ne peut point obtenir

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(( X)) Cette experience constate que c’est l’ombre qui produit les couleurs et la lumiere les réflechit. la couleur jaune si on est privé de la substance végétal qui fournit cette couleur, donc le jaune est une couleur primitive. Il n’est pas possible de produire du rouge si on n’en possede les molécules colorantes ; par consequent le rouge doit être mis au rang des couleurs principes. Il en est de même du bleu. Ceci constate que ces couleurs sont absolument primitives et que si chaque couleur principe participe d’une ou des autres, ou la substance colorante produit elle même ce mêlange, ou les rayons sont changés en ajoutant dans la couleur extraite de la substance, une matiére qui change les molécules colorantes ainsi que cela se voit dans les substances colorantes en rouge.

Le jaune ne recoit de vivacité que du rouge. Cependant on n’y introduit point de molécules rouge, mais l’abondance de particules jaunes qui sont déposés sur une surface quelconque, comme corps, ils refractent en tout sens, les unes contre les autres, et ils produisent une ombre ; cette ombre étant presentée à la lumiére, elle parcoure toute la surface de l’etoffe et inonde de ses rayons les atomes colorans et renvoit une teinte de rouge qui étant mêlée avec les molécules jaunes, nous fait appercevoir au moyen de ce mêlange, une couleur d’un jaune vif. Ce que nous avons dit pour le jaune, peut servir pour les autres couleurs.

Mais quant à la couleur fauve, soit qu’elle soit le produit de la suie ou du brou de noix, où enfin de quelqu’autres substances colorantes, elle ne peut être primitive, parcequ’on peut obtenir les mêmes couleurs avec un rayon jaune et un rayon rouge. Puis en absorbant ces deux rayons avec le bleu, on obtiendra absolument la couleur fauve ; donc, le fauve n’est point une couleur primitive, puisqu’on peut l’obtenir avec le jaune, le rouge et le bleu.

Le noir n’est pas plus admissible, pour couleur principe que la couleur précedente, puisqu’on peut teindre en noir, en introduisant à partie egale, le rayon jaune, rouge, avec le rayon bleu ; ainsy si ces deux couleurs peuvent être formées par le moyen des trois rayons, elles ne sont pas primitives, quoi qu’on les obtienne d’une seule substance pour le fauve et d’une seule extraction pour le noir en mêlant un acide vitriolique avec l’infusion de la noix de gale.

Ce n’est pas cependant que nous en condamnions l’usage, mais il seroit a souhaiter pour l’art de la teinture que ceux qui le professe cherche à enpénétrer tous les ressorts. Ils tireroient beaucoup d’avantage de ces deux couleurs non seulement pour la solidité du coloris, mais encore pour l’oeconomie et la simplicité ; plus les procédes d’une couleur sont simples et plus les produits seront solides et plus ils sont compliqués et moins la couleur est tenace. Il seroit de la plus grande importance d’assigner aux teintures des procéder certains et d’établir un ordre pour les y assujettir. Ce n’est que par ce moyen qu’on parviendra à avoir des couleurs tenaces tant sur la laine, sur la soie, que sur le fil et le coton. C’est ce que nous nous proposons de faire en généralisant les principes et en les simplifiant.

Les couleurs phisiques sont formées par les rayons du soleil et des matiéres heterogênes, mais ces couleurs se dissipent lorsque les rayons solaires disparoissent. Dans les couleurs tittoresques, ce sont des molécules extraites des substances colorantes et répandues dans l’eau : il doit s’en suivre de là que pour introduire ces molécules sur le sujet que l’on veut colorer, d’avoir egard si la matière que l’on veut teindre, appartient au règne animal, au règne végétal ou enfin si c’est un règne intermédiaire.

Dans ces ciconstances, on doit avoir recours à différens agens pour dépouiller chacun de ces objets des parties etrangères qui remplissent leurs pores, et qui empecheroient par conséquent, aux atômes colorans de s’y introduire solidement.

Dans le règne animal, c’est un mucilage que lui à communiqué le quadrupede qui la produit par la voye de la transpiration, et ce mucilage ne peut être décomposé par des alcalis très affoiblis dans l’eau, ou par le moyen de l’urine fermentée.

Dans le règne végétal, c’est un principe résineux très caracteriré [sic] que lui à communiqué le suc seveux en circulant dans la plante, ce principe n’est destructible que par les alcalis fixes que l’on peut, pour accellerer les operations, aiguiser par la chaux, que l’on nomme pour lors eau des savonniers. Quant au regne intermediaire qui est la soye elle participe egalement d’un principe resineux mais qui differe cependant de celui du règne végétal on peut egalement avoir recours aux alcalis fixes où à l’eau des savonniers, mais on ne doit pas faire usage d’alcali aussi caustique que pour les files et cotons.

Les tinturiers sont dans l’usage de ne faire usage que de savon. Cette opération s’appelle decreuser la soie.

Nous croyons pouvoir nous dispenser d’entrer dans le détail de ces operations nous ne parlerons seulement que du règne animal.

L’animal qui joue le plus grand rôle dans le monde je dis dans la vie sociale et dans le commerce est Celui qui suit deprêt celui qui est le plus vil des quadrupedes, cependant c’est de sa dépouille dont se pare les potentats, après que l’art y à mis la derniere main. Enfin c’est au mouton à qui nous sommes redevables de tant de sortes de differentes etoffes de laine, et c’est à la teinture à qui nous redevons la varieté de couleur qui y règne.

Le mouton n’est pas le seul des animaux qui nous servent pour nos habillemens la chevre nous est d’une très grande utilité le poil de chevre que cet animal produit remplit un grand vuide que nous laisse le mouton, cette branche de commerce est très interressante mais on ygnore encore les moyens usités pour blanchire le poil et la filature. Il seroit de la plus grande importance d’approfondir ce mistére et de le perfectionner.

Nous nous proposerions volontiers d’entreprendre ce travail si nous etions secondés mais n’ayant que des desirs et du zele c’est une pauvre ressource pour illustrer les arts revenons à notre sujet . Soit qu’on veule teindre de la laine, du fil, du coton ou de la soie, il faut donc avant toutes choses débarasser le sujet des parties heterogènes qui remplissent les pores des uns ou des autres. Et pour proceder avec connoissance il est bon de connoitre ce qui se passe lorsque la laine et le poil de chêvre végétent sur les animaux et la raison pourquoi que le duvet qui produit le coton et l’ecorce des végétaux qui nous fournissent le fil prennent de l’accroissement à mesure que le suc nourricier circule dans les plantes et quel est le principe constituant du suc seveux ainsi du reste.

Ceci nous feroit faire trois reflexions egalement interressante, mais comme nous ne traitons que de la laine nous nous bornerons à une seulement.

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Observation sur la végétation de la laine et du poil de chêvre.

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Personne n’ignore la constitution des animaux. On scait que c’est une substance organisée qui à un principe intrinseque de vie, de sentiment de mouvement, qui par l’attrait du plaisir et par le sentiment du besoin est sollicité à se procurer ce qui convient à sa conservation et à sa propagation.

1o L’animal ressemble au végétal par l’organisation, par l’accroissement, par le dépérissement ; il y a un artifice admirable dans les fibres, les uns sont plus ou moins solides, les autres sont plus ou moins elastiques plus ou moins durables, plus ou moins composés. Ils fournissent et preparent les uns aux autres, par le moyen d’un [sic] infinité de canaux et de moules intreseques [sic], les substances nourricieres que doivent operer leur developpement et leur entretien pendant la periode plus ou moins longue de leur durée. 2o L’animal differe essentiellement du végétal par le sentiment qui se trouve toujours dans le premier et jamais dans le dernier, ce sentiment est plus ou moins vif, plus ou moins parfait dans les différentes espèces et dans les différens individus, se manifeste dans l’animal par des mouvements spontanés, etrangers aux loix de la mechanique, et qui decélent dans la substance vivante et animée que l’on observe un principe distingué de la matiére et de ses modifications, un principe capable de douleur et de plaisir, ce que l’on ne decouvre jamais dans le végétal.

3o L’animal et le végétal different du minéral par leur organisation, par leur formation. L’animal et le végétal prennent leur accroissement par Intus susception, c’est adire par le moyen de certaines substances qui se filtrant et se modifiant dans l’interieur de leurs moules et de leurs organes entretiennent, etendent dévelopent parfaitement toutes les parties intérieures du tout et se transforment en des substances convenables aux animaux où aux végétaux. Le minéral au contraire ne prend son accroissement que par juxtaposition , c’est à dire par l’occasion de certaines substances qui voiturées par les fluides et entrainés par leur affinites se disposent et s’arrangent par couches les unes sur les autres, sans s’insinuer et sans se transformer dans l’intérieur du tout qu’elles forment, par exemple, un rameau de saule planté en terre devant un arbre en suçant par une infinité de canaux, les sucs de la terre qu’il elabore dans l’intérieur de sa substance, les uns en son ecorce, les autres en son tronc, ceux la en ses racines, ceux ci en ses feuilles, une mine de fer ou d’argent ne se forment pas par un semblable méchanisme, les substances qui vont la former en l’augmentant, s’unissent, s’appliquent, adhérent aux couches pre existantes du minéral, sans s’infiltrer, sans se dénaturer dans l’intérieur du tout qu’elles forment, où qu’elles augmentent .

En un mot, et dans les végétaux et dans les animaux, c’est un suc nourricier qui se repand dans toutes leurs parties, qui entretient et qui repare les forces des uns et des autres, qui les fait croître et les conduit dans un etat parfait, pour après servir chacun à l’usage où on le destine.

Les animaux, particuliérement, les quadrapedes [sic] sont composés :

1o D’une matiére solide que l’on appelle os.

2o D’une matiére elastique qui suit les os que l’on nomme nerf ou muscle.

3o Après les os et les muscles, suivent les vaisseaux disposés suivant chacun leurs factions [sic].

Les os, les muscles et les vaisseaux, sont remplis d’une substances solide, mediocrement humectée souple, compact, qui est destiné à donner du corps et de la force aux membres, à contribuer à leur mouvement, filtrer des sucs, c’est ce que l’on nomme chair. ((Y)) La chair est accompagnée d’une substance onctueuse epaissie qu’on nomme graisse ; la graisse, exepté celle qui existe dans la cavitée des os, est contenue dans une membrane tissuë de plusieurs cellules, fort adhérente à la peau qu’elle accompagne dans toute son etendue, et repand ensuite dans les intestins, les muscles et penétre dans toutes les circonvolutions des visceres, et peut rentrer dans la masse du sang ; on est encore incertain si elle est alors capable de le reparer dans le tems d’une trop longue abstinence.

Tout le monde convient que la graisse entretient la souplesse nécéssaire pour l’action des muscles et empêche que le corps ne sente trop vivement l’impression du froid qui est toujours sensible pour ceux qui sont maigre.

Un des principaux usages de cette même graisse est de soulever la peau et lui donner une forme agréable en remplissant les intervalles que les muscles laissent entr’eux.

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((Y)) Dict. œconomique edit. de Mr Delamare 1er volume page 498 et suivant. Les animaux son [sic] recouverts extérieurement par une enveloppe générale, on distingue dans cette envelope l’epiderme, l’envelope cellulaire et les couches corticales c’est ce qu’on nomme peau.

La peau est percée extérieurement de petits trous appellés pores, il s’echappe par ces pores une humeur, sous la forme de vapeur imperceptible, c’est l’insensible transpiration, si cette évacuation devient sensible au point de former des gouttes et des petits ruisseaux à la surface de la peau, on l’appelle sueur.

A la surface de cette enveloppe générale des quadrupedes, il se forme une espece de fil qui à des pores et dont l’intérieur represente assez la forme d’un roseau, il prend racine dans la peau, et il recoit la nourriture qui lui convient.

Dans quelques quadrupedes, tel que la chevre, les chiens &a. on appelle cette production poil, et dans le mouton, laine, l’un et l’autre doivent leur accroissement à un suc nourricier que l’animal digere et dont le superflus se dissipe par la transpiration.

Ce n’est par sans raison que les phisiciens et les naturalistes, aient trouvé une parfaite analogie entre les animaux et les végétaux. Quant à nous, nous y trouvons un rapport si parfait que nous ne mettons de différence entr’eux que dans la sensation et dans la manière de prendre les aliments et dans celle de les digérer.

L’animal se nourrit du végétal, le végétal revoit de l’animal une nouvelle substance qui, apres la putrefaction, sert à réparer l’epuisement de la terre. Cette substance est dissoute à l’aide d’un suc qui circule dans l’intérieur de la terre. La partie aqueuse met en dissolution la partie saline, la chaleur du soleil dissout la partie huileuse ce suc chargé de la partie nutritive des plantes roule dans les entrailles de la terre, c’est en parcourant interieurement ce vaste univers qu’il rencontre les racines des plantes, ce suc trouvant des ouvertures, monte dans le tuyau des végétaux, les fait croitre et les entretien dans un etat parfait, c’est à la faveur de la circulation continuelle du suc nourricier que les plantes recoivent sans cesse une nouvelle nourriture qui sert à leur entretien et à leur accroissement, de même que les animaux ont un besoin absolu de prendre de tems en tems de la nourriture mais la premiere preparation de cette nourriture s’opere bien différemment dans les végétaux que dans les animaux les uns tels que les quadrupedes étant pourvû de dents proyent [sic] leurs aliments par la mastication et déjà ils se trouvent mêlés avec la salive qu’on peut regarder comme un dissolvant et la digêtion [sic] se fait par le sejour que font les aliments dans l’estomac .

La digêtion commencée dans l’estomac se perfectionne dans les intestins par le mêlange des sucs pancréatiques, spleniques et de la bile, le chile qui doit reparer le sang est pompé par les veines lactées, et porté dans les vaisseaux sanguins pendant que la portion des aliments qui n’est pas propre à la nutrition suit la route des intestins et est jettée dehors, c’est ce qui forme les engrais après la putrefaction, quant aux animaux depourvus de dents ils avalent les aliments sans les mâcher, ils sejournent dans le jabot ou ils s’atendrissent sans y eprouver une vraie digêtion, delà ils passent dans un estomac musculeux qu’on nomme le gesier, ou ils s’ubissent une trituration considérable suivant la differente espece d’oiseaux.

Plusieurs phisiciens ont crû que les organes qui opèrent la première préparation de la seve residoient dans les plantes mêmes, et ils ont pensé pour me servir de leurs exprèssions que l’estomac des plantes étoit situé entre les tiges et les racines, il me paroit plus naturel de croire avec d’autres phisiciens que la premiére préparation de la seve se fait dans la terre même ou l’eau dissout la partie de la terre et des fumiers qui peuvent servir à la nourriture des végétaux, l’estomac des végétaux est donc dans la terre, les racines font par leur epanouissement l’office des veines lactées, elles sucent dans la terre un chile végétal debarassé de ce marc inutile qui forme le gros des excremens les liqueurs que boivent les animaux servent beaucoup à la digêtion de leurs aliments et il se peut faire qu’il se passe dans la terre une sorte de fermentation qui aide à la dissolution des parties integrantes de la seve, quantité de substances se pourrissent dans la terre, et on sait que la putrefaction est le terme entier de la fermentation, peut être qu’un des principaux avantages des engrais consiste a exciter cette fermentation.((Z))

On doit concevoir parce que nous avons dit des parties constituantes des végétaux, qu’etant composés d’une partie d’huile essentielle et d’un sel tantot acide, tantôt alcali fixe et volatil, tartre vitriolé, où d’une portion de nitre, ou enfin de sel marin, ces végétaux servants de nourriture aux animaux, le sel qui est contenu dans la plante se dissout pendant la mastification, et l’huile est mêlée avec la partie végétal, qui est broyé et est pour ainsy nous exprimer, sous une forme fluide pendant que les aliments font leur résidence à la faveur de la chaleur naturelle dans l’estomac des animaux, et c’est pendant la digêtion, qu’il se fait une desunion des parties pour former un être nouveau, le sel dissout par la mastication se combine avec la partie huileuse que la chaleur animal a rendu fluide. Il résulte de cette combinaison une matiére qui paroit sous une forme un peu epaissie, dont une partie forme le sang, une autre partie la graisse, enfin une autre partie forme un fluide un peu acide, dont une portion s’en và au dehors, c’est ce qu’on appelle urine.

La surabondance du suc nourricier occasionne une transpiration insensible, et le superflus sort par les pores de la peau, chaque pore étant occupé par les racines du poil de l’animal, ou de la laine du mouton, si [sic] incorpore et lui fournit à la faveur de ses ouvertures ou pores, un libre accès qui circule, la nourrit et la fait végéter.

On doit cependant distinguer deux sortes de transpirations l’une acide, ou du moins combinée avec une foible portion d’huile qui ne pouvant se mêler avec les

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(( Z)) phisiques des arbres, par Mr Duhamel. sucs nourriciers, a cause de la surabondance d’eau, ce composé n’à presque point d’onctuosité.

La seconde est une parfaite combinaison de la partie saline avec la partie huileuse, qui etoient contenues dans les végétaux et se sont desunies par la mastication. Cette matiere est douce au toucher, et qui est un peu epaisse par l’union du sel avec l’huile, mais qui paroit cependant sous une forme fluide a cause de la chaleur naturelle des animaux.

Le premier composé venant à sortir au dehors par la transpiration, cet acide passe à travers de la peau montent dans les tuyaux qui en occupent la surface, cet acide s’empare de toute la partie de la laine ; en ressere les pores, bouche pour ainsi dire les ouvertures, rend la laine rude, la crispe et là fait pour ainsi dire rentrer en elle même.

La seconde transpiration rendue moins fluide, à cause de l’abondance d’huile qui s’est combiné avec la partie saline, transpire plus lentement, et sort également par les ouvertures de la peau, monte dans les mêmes tuyaux déjà cités, il se fait une nouvelle combinaison de la premiere transpiration avec la seconde, si la première prévaut sur la seconde, il en resultera, une laine dure, rude au toucher, presqu’inflexible, et qui devient difficile a recevoir la teinture, c’est cette laine que l’on nomme laine commune, que d’autres appelent poil de chien. Si au contraire la seconde transpiration détruit la première c’est dire si le principe huileux, qui est dans un etat prochain savonneux, absorbe l’acide de la premiere transpira- tion, elle nourrit la laine, tient ses pores ouverts, rend souple et douce au toucher, c’est ce qu’on nomme laine fine ou etain. Cette laine ayant ses pores ouverts ses fibres dilatés à la faveur de la nature onctueuse qui sans cesse pénetre la laine, la nourrit et la fait végéter, une partie de cette matiere est emporté par l’air atmosphérique mais qui est bientôt remplacé par une nouvelle transpiration. Il résulte de cette suite de circulation un composé nouveau qui tient le milieu entre le solide et le fluide, on le nomme suin. Ce composé dans un état prochain savonneux, c’est pourquoy, il est en partie dissoluble dans l’eau et le moindre alcali le décompose avec le derniere facilité, ainsy que l’urine fermentée.

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Préparation qui précede celles qui sont antérieures à la teinture ou dégrais des laines

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A mesure que le superflu du suc nourricier à sortit au dehors par la transpiration à mesure que le poil ou la laine se sont allongés et lorsque la laine à été dans une espèce de maturité ce qui arrive tous les ans vers le mois de may, on l’ôte de dessus l’animal.

L’orsqu’on veut dépouiller le mouton de sa laine on le lave à la riviére pour dépouiller sa laine des parties les plus grossieres, après quoy le berger à recours à ses forces ((a)) pour couper la laine le plus également possible, lorsque le mouton est tondu, on roule sa dépouille, on l’apelle pour lors laine en toison, ainsi chaque rouleau est la dépouille de chaque mouton, et c’est chez le fermier que le fabriquant fait ses emplettes de laines pour sa manufacture.

Mais la laine dans cet etat, ne peut être employée à aucun usage, parceque, comme nous l’avons dit plus loin, que la laine etoit enduit d’un principe mucilagineux que lui à communiqué le suc nourricier par la transpiration, et que la surabondance de la partie nutritive a formé ce qu’on appelle suin.


Il faut avant que de disposer la laine à _____________ _____________ _____________ ((a)) espece de ciseaux. aucun usage la dépouiller de cette espece de mucillage on procede à l’operation suivante qu’on appelle degresser les laines.

On prepare une chaudière qui contient environ deux muids d’eau et d’urine, le bain doit être composé de trois quarts d’eau et d’un quart d’urine, on doit faire chauffer le bain depuis cent jusqu’à cent dix degrés du thermometre de Fahreinheit, alors on jette vingt livres de laine en toison dans la chaudiere, on la remue avec un baton afin que le bain mouille la laine egalement et puisse parfaitement decomposer le suin. On connoit que la laine est entiérement dégraissée lorsqu’après en avoir pris une poignée dans la chaudiere, ensuite en la lavant que l’eau devienne laiteuse et que la laine soit parfaitement blanche, alors, on leve la laine et on la met sur une grille de bois on la laisse egouter pour la laver à la riviere, on se sert de pannier d’ozier, on met ce pannier dans l’eau on agite la laine avec un baton qui est en forme de rabot, c’est a dire que c’est un morceau de planche ou arrondi ou ovale percé d’un trou au milieu dans le quel est emmenché le baton ; la laine lavée on la retire de l’eau pour la transporter dans un pannier voisin, et on la laisse egouter, on continue le dégraissage en renouvellant la chaudiere d’eau et d’urine c’est a dire, qu’on remplace celle qui s’etoit dissipée. Il faut quant on fait usage d’urine qu’elle ait fermentée [sic] parceque [sic] sy cette fermentation y manquoit l’alcali volatil contenu dans l’urine ne se developperoit pas, et on pourroit conséquemment former une espèce de savon avec la matiere grasse de la laine.

Il y auroit une infinité d’observations a faire sur le degrais des laines, eu egard à leur qualité et à l’usage où on les destine, mais comme cela est etranger pour cette description nous les passerons sous silence.

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Ebrouit des laines

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avant de recevoir les preparations antérieures à la teinture  Pour 10 l[ivres]

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Nous venons de dire il n’y à qu’un instant que la laine au sortir de dessus le mouton avoit besoin de subir une opération pour être disposée à recevoir les atomes colorans quelconques, mais ces operations varient suivant l’usage où on les destine, les laines destinées pour les Gobelins sont très blanches, on les envoys [sic] filées, et deux files sont retors ensembles, et ensuite mises en echeveaux. Plusieurs echeveaux sont réunis au nombre de huit, et pesent en tout environ huit onces et sont doublés ensembles et represente dans leur racourci une grosse corde.

La laine ainsi reduitte s’appelle laine en moche, on assemble quatre moches pour faire un paquet. La laine dans cet etat est emballée pour aller à sa destination, la laine arrivée on la déballe, on la pese par livre pour la disposer en teinture.

Lorsque la laine est pesée par livre, on là passe dans un baton environ long de trois pieds ou trois pieds et demye, c’est à dire deux livres sur chaque baton. Ces batons sont posés sur deux traiteaux eloignés à une distance convenable pour recevoir les deux extrémités des batons ; les batons étant posés sur ces traiteaux, on prépare une chaudiére de 12 ou 14 sceaux d’eau (( b)). Ensuite on met le feu sous la chaudiere, lorsque l’eau est sur son bouillon, on met trois ou quatre fois plain [sic] les deux mains de son dans la chaudiere, on agite l’eau de froment, on prend les batons chargés de laines, on les met sur la chaudiére, les bouts des batons étant arretés sur ses bords, la partie inférieure de la laine

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(( b)) Le sceau doit contenir 16 pintes mesures de Paris. tombe dans la chaudiere, on appuie sur la laine avec un baton en l’inclinant afin que l’eau la penétre et que la pesanteur des globules d’eau l’entraine au fond de la chaudiere, lorsque la partie inferieure a été penchée par l’eau, on retourne la laine le haut en bas c’est a dire que l’on prend un bâton par ses extremités, on le leve à environ un pied de distance de la chaudiere. ((C.)) puis on laisse retomber le baton sur ses bords, on pose la main gauche sur un des bouts du bâton et de la droite on retourne la livre de laine qui est de son côté ; lorsque cette livre est retournée on pose la main droite sur le même bâton, et de la main gauche on retourne la 2eme livre de laine, ensuite on leve le baton à un pied distance de la chaudiere puis on le laisse tomber on tire ce baton sur le devant de la chaudiere pour pouvoir retouner les autres laines facilement ce qu’on continue de faire jusqu’à la fin. Lorsque toute les laines sont retournées on remet les batons chacun à leur place, ou qu’ils etoient avant de les retourner puis on laisse bouillir la laine dans la chaudiere environ 5 minuttes. Puis on retourne les laines ainsi que nous l’avons dit, ce qu’on repete 4 a 5 fois. Ensuite, on leve les batons sur des chevilles qui sont placées convenablement au dessus de la chaudiere, mais il faut observer, qu’il ne faut jamais lever les laines sans les avoir precedemment retournées parce que si on agissoit autrement, la surface de l’eau empreinte de la partie onctueuse contenue dans la laine, ou pour mieux dire la partie farineuse du son, sattacheroit [sic] aux endroits qu’ils toucheroient ce qui occasionneroit souvent des taches, on previent ce déffaut lorsqu’on retourne les laines au moment où on veut les lever, parceque cette matiere impure est sous une forme gelatineuse, et peu adherente, lorsqu’elle est dans la chaudiere, et par consequent elle se détache facilement de dessus les laines, une simple immersion suffit.

Lorsque les laines sont levées on les met

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((C.)) Si on leve le baton, c’est pour avoir plus facile à retourner les laines, en ce que la partie inferieure est au fond de la chaudiere. Cette précipitation n’est due qu’a la colonne d’eau et il faudroit la briser pour retourner la laine, ce qui ne pourroit se faire sans efforts.

evanter sur les chevalets, on les retournes le haut en bas, on ecarte les bâtons d’environ six pouces, les uns des autres pour faciliter le refroidissement lorsque les laines sont  retournées, on remplit la chaudiere d’eau frêche [sic] pour remplacer celles qui s’est dissipée.

Lorsque les laines sont froides ou les secoue, ensuite on procède aux preparations antérieures à la teinture que nous allons rapporter après l’observation suivante.

On appelle cette opération ebrouer les laines.

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Observation

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Quoique nous nous soyons servi du son pour ebrouer les laines pour lui enlever le peu de graisse que lui auroient communiqué les ouvriers, soit par la filature ou autrement, ce n’est pas le seul moyen dont on puisse faire usage, nous croyons même que cette opération est de peu de valeur.

Tout le monde sait que le son est une ecorce mince dans la quelle étoit renfermée la farine de froment, et que cette ecorce à été dechirée en plusieurs pièces par le moulin, la farine s’est separée de la peau qui la resseroit facilement par le blutage mais quelques precautions qu’on ait prises il à toujours resté un peu de farine avec le son, le peu de farine qui reste produit après la fermentation un acide et un peu d’alcali fixe, mais plus d’alcali volatil, les deux derniers dominent sur le premier.

Les teinturiers routiniers, en faisant usage du son ils croient trouver dans cette substance, un composé capable de degraisser la laine. Leur vue seroit en effet remplie, s’ils en agissoient autrement ; mais la quantité de son et de farines sont peu considérable pour operer sur les laines, un effet sensible, le son contient bien à la vérité un alcali volatil &a. Mais cet alcalis ne se developpe qu’après la fermentation. Nous avons eprouvé sur les laines pour les Gobelins soit que nous ayons ebrouit les laines ou que nous ne l’ayons pas fait nos opérations n’ont point variées. Ces expériences ont été faites sur des couleurs les plus vives.

Il n’est donc pas nécessaire de continuer cette opération, nous la regardons au contraire superflus, en ce que la partie alcaline est trop foible et n’est pas developpée par la fermentation, elle ne peut consequement former avec la partie onctueuse qui reside dans la laine un savon, tel que fait l’urine après la fermentation.

L’eau sure peut servir plus avantageusement pour le dégrais des laines que le son, un sceau suffiroit pour 10 livres de laine et même moins, nous parlerons de la maniere de la faire lorsque nous traiterons de l’ecarlatte.

On pourroit encore se servir d’urine fermentée, mais en se servant d’urine on seroit obligé de laver les laines à la riviere avant de lui faire subir le bouillon du tartre et d’alun.

On peut encore se servir pour le degrais des laines de cendre gravellée, de potasse, de la soude de la cendre du bois neuf. Il faudroit que touttes ces substances fussent mises en dissolution, c’est à dire ne faire usage que de l’eau qui tiendroit ces sels dissout[s] par ce moyen, on dépouilleroit cette partie saline des hétérs genéités qu’elle contient, qui nuiroient beaucoup à la laine si la partie terreuse étoit dans la chaudiere il seroit prudent de ménager ces subtances, parce qu’ils attaquent la laine et la décomposent. L’eau sure et l’urine sont préférable aux alacalis, parcequ’ils ne préjudicient en rien la partie animal.

L’usage du son que nous venons de condamner nous attireroit peut être des objections de la part des tinturiers qui ne connoissent que leur routine, en s’opposant aux raisons que nous avons données et nous diroient, sans doute, que nous devenons contradictoire [sic] à nous mêmes, en ce que nous avons dit plus loin que l’on devoit se donner de garde de lever les laines sans les avoir retournés, parceque la partie onctueuse s’attacheroit sur la laine ; preuve donc conclueroient ils que le son peut servir pour le dégrais des laines et que la graisse est décomposée par son moyen par conséquent c’est la voie la plus simple dont on puisse faire usage au moment où on veut disposer les laines en teintures. Ils nous diroient encore ; que nous avons dit que si on ne retournoit pas les laines, que cette matière etrangére s’attacheroit aux laines et formeroit des taches.

Nous repondrons à cela, que la farine et le son contiennent une foible portion d’huille, mais en si petite quantité vû le peu de son qui à été semé dans la chaudiere qu’elle ne peut paroître que sous une forme gelatineuse parce qu’elle l’unit aux partie terreuses qui sont dans l’eau, ces parties terreuses en s’unissant avec la farine paroissent après que la chaudiere à jetté quelques bouillons sous une forme grumelleuse d’un gris noirâtre qui effectivement tacheroient les laines si ces parties grossiéres restoient sur sa surface, mais leur peu d’adherence donne lieu à l’eau de les en détacher facilement.

La raison qu’on pourroit nous apporter pour une plus grande preuve du dégrais de la laine par le moyen du son recemmnent mis dans la chaudière, seroit de nous objecter que sur le bain où on à mis le son, on y ajoute le tartre et l’alun, pour ensuite y faire boüillir les laines, et que sitôt que ces sels sont dissout et que l’eau est prêt à boüillir, la surface de l’eau est couverte d’une matière grise, roussatre, un peu colante ; ceci representeroit assez que ce seroit véritablement la graisse qui à été extirpée de la laine par le moyen du son, on en avoueroit en effet l’existence si on ne consideroit la matiére qui à servit au dégrais parce que ce phenomêne denoteroit absolument la realité de l’objection ; mais pour lui donner plus de poids il faudroit nous prouver que le son et la farine aient été dans la chaudière dans un état de décomposition mais ont ils changé de forme ? Non. La farine comme corps muqueux, est divisée dans l’eau et à été depouillée de sa partie extractive elle n’est plus pour lors, que comme une poussière rendue liquide par l’eau. Cette partie devient inutile et etrangere à l’opération. Le son uni avec la farine et les parties terreuses de l’alun et du tartre, ont formées cette espèce de graisse qui à paru sur la surface de l’eau contenue dans la chaudière, parceque [sic] les laines n’ont pas totallement enlevées l’ecorce du son.

Il est une preuve constante que le son recenmment mis dans la chaudiere, ne peut en aucune maniere où que très foiblement servir en qualité de dégrais, c’est que l’huile est dans une egale compensation avec la partie saline la derniere étant combinée avec l’huile végétale, ses pointes sont emoussés et hors d’etat d’attaquer la graisse que contient la laine, mais il en seroit tout autrement si on se servoit d’eau sure, on sçait que cette eau est faite par le son, et que son exhalaison aigre ne vient que de l’alcali volatil qui s’est developpé par la fermentation.

On doit concevoir que la fermentation cause la désunion des principes constituants, l’air fixe engagé dans les parties du corps organisé, pert sa fixité et devient elastique, la preuve sera complette si on examine les liqueurs spiritueuse ; prenons pour exemple l’eau sure si on verse de l’eau bouillante sur du son, et qu’on remuë bien le mêlange, si on laisse reposer la liqueur trois ou quatre jours il se formera sur sa surface des bules qui se creveront avec une espece de bruit, particuliérement lorsque la liqueur sera à son plus haut degré de fermentation. La fermentation n’est excitée que par l’air fixe qui se dégage et qui entraine avec lui l’alcali volatil, dans cet état le corps muqueux est dans un etat prochain de décomposition, parcequ’on à regardé comme certain que l’air fixe entretient les corps dans leurs principes naturels, ils resserent les neuds de la mixtion, mais lorsque l’air se dégage, le principe se détruit, les parties constituantes se désunissent. L’eau chaude ayant mis en dissolution la partie onctueuse contenue dans la farine et le son cette partie grasse est devenue miscible dans l’eau, au moyen de la partie saline. Au bout de quelque jours la liqueur fermente, parceque l’air se dégage et donne la facilité à l’eau de s’emparer des principes constituants des parties, et de les mettre en dissolution. Il entraine lui même une partie de ces principes, il agit sur les solides et sur les fluides, il altére et change entierement leur nature ; de cette desunion général il résulte un être nouveau, si l’huile est la partie dominante des principes, la liqueur est douce, onctueuse, parceque la partie saline est absorbée. Si au contraire, c’est le sel, le fluide jette des vapeurs aigres, et la partie huileuse est détruite. C’est ce qui arrive à l’egard de l’eau de son, que nous nommons eau sure, en ceque, l’alcali à prevalu sur le mucilage, ce composé étant privé du principe inflammable, son acide se fait sentir par les vapeurs que la liqueur exale, et qui à été rendue libre par la fermentation.

Cet acide, peut dans cet état se combiner de nouveau avec les graisses, et former avec elles une espèce de savon ainsi que fait l’urine.

Si donc l’eau de son produit, après la fermentation devient un alcali très caractérisé, il est constant que cet acide se combinera avec la graisse contenue dans la laine, il en résultera après la combinaison un principe savonneux. Ce principe étant dissoluble dans l’eau sera obligé de quitter la laine pour se répandre dans le fluide et ne pourra plus y adhérer de nouveau, parcequ’il sera toujours sous une forme fluide, moyen certain de s’assurer du degrais des laines.

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_________________ === Des préparations antérieures à la teinture et au moment où on fait la teinture.===

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Après que les laines sont ebrouies on procede aux préparations antérieures à la teinture. Il faut en distinguer de trois sortes .

  • 1o. Les préparations antérieures et éloignées de la teinture.
  • 2o. Les préparations antérieures et prochaines de la teinture.
  • 3o. Les préparations qui se font au moment où on veut faire la teinture.

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Des préparations antérieures et éloignées de la teinture

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Il y a deux sortes de préparations antérieures et eloignées de la teinture.

  • 1o. La préparation du sel neutre à base terreuse
  • 2o. La préparation du sel neutre à base métallique ((d.))

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((d.)) On entend par le sel neutre a base terreuse faire boüillir les laines dans une dissolution de tartre et d’alun de Rome ; et par base métallique, joindre à la dissolution du tartre et d’alun de Rome le vitriol verd et le vitriol bleu.

Boüillon du sel neutre a base terreuse

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pour 10 l[ivres] de laine ((e))

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Après que les laines ont été ebrouies et secoués ainsi que nous l’avons rapporté plus loin, on raffraichit la chaudiere on continue le feu, puis on pese deux livres et demie d’alun de Rome et une livre quatre onces de tarte blanc pulverisé et passé au tamis ((f)) on met le tout dans la chaudière, il faut avoir attention de ne pas mettre le tout à la fois parcequ’on risqueroit d’être brulé par les bouillons qui sortiroient de la chaudiere, lorsque les sels sont dissout, on remue le bain et on continue le feu ; à mesure que l’eau chauffera il paroitra sur sa surface une matiere grise gelatineuse ; dont nous avons déjà parlé et que les teinturiers disent être la graisse de la laine qui à été decomposée par le son.

On sait ce que nous avons dit à ce sujet, ainsi nous n’en parlerons pas d’avantage.

Lorsque la chaudiere est prêt à boüillir, on prend un balay neuf, on enleve cette ecume flotante en la poussant par terre, où on se sert d’une ecumoire. Cela est indifferent, l’orsque le bain est privé de cette partie etrangere et que la chaudiere est sur son bouillon, on y met les laines dedans, et on les retourne ainsy que nous l’avons rapporté à l’article de l’ebrouit des laines, on les retournent [sic] de cinq minutes en cinq minutes, puis on laisse boüillir ces laines, pendant deux heures ou deux heures et demie, ensuite on les levent

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((e)) Dans le cours de cette description on doit toujours sous entendre la même quantité de laines. ((f)) C’est à raison de 4 onces d’alun et de 2 onces de tartre par livre de laine. sur les chevilles qui sont au dessus de la chaudiere puis on les met evanter sur les chevalets, on les retourne de tems en tems jusqu’à que les laines soient froides. Lorsqu’on n’appercoit plus de chaleur sur les laines, on les secouent et on les mets dans un lieu frais afin que la laine ne seche point.

On doit faire une serieuse attention de ne pas secouer les laines, si on en faisoit boüillir une quantité, qu’elles ne soient absolument froides, en ce que la chaleur se concentreroit interieurement accelleroit la fermentation dans les laines, qui augmenteroit beaucoup la chaleur, qui quelques fois peut causer une inflammation, ou si la chaleur étoit moindre elle exciteroit un mouvement fermentatif violent qui bientôt détruiroit la texture générale de la laine et passeroit bientôt détruiroît la texture générale de la laine et passeroit bientôt à la putrefaction qui est le dernier terme de la fermentation.

On laisse les laines trois ou quatre jours sur les sels ; c’est ce qu’on appelle laisser les laines sur le boüillon.

Le sejour que font les laines sur le sel neutre à base terreuse sert à faire adherer les atômes colorants plus promptement sur la laine, parceque ce retard augmente l’action des sels.

Ce boüillon est général pour toutes les couleurs comme fauve, rouge de garence, cramoisi, violet, bleu, verd rabatu bordures gris, albâtre couleurs carnations &a.

Mais pour le jaune et les beaux verds, il ne faut mettre que demie once de tartre par livre de laine.

La dose d’alun et de tartre, n’est pas egalement suivie des tinturiers ; il y en à qui ne mettent que trois onces d’alun de Rome et une once et demie de tartre par livre de laine. On réussit egalement ; cependant, nous estimons mieux la premiere opération que la derniere en ce que la resine qui resulte du sel neutre a base terreuse en se combinant avec l’huile extractive des plantes colorantes est capable, de resister plus volontiers aux efforts de l’air et aux pointillemens des sels lors le deboüilli on varie encore les bouillons suivant la couleur que l’on veut faire, mais ce ne sont point les couleurs qui doivent faire varier les boüillons, mais les parties constituantes des plantes colorantes. Mais c’est à quoy on n’à pas encore assez fait d’attention. ____________

Boüillon du sel neutre a base terreuse pour les couleurs carnations qui precedemment les laines ont recues le bleu ainsi qu’il est rapportés aux principes tittoresques pour 10 l[ivres] divisées en 20 couleurs

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On charge egalement une chaudiere de 12 a 14 sceaux d’eau on met le feu dessous ; puis, on peze 2 livres 1/2 d’alun de Rome et 1 livre 1/4 de tarte l’orsque la dissolution est faite et que l’eau est prêt à boüillir, on prend la couleur la plus foncée on la met dans la chaudiere, on la retourne et on la laisse cinq minutes avant d’en mettre une autre, de maniere qu’on met les couleurs de 5 minutes en 5 minutes jusqu’à la vingtiemes couleur.

Lorsque la derniere est dans la chaudiere, on fait boüillir doucement la laine dans la dissolution des sels pendant une demie heure, ensuite on leve les laines on les met eventer, on les retournent et on les secouent [sic] l’orsque elles sont froides, et on les met dans un lieu frais jusqu’au l’endemain matin . ___________

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N[ot]a. On se conduit de la même maniere l’orsqu’on fait boüillir la laine sur le bleu qu’on destine pour verd, bleu, d’eau, choux, pré et verd roux, violets bleu et violets d’Eveques, et couleurs pour les bordures &a. Mais pour ces produits on ne met que douze où quatorze couleurs. ==== Boüillon du sel neutre a base terreuse pour les couleurs carnations qui precedemment les laines ont recues la couleur extractive du brou de noix ainsi qu’il est dit aux principes.==== ==== Pour 10 l[ivres] de laines divisée en 20 couleurs procedé de l’auteur. ====

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On fait toujours usage de la meme chaudiere l’orsqu’elle est garnye d’eau et que l’on à mis le feu dessous, on arange les laines sur 20 batons on peze 2 l[ivres] 1/2 d’alun de Rome et 20 onces de tartre l’orsque l’eau est prêt à bouillir, on prend les six premiers claires qu’on laisse dans la chaudiere viron [sic] une demie heure, ensuite on les leve puis on prend la couleur la plus brune, on la met dans la chaudiere, on la retourne on la laisse 10 minutes, ensuite on en met une seconde, on continue de suite de dix minutes en dix minutes jusqu’à la 14eme couleur qu’on laisse ensuite boüillir une demie heure, après on met la 15eme jusqu’à la 20eme de 5 minutes en 5 minutes les couleurs claires se rechargent de la couleur que les bruns ont lâché c’est pour cette raison qu’on les à fait boüillir en premier afin de n’etre par obligé de les laisser si longtems avec les couleurs les plus brunes ; lorsqu’on voit que les couleurs sont harmonieuses entr’elles, on leve les laines on les fait eventer et l’orsqu’elles sont froides, on les secouent, puis on les met dans un lieu frais jusqu’au l’endemain.

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Observation
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On sait que l’alun à pour base une terre argilleuse dissoute et attenué par un acide vitriolique et du phlogistique. Ce dernier principe n’est pas encore reconnû de la plûpart des chimistes, ou du moins il n’en ont pas fait mention. Cette terre quoiqu’attenuée jusqu’à un certain point n’est point dans un etat de divisibilité parfaite, en ce que si on fait dissoudre de l’alun dans l’eau boüillante, il se précipitera au fond du vase une portion de terre que l’acide vitriolique n’a point dissout mais seulement attenué et que l’alun à retenu dans l’eau de sa cristalisation, l’alun étant dissout dans l’eau bouillante, l’acide vitriolique par son affinité s’unit avec l’eau, et abandonne la terre surabondante et cette même terre se depose au fond du vase, le précipité sera beaucoup plus sensible, si on fait boüillir l’eau avec l’alun, ce dépôt est plus ou moins coloré et cela aproportion des parties heterogênes qui sont unis avec elle.

Le tartre est un sel acide sous forme concrêt combiné avec une partie d’huille inséparable des végétaux, ce sel est tiré du vin, on appelle tartre rouge celui du vin rouge et tartre blanc celui qui est produit du vin blanc ; ce sel se dépose aux parois des tonneaux par le moyen de la cristallisation.

Le tartre n’est pas la production d’une année, parceque si on examine une tablette de tartre et qu’on partage cette tablette en deux morceaux, sa fracture nous presentera des vaines horisontales, plus ou moins colorées, ce qui dénote que le tartre est formé par couche, et que chaque couche est le produit d’une année. Le tartre entraîne toujours avec lui une portion grossiére du vin, telle que la lie, les parties hétérogênes se trouvent renfermées dans les cristaux du tartre et se déposeront au fond du vase, dans lequel le tartre aura été dissout. Le tartre tel qu’on le retire des tonneaux est par conséquent chargé de matiére etrangére et d’une partie colorante du vin.

On purifie le tartre, et on appele ce sel après la cristalisation, cristal où crème de tartre.

L’orsqu’on met le tartre brute avec l’alun, l’acide du tartre s’empare de la terre surabondante que l’alun à retenu dans l’eau de sa cristalisation, il là dissout, la couleur extractive du tartre se décompose, elle se répand dans le fluide et lui communique une couleur rouge. La couleur extractive est si adhérente au tartre où du moins elle y est tellement tenue qu’elle n’est pas totallement décomposée du tartre, après sa purification ; parce que si l’on fait dissoudre de la crême de tartre, elle rougira encore l’eau, mais la couleur sera plus diaphane que celle que produit le tartre. parceque le dernier contient plus de parties grossieres.

Lorsque l’acide du tartre s’est emparé de la terre de l’alun, et qu’il à mis la terre surabondante en dissolution l’acide se charge de la couleur que contient ces parties grossiéres, toutes les hétérogenéités du tartre et de l’alun combinées avec la couleur extractive du tartre communiquant à l’eau une couleur participant du jaune, du noir et du rouge qui ressemble assez à un espèce de grivineux.

Tel est le produit de la dissolution du tartre et de l’alun dissout ensemble dans un etat brût, et celle qui est usitée pour servir de préparation antérieure à la teinture.

Il est evident que l’eau étant obscurcie par les parties hétérogênes qu’elle tient en dissolution, elle communiquera à la laine, une teinte à peu près semblable à celle qu’elle nous presente et lui ôtera sa transparence où pour mieux dire sa blancheur.

La laine imprégnée de la couleur obscure que lui à communiqué la partie colorante extractive du vin et des parties grossiéres qu’elle tenoit en dissolution ne peut plus recevoir, une couleur claire diaphane ; la lumiére ne nous fera plus appercevoir qu’une couleur composée d’une infinité de molécules etrangères qui rendent conséquemment les rayons colorés moins lumineux.

Il est néanmoins un moyen facile pour prevenir ce déffaut qui ne consiste qu’à faire fondre l’alun dans l’eau bouillante et laisser quelque tems reposer cette dissolution, ensuite la decanter, operer de même pour le tartre, les sels seront plus purs et l’eau moins colorée ; par conséquent, les laines que l’on passera sur cette dissolution seront plus blanches que celles qui auront passé sur une dissolution de tartre et d’alun brût.

La purification des sels est indispensable pour toutes les couleurs claires ; comme claires carnations &a. Mais elle devient inutile pour celle dont les rayons nous presentent l’union de deux où de trois molécules différentes.

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Préparation antérieure et eloignée de la teinture avec le sel neutre a base métallique.

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Pour 10 l[livres] de laines.

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Boüillon du sel neutre à base métallique pour servir de règles pour les principes tittoresques et les couleurs carnations délicates seulement c’est à dire celles de Mr Boucher.

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On procede pour ce boüillon comme au sel neutre à base terreuse, excepté que pour celui ci, on ne laisse boüillir les laines dans la dissolution du tartre et de l’alun qu’une heure et demie, puis on les levent [sic], on les met sur les chevalets et on les retournent ; ensuite, on met 1 l[ivre] 1/4 de vitriol vert et autant de vitriol bleu, on continue le feu et rafraichit la chaudiere puis on partage les 10 l[ivres] de laines en 20 parties que l’on met sur vingt

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N[ota] La dose d’alun et de tartre pour la base metallique, ne varie pas, on met toujours 4 onces d’alun et 2 onces de tartre pour livre de laine. batons l’orsque la chaudiere bout on prend le bâton sur lequel est la laine qu’on destine pour la couleur la plus brune, on la met dans la chaudiere, on la retourne plusieurs fois de suite, ce qu’on continue de faire de 5 minutes en 5 minutes pendant 30 minutes ensuite on met un deuxième bâton qu’on laisse également 30 minutes ce que l’on continue de faire jusqu’à six couleurs, après que la sixième couleur à resté 30 minutes, on met la septième qui ne reste que 25 minutes, la huitième vingt la neuvième quinze la 10ème dix la 11ème 5 la 12ème 3 la 13ème 2 la 14ème reste une minute.

Lorsque la minute est expirée ((g)) on transporte les laines sur les chevalets, on les retournent souvent afin que l’eau se distribue régulièrement partout parceque si elle residoit plus dans un endroit que dans un autre elle occasionneroit des taches. L’orsque les laines sont retournées, on ôte trois sceaux de bain de la chaudiere, on là remplit d’eau claire, puis on prend les 15 batons que l’on passe sur la chaine quatre minutes, ensuite on les levent on les met sur les chevalets on retourne toutes les laines, en suite on passe au 16eme bâton que l’on retourne sans cesse dans la chaudiere 2 minutes et demie, on le leve et on le met sur les chevalets, et on retourne la laine qui est sur le bâton au dessus, c’est à dire le 15ème enfin on prend le 17eme bâton, on le passe sur la chaudiere une minutte, on le leve, on le met evanter, puis on retourne toutes les laines, on vuide la chaudière de trois sceaux de bain, on les remplace par trois sceaux d’eau, puis on prend le 18eme bâton, on le passe 4 minutes sur la chaudiere, on le lève et on le pose sur les chevalets, ensuite on retourne les laines le 19eme bâton reste deux minutes et demie et le 20eme une minute, on opére ainsi que nous l’avons dit le 16 et le 17eme. Il faut avoir attention de retourner les laines souvent si on veut avoir des couleurs regulières ; au moyen de cette opération, on à des laines graduées et on conserve cette même graduation l’orsqu’on veut introduire sur ces laines des atomes colorans quelconque ainsi qu’il se verra aux principes tittoresques de notre invention l’orsque les laines sont refroidies, on les tord à la cheville

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((g)) On doit sous entendre que les premieres laines que l’on à mis dans la chaudiere y ont toujours restées. le plus régulierement possible pour exprimer l’eau et on tache qu’il n’y ait pas d’endroits qui en soient plus privés que d’autres. Ensuite on arrange les couleurs les unes a coté des autres, on commence par les couleurs brunes parcequ’il faut que les couleurs claires soient toujours au dessus des couleurs foncés en ce que si on avoit pas régulierement exprimé l’eau du boüillon, elle se communiqueroit aux couleurs de dessous, et si ces couleurs étoient destinées à être peu foncées elles seroient marbrés [sic]. C’est ce qui ne peut arriver aux couleurs brunes ; lorsque les couleurs sont arrangées les unes a côté des autres, on les couvre également par tout et on les laisse trois ou quatre jours avant d’en faire usage .

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Observation
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Ce nouvel institus de principes tittoresques, semble presenter des difficultés sans nombre tant du coté de la graduation des couleurs lorsqu’on fait bouillir les laines sur la base métallique, que du coté des précautions qu’il faut prendre pour n’avoir point de couleur marbrés.

Il est vrai qu’il faut avoir une serieuse attention si on veut que les couleurs ne soient point tachés mais aussy l’orsqu’on à pris les précautions requises, on accelére singuliérement les opérations tittoresques, puisque la base métallique absorbe tous les rayons lumineux. Si on vouloit obtenir les mêmes couleurs avec le sel neutre a base terreuse, il faudroit avoir recours au noir pour absorber les rayons colorés, ce qui demande plusieurs opérations et en multipliant les procedés, il en résulte non seulement des couleurs qui souvent sont tachées, mais encore c’est que l’absorbant ne peut supporter les impressions de l’air déffaut essentiel pour les tapisseries c’est ce qui n’arrive pas dans les couleurs obtenues avec le sel neutre avec la base métallique . ==== Boüillon du sel neutre a base métallique pour les gris d’architecture poil, violet, vert, bleu, rouge, cramoisy absorbé, où si on veut se servir du terme usité ou se servir du mot rabatu. ====

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On opére comme nous l’avons dit pour les principes excepté que pour ces couleurs on n’en met que 12 ou 14 mais le boüillon est pour 14 couleurs, lorsque les laines ont bouilli une heure et demie dans la dissolution du tartre et de l’alun, on les levent, on les met sur les chevalets, ensuite on rafraichit la chaudiere puis on y met 20 onces de vitriol vert et 20 onces de vitriol bleu ((h)).

Lorsque les sels sont dissout, on prend un bâton sur le quel est la laine qu’on destine pour être la couleur la plus brune, on la met dans la chaudiere, on la retourne, et lorsqu’il y à 30 minutes d’expirées on met un 2eme bâton, on continue de mettre les laines de 30 en 30 minutes jusqu’à la sixième couleur à la septième, on diminue de 5 minutes, apres quoy, on met la 8eme qui reste 20 minutes et la 9eme quinze la 10eme dix, la onzième 5 la 12eme trois, la 13eme deux et demie enfin la 14eme reste une minute, on retourne souvent ces dernieres laines, après on leve les 14 batons, on commence par les laines les plus blanches c’est a dire qu’on leve en premier le 14eme baton ainsi de suite, on se conduit pour le reste comme nous l’avons dit au boüillon précédent.

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((h)) C’est deux onces de chacun par livre de laine. Cette dose ne varie pas.

Preparation antérieure et prochaine de la teinture.

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Les preparations antérieures et eloignées de la teinture ((i)) sont pour les couleurs carnations, bordures, cramoisy, rouge, violets, pour tous les verds, tant pour ceux qui appartiennent au produit des couleurs deux a deux que ceux qui sont de la classe des couleurs trois à trois comme violets, bleu rabatu, albâtre, couleur de terrasse, gris d’architecture &a.

Les préparations antérieures et prochaines à la teinture sont pour les couleurs où on ne se sert que des acides sous forme fluide, dans l’etat de simplicité, où des acides dans l’etat de combinaison, c’est à dire tenant en dissolution des métaux ou des demie [sic] métaux mais nous ne parlerons ici que de l’acide nitreux.

Si nous avons rangé les acides dans les opérations antérieures et prochaines de la teinture, c’est que lors qu’on veut teindre la laine, on n’à pas besoin de préparation des sels neutre [sic] a base terreuse et à base métallique. Il suffit seulement de faire la veille les dissolutions convenables, puis teindre sur la laine blanche, soit avec la garence où la cochenille &a.

On ne connoit encore actuellement que la dissolution d’etain dans l’eau régale ; quant aux autres dissolutions métallique et demye métallique, elles sont totallement ignorées excepté que M. Helot[5] à parlé de quelqu’unes dans son art de teinture ; mais avec si peu de précision qu’il n’est pas facile d’en tirer avantage. _________________

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((i)) Nous disons eloignées de la teinture en ce qu’il faut que les laines restent trois ou quatre jours sur les sels excepté les couleurs carnations. Quant à la dissolution d’etain dans l’eau régale dont les teinturiers font usage pour teindre en ecarlatte ils croient absolument ne pouvoir obtenir cette couleur que par ce moyen, parcequ’ils ignorent tous leurs principes ; ils teignent aveuglement et reussissent par hazard.

Puissent nos découvertes leur désiller les yeux et les engager à perfectionner leurs travaux, nous serons satisfait si nous pouvons leur inspirer de l’emulation.

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Dissolution des Métaux dans l’acide nitreux.

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Pour 2 l[ivres][6] d’acide ((K))

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On prend quatre onces de plomb, on les fait fondre dans une cuillere de fer, lorsqu’il est fondu, on le verse de haut dans un vase plein d’eau, ensuite on le retire ; pour le faire dissoudre, on prend 2 l[ivres] d’acide nitreux a 24 degrés au pèze liqueur de M. Baumé, on met cet acide dans un pot de grès puis on prend la 4eme partie du plomb qu’on met dans l’acide et l’orsqu’il est dissout, on en remet de nouveau ce que l’on continue de faire jusqu’à ce que le plomb soit totallement dissout, lorsque la dissolution est faite on y ajoûte une livre d’eau douce, on agîte la dissolution et on couvre le pot et on en fait usage au besoin.

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((K)) Nous n’employons que deux livres d’acide nitreux. On doit concevoir que si on employoit plus

d’acide il faudroit plus de plomb.

Dissolution d’etain dans l’eau régale, où composition d’ecarlatte

Pour 2 l[ivres] d’acide nitreux.

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Eau régale avec l’acide nitreux et l’esprit de sel.

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On met sur deux livres d’acide nitreux une livre d’esprit de nitre [une main postérieure a corrigé au crayon en "sel"], on met peu à peu l’esprit de sel avec l’acide nitreux parceque si on met tout d’une seule fois il se feroit une trop forte efferrecence [sic] l’acide nitreux en qui il y a plus de fermentation l’eau régale est faite.

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Eau régale avec l’acide nitreux et le sel commun.

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On prend deux livres d’aude nitreux toujours a 24 degrés du peze liqueur de M. Baumé on met l’acide dans un pot de grès, on y ajoûte 6 onces de sel commun ou sel de cuisine, si il étoit purifié il en seroit meilleur l’orsque le sel est dissout l’eau régale est faite.

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Eau régale avec l’acide nitreux et le sel ammoniac

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On met sur deux livres d’acide nitreux 6 onces de sel ammoniac pulverisé de l’union de l’acide nitreux avec le sel ammoniac. Il en resulte l’eau régale. ________________

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________________ ==== Moyen de procéder a la dissolution d’etain ou composition d’ecarlatte ==== _____________

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On prend 6 onces d’etain fin, on le fait fondre ainsi que nous l’avons dit pour le plomb, et lorsque l’etain grenaillé, on le fait dissoudre dans l’eau régale faite avec l’esprit de sel. On met viron [sic pour environ] une once d’etain à la fois, l’orsque l’etain est dissout, on en remet de nouveau ; on continue de même jusqu’à ce que l’etain soit dissout : l’orsque la dissolution est faite, on peze 3 l[ivres] d’eau douce, on l’incorpore dans la dissolution, et la composition est faite.

On se conduit de la même maniére pour l’eau régale faite avec l’acide nitreux et le sel commun et avec celle qui est faite avec le sel ammoniac ; excepté qu’il ne faudroit pour l’une ou pour l’autre que 4 onces d’etain parceque nous n’avons que 2 l[ivres] d’acide nitreux avec une livre d’esprit de sel. C’est aussy pourquoy on à mis 3 l[ivres] d’eau douce, mais pour les deux dernieres l’orsque l’etain seroit dissout on ajoûteroit pour chacune, deux livres d’eau douce, ensuite couvrir la dissolution.

On peut indifféremment faire de la composition qu’on jugera apropos pour faire l’ecarlatte, on réussira egalement dans les unes comme dans les autres.

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Dissolution de la limaille d’acier dans l’acide nitreux.

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On prend 2 l[ivres] d’acide nitreux et 2 l[ivres] d’eau douce puis on prend 4 onces de limaille d’acier, ensuite on le met dans l’acide affoiblit, peu à peu, se [sic] qu’on continue de faire jusqu’à ce que toute la limaille s’est dissout ; ensuite, on couvre le vase pour en faire usage au besoin.

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N[ot]a. Si on ne mettoit d’eau douce avant de faire la dissolution de la limaille d’acier, l’acide nitreux n’en dissolveroit qu’une partie et l’autre formeroit un precipité.

Dissolution du cuivre avec l’acide nitreux

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On prend quatre onces de raclure de cuivre de rosettes qu’on trouve chez les chaudronniers qui font les planches pour les graveurs en taille douce. On à ce déffaut, on fait couper des bandes de cuivre rouge bien mince on les met peu à peu dans l’acide nitreux, dissout le cuivre avec rapidité. La dissolution est d’un bleu verdâtre. L’orsque le cuivre est parfaitement dissout, on couvre le vase avec son couvercle afin que l’acide ne puisse s’évaporer aussy facilement que s’il étoit découvert.

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Dissolution des demie métaux dans l’acide nitreux

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Dissolution du Bismuth dans l’acide nitreux

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On prend 4 onces de bismuth où etain de glaces on le concasse dans un mortier de fonte, on prend ensuite 2 l[ivres] d’acide nitreux, on met peu à peu le bismuth dans l’acide nitreux. Cet acide le dissout avec efferressence [sic], sy on méttoit beaucoup de ce deux metal il sortiroit des vapeurs en abondance et si le vase n’avoit une large ouverture il se partageroit. Ainsi, on doit agir lentement pour cette dissolution. L’orsque la matiére sera dissout, on ajoutera deux livres d’eau douce.

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__________ ==== Dissolution de l’antimoine dans l’acide nitreux ==== __________

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L’acide nitreux ne dissout qu’une partie de l’antimoine et le reste se précipite au fond du vase sous une forme de chaux qui à une espèce d’onctuosité. Cette chaux est blanche lorqu’elle est nouvellement dans l’acide nitreux mais à la suite, elle devient jaune elle s’étend facilement, on pourroit la regarder a cause des liaisons comme un beure d’antimoine.

Pour dissoudre l’antimoine dans l’acide nitreux, on le concasse. Puis on prendera [sic] 4 onces que l’on mettra peu a peu dans 2 l[ivres] d’acide nitreux lorsque la dissolution sera faite on y ajoutera 2 l[ivres] d’eau douce.

L’eau régale __________

Dissolution du zinc dans l’acide nitreux

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L’acide nitreux dissout le sinc avec  chaleur et beaucoup de vapeur, il faut prendre la même précaution pour dissoudre le zinc que pour dissoudre le bismuth, on en prend 4 onces pour 2 l[ivres] d’acide nitreux, on le met a differentes reprises l’orsque la dissolution est faite, on y ajoûte 2 l[ivres] d’eau douce on couvre le vase.

Nous ne connoissons pas d’autres dissolutions pour être en usage dans la teinture sy non celle de l’or et de l’argent mais ces métars [sic] précieux et trop rares et a un trop haut prix pour être mis en usage.

Quand on veut faire usage de ces dissolutions on opére de la même maniere comme pour l’ecarlatte c’est a dire que la laine est blanche, et n’a pas recu de preparations antérieures. Ils changent les molécules colorantes de la cochenille et de la garence araison du principe constituant du métal ou demy métal. Ces couleurs sont tres solides et variées, cependant si on veut avoir recours à la base terreuse et à la base métallique. C’est à dire, que si on faisoit subir à la laine le bouillon du sel neutre a base terreuse et celui à base métallique, on auroit d’autres couleurs et qui seroient encore plus solides, il en seroit de même pour l’ecarlatte, elle seroit beaucoup plus solide si on faisoit bouillir la laine en tartre et alun. Nous n’en parlerons qu’après nous en être assuré par l’expérience en soumettant ces deux procedés aux deboüillis. __________

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Des préparations qui se font au moment où on fait la teinture

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Ces preparations consistent à developper les atômes colorans de l’indigo, du vouede et du pastel, pour lors, on a recours aux alcalis fixes à base terreuse qui s’emparent du principe resineux contenu dans l’indigo &a. Le divise, le dissout et l’orsque cette dissolution est complette l’eau s’emparent des molécules colorantes, et peuvent l’introduire sur un sujet quelconque sans aucune préparation antérieure le bleu est le seul qui n’en souffre aucunes, parceque ces préparations altereroient la vivacité de la couleur.

On ne doit point faire ces preparations qu’au moment où on veut teindre, ce composé sert à teindre en bleu, puis en vert lorsqu’on introduit sur le bleu un rayon jaune et en violet, en substituant au rayon jaune, un rayon rouge. Voyez ce que nous dirons sur cette préparation à la quatrième couleur primitive.


D’apres les préparations antérieures à la teinture suivent les principes tittoresques que nous allons demontrer sous cinq couleurs principalles, dont nous ne ferons cependant pas d’usage, dans le cours des opérations de notre procès verbal tittoresques parceque le noir en est totallement banni et si nous avons fait usage du fauve pour les couleurs carnations sçà été autant pour accelerer les opérations que pour rendre les couleurs solides, c’est a dire capables de resister aux plus fort debouillis parcequ’on peut obtenir ces mêmes produits avec le jaune le rouge et le bleu, ainsi qu’on le verra, mais comme le jaune produit de la gaude est destructible par les acides et que celui du fauve produit du brou denoix [sic], resiste à toute les epreuves les plus violentes. C’est pour cette raison que nous en avons fait usage.

On peut encore obtenir les couleurs carnations avec le jaune et le rouge avec la base métallique decouverte précieuse et inconnuë aux teinturiers.

Revenons aux principes

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Principes tittoresques obtenus par le moyen du sel neutre à base terreuse

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Du jaune 1ere couleur primitive

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Nous avons rangé le jaune dans la classe des couleurs principes et nous l’avons placée la premiere parceque nous avons consideré que cette couleur etoit brillante et que c’étoit celle qui réflechissoit plus de lumiére après le blanc on obtient cette couleur, par le moyen des molecules de couleur jaune extraites de differentes substances végétales ainsi que nous le raporterons dans un instant.

Toutes les substances colorantes en jaune sont homogènes, et ont toutes un même principes [sic] ; il faut cependant en excepter le curcuma dont la couleur est fausse l’orsqu’il n’est pas traité avec les acides.

On doit considerer l’orsqu’on fait l’extraction des substances colorantes en jaune, que le principe constituant des plantes est absolument decomposé, et que ce principe n’est autre chose que des molécules composées de plusieurs corps et qui sont répandus dans le fluide. On peut regarder ce principe composé d’une terre fine, d’eau acidulée et de flogistique, la partie saline à parfaitement attenué la partie terreuse et ce principe est dissoluble dans l’eau et le principe inflammable y devient miscible par son moyen, l’element acqueux l’orsqu’on veut faire l’extraction des particules colorantes pénètre la substance qui les contient, dissout la partie saline et le flogistique, ouvre les pores de la plante, en ecarte tous les fibres et par le moyen de ces ouvertures il en détache la partie terreuse qui se divise de nouveau dans le fluide. Ces parties divisées à l’infini s’introduisent sur le sujet qu’on veut teindre avec la plus grande regularité, s’y mastiquent au moyen du sel neutre a base terreuse, ou à base métallique plus les atômes seront multipliés et plus la couleur sera d’un jaune foncé, participant d’une teinte de rouge qui fait paroître le jaune vif ; et moins les atômes seront abondants et plus le jaune sera foible, parceque joints que les molécules colorantes seront de beaucoup, en moindre quantité, que pour un jaune foncé. C’est qu’en outre la laine presentera cette surface blanche ; cette surface doit affoiblir considérablement la teinte jaune.

Quelques multipliées que soient les particules colorantes, on ne pourra point obtenir un jaune plus foncé que celui qui est representé aux nos 1er et 2eme des principes.

Il y à différentes substances qui colorent en jaune savoir la gaude, le bois jaune, la génétrolle, la sarrette le curcuma, la verge dorée, la racine de patience, les feuilles de pommier, de poirier, d’amandier, l’ecorce et les feuilles de fresne ; mais les six dernieres ne doivent êtres employées que l’orsqu’elles ont quittés les arbres, autrement elles se dessechent et ne produisent plus aucune couleur, à moins que l’on aye eu l’attention de les mettre dans des tonneaux avec de l’eau, comme cela se pratique pour le brou de noix ; les feuilles, l’ecorce et les racines de noyer. Mais après cette macération, la couleurs [sic] est beaucoup moins vive que lorsqu’on fait usage de ces substances récemment sortis [sic] des arbres.

La couleur qu’ils produisent est de très bon teint sur la laine le fil, la soye et le coton. Il est étonnant que personne ne se soit encore imaginé d’en faire usage pour ces derniers. Il seroit important que les soyes qui s’employent pour les tapisseries des Gobelins, fussent teintes avec ces substances, ils remplaceroient avantageusement le roucou et le fustel qui jusqu’à present ont toujours donné des couleurs de faux teint. On ne peut apporter trop d’attention pour ces objets, ils le méritent d’autant plus parcequ’ils donneroient un nouveau relief au sujet auquel on les destinent et qui ne devient précieux que par la solidité du coloris. Nous presumons qu’on pourroit rendre solide les couleurs que produisent le roucour et le fustel, mais comme ce sont des recherches à faire et que par les procedés connus les couleurs fausses, on ne devroit point balancer d’en abandonner l’usage, pour s’adonner à celles qui par les mêmes principes, peuvent les remplacer avantageusement, en procurant des couleurs solides.

De toutes les substances colorantes en jaune il n’y à presque que la gaude et le bois jaune qui soient en usage à Paris, et encore le dernier n’est il employé que pour les verds de Saxe.

La gaude quoique, moins solide que le bois jaune, est l’unique de qui on se sert pour colorer en jaune, elle donne un jaune plus vif et plus franc que toutes les autres substances.

La genetrolle est beaucoup en usage dans certains endroits de la Picardie, la Basse Normandie, le Perche, Alencon et le Moine [sic, pour Maine]. La sarrette est employée en Languedoc, le Lionnois et la Provence. On se sert plus volontiers de ces dernieres substances, pour faire des verds que pour des jaunes ; parceque le jaune qu’elles produisent est tirant sur un jaune verdâtre.

Nous ne parlerons pas de ces deux dernieres substances, d’ailleurs il suffira qu’on sache la maniere d’employer la gaude, les autres n’en different que par l’augmentation des substances, c’est à dire que si on employe 3 l[ivres] de gaude pour teindre une livre de laine il faudroit 4 l[ivres] de jarette [sic] ou de génétrolle pour avoir la même couleur qu’auroit produit la gaude .Quant au reste, la préparation antérieure et la maniere d’en faire usage, est absolment une même chose.

Nous nous bornerons ici aux jaunes 1o produit de la gaude. 2o produit du bois jaune. 3o produit du curcuma traité avec l’acide nitreux arsenical jaune qui est d’un grand pour les couleurs claires carnations. ==== Base terreuse ==== _____

Du jaune produit de la gaude Premiere Division N°. 1er.
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Base terreuse

  • Alun 30 onces
  • Tartre 5 [onces]
  • Gaude 4 l[ivres]

On doit se ressouvenir l’orsque nous avons parlé des preparations antérieures à la teinture qu’on ne devoit employer que trois onces d’alun de Rome et une demie once de tartre blanc.

On doit aussy se ressouvenir que dans le cours de nos opérations on ne doit teindre que 10 l[ivres] de laine, ainsy il doit suffire que nous en avertissions yci pour nous dispenser d’en parler dans la suite.

Pour teindre en jaune on prepare la laine par le moyen du sel neutre à base terreuse, ainsi que nous l’avons rapporté en son article, on laisse sejourner la laine sur cette préparation trois ou quatre jours. Le jour où on se dispose à teindre, on prépare une chaudiere contenant environ trente sceaux d’eau. Nous ne faisons pas mention de nétoyer la chaudiere parcequ’on doit sous entendre qu’il faut que les vaisseaux soient toujours clairs pour toutes les opérations de teinture. On emplira la chaudiere à 4 ou 5 pouces eloignées du bord. On mettra le feu dessous, pendant que l’eau chauffera ; on lavera les laines a la riviere pour la dépouiller des parties terreuse qui tapissent sa surface.

Pour cet effet, on prendra la laine d’une main, on la plongera dans l’eau, on l’agitera fortement en tout sens pendant trois ou quatre minutes ; ensuite on la tournera le haut en bas, afin que ce qui etoit dans la main soit egalement lavé, on repétera deux ou trois fois la meme manœuvre, ensuite on la retirera de l’eau, on lui donne tête.((m)) on là met egouter sur en traiteau, on continue de laver la laine de la même maniére qui vient d’être dit.

L’orsque les laines sont lavées, on les separe en vingt parties que l’on met sur vingt batons, on met ces batons sur les chevalets .

L’orsque les laines seront arrangées sur les batons, on mettra 40 l[ivres] de gaude dans la chaudiere, on mettra la gaude dans une corde ; on la mouillera dans la chaudiere, par un bout et on la tiendra par l’autre la gaude étant mouillée au trois quarts, on la tirera à soi, pour ensuite la serrer avec la corde, après on l’enfonce avec un baton ou deux, ces batons servent pour tenir la gaude en respect parcequ’on en fait des especes d’arcs boutans.

On continue le feu sous la chaudiere, on fait jetter a l’eau trois ou quatre bouillons, on raffraichit le bain de la chaudiere, on ferme les portes du fourneau, on leve la gaude sur les bords de la chaudiere, ensuite on transvase le bain dans une chaudiere a coté, l’orsqu’il est transvasé, on remet la gaude dans la chaudiere, on la rempli de nouveau, et on fait bouillir l’eau avec la gaude comme la premiere fois.

Pendant que le second bain se dispose à bouillir on procede à l’opération de teinture.

On prend le baton sur lequel est la laine qu’on destine pour le plus fort jaune. On met la laine dans la chaudiere, on la retourne souvent pendant deux minutes puis on prendra le deuxième baton, on operera de même, ce qu’on continuera de faire de deux minutes en deux minutes jusqu’à la vingtième couleur, lorsqu’on à mis la derniere couleur on là retourne bien exactement ainsy que trois ou quatre claires qui la precede. L’orsque la derniere couleur aura resté deux minutes, on la levera sur des chevilles, ce qu’on continuera de suite, jusqu’à la couleur la plus jaune on laisse les laines un peu egouter, apres on les met sur les _________

((m)) donner tête à la laine c’est la tourner un demi tour dans les deux mains et croiser chaque coté l’un sur l’autre par le croisement et la tors. . chevalets, on ecarte les batons, on retourne la laine souvent.

L’orsque la gaule aura bouilli on en mettra un peu sur de l’eau claire et tiede, on passera dessus le premier clair ensuite on ajoutera de nouvelle pour le deuxième ce qu’on continuera jusqu’à dix couleurs à la 11eme couleur, on la passera sur un bain pur de gaude. Jusqu’à ce que le jaune soit au dessus de la dixième on continuera de suite jusqu’à le vingtième et derniere couleur. On aura par ce moyen le produit du n°. 1er des principes et qui sera parfaitement gradué.

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Base Terreuse

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Du jaune produit du bois jaune N°. 2.
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  • Base terreuse
  • Alun 30 onces
  • Tartre 5 [onces]
  • Bois jaune 10 l[ivres]

Le bois jaune colore en jaune comme la gaude, sa couleur est un peu moins verte, mais elle resiste plus volontiers aux acides, on regarde que son usage ne peut être util que dans le petit teint et particulierement pour le verd de Saxe et qu’il est bien inferieur à la gaude pour la solidité du coloris, ce n’est qu’après l’avoir examiné que nous pouvons assurer le contraire.

La maniere de faire la couleur du bois jaune est differentes [sic] a la gaude, on fend les buches par eclats on réduit ces eclats par petits copeaux, d’autres le donnent aux menuisiers pour le faire varloper et le réduire en copeaux mince et très deliés, d’autres le font moudre, les deux dernieres méthodes sont préférables à la premiére parceque la décoction est plus promptement faite et qu’il faut moins de bois pour en extraire la couleur, nous allons cependant rapporter l’un et l’autre méthode. On prend du bois jaune réduit en copeaux la quantité convenable pour son operation.

Pour 10 l[ivres] de laine on prendra huit ou dix livres de ce bois haché, on le mettra dans une chaudiere contenant environ 15 ou 20 sceaux puis on la remplira d’eau, on la fera boüillir pendant une heure et demie, après, on remplira la chaudiere on fermera les portes du fourneau, on transvasera le bain dans une chaudiere à coté et on en fera comme pour la gaude.

On remplira la chaudiere et on la fera bouillir le même tems on se conduira pour l’emploi de ce second bain comme nous l’avons dit pour la gaude.

Si on fait usage de bois jaune moulu, où varlopé il suffira de le faire bouillir une fois pendant une heure seulement, mais il faut au moins que la chaudiere contienne vingt six sceaux, l’orsque le bois jaune aura boüilli une heure on rafraichira le bain de trois ou quatre sceaux d’eau, en un mot autant qu’il en faudra pour remplir la chaudiere puis, on laissera deposer le bois au fond du vase, on tirera la moitié du bain qu’on mettra dans la chaudiere a côté. On opérera pour le premier et second bain comme on là rapporté pour la gaude. On aura par ce moyen le produit du n°.2 des principes.

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Base terreuse

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Du jaune produit du curcuma traité avec l’acide nitreux arsenical. N°. 3.
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Le curcuma est une racine qui nous vient des Indes, cette substance produit une des plus riches couleurs jaunes que nous ayons, mais par une fatalité ordinaire aux choses precieuses, ne nous permettent pas souvent de les posseder avec toutes les perfections qui les caractérisent, et cela faute d’etudier leur nature, et leurs parties constituantes. Le curcuma est dans ce cas, et ce déffaut à fait regarder son produit comme le plus brillant qui colorent en jaune, mais aussy comme la plus fausses [sic] de toutes les couleurs.

Mais d’où procède ce déffaut ? De notre peu d’attention et des inconsequences que nous tirons.

On employe plus volontiers le curcuma en poudre qu’en aucune autre maniere et l’extraction de sa couleur se fait à l’eau bouillante seulement ; les atomes colorants s’appliquent sur la laine en blanc, c’est a dire, sans avoir reçu la préparation antérieure à la teinture. Mais soit que la laine ait été preparée ou non, la couleur se decompose facilement à l’air, elle perd beaucoup de son intensité dans les acides, mais elle n’est pas detruite en totalité, et ce qui reste est inaltérable, ou du moins l’air n’en affoiblit le teinte qu’après une longue exposition dans les saisons les plus rigoureuses ; au lieu que les couleurs qui sont reputés bon teint si [sic pour s’y] décomposent plus facilement etant exposés aux mêmes epreuves, c’est ce que nous avons eprouvés sur la garence, la gaude et le bois jaune, le dernier est celui qui suit de prêt la couleur extraite du curcuma, il soutient asséz les effort des mêmes sels. La gaude au contraire, se decompose totallement et ne soutient par ces epreuves.

Nous nous sommes servis de différens moyens pour assurer la couleur du curcuma, mais ils nous ont été tous infructueux.

La dose usitée du tartre et de l’alun pour les procedés de teinture, ne suffit pas pour former une vraie resine avec l’huile contenue dans cette substance.

Nous avons cependant trouvé dans les acides, une lueur d’esperance pour assurer cette couleur par un moyen tout à fait nouveau, ceci prouve evidemment que ce n’est point

la dose des sels qui doit fixer un artiste dans ses opérations de teintures, mais qu’il doit absolument, s’appliquer avant toutes choses a connoître les principes constituants des plantes colorantes et c’est sur ces principes qui doit varier les doses des sels usités pour les préparations antérieures a la teinture, ou faire usage des sels qui’ls [sic] reconnoit analogues aux principes constituants des végétaux.

On fait l’extraction de la couleur du curcuma dans l’acide nitreux arsenical l’acide s’empare du phlogistique et la couleur qu’il produit est de très bon teint, mais par une fatalité etrange on ne peut pas obtenir de couleur au dessus que celles du N°3 aux principes.

Il seroit question d’examiner si l’acide nitreux n’à point agit avec trop de vivacité sur le phlogistique et voir combien il en existe dans la dissolution, et si traitant cette substance avec un acide affoiblit pour détruire seulement l’huile surabondante du curcuma, et si après cette operation, on ne pourroit pas assurer la couleur avec le sel neutre à base terreuse ; ou enfin le traiter avec l’esprit de sel, par la raison que cet acide ne saisit pas le phlogistique avec autant de rapidité que l’acide nitreux, c’est ce que nous nous reservons de faire lorsque nos occupations nous le permettrons en attendant nous allons rapporter le procedé dont nous nous sommes servis.

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Pour extraire la substance colorante du curcuma par le moyen de l’acide nitreux arsenical

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On prend 4 l[ivres] de curcuma et 8 onces d’orpin jaune pulvérisé et passé au tamis, on mêle bien ces substances ensembles, lorsque le mêlange est fait, on prend un pot de grais de 8 pintes et dix livres d’acide nitreux ou eau forte a 24 degrés de la reometre de M. Baumé, on met peu à peu le curcuma dans l’acide, on agîte bien le mêlange ensuite on le laisse un peu digerer, on remet de nouveau du curcuma, ce qu’on continue de faire jusqu’au ce que toute la substance colorante soit dans l’acide.

On ne doit point brusquer cette opération en ce que si on mettoit par trop de curcuma dans l’acide, il s’exciteroit une forte efferrescence accompagné de vapeurs s’uffoquantes [sic] rouges et sufftureuses la liqueur se gonfleroit considerablement et surmontroit les bords du vase. Si son ouverture étoit trop petitte et que les vapeurs fussent trop abondante [sic] il se partageroit en plusieurs morceaux avec eclat et l’operateur seroit en dangé d’être blessé, lorsque tout le curcuma est dans l’acide, on le laisse digerer pendant vingt quatre heures, ensuite on ajoute dix livres d’eau douce. On agite le tout fortement afin que le melange se fasse exactement et on laisse encore vingt quatre heures avant que d’en faire usage. L’orsqu’on voudra teindre, on en prendra un peu que l’on mettra sur de l’eau tiede, on passera le premier clair ce qu’on continuera de faire pour les autres couleurs en ajoutant toujours un peu de curcuma acidulée pour chaque couleur. Le produit est très solide. Il resiste parfaitement à l’air, cependant le debouilli du tartre et de l’alun lui ote beaucoup de son intencité [sic]. L’huile de vitriol, le savon, l’esprit de sel, et l’acide nitreux n’agissent que foiblement sur ce produit. Ainsi on doit conclure que de la combinaison de cette couleur avec le rouge produit de la garence, il ne doit resulter que des teintes tres solides c’est ce que nous avons eprouvés en differens tems.

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Observation general sur les plantes colorantes

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Si on en alise [sic] les végétaux en général, on trouvera que leurs principes constituants est un acide vitriolique, un tartre vitriolé du sel de febrifuge de silvius &a. avec une huile tres caracterisée

Le plus ou le moins de ces principes nous ont presentés les plantes dans differens etats c’est de ces differentes combinaisons que derivent les acides des végétaux, les gommes, les baumes les raisines [sic] &a.

Rien de plus sensible que les phenomênes, on en sera bientot convaincu si on considere les productions générales de la nature ; une partie se devoilera de soi même comme les baumes &a, une autre le manifestera dans les corps muqueux, après la fermentation spiritueuse, il s’ensuivra la fermentation actueuse, ensuite la putrefaction, les analises nous presentent complettement les principes constituants de chaque plante.

Les plantes inodores astringentes distillés a feu nud donneront en premier lieu un phlegme insipide, un esprit acide, une huile legere et empireumatique, il suivra un acide plus fort, et une huile plus epaisse le charbon incineré donne l’alcali fixe.

Les plantes nitreuses presentent à peu près les mêmes phenomênes, ainsi des autres ; ils different à proportion de leurs bases.

Les plantes incénerées a la facon de Takenius et les cendres bien lessivées pour enlever la partie saline, il reste une terre qui peut être regardée comme le principe le plus fixe de la plante, il y à une quantité de fer plus ou moins grande, on peut retirer le fer contenu dans les cendres au moyen d’une lame de fer aimantée. La terre se dissout dans les acides et forme avec l’acide vitriolique de l’alun et une espece de sélenite qui differe un tant soit peu de celle qui est produite par une terre calcaire pure, si la terre est dissoute dans l’acide nitreux, il en resulte un sel fort astringent, mêlé d’une matiére mucilagineuse avec une eau amere tenant du nitre calcaire en dissolution, si on là dissout dans l’acide marin, on obtiendra des cristeaux fort astringens couverts d’une eau acres elle tient aussy en dissolution un sel marin a base de terre calcaire.

On trouve toujours des sels neutres martial, par la raison que les plantes contiennent plus ou moins de fer attenué par le suc circulateur et par les chocs et les efforts qu’il eprouve en passant dans les vaisseaux des plantes.

C’est d’après les observations pratique du celebre Stalh qui ont animés les recherches de nos savants, et qui nous ont transmis à nous mêmes la realité de ces principes M. M. Rouelle et Buquet ne nous ont rien laissé a desirer, leurs demonstrations sont appuyées sur des faits certains que la chimie et l’histoire naturelle ont depuis longtem s reconnus.

Si le fer reside dans les plantes, nous ne serions pas mal fondés en admettant le fer comme principe constituant des plantes colorantes, nos expériences s’accordent assez avec celles de la nature, il y à une si grande conformité entr’elles qu’on ne trouve de changement que dans les opérations, (( n)) mais les produits sont absolument les mêmes.

D’après ces considerations, on n’aura pas de peine a concevoir que le fer existe réellement dans la gaude et dans toutes celles qui colorent en jaune, et qu’elles contiennent une terre, que plusieurs savants regardent comme la terre elementaire, ainsi on peut en dire de même des autres plantes.

On ne doit point revoquer en doute que le principe constituant des plantes ne soit une eau acidulée, une terre et un principe inflammable et que c’est à la terre ocrapée exaltée par la partie saline et au phlogistique à qui on doit la formation des couleurs, le dernier absorbe le rayon lumineux, l’autre détruit la partie inflammable, et fait reflechir les rayons avec d’autant plus de lumieres, que les atômes colorants sont privés de phlogistique.

Il faut considerer le phlogistique, dans les plantes colorantes dans deux etats différents. Il est dans les plantes sèches dans l’etat de combinaison, tel qu’il se trouve dans la gaude, la génétrolle, la sarrette, le fenugrée, le bois jaune, en un mot dans touttes les plantes sèches.

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((n)) nous avons obtenu une varieté inconcevable de couleurs avec le fer, et cela suivant la nature des sels dont on faisoit usage. Il est dans les racines pulvérisées dans un etat de décomposition, tel que cela se rencontre dans la garence moulue le brou de noix l’ecorce et les feuilles de fresne, de pommier &a. macerées, c’est a cause de cette décomposition que la couleur que produisent l’ecorce, les feuilles de fresne, de poirier, de pommier &a. devient fauve après la maceration, ce qu’elles ne faisoient pas auparavant.


Experiences qui prouvent que les plantes colorantes contiennent une huile et un sel fixe.

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Ceux qui connoissent la création des etres sensibles et insensibles, ils n’ignorent pas leurs principes organiques leur naissance et leur destruction ; de cette connoissance il est aisé de conclure que tous ont un même principe constituant qui les nourrit, et ne les conduit ensuite, à une parfaite maturité, que pour les abandonner à la caducité de l aage [sic], temps ou le suc nutritif leur refuse le secours nécéssaire pour prolonger leur existence.

Dans les animaux, ce principe est sous une forme fluide et sous une forme solide ; dans l’un, c’est une portion d’eau qui tient en dissolution ; dans l’autre, c’est partie onctueuse eppaissie par l’union du principe salin. De ces deux êtres il en résulte un troisième qui est la partie alimentaire.

Dans les êtres insensibles où les végétaux, ce suc paroit dans les saisons froides, sous une forme gelatineuse, cette solidité à lieu tant que le froid se fait sentir sur l’horison mais l’orsque la chaleur à echauffé le globe terrestre, la partie huileuse qui etoit sous une forme solide dans les entrailles de la terre est devenue fluide par la chaleur elémentaire, et circule dans le tuyau des plantes. De l’union de la partie saline avec l’huile il en à resulté un composé qui n’à n’y la molesse n’y l’onctueuse de la graisse, au contraire il est dur un peu colant sous les doigts il nous est donné sous le nom de résine Mais quant aux parties constituantes elles sont absolument les mêmes que dans les graisses animales (o) parceque soit qu’on soumette l’un et l’autre à la distillation, ils rendent absolument le même produit.

Par exemple, si on soumet la graisse à la distillation, comme l’observe M. Macquer, à un degré de feu superieur à celui de l’eau bouillante, il en sortira un flegme acide et une petite portion d’huile qui reste fluide amesure que la distillation continue, l’acide qui monte devient de plus en plus fort et l’huile de moins en moins tenue, en sorte même qu’elle se fige dans le recipient.

A la seconde distillation, l’huile qui etoit figée à la premiere, donne une nouvelle quantité d’acide et l’huile ne se fige plus, enfin en reiterant les distillations, on prive totallement l’huile d’acide et paroit sous la forme d’une huile douce.

On voit donc, que la graisse ne doit absolument sa consitance qu’à un acide qui lui est parfaitement uni, qu’on ne peut l’en separer que successivement et par des distillations reiterées.

Si on soumet la resine à la distillation elle presentera les mêmes phenomênes que la graisse, elle ne differe de la derniere que parcequ’elle est plus abondante en acide, à qui on doit sa dureté.

On peut dire en général, que toutes substance purement huileuse qui ont une solidité semblable a la graisse, où qui ont une certaine dureté semblable à la résine ; on ne doit cette forme qu’à une quantité suffisante de matiére saline car il est certain, comme le remarque l’auteur du dictionnaire de chimie, que toutes les fois qu’on combine un acide avec une huile liquide quelconque, elle s’epaissit et prend autant de consistence et de solidité que l’acide lui est plus abondamment et plus intimement combiné. Il n’est pas moins certain d’une autre part que l’orsqu’on décompose par la distillation des huiles concrêtes, on en retire d’autant plus d’acide, et un acide d’autant plus fort que cette huile est epaisse et plus solide.

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(o) on entend parler sous ce nom des baumes du mastic &a.

ou du moins qu’on ne retirera de l’huile fluide d’une pareille distillation qu’en quantité proportionnée à la quantité d’acide qu’on en separe.

On doit regarder les huiles contenues dans les végétaux dans deux etats differents.

1°. dans l’etat de surabondance qui n’entre point dans la combinaison de leurs principes prochains que l’on peut regarder comme separées et deposées dans différents parties des végétaux.

2°. dans l’etat de combinaison avec les parties constituantes de leurs principes prochains, c’est ce qui forme les extraits savonneux résineux.

On trouvera les premiers comme l’observe M. Macquer, dans les graines, les amendes &a.

Les secondes se trouvent dans les bois resineux et dans les plantes qui paroissent le moins en contenir. Cela va se prouver dans les plantes colorantes, nous prouverons en derniers ressort l’existence réel [sic] de ce principe, on sera à ce que nous croyons convaincu que c’est vraiment le principe resineux qui rend les couleurs qui rend les couleurs [sic, répétition dans le texte] solides et non le tartre vitriolé de peu M. Hellot ou du moins ce sel n’y entre que pour rendre la resine moins destructible.

Nous avons d’abord regardé le mechanisme de la teinture comme l’art le plus simple et le plus singulierement conduit, mais nous en avons differemment pensé ; l’orsque nous avons regardé la cause phisique des couleurs c’est de la que nous avons etabli une hipotese sistematique que nous avons reduit en pratique de la maniere suivante.

Il est de toute necessité pour affermir un sisteme de donner des preuves qui frapent egalement l’entendement que la vue et le toucher, dans l’un c’est donner un raisonnement palpable de la possibilité des faits, dans l’autre c’est les realiser et les mettre en pratique.

Pour nous prouver à nous mêmes ce que nous pensions de la cause phisique du bon teint, nous avons crû ne pouvoir mieux reussir que d’analiser les plantes, puis d’en faire des extraits. Le premier travail seroit trop long à raporter, nous nous bornerons pour le present aux extraits. Nous etions persuadé qu’en faisant l’extration des plantes colorantes, nous decomposerions egalement le sel fixe et l’huile qu’elles contiennent et que l’huile deviendroit miscible dans l’eau par le moyen de la partie saline et que ces deux êtres se combinant l’un avec l’autre ils perdroient chacun leur principe constitutif pour paroître sous un être nouveau que l’on nomme resine.

Pour nous en convaincre, nous avons fait l’extraction. Numérisation tronquée, à vérifier. Extraction ? </ref> de la couleur de la gaude, du bois jaune, du curcuma de la suie, du brou de noix de la garence de la cochenille du bois de campêche, et de Fernambourg, l’ecorce d’aune sumac, noix de gale, du pastel et de l’indigo.

Apres avoir extrait la couleur des trois premieres substances, nous avons mis evaporer la liqueur au feu de sable dans un vase de grais jusqu’à siccité, le residu etoit dur un peu collant sous les doigts, ensuite exposé à l’air froid il attiroit un peu l’humidité de l’air mais l’effet de l’air ne lui etoit pas prejudiciable puisque quelques jours après il devenoit dans son premier etat nous n’avons point trouvé de différence du produit de la gaude d’avec celui du bois jaune, mais le résidu du curcuma etoit plus mous que les precedens, et nous lui avons remarqué de l’inclination à attirer l’humidité de l’air plus puissament que celui de la gaude et du bois jaune. Neamoins [sic] nous ne pouvons absolument donner une solution certaine sur les fuites qui auroient pû en resulter, parceque nous n’avons pas poussé plus loing nos recherches, il paroitroit tres probable ce qu’il nous a fait appercevoir dans son produit resineux que le peu de solidité de sa couleur, n’est due qu’à la preparation qui precede la teinture, non aux principes constituants de cette substance colorante.

Nous attribuons le peu de solidité des couleurs que produisent differentes autres plantes, au deffaut de savoir preparer le sujet qu’on veut colorer avec le sel convenable à chaque plante. Quoique chaque substance colorante ait un même principe constitutif on sait que ces principes ne sont pas dans les végétaux dans une egale proportion, et que les organes de chaque plante ayant une constitution propre à sa nature, consequemment du suc qui lui est le plus propre. Ce n’est pas cependant que nous pensions avec M. Duhamel que chaque plante ne prenne et ne puisse absolument prendre que le suc conforme aux qualitées [sic] qu’elle doit avoir pour la distinguer des végétaux. Nous pensons au contraire, qu’il faut avoir autant d’egard au terrein qui la produit qu’à la disposition de son sucçoir par lequel s’infiltre le suc nourricier et qui de la se distribue dans tous le corps de la plante. Si les plantes ne recevoient que le suc qui convient à chacunes d’elles leurs qualitées ne variroient pas par exemple si la gaude qu’on cultive aux environs du Vaudreuil aupres de Rouen ne recevoit dans ses tuyaux que le suc qui lui convient, ce suc seroit analogue à celui qui circule dans la gaude qui croit aux environs de Pontoise, et cette plante quoiqu’ayant vegetée dans différents endroits elle devroit être égale pour la qualité, cependant la gaude qui nous vient du Vaudreuil est d’une couleur verdatre morne et celle qui croit aux environs de Pontoise est d’un beau jaune doré et produit beaucoup plus d’atomes colorants que celle des environs de Rouen. La raison en est simple, les terres du Vaudreuil sont beaucoup plus chargées de phlogistique et d’acide vitriolique que celle des environs de Paris ou Pontoise, le phlogistique emousse les pointes de l’acide, il ne peut attenuer parfaitement la terre acrassée la surabondance du phlogistique produit beaucoup d’ombre par consequent absorbe le rayon jaune de la substance colorante. Mais les terres où on cultive la gaude auprès de Paris, est une terre legere seleniteuse le suc circulateur attenue parfaitement la terre. Elle s’infiltre avec facilité dans les tuyaux de la plante comme la terre seleniteuse est beaucoup plus blanche que celle qui ne contient que du phlogistique et l’acide vitriolique, elle ne peut absorber à cause de sa blancheur les particules jaune qu’elle contient  cette plante consequemment doit produire une couleur plus diaphane que celle qui croit auprès du Vaudreuil.

Il n’est donc pas vraisemblable que les plantes ne recoivent que le suc qui leur convient ainsi que le prétend Nous avons repeté les extraits des substances colorantes dont les principes sont extratives dans l’eau, dans les quels ou à introduit dans chaque extrait et après l’extraction une partie de notre sel neutre a base terreuse ((P)) il en à resulté une resine beaucoup plus dure que les precedentes, preuve incontestable que l’effet du sel neutre a base terreuse est seulement pour rendre le principe resineux dans un etat moins destructible ou pour le rendre absolument resineux par son moyen, en augmentant la force du sel essentiel des plantes colorantes mais ce sel n’est pas toujours celui qui convient a chaque substance colorante et c’est le principe constituant des plantes qui doit faire varier la quantité et differencier la matiere des sels dans l’emploi des couleurs. _______________

Du fauve. 2eme couleur primitive.

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Le fauve est le produit de diverses substance [sic] que nous ne rapportons pas ici nous feront [sic] seulement mention de celles qui sont en usage pour les Gobelins nous en ferons deux division, a la premiere nous parlerons du fauve produit de la suie ; à la seconde, nous parlerons du fauve produit du brou de noix.

Le produit de la premiere substance est representé au no 4 des principes, le produit de la 2eme suit immediatement. On le peut voir au no 5 .

Le fauve produit de la suie differe de celui du brou de noix, en ce que la premiere contient une huile empireumatique et un sel très caustique, l’acide que contient la suie detruit beaucoup de phlogistique, où dumoins il la prive des parties les plus grossieres, il ote par ce moyen un ton lugubre. ______________

((p)) c’est a dire de l’alun et du tartre. La couleur que produit la suie est composée de jaune, d’un peu de rouge et de noir ; le noir est le produit du phlogistique.

Le brou de noix est egalement composé des jaune de rouge et de noir, mais le jaune n’est pas aussi sensible dans le brou de noix que dans la suie en ce que le le rouge est ici plus abondant et le phlogistique y est aussi plus marqué.

On doit concevoir que si la couleur differe de celle que produit la suie, cela n’à d’autre cause que parceque la partie saline n’agit pas aussi puissamment que sur la suie ; c’est pourquoy le phlogistique rend ici la couleur plus refrangible

On peut cependant obtenir avec la couleur extraite du brou de noix une couleur semblable à celle de la suie, mais il faudra après son extraction ajouter dans la couleur extraite deux onces d’acide nitreux par livre de laine, on obtiendra par ce moyen le même produit que celui que produit la suie, il aura de plus l’avantage de resister à toutes les epreuves sans pouvoir être decomposé c’est ce que la couleur produite par la suie ne peut supporter. Le debouilli du tartre et de l’alun la decompose avec assez de facilité, et elle est destructible par les acides.

Des molecules colorantes de ces substances ont la même finesse et la même divisibilité que celles qui colorent en jaune, et se distribue avec la même regularité, le principe constituant de ces substances est dans un etat resineux, c’est pourquoi que la couleur s’applique sur la laine blanche. Mais ces couleurs ne peuvent servir seules il faut qu’elles soient melangées avec d’autres couleurs qui leur fait perdre le ton desagreable qu’elles produisent.

_______________ ==== Base Terreuse ==== ______

Du fauve produit de la suie 1ere. division N°. 4
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Base terreuse

  • 2 l[ivres] 1/2 alun
  • 1 l[ivre] 1/4 tartre
  • 4 sceaux suie

On prend quatre sceaux de suie qu’on met dans une chaudiere contenant 12 ou 15 sceaux d’eau, on emplit la chaudiere ou deux tiers on y met le feu dessous, on fait bouillir la suie environ deux heures ou deux heures et demie on la remue souvent avec un baton pour empêcher qu’elle ne s’attache au fond de la chaudiere, on met un sceau d’eau fraiche à côté de la chaudiere dont on se sert d’une partie pour abaisser le bouillon l’orsqu’il vient a monter. C’est a dire, que l’on en met environ deux pintes a chaque fois ce qui suffit pour empecher que la decoction ne monte par dessus les bords de la chaudiere, après que la suie aura bouilli le temps prescrit on remplit la chaudiere d’eau, on ferme les portes du fourneau puis on laisse deposer la suie, pendant que la suie se depose, on partage les laines en vingt couleurs que l’on distribue sur vingt batons, on doit sous entendre que les laines ont recu le sel neutre a base terreuse et qu’on les à lavés à la riviere pendant que la chaudiere à chauffé.

Lorsque la suie sera deposée, on se servira d’une large ecumoire pour l’oter de la chaudiere et en priver le bain le plus qu’il sera possible. Precaution essentielle, sans quoy la suie prejudicieroit aux laines si on la laissoit dans la chaudiere.

Lorsque la suie est retirée, on prend un balay usé, on le trempe dans le bain on fait aller le balay diamétralement autour de la chaudiere depuis la surface du banc jusque sur les bords afin de dépouiller le cuivre des impuretés que lui à communiqué la couleur extraite de la suie, ensuite on prend un peu d’eau que l’on jette sur les bords et dans tout le contour de la chaudiere puis on la rempli d’eau aux environs de trois doigts du bord.

L’orsque tout est ainsi disposé on prépare une petitte chaudiere dans la quelle on met quatre sceaux d’eau, on met le feu dessous et l’orsque le feu est à 40 degrés du thermometre de M. de Reaumur on prend environ une chopine de la couleur extraite de la suie on la met dans l’eau qu’on destine pour la couleur la plus claire, on la passe cinq ou six tours dans le bain puis on la leve, on la met sur le chevalet on la retourne, puis on passe à la deuxième couleur on ajoute sur le bain de la petitte chaudiere un peu de la couleur extraite de la suie on opere comme pour la 1ere couleur ce qu’on continue de faire jusqu’à huit couleurs, à mesure qu’on fera ces couleurs, on aura soin de retourner les laines souvent. Lorsque les huit couleurs seront faites on remplira la chaudiere dans la quelle est la couleur extraite de la suie du bain qui est dans la petitte chaudiere, puis on ouvre les portes du fourneau, ensuite on prend la laine que l’on destine pour la couleur la plus brune, on la met dans la couleur extraite de la suie on la retourne souvent et on la laisse 30 minutes avant que d’en mettre une seconde, lorsque le temps est expiré on met la seconde couleur qu’on laisse aussi 30 minutes. Ensuite on passe à la troisieme couleur qui reste le même temps après on prend la 4eme qui reste aussi trente minutes ; on retourne bien les laines enfin on prend la 5eme qui reste 25 minutes, la 6e. 20, la 7e. 15, la 8e. 10, et la 9e. 5 minutes. Après on leve toutes les laines sur les chevilles qui sont au dessus de la chaudiere, on les laisse un peu egouter puis on les porte sur les chevalets, on les retournes et on les laisse refroidir. Après avoir retourné les laines, on rempli la chaudiere d’eau fraiche, ensuite on prend la 10e. couleur, on la passe 5 minutes sur le bain de la suie, puis on la leve et on la met eventer. On à soin de retourner les laines souvent on prend la 11e. couleur, on la passe 2 minutes et demie, et la 12e on lui donne 3 ou 4 tours successivement, puis on la leve et on la met sur les chevalets et l’orsqu’elle est froide on lave toutes les laines à la riviere. On à par ce moyen un corps de nuance parfaitement gradué, semblable à celui de no 4 aux principes.

__________ ==== Base terreuse ==== _______

Du fauve produit du brou et noix 2eme division. N°. 5.
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Pour obtenir ce produit, on prépare une chaudiere tenant environ 12 a 15 sceaux d’eau, on l’emplit aux deux tiers puis on met quatre sceaux de brou de noix, on fait bouillir la chaudiere comme on a fait pour la suie l’orsque le brou à bouilli le meme temps, on remplit la chaudiere, on laisse deposer au fond les parties grossiéres que l’on enleve avec une ecumoire, on se sert aussi d’un balai pour néttoyer la chaudiére, comme nous l’avons dit pour la suie, ensuite on la remplit jusque sur les bords, on laisse le bain tranquille au moins deux heures et même trois, pendant cette intervalle on lave les laines à la riviere, et on les divise en vingt parties, on passe ces laines sur des batons qu’on pose sur les chevalets.

L’orsque la couleur extractive du brou à reposé pendant deux ou trois heures, on apperçoit sur la surface du bain une peau brune onctueuse et collante sous les doigts, c’est l’huile surabondante contenue dans le brou de noix et qui n’à pu se combiner avec la partie saline on prend un balai neuf sans son manche, on le passe legérement sur la surface du bain pour enlever cette peau. Il faut avoir attention de n’en point laisser sur le bain parceque ce mucilage ad’héreroit facilement et irregulierement sur la surface des laines et les endroits où elle toucheroit seroient d’une couleur plus foncée.((q))

Enfin l’orsqu’on aura suivi exactement ce que nous avons prescrit, on opérera pour les couleurs comme nous l’avons dit précédement pour la suie on obtiendra les produits du N°. 5 aux principes. ______________ ((q)) nouvelle preuve qui constate que le phlogistique produit l’ombre des couleurs.

On peut appliquer indifféremment cette couleur sur la laine blanche, ou sur la laine après avoir été preparée avec le sel neutre a base terreuse.

Si la laine est blanche, on peut ensuite lui faire subir le bouillon du sel neutre a base terreuse on se conduira ainsi que nous l’avons dit aux preparations antérieures et eloignées de la teinture page ce produit servira pour les couleurs carnations.

Les feuilles, l’ecorce et la raisine de noyes produisent a peu près les mêmes coloris.

Na Tout le monde sait que le brou de noix est une ecorce verte charnue, qu’on appelle coque de noix, qui sert d’envelope à une coque ligneuse, dure que nous appellons coquille de noix. C’est dans cette coquille qu’on trouve une amande que nous appellons noix. On recueille la coque où le brou de noix, lorsque la noix est en maturité et que la coque charnue abandonne la coque ligneuse, les noix sont en maturité vers la fin d’aoust. On ramasse les coques charnues, on les met dans des tonneaux, l’orsque ces tonneaux sont remplis de ces coques on les remplit d’eau et on laisse fermenter cette substance environ deux mois avant que d’enfaire usage.

Observations
sur le fauve et sur les substances colorantes

Si l’experience nous amis aportés d’examiner la nature des substances colorantes, elle doit aussi nous faire connoître la différence qui se trouve entre celles qui dans la même classe colorent en jaune, en fauve, en rouge et en bleu et d’où vient cette varieté.

Jaune produit de la gaude diffère de celui qui est produit par la génétrolle, et de la sarette en ceque ces dernieres substances contiennent beaucoup plus d’acide vitriolique et de phlogistique que la premiere et le jaune vif produit du curcuma est dû à une partie nitreuse que contient cette substance.

La garance ne differe de la cochenille que par le mucilage contenu dans les fibres ligneux de la racine.

Le pastel ne produit par une couleur aussi vive que l’indigo rapport aux parties etrangeres qu’il contient.

La suie et le brou de noix ne different que par le phlogistique.

La partie inflammable de la premiere substance est attenuée par l’acide contenu dans la suie.

On sait que cette substance est le produit des vapeurs qui s’exhalent de nos foyers, produit par l’inflammation du bois. On n’ignore pas que le bois contient une partie huileuse et une partie saline, le bois est rempli d’une infinité de petittes ouvertures qu’on nomme pores ces ouvertures ou ces pores sont remplis d’air, consequemment le bois est donc un corps dur, ligneux et est composé de phlogistique de sel et d’une portion d’air qui remplit ses pores.

Le principe inflammable se combine ou s’enflamme avec la matiere du feu, le feu penêtre le corps ligneux il remplit d’abord toutes les intertices [sic] des grandes parties, il s’epare aussi ces parties les unes des autres, il s’insinue ensuite dans les pores des plus petittes parties ; au moyen de cette penetration l’air renfermé dans les pores du bois augmente la sépaaration et la dilation qui composent la matiere du bois et detruit l’attraction qui tient les particules du bois jointes entr’elles ; plus la deflagration est lente et accompagnée de fumée, et plus il se fait de suie dans les cheminées et plus elle est rapide et moins il s’en forme, parceque la flamme est claire et il n’y à presque pas de fumée.

La fumée entraine toujours avec elle une portion d’eau reduit en vapeurs, ces vapeurs entrainent une portion d’huile et de sel. Ce fluide tapisse tous les parois de la cheminées et aglatine [sic] tous les objets qui le touchent, mais des que la fumée cesse ou qu’elle est moins considérable la chaleur prive ces 101

mêmes parois de toute humidité d’après son absence il se forme un duvet c’est ce qu’on appelle suie, la chaleur en dessechant le duvet suyeux raproche le principe huileux avec le principe salin, mais la chaleur attenue le phlogistique, l’altere et l’acide se concentre dans la suie, au moyen de cette concentration, l’acide devient plus penétrant et aide lui même à la destruction du phlogistique et donne à cette substance une teinte plus jaune ; il n’est point etonnant que la couleur extraite de la suie ne soit point aussy obscure que celle du brou du noix.

Si on examine la decoction du brou de noix et de la suie, on les trouvera très epaisse, par la raison que l’un et l’autre contenant une portion inflammable et une partie saline assez considérable, il en résulte par leur combinaison une vraie resine mais beaucoup plus sensible dans la decoction du brou parceque le sel essentiel y est moins caustique, par conséquent l’huile agit plus puissamment et y paroit dans un etat plus marqué c’est aussi à raison de son epaississement et de l’huile surabondante dont nous avons parlé plus loin que les atomes colorants s’appliquent irrégulièrement sur la laine, si on ne lagite longtemps particulierement pour les couleurs claires.

Il est evident qu’une matiere opaque aglutine les sujets qui l’approchent, ainsi il ne paroit pas etonnant, ou du moins il ne doit pas le proître si on voit après avoir plongé la laine filée dans les couleurs extraites de ces substances, les fils colés les uns avec les autres et floter sur la surface de la liqueur particulièrement sur la couleur extraite de la soie, et par une suite d’examens on concevra aisément, que la partie resineuse extractive tient les atomes colorants dans une liaison tres etroite et qu’ils ne peuvent se distribuer régulierement sur le sujet qu’on veut colorer si on ne brise, pour ainsi nous exprimer, le mastiq résineux en autant de parties que d’atomes colorants c’est ce qui ne peut se faire sans efforts.

Une agitation rapide divise les parties rassemblées, et cela se fait d’autant plus volontiers que la chaleur met elle même la partie resineuse dans un etat prochain de division, en ce que la partie ignée la pénetre en tous sens, l’air rendu elastique fait des efforts pour se dissiper, ces efforts ne peuvent se faire sans mouvement, ce mouvement ebranle les parties. Il s’ensuit de la une division générale l’orsque la matière recoit des secousses plus vigoureuses, et c’est dans cet etat que les atomes colorants sont divisés egalement dans le fluide, qu’ils s’apliquent sur le sujet qu’on veut colorer, mais si l’agitation cessoit, les atomes resineux se raprocheroient les uns des autres, pour ne plus faire pour ainsi dire, qu’une masse et cette masse se rendroit d’autant plus sensible qu’elle coloreroit le sujet qu’elle toucheroit plus fortement, et rendroit pas la sa couleur marbrée.

On voit parceque nous venons de dire, combien il est important d’agiter les laines dans ces couleurs s’y on veut que les atomes y soient regulierement distribués.

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Du rouge 3eme. couleur primitive.

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Nous nous etions proposé de diviser les couleurs rouges en quatre classes et de donner à chaque classe quatre sous divisions mais n’ayant pas trouvé dans les kermès les qualitées que nous aurions desiré, cela nous à engagé à nous borner aux produits de la cochenille de la garence au N°. 6 sera le produit de la cochenille avec le sel neutre à base terreuse, le N°. 7 est le produit de cochenille traite avec l’acide nitreux ou demie ecarlatte. Le n°. 8 est le même produit mais rouge deux fois c’est ce qu’on nomme ecarlatte. Le N°. 9 est le produit de la garence avec le sel neutre à base terreuse le n°. 10 est le même produit.

Le rouge produit de la cochenille differe de celui produit par la garence, en ce que le premier contient un principe inflammable plus elaboré. La cochenille ayant un phlogistique moins composé, la couleur extraite de cette substance doit etre plus diaphane. On ne parvient à exalter la couleur de la cochenille que par les acides, parceque c’est le propre de ces sels de détruire le principe inflammable.

Les molecules colorantes de la cochenille, exaltées par les acides ne sont pas aussi divisées et aussi divisibles que les molécules des autres substances, parcequ’il resulte de cette union une lacque plus ou moins considerable a proportion de l abondance de l’acide, ce qui prejudicie aux couleurs claires.

La cochenille contient une partie saline et du phlogistique ; la partie saline fait paroître les molécules de couleur rouge et le phlogistique les absorbe et fait paroître les particules colorantes comme couleur composée de rouge et de noir.

La garence est chargée d’une infinité de parties etrangeres qui obscurcissent considerablement le rayon rouge.

On peut regarder cette substance composée de rouge, de jaune et de noir, ce noir est toujours le produit du phlogistique mais il est facilement detruit par les acides sous forme fluide et dans l’etat de simplicité.

Plus on force en acide et plus on detruit le phlogistique pour lors les rayons paroissent plus lumineux. Ils sont d’abord rouges et a mesure qu’on ajoute une quantité d’acide, amesure le rayon rouge foiblit pour paroître jaune, mêlé cependant d’un peu de rouge.


Base Terreuse

Du rouge produit de la cochenille
1ere Division
Base Terreuse
alun
2l 1/2
tartre
1 1/4
cochenille
15 onces
cristal de tartre
5 onces

Nous avons dit precedemment que la garence étoit composé de trois couleurs, savoir de rouge, de jaune et de noir, le jaune appartient aux fibres ligneux de la racine et le noir est le produit du phlogistique, ce jaune et ce noir introduit sur les molécules rouge absorbent singulierement les molécules rouges de la garence. La cochenille au contraire comme insecte est nourrie de la substance d’une plante nommée opuntia, l’huile qui circule dans cette plante est plus atténuée que dans les racines de la garence, en conséquence elle est moins abondante en phlogistique, par cette même raison, la couleur qu’elle produit est plus simple et moins composée independemment de sa simplicité elle participe neamoins d’une foible teinte de noir, c’est ce qui cause que la couleur extraite de la cochenille nous paroit d’une couleur de vin foncé, et on ne lui fait perdre cette couleur que par des alterans, elle devient de couleur cramoisy où ecarlatte et cela aproportion de la quantité des acides et la base constituantes des preparations qui ont precédées la teinture.

Le cramoisi est celui qui approche le plus près de la couleur naturelle de la cochenille parceque les alterans n’y sont pas en grande quantité. _______________ On parvient à faire cette couleur de la maniere suivante. _______________ On dispose une chaudiere contenant 12 ou 15 sceaux, on la remplit aux deux tiers d’eau, on met le feu sous la chaudiere puis on lave les laines à la riviere, ensuite on met 15 onces de cochenille que l’on pulverise et qu’on passe au tamis, l’orsque la cochenille est passée au tamis, on la met dans la chaudiere dans le tems que l’eau commence a bouillir pendant une demie heure, ensuite on pulverise 5 onces de crême de tartre on la passe au tamis ensuite on la met dans la chaudiere à differentes fois, parcequ’au moment où on la met dans la chaudiere il se fait une efferressence considerable, si la dose de la creme de tartre etoit plus considerable elle feroit gonfler le bain et monteroit par dessus les bords de la chaudiere.

L’orsque la creme de tartre est dans la chaudiere, on raffraichit le bain et on le met à trois doigts des bords du vaisseau puis on ferme les portes du fourneau, on distribue les laines en vingt parties, on prend la laine qu’on destine pour être la couleur la plus foncée, on la met dans la chaudiere on la retourne 105

pendant cinq minutes ce qu’on continue de faire pour toutes les couleurs c’est à dire de 5 minutes en 5 minutes jusqu’à 15 couleurs, la 16eme on la met quatre minutes avant la 17e la 17eme trois minutes avant la dix huitieme, la 18e. deux minutes, la dix neuvieme une, la 20e. une demie minutes ensuite on leve les 7 premieres claires, on les laisse egouter au dessus de la chaudiere, puis on les eventes sur les chevalets on les retourne souvent parceque si on ne le faisoit pas les laines seroient tachées. Alors on ouvre les portes du fourneau on retourne les laines ensuite on leve la 8eme. couleur qu’on laisse egouter puis qu’on transporte sur les chevalets, on pousse le feu sous la chaudiere jusqu’à ce que le bain bouille, on retourne les laines et on leve les couleurs de 5 minutes en 5 minutes distantes les unes des autres en commencant par les couleurs les plus claires.

L’orsqu’on levera la couleur la plus brune le bain paroitra l’impide.

L’opération finie, on lavera les laines à la rivière .

Si on suit exactement ce procédé, on obtiendra le produit parfaitement gradué du n°. 6 aux principes.

La dose de la cochenille pour le corps de nuance de cramoisi n’est pas toujours la même, cela dépend de la couleur qu’on à besoin, on verra differents coloris dans le procès verbal. __________


Maniere de faire l’eau sure pour la couleur ecarlatte
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Avant que de proceder à faire cette couleur, on se dispose a composer une eau sure qui n’est autre chose qu’une eau aigrie par le son. Pour faire l’eau sure, on fait chauffer de l’eau une suffisante quantité, et suivant la consommation qu’on en fait, par exemple si on veut avoir une tenue d’eau sure de trente ou 40 sceaux d’eau, on prend six boïsseaux de son de froment le plus farineux, on le met dans la tonne pourvu qu’elle soit bien nette, l’on fait chauffer l’eau jusqu’à ce qu’elle soit prêt à bouillir, ensuite ou la renverse sur le feu, lorsque la tonne est pleine d’eau on agite le bain ; au bout de deux fois 24 heures on appercoit des bulles sur la surface de l’eau qui seront accompagnées d’un petit bruit ou frillement, on doit reconnoître dans cet instant que les principes se desunissent pour se recombiner de nouveau ou pour se détruire l’un ou l’autre ; l’air devenu libre, ou elastique se degorge, il prend son essort et se dissipe dans l’air. C’est en voulant faire diversion avec le fluide qui s’excite un bruit et qui se forme des bulles, ces bulles disparoissent des qu’elles sont privées d’air, le lendemain le son vient occuper la surface du bain, on apercoit un mouvement sensible ce mouvement se manifeste par le bruit qui l’excite, que n’est rien autre chose que les chocs qu’éprouve le principe salin avec le phlogistique. Il s’ensuit des vapeurs qui s’enflamme si on y presente une chandelle allumée, ces vapeurs ont une odeur aigre, piquante, ces exhalaisons ne sont autre chose que l’alcali volatil qui se dégage.

La fermentation dure plus ou moins de temps cela est suivant comme les saisons sont plus ou moins chaude.

On reconnoit que la fermentation est cessée l’orsque le son se precipite, alors l’eau sure est bonne à employer pour tous les usages convenables de la teinture.

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Laine Blanche

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Produit de la cochenille traité avec l’eau regale tenant en dissolution de l’etain.

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Bouillon d’ecarlatte ou demie ecarlatte N°. 7.
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Laine blanche Eau sure 4 sceaux Cochenille 5 onces Cristal de tartre 1 l[ivre] Eau regale 1 l[ivre] 2 onces

Après que l’eau sure est parfaitement formée, on prépare une chaudiere de la continence de 12 ou 15 sceaux d’eau, on y met 4 sceaux d’eau sure, on la remplit d’eau claire au deux tiers puis on met le feu sous la chaudiere.

On prépare 10 l[ivres] de laine blanche qu’on divise en 20 parties puis on met 5 onces de cochenille dans le chaudiere. L’orsqu’elle est prêt a bouillir, on la laisse bouillir une demie heure puis on ajoûte a diverses reprises une livre de cristal de tartre pulverisé le passer au tamis ainsi que la cochenille, on remplit la chaudiere, puis on met 18 onces d’eau regale tenant en dissolution l’etain rapporté page on agite bien le bain, dans l’instant la cochenille paroit d’une belle couleur vive : ensuite, on prend la laine qu’on destine pour la couleur la plus foncée et on se conduit pour la dégradation des couleurs comme au n° 6. lorsque l’opération est finie on lave les laines et si on ne veut qu’une demie ecarlatte on les met secher, mais si c’est une ecarlatte on procede à un second rougi comme il suit. ___________

Laine blanche 1er rougi Boüillon d’ecarlatte Eau sure 4 sceaux Cochenille 5 onces Cristal de tartre 1 l[ivre] Eau regale 1 l[ivre] 2 onces

2eme rougi Eau sure 4 sceaux Cochenille 6 onces Eau regale 18 onces

Rougi de l’ecarlatte N°. 8.
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L’orsque les laines sont lavées, passées sur les batons et posées sur les chevalets, on vuide la chaudiere, on la nettoye, on met 4 sceaux d’eau sure, on remplit la chaudiere au deux tiers d’eau claire, on continue le feu dessous ; puis on met 6 onces de cochenille qu’on fait bouillir une demie heure ensuite on rafraichit la chaudiere et on met 8 onces de composition d’ecarlatte ou eau régale. On opere pour la degradation des couleurs comme nous l’avons dit au n° 6.

Ainsi quant il sera question de faire usage de la cochenille ce sera toujours la même main d’œuvre soit pour cramoisy, ecarlatte violet traité avec les métaux et demie métaux ; il n’y à rien à changer, ainsi nous renverrons toujours aux principes. ________________


Base terreuse

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Du rouge produit de la garence 2eme. division. N°. 9.
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Base Terreuse __ Tartre 20 onces alun 2 l[ivres] 8. Eau sure 3 sceaux Garence 4 l[ivres] Graduation du feu 40 degrés ___

Pour faire cette couleur on preparera une chaudiere contenant douze ou 15 sceaux d’eau ou l’emplit a quatre loin des bords on fait chauffer l’eau à 40 degrés de chaleur on ferme les portes du fourneau pour empêcher que la chaleur augmente ensuite on met trois sceaux d’eau sure, on prendra quatre livres de garence grappe qu’on mettra dans une sebille pour s’en servir au besoin on en prendra en en viron [sic] une once qu’on froissera dans les mains en les tenant au dessus de la chaudiere ; l’orsque la garence sera dans l’eau, on agitera le bain afin que les atomes soient egalement distribués dans le fluide, ensuite on prend la laine (( r.)) qui est pour la couleur la plus claire — on lui donnera 4 ou 5 tours, puis on la levera et on la mettra sur le chevalet et l’orsqu’elle sera froide on la lavera a l’eau on passera à la deuxième couleur on mettra un peu de garence dans la chaudiere on operera comme à la premiere et on la _________________ (( r.)) on doit sous entendre que les laines ont été preparés avec le sel neutre a base terreuse puis lavée et separée en vingt parties. 109

lavera de même de là on passera à la 3eme ce qu’on continuera de faire jusqu’à dix couleurs, on mettra de la garence pour chaque teinte et on augmente en dose a mesure que la couleur devient foncée. Lorsque la 10eme couleur sera faite, on ouvrira les portes du fourneau on continuera de suite comme nous venons de le dire pour les couleurs claires et on parviendra au produit du n°. 9 des principes.

On pourroit egalement soumettre le produit de la garence a la minutte comme celui de la cochenille mais cette substance participe beaucoup de jaune, cette couleur seroit trop abondante pour les couleurs claires et le corps de nuance n’auroit point d’harmonie.

Il faut si l’on veut que le produit de la garence soit d’un beau rouge, teindre les laines le lendemain qu’elles ont subi le sel neutre a base terreuse.

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Laine Blanche

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Du rouge produit de la garence traité avec l’acide nitreux tenant en dissolution l’etain N°. 10.
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Laine blanche Garence 10 l[ivres] Eau regale 4 l[ivres]

On charge une chaudiere de 4 sceaux d’eau on met le feu dessous puis lorsque l’eau est chaude a 30 degrés du thermomètre de M. de Reaumur, on met un sceau d’eau sure puis on prend 4 l[ivres] de garence, on opere comme au N°. 9 excepté ici qu’on se sert d’eau régale et qu’on ne passe pas pour les couleurs brunes 40 degrés de chaleur à chaque couleur on ajoute et de la garence et de l’eau régale, on employe 4 l[ivres] de garence et 2 l[ivres] d’eau régale avec le produit du present N°. et celui du N°. 3 on obtient toutes les couleurs claires carnations. ________________ === Du bleu 4eme couleur primitive === _____________

N°. 11

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Le bleu est le produit du paster on du vouede, ou enfin de l’indigo (( s)) cette couleur est celle qui aproche le plus près du noir, on pourroit même dire que le noir n’est veritablement qu’un bleu poussé a son dernier degré de bruniture, ou que le bleu est véritablement un noir. Les substances qui produisent cette couleur sont beaucoup chargés de phlogistique et sont dans un état résineux, et c’est absolument au principe inflammable à qui l’on doit cette couleur.

On se sert des alcalis pour dissoudre le principe resineux de ces subtances et rendre par la les molecules libres, cette dissolution paroit de couleur verte pour les raisons que nous dirons plus loin si au contraire on se sert d’acide la couleur deviendra rouge cela sera sensible dans l’acide nitreux, mais cela ne se prouve pas dans l’acide vitriolique. Cet acide détruit la resine. Il attenue les molecules bleues sans détruire la couleur.

Les molecules bleues de l’indigo sont composée comme toutes les autres substances colorantes, savoir d’eau, de sel, de terre ecrasée et de phlogistique.

Les molecules colorantes sont egalement divisibles et egalement divisées, les particules ne doivent leur reflexibilité de bleu vif qu’aux rayons rouges qui sont introduits dans les molécules colorantes et que nous attribuons à l’eau acidulée du suc seveux des plantes.

Il y à différentes maniere de teindre en bleu et tous ces procédes sont de plus en plus absurbe [sic] parce que l’ouvrier ne connoissent son art que par une tradition grossiere et souvent in entendu, il n’est pas extraordinaire de voir l’artisant faire des fautes grossieres tant du coté de la maniere d’extraire la fécule colorante que dans la maniere de l’employer, nous nous bornerons ici à la cuve d’indigo.

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((s.)) nous regardons que le vouede et le paster nuisent plutot à la beauté du bleu qu’ils ne sont utils et ils y seront toujours prejudiciable lorsqu’on ne suivra qu’une routine aveugle. 111

Cuve d’Inde a chaud

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Du bleu produit de l’indigo N °.
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Le vaisseau qui sert ordinairement pour la cuve d’Inde est de cuivre rouge la grandeur est variée cela depend de l’usage qu’on en veut faire, mais en général ce vaisseau à ordinairement cinq ou six pieds d’auteur sur deux ou deux et demy de diamettre dans sa partie superieure a mesure qu’on gagne la partie inferieure a mesure la largeur devient moindre c’est a dire qu’on la retressit peu à peu de maniere qu’elle forme le pain de sucre la partie inferieure à tout au plus 8 ou 9 pouces de large dans le fond.

L’orsqu’on veut poser une cuve d’Inde, on dit cuve d’Inde parceque c’est l’indigo qui agit seul que nous supposons etre de 4 l[ivres] d’indigo ; on mettra 18 sceaux d’eau dans une chaudiere puis on allume le feu dessous, on prend ensuite environ 4 onces de garence par livre d’indigo avec trois ou quatre fois plein les deux mains de son de froment. L’orsque l’eau est prêt a bouillir on mettra 8 onces de cendre gravellée par livre d’indigo ainsy il en faudra deux livres pour 4 l[ivres] de cette substance colorante.

L’ors que la cendre gravellée est dans la chaudiere, on fait bouillir la liqueur environ un quart d’heure, on observe que le bain ne gonfle n’y ne sorte au dehors ce qu’on peut prevenir en se precautionnant d’un sceau d’eau frêche ; si le bain venoit à se gonfler, on en prendroit environ une peinte que l’on renverseroit sur le bain de la chaudiere ce que l’on repete l’orsque le bain gonfle de nouveau, après que la chaudiere a bouilli un quart d’heure on ferme les portes du fourneau, on rafraichit le bain de deux sceaux d’eau et on laisse deposer le sedement [sic] au fond de la chaudiere, on appelle cette preparation Brevet.

Enfin pendant que le sedement se depose au fond de la chaudiere on lave 4 l[ivres] d’indigo trois ou 4 fois dans l’eau tiede, on passe les pierres de la fécule dans les mains pour détacher les parties grossières qui y ont adheré puis on verse l’eau par inclination l’orsqu’on à lavé l’indigo ou en prend la 4eme partie qu’on met dans un mortier on le pile pendant une demie heure au bout d’une demie heure on verse de l’eau de la chaudiere c’est a dire du brevet on emplit le mortier de cette dissolution, on remue le tout, on laisse deposer le mêlange, la partie la plus pesante de l’indigo se precipite au fond du mortier et la partie la plus fine est suspendue dans le fluide, on decante l’eau qu’on met dans un sceau de cuivre on prive l’indigo d’eau le plus qu’il est possible, on continue de broyer l’indigo en se servant toujours du brevet jusqu’à la plus petitte partie et lorsque le sceau de cuivre est plein on le renverse dans la cuve.

Enfin, l’orsque l’indigo est totallement broyé et qu’il est dans la cuve on met le brevet qui est dans la chaudiere dans la cuve, on le tire le plus doucement possible afin de ne prendre que le plus pure du bain l’orsque le brevet est dans la cuve on la palie puis on la couvre de son couvercle que l’on recouvre de plusieurs morceaux d’etoffes de laines ou autres chose semblable alors, on met autour de la cuve trois ou quatre pelletées de braise de dessous la chaudiere qui à servi à faire le brevet, la pelle doit avoir environ 10 pouces de long sur six de large, on laisse la cuve reposer pendant 7 ou 8 heures ou du soir au lendemain matin au bout de ce tems si l’indigo à été bien broyé la surface du bain montrera des petittes bulles bleües on mettra le thermometre de M. de Reaumur dans la cuve pour reconnoître le degré de chaleur du bain s’il est a 40 degrés on en mettra point de feu autour de la cuve mais s’il est au dessous on en mettra a proportion qu’on en sera eloigné c’est ce que sera indiqué dans notre observation, on pallie la cuve, on la recouvre de nouveau si la graduation du feu est bien reglée la surface du bain de la cuve doit paroître vert au bout de 24 heures ce qui ne manquera pas darriver l’orsque le bain n’excedera pas 40 degrés de chaleur au thermomètre de M. de Reaumur. L’orsque le bain est vert, cette marque denotte que la partie resineuse se décompose et que les atomes colorants s’en separe et se dissolve pour se repandre dans le fluide, pour l’ors on procede au second brevet, on met dans une chaudiere la quantité d’eau necessaire pour remplir la cuve, on met pour le second brevet la même quantité de cendre gravellée, de garence et de son qu’on à mis au premier, on fait le feu sous la chaudiere, on fait bouillir le tout un quart d’heure ; puis on rafraichit le bain on laisse deposer les parties grossieres au fond de la chaudiere ensuite on le transporte dans la cuve, lorsque la cuve sera pleine on la palliera puis on la recouvrira comme auparavant, on pourra teindre sur cette cuve au bout de 12 heures de repos.

L’orsqu’on travaillera sur la cuve on ne doit pas teindre plus de dix livres de laine sur chaque palliement. Il faut aussi avoir attention qu’à chaque fois qu’on teint en bleu et qu’on pallie la cuve d’avoir toujours de la cendre gravellée dissoute et de la garence et du son pour remplire la cuve, par ce moyen on entretient le bain de la cuve dans le même etat, on evite la peine de transvaser le bain de la cuve dans une chaudiere comme cela se pratique chez les teinturiers.

On peut faire jusqu’à trois ou quatre palliements par jour on peut travailler sur une cuve d’Inde une heure et demie ou deux heures après avoir été pallie.

Toute la science du teinturier pour les cuves de bleues est de bien connoître la graduation du feu et c’est à quoi il ne s’est jamais attaché, c’est aussi de cette conséquence que beaucoup d’ouvriers manquent leurs opérations qu’ils rejettent sur différentes causes qui ne prouvent que trop leur ignorance, mais sans nous arrêter plus longtemps à des objets si peu interressant, considerons en abregé le mechanisme qui se passe pendant la dissolution de l’indigo et pourquoy qu’il faut que le bain soit verd pour que la couleur soit solide.

On sait que les molecules colorantes de l’indigo sont combinés et font corps avec un principe resineux très caractérisé ce principe resineux les aglutine de maniere que l’eau chaude ne peut les en separer, un corps se brisera et se divisera en de tres petittes parties et même en des parties assez fines pour colorer l’eau, mais ces corps ne sont que divisés et point dissout par consequent ils ne peuvent s’introduire solidement sur un sujet quelconque et comme corps ils se precipitent bientôt au fond du vase dans lequel on les à introduits et l’eau devient limpide, il faut un agent particulier pour decomposer le principe resineux et c’est le caracteres assigné aux alcalis fixes.

Pour dissoudre l’indigo, on fait d’abord une dissolution de cendre gravellée dans l’eau bouillante, on pille l’indigo et on le reduit en des parties les plus fines possibles, on le met dans la cuve ensuite on y introduit la dissolution de l’alcali fixe puis on couvre la cuve, après avoir toutes fois agité le melange et on laisse reposer le bain pendant 7 ou 8 heures, au bout de ce tems si l’indigo à été bien broyé il doit paroitre sur la surface du bain des pellicules bleues en ceque la cendre gravellée a donné à l’eau un gout foible d’alcali, l’acide alcali dissout et repandu dans le fluide se jette sur la partie resineuse, ou pour mieux dire la partie alcaline divisée à l’infini dans l’eau les particules de l’indigo ne peuvent occuper la moindre espace sans qu’ils ne remontrent de parties salines et qu’ils ne souffrent de leurs parts quelqu’alteration.

Enfin l’eau chaude en divisant les parties, elle amollit aussi le principe resineux et dans son état de molesse l’alcali le penetre peu a peu, se mixte se decompose parceque le principe acide s’unit avec l’acali avec lequel il à de laffinité. Cette union ne peut cependant se faire sans mouvement parce qu’on sait que les alcalis font efferrescense avec les acides. C’est pendant cette operation qu’il se fait une fermentation sensible ce qui arrive toujours l’orsqu’un principe quelconque s’unit avec un autre principe opposé.

A mesure que la combinaison des deux sels se fait amesure le principe resineux se decompose et le principe huileux se reparoit peu a peu dans son etat primitif c’est qu’il quite sa forme solide pour paroitre sous une forme fluide. Il résulte de cette decomposition que les atomes colorants se degagent de la matiere solide pour se disperser dans le fluide alors le bain de la cuve paroit un peu chargé de couleur c’est pourquoy il paroit sur la surface de la cuve des bulles bleues et qu’ensuite le bain prend une couleur verte on ne peut attribuer la couleur verte des cuves bleues qu’à la partie inflammable et cela s’accorde assez à ce qu’à dit M. Geoffroi sur la couleur verte des feuilles des plantes. Il dit que cette couleur ne doit sa naissance qu’à une huile rarefiée et mêlée avec les sels volatils et fixes de la sève lesquels restent engagés dans la partie terreuse pendant que la partie acqueuse se dissipe, cette conjoncture paroit d’autant mieux fondée qu’elle s’accorde avec les experience qu’il a faits sur l’huile du tin rapporté dans son memoire donné à lacademie [sic] des sciences en 1707. 115

Il n’est donc question pour etablir une cuve en bleu que de dissoudre le principe resineux et ce n’est qu’après que l’alcalis est porté sur la resine qu’il se combine avec l’acide et qui forme un sel neutre par ce moyen le principe huileux degagé de la partie saline agit ici de la maniere que le rapporte M. Geoffroy à l’egard des feuilles l’orsque la sève circule dans les plantes, or en supposant dit M. d’Apligny apres M. Geffroy que la sève soit un composé d’eau, de sel et de phlogistique, on rend facilement raison des changements qui arrivent dans la couleur des feuilles des plantes.

On à observé que le principe aqueux et salin domine dans les végétaux pendant le printemps et l’huile pendant l’été et l’automne la couleur verte des feuilles approche aussi d’avantage du bleu dans la premiere saison, s’en ecarte plus dans l’eté et devient jaune en automne, la raison est sans doute qu’au printems il resulte de la combinaison des sels avec le phlogistique un composé de couleurs bleues qui paroit verd plus au moins foncé aproportion de la quantité d’un principe intermediaire interposé dans le suc aqueux de la plante dans le quel nage le composé resineux de couleurs bleues pendant l’été. La chaleur du soleil en enlevant une plus grande partie des sels les plus volatils et du phologistique il ne doit rester qu’une partie de ce dernier qui joint à un principe intermediaire que nous n’avons pas encore developer, qui peut être est-il alcali ou fixe de sa nature ou rendu tel par son union avec la terre et l’huile, il formeroit par ce moyen un composé de couleurs jaunes comme le fait tout alcali phlogistique tel qu’il sevoit dans l’alcali prussien. Si dans cette raison la seve ne fournissoit pas toujours de nouveaux sels et de nouveaux phlogistiques qui reparent en parties la perte qui resulte de levaporation causée par le soleil.

En automne au contraire pendant que la seve ne repare plus ces partis la couleur des feuilles doit être jaune ce qui est en effet.

Si on considere la couleur des feuilles, des plantes depuis leur naissance jusqu’à leur destruction et qu’on leur compare la cuve bleue dans son etat tingent, on y trouvera tant de ressemblance qu’on ne pourra absolument se refuser de croire qu’il ne se passe dans la dissolution de la substance colorante une même opération. Nous sommes d’autant plus portés à le croire que la substance colorante est toujours en preinte du suc nourricier avec cette difference qu’il étoit dans la plante en circulant dans un etat fluide et qu’il est dans la substance colorante sous une forme solide et dans un etat résineux. Il est seulement privé d’une portion d’eau qui le rendoit coulant dans le tuyau des vegetaux et il reparoitra sous sa forme naturelle l’orsqu’on y introduira de nouveau une matiere fluide acquise d’une partie alcalune pour decomposer la resine et cette resine etant dans l’etat de decomposition, il resulte une nouvelle combinaison de l’alcali avec l’acide pour former un sel neutre. Le phlogistique etant degagé de l’acide il reprend son etat primitif et par la desunion des principes qui composent un être resineux les particules colorantes sont devenus libres et peuvent se repandre dans le fluide, le principe intermediaire que nous avons supposé dans les feuilles des plantes et que peut être etoit il d’une base alcaline qui étant reunie avec la partie terreuse et l’huile il pourroit former une couleur jaune et que cette couleur étant mêlée avec les sels fixes et volatils, la partie terreuse qui vraisemblablement est d’une nature ferrugineuse et que cette terre attenuée par l’acide vitriolique paroitroit d’une couleur bleue au moyen du principe intermediaire, il doit absolument résulter de cette combinaison une couleur verte, c’est ce qui nous arrive dans les feuilles des plantes et dans les cuves bleues. Les feuilles sont d’un beau vert l’orsque le suc nourricier est dans une juste compensation aussi le produit de la substance colorante est plus parfait il en est de même l’orsqu’une cuve est parfaitement en œuvre.

On doit concevoir qu’une cuve de bleu ne paroit verte que l’orsque le principe resineux est devenu libre et que la partie saline et huileuse domine avec egalité la surface de la dissolution nous presente une belle couleur verte aproportion de la quantité d’atomes qui y sont répandus, mais amesure que les atomes diminuent, la couleur verte se dissipe pour paroître d’un jaune livide, le même phenomêne à lieu sur les feuilles aux approches de l’automne, preuve constante que les mêmes principes agissent egalement et dans les plantes attachées par leurs racine au globe terrestre et dans les particules colorantes extraites des plantes l’orsqu’elles sont repandues dans l’element fluide acidulé par un parti alcali. ______________ 117

Maniére de teindre le bleu.

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L’orsqu’on veut teindre en bleu, il faut bien mouiller les laines il seroit encore mieux si on les faisoit bouillir un quart d’heure dans l’eau avec addition de deux sceaux d’eau sure puis les lever et les laisser bien egouter et faire en sorte que l’eau soit egalement repandue parceque si on laissoit les laines sur leur egout la partie inferieure en auroit une plus grande quantité que la partie supérieurse par conséquent si on plongeoit la laine dans la cuve la partie qui seroit la plus impregnée d’eau ne permettroit point aux molecules colorantes d’adherer aussi facilement sur le sujet qu’aux endroits où il en seroit privé parceque les globules d’eau occuperoient les pores de la laine et ne permettroient pas à de nouvelles globules de si introduire ou du moins elles y seroient en moindre quantité que dans les parties qui seroient privées d’eau. Il resulteroit de la une couleur inégale qu’on ne peut réparer qu’en mettant la laine dans un bleu foncé. Il y à encore un déffaut essentiel et qu’on n’à pas encore prevu, les ouvriers jusqu’à present ont toujours été dans l’usage de redonner qu’une seule immersion dans la cuve, on y procede de la maniere suivante on passe une ficelle dans l’interieur de la laine en forme de centaine, on met la laine dans la cuve suspendue par la ficelle et cette ficelle est passée sur un morceau de bois qui traverse la cuve, on ouvre la laine grossierement dans la teinture puis on la leve et on exprime bien le bain, cette maniere d’opérer est des plus absurde et des plus irreguliére en ceque la laine etant suspendue dans la cuve par la ficelle elle n’à point l’etendue nécessaire pour permettre aux atômes colorants de s’y introduire réguliérement, les endroits les plus serrés sont ceux qui sont le moins chargés de couleur par consequent la laine est teinte inegalement et on peut prevenir ce deffaut qu’en donnant à la laine deux immersions, encore ne peut on point garantir la couleur d’être d’une parfaite egalité. Ces déffauts sont moins sensibles sur la laine bleue que sur les verds violets &. a.

Nous presumons que tant qu’on opérera de cette sorte on n’aura que très rarement des couleurs egales mais nous croyons qu’on previendroit ce déffaut si on étendoit la laine sur des verges de fer et que ces verges fussent soutenues par deux autres qui traverseroient la cuve, la laine au moyen de ces verges occuperoit dans la cuve aux environs de douze pouces au lieu que par la ficelle elle n’en à pas deux, ainsi il importe de reformer cet usage et reprimer les abus qui regnent dans la manœuvre de l’ouvrier. ______________


Maniére d’obtenir un corps de nuance bleu gradué
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L’orsqu’on veut teindre, il faut comme nous l’avons dit bien mouiller la laine et que l’eau soit regulierement repandue, l’orsqu’on aura bien ce que nous avons dit plus haut on prendra la laine on divisera bien les echevaux et les placera sur l’epart les uns a coté des autres, ensuite on prendra la verge de fer que l’on passera dans l’intérieur de la laine, on plonge la laine dans la cuve l’orsque la laine sera dans le bain, on posera les deux extremités de la verge sur deux autres verges qui traverseront la cuve et s’y enfoncerons en viron de 4 pouces, de maniere que la laine soit recouverte par le bain environ deux pouces l’orsque la verge sera arretées par les deux autres qui traversent la cuve, on remuera legerement et on la laissera dix minutes, les 10 minutes expirées on remettra une deuxieme couleur, on arrangera la laine ainsi que nous l’avons dit pour la premiere ce qu’on continuera de faire de 10 minutes en 10 minutes jusqu’à six couleurs l’orsque la sixieme couleur sera dans la cuve, on laissera le tout 25 minutes, apres que les 25 minutes seront expirées on levera les laines, on commencera par la couleur la plus claire, on exprimera bien le bain, lorsque la laine sera torse 119

on prendra la verge de fer que l’on passera dans l’intérieure que l’on posera sur un chevalet pour faciliter la laine de quitter la teinte verte qu’elle à recu dans la cuve pour passer à celle du bleu ainsi on continuera de suite jusqu’à ce qu’on soit parvenu à la couleur la plus brune.

L’orsqu’on aura levé toutes les laines, on en prendra de nouvelles, on operera comme nous lavons dit pour les laines qu’on vient de retirer avec cette différence que la 7eme couleur ne sera que 5 minute avant la 8eme couleur, en fin au bout de 5 minutes on mettra la 8eme couleur, 4 minutes après on mettra la 9eme. et au bout de 3 minutes on mettra la 10e., 2 minutes après on mettra la 11e. enfin une minute après on mettra la 12eme. qui restera une minute, puis on levera les laines en commencant par les couleurs les plus claires et on se conduira ainsi que nous lavons dit plus haut, lorsque toutes les laines auront toutes été passées ainsi qu’il vient d’être rapporté, on donnera une deuxième immersion, on commencera par la couleur la plus claire on la plongera une minute dans la cuve puis on la tordera [sic], on passera à la 2eme. qui en restera et on la levera, enfin on passera à la 3eme qui restera dans la cuve 3 minutes on continuera de suite jusqu’à la 12eme. couleur, en augmentant d’une minute a chaque couleur on aura par ce moyen un corps de nuance bien gradué et on sera certain en fesant usage de verge de fer tel que nous venons de le rapporter les couleurs claires auront plus d’egalités que par la méthode usités en ceque les echevaux de laine seront rangés les uns a coté des autres et en agitant la laine dans la cuve, on ecartera les files et les atomes auront plus de facilité à s’introduire sur le sujet qu’on veut colorer.

Si on ne prend cette précaution, il sera rare qu’on obtienne des couleurs egales, ces deffauts seront sensible sur les verds. L’ouvrier qui fait ces couleurs doit avoir une attention particuliere l’orsquu’il teint la laine en jaune parceque s’il donne la gaude dans un vase trop reserré il court toujours rendre sa couleur inegale parceque l’aptitude qu’ont les atomes colorants en jaune de s’attacher aux parties salines qui tapissent les surfaces de la laine, ne donne pas le tems à l’ouvrier d’agiter beaucoup la laine dans cette decoction c’est pourquoy les endroits qui ont les premiers approché du bain teingent se sont séparés des molécules colorantes et il ne se trouve pour ainsi dire que des surfaces teintes et le reste n’a presque point recu d’atomes. De plus si l’ouvrier retarde à retourner sa laine le haut en bas la partie qui aura été plongée la premiere dans la couleur extractive de la gaude ce sera emparé de la plus part des atomes et il n’en restera que peu pour la partie qui lui succede, on ne peut eviter ces déffauts que de la maniere suivante. L’ouvrier ignorant le mechanisme de ses operations tombe tous les jours dans des fautes dont le plus souvent il en ignore la source, on est dans lusage l’orsqu’on fait des verds pour cette manufacture, soit qu’on applique la couleur jaune sur la laine blanche bouillie en tartre et en alun, de donner la gaude neuve et fraiche pour les couleurs claires et qui causent souvent des irregularités dans les claires. Si on demandoit a ces ouvriers d’où peut proceder ce déffaut ils ne donneront d’autre solution que de dire simplement que les choses ne peuvent etre autrement et qu’il n’y à rien de leur faute. Mais si on examine la nature du principe constituant de la substance colorante et la base du sel neutre a base terreuse, on reconnoîtra que par l’affinité qu’ont ces deux principes de s’unir l’un avec l’autre pour former un etre nouveau et intermediaire et que cette union ne peut se faire sans efferrescence. Pour lors pendant cette espece d’ebullition tout est en mouvement, les parties s’approchent les unes des autres se combinent avec une vitesse singulière, de maniere qu’elles ne peuvent permettre aux atomes colorants de se distribuer regulièrement sur la laine, mais au contraire elle les arrêtent se les attachent ou du moins elles se saisissent de la plus grande partie. Mais il en sera tout autrement soit qu’on employe la couleur extractive de la gaude, mêlé avec de l’eau, on doit toujours commencer par les couleurs les plus foncées le vase doit contenir 12 ou 14 sceaux d’eau, on mettra les couleurs de 3 minutes en 3 minutes dans la chaudiere a mesure que les couleurs se multiplieront dans le bain, la partie saline se repandra dans le fluide parceque le bain en dissolvera toujours une partie. Pour lors cet acide repandu dans le bain tingent se combinera avec les molécules colorantes et formera avec elles une lacque de la plus grande finesse, mais comme lorsque, elle acquierera une 121

espece de dureté, par conséquent n’ayant pas la molesse que les atomes avoient eux mêmes dans leur etat primitif elle ne peuvent adherer aussi facilement sur la laine et s’introduisent avec beaucoup plus de regularité et la couleur en est plus égale. Une fois que le premier gaudage est donné, on peut en donner un 2eme. de la même maniere si le cas l’exige comme on pourra le voir à l’article des verds et s’il en falloit peu, on pourroit en donner sur de l’eau et commencer par les claires on ne courreroit pas les mêmes dangers qu’au paravant en ce que la partie saline seroit emoussée par cette même raison les atomes colorants n’auroient pas autant d’adherence que precedemment par conséquent le déffaut d’aptitude leur permettroit de se distribuer plus regulierement.

L’orsque nous avons parlé de la maniere de poser les cuves d’Indes, nous avons reglé la chaleur de l’eau a 40 degrés au thermomètre de M. de Reaumur, cependant s’il arrivoit qu’on exceda de 12 ou 15 degrés il faudroit la laisser refroidir ce qui cependant retarderoit l’opération, on sentiroit sous les doigts le bain doux glutineux suivi d’un gout de lessive ou d’eau pourrie, dans ce cas on prendroit environ une livre de croute de pain grillé que l’on jetteroit dans la cuve et qu’on laisseroit pendant 6 ou 12 heures, on repeteroit cette opération une ou deux fois si absolument le degré du feu alloit juqu’à 60 ou 70 ce qu’il faut eviter on auroit recours à l’arsenic blanc, c’est a dire qu’on en mettroit une demie livre pour 4 l[ivres] d’indigo bien pulverisé.

Si on met de la croute de pain grillé dans la cuve cela est pour détruire le mucilage qui s’est developpé par la trop grande chaleur parcequ’on sait que la cendre contient de l’huile et une partie saline, la partie saline est dissoluble dans l’eau dans le degré de 40 les huiles n’y sont missibles qu’à un degré plus violent pour lors, l’huile repandue dans le bain se combinent avec les parties salines et en emousse par conséquent les pointes et elles ne peut plus agire sur l’indigo et le pain brulé prive le bain de cette onctuosité quant à l’arsenil [sic] qui contient un acide arsenical sulfureux et que c’est le propre des acides de détruire les huiles pour en former de resine, pour lors l’huile etant sous une forme resineuse, elle ne peut plus nuire à la partie saline, mais on doit prevenir ces déffauts on ne courrera aucun risque ne passant pas 40 degrés. _______________ N[ot]a si on veut faire des bleus rabatus il ne faudra les savonner mais au contraire on les fera bouillir avec le tartre et l’alun le corps de nuance qui suit les beaux bleus ne doit avoir que le bouillon simplement et celui d’après, un peu de gaude ou bois jaune et le 3eme. doit être un peu plus forcé en jaune. Lorsqu’on fait bouillir tous ces corps de nuances teint en bleu pour bleu rabatu, verd, violet &.a base terreuse, on doit mettre les couleurs de 5 minutes en 5 minutes à commencer par les bruns et l’orsque la couleur la plus claire sera dans la chaudiere, on la laissera bouillir 15 minutes : puis on levera les 6 premiers claires et les couleurs qui restent on les levera de dix minutes en dix minutes en commencant par les couleurs les plus claires de sorte que ce soit les couleurs les plus brunes qui soient les dernieres levées parceque les claires n’ayant pas besoin de tant de couleurs, ils n’ont pas besoin de tant de bouillon, de plus tant chargés de bleu si on les laissoit le même temps l’acide rendroit les bleus marbré, ce déffaut seroit irreparable. _______________


Du noir 5eme. couleur primitive.

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Le noir est absolument une couleur qui absorbe tous les rayons lumineux, le noir n’est point a proprement parler une couleur primitive, mais un composé de bleu, de jaune, et de rouge et chacune de ces couleurs doivent être nécessairement mises a partie egale si on veut avoir un noir parfait, mais si on là reconnu jusqu’à present et qu’on lait rangé au nombre des couleurs principes, c’est qu’on s’en est servi et qu’on s’en sert encore en qualité d’absorbant pour effacer les rayons lumineux des autres couleurs, soit qu’ils soient dans l’etat de simplicité soit qu’ils soient dans l’etat de combinaison et parcequ’on est aussi parvenu par le moyen de l’art a former cette couleur d’un seul bain en repétant plusieurs immersions, quoi qu’il en soit, de ce produit, les trois couleurs n’existent pas moins dans son composé, son obscurité est absolument due au phlogistique on en sera convaincu si on considere le principe constituant des 123

substances qui servent a composer cette couleur, c’est ce que nous nous proposons de demontrer dans notre enciclopedie tittoresques.

Il seroit de la derniere importance pour la teinture que ceux qui le professent s’appliquent a connoître la théorie phisique et chimique du noir, cela les conduiroit à n’avoir qu’un seul composé pour teindre la laine, la soie, le fil et le coton. Et a l’introduire egalement solides sur chacun deux.

Quoique le noir soit regardé comme couleur primitive il n’y à point de produit qui soit plus composé et il n’y en à point qui soit plus sujet a la variation quant à la solidité les phennomènes que nous presente cette couleur n’ont point encore été examinés, ils meriteroient cependant d’autant plus de l’être que de leur connoissance ou reuniroit la qualité à la solidité. Mais la couleur noir est introduite sur une etoffe sans examiner la cause de cette production et est toujours le produit du hazard.

Dans l’ancien reglement que feu M. Colbert fit dresser, il etoit ordonné de passer l’etoffe qu’on vouloit teindre en noir dans une cuve de pastel pour y recevoir une couleur bleue, puis, qu’elle seroit passée sur une dissolution de tartre et d’alun, ensuite garencée et de la rabatu avec la décoction de la noix de gale, de la couprose et du bois d’Inde. Les procedés ont été variés ainsi que la main d’œuvre, mais executés d’une maniere la plus absurde, ensuite on à retranché le bouillon du tartre de l’alun et la garence, on s’est arrêté seulement au pied de bleu, ensuite noircit avec le sumac ou la noix de gale, la couprose et le bois d’Inde. Au deffaut du bleu, M. Hellot en joint dans son art tittoresque de donner une couleur fauve a l’etoffe avant de la noicir, que parce moyen on obtient un noir parfait.

Il est absolument deffendu par le reglement aux teinturier de ne teindre aucunes etoffes en noir sans que precédemment on ne lui ait donné un pied de bleu, ou pour le moins le fauve produit du brou de noix.

Il se presenteroit ici deux reflexions de plus interressantes si nous n’étions pas obligés de nous renfermer dans les bornes etroites qu’exige un manuel. La 1ere. seroit d’examiner si le bleu est d’une netteté indispensable pour teindre en noir, enquoy elle consiste, on à son déffaut si on est obligé necessairement de donner à l’etoffe une couleur fauve et pour quelle raison.

2°. Nous engageroit à examiner ce qui se passe l’orsque les teinturiers noircissent une etoffe quelconque après avoir recu le bleu ou le fauve et de cet examen on tireroit les consequences suivantes.

1°. La methode des teinturiers pour noircir une etoffe est elle le fruit d’une etude serieuse ?

2°. Est elle admissible dans l’art tittoresque reduit en ses vrais principes ?

3°. Et pour conclusions les substances qui servent a noircir un drap ne pourroient elle pas se fixer solidement sur un corps blanc et retrancher par ce moyen l’opération du bleu et du fauve. Reflexion importante a developper, ce que nous nous proposons de faire, si nos travaux peuvent meriter l’attention de l’assemblée et interresser la nation.

L’orsque les arts ne sont point eclairés de la phisique et de la chimie, on auroit ou si souvent que par l’effet du hazard parcequ’on ignore le principe qui constitue la matiere qui nous est presentée et on en fait usage suivant comme l’esprit est plus où moins susceptible dentendement. La methode usitée pour teindre en noir est pour nous un exemple frappant et prouve sensiblement que jamais on à cherché à s’instruire sur ce qui fait la base et le principe constituant de chaque partie qui composent le noir.

Il semble que feu M. Hellot en faisant la description de cette couleur n’à considéré que le mechanisme des ouvriers et non les principes constituant de chaque substance colorantes et des parties salines nécéssaires pour absorber les rayons que produisent chaque substance.

Ceux qui jusqu’à lors on ecrit sur la maniere de faire le noir ne nous ont donné rien de certain parcequ’il falloit 125

en premier lieu que l’ouvrier donne les premieres connoissances. Il s’en est suivi de la des conjonctures mais qui ne nous sont d’aucune utilité puisqu’elle ne sont fondée que sur des relations vagues incertaine et sans suite, où s’il y à de la realité le tissu est tellement delabré qu’on ne peut faire un assemblage juste de ses parties mais c’est en operant ou en consultant la phisique et la chimie qu’elles peuvent nous donner une solution parfaite et certaine sur les phenomênes que nous presente chaque operation, mais sans nous arreter plus longtemps a des mots venons aux faits. __________


Du noir laine blanche N°. 12.

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Il y à différentes maniére pour proceder au noir mais sans nous arrêter à les ecrire toutes, nous rapporterons celle qui nous paroit la meilleure et celles qui meriteroit les attentions qui nous paroit la meilleure et celle qui neriteroit les attentions du méthodiste et les lumieres des chimiste et des phisisciens.

Lorsqu’on veut teindre la laine en noir (( t.)) on la pese par livre et on pase une ficelle dans chaque livre de laine longue environ de trois quarts on fixe les deux bouts ensemble par le moyen d’un nœud, cette corde sert pour empecher que les echevaux de laine ne se confonde les uns avec les autres, on accroche ces laines par la ficelle à un clou puis on prepare une chaudiere contenant environ dix sceaux ; on l’emplit, ensuite on met le feu dessous l’orsque l’eau est prête à bouillir, on met deux livres et demie de bois d’Inde et autant d’ecorce de bois d’aune, on fait bouillir le tout pendant une heure, apres on ajoute une livre de vitriol vert ou couprose on agîte le bain fortement puis on rafraichit la chaudiere et on ferme les portes du fourneau. Après les avoir fermées, on prend les laines par la ficelle, on les met livre par livre dans la chaudiere on tient toujours les ___________

(( t.)) on suppose n’en teindre que 10 l[ivres] ficelles dans la laine main l’orsque toutes les laines sont dans la chaudiere, on tortille toutes les cordes ensemble et on les passe dans un baton qui traverse les bords de la chaudiere on enfonce les laines dans le bain demaniere qu’aucuns files ne surnagent puis on les laisse une heure dans le bain apres laquelle on les levent sur des planches ou batons qu’on met sur les bords de la chaudiere l’orsqu’elles sont levées, on les couvre de vieils haillons puis on les laisse egouter une demie heure et une heure s’il y en avoit beaucoup ensuite on les etales par terre pour les laisser refroidir. On appelle cela en terme de teinture donner un feu, amesure que la chaleur se dissipe, amesure la couleur semble prendre de l’intencité (( u.)) ou bruniture. Lorsque les laines sont froides on change les cordes de place puis, on met les laines dans la chaudiere, on les y laisse encore une heure, et après on les levent comme la premiere fois on les couvre et on les laissent egouter, ensuite on ouvre les portes du fourneau on fait du feu, apres on met 2 l[ivres] 1/2 de bois d’Inde autant d’ecorce de bois d’aune, on fait bouillir le tout une heure, puis on met une livre de couprose, apres on rafraichit la chaudiere et on ferme les portes du fourneau. Lorsque la laine est froide on les remet dans la chaudiere, on se conduit pour le reste comme nous lavons dit plus haut c’est ce qu’on repete huit fois, on appelle donner huit feux a la laine et au 4eme feu on remet de nouveau du bois d’Inde de l’ecorce d’aune et de la couprose en même quantité et c’est ce qu’on repète au 6eme feu ou pour mieux dire à la sixième immersion l’orsque la laine a recu huit immersion ou huit feux et on la laisse refroidir puis on la leve jusqu’a ce que l’eau sorte claire, mais il seroit mieux de la laisser refroidir pendant 12 heures les laines étant bien lavées n’ont pas besoin de bois d’Inde ainsi que le pratique plusieurs drapiers.

Le noir tel qu’il reste actuellement sert aux teinturiers pour ternir leurs couleurs, on le nomme alors rabat ou bruniture, mais cette bruniture n’a aucune solidité c’est pourquoy tous les rayons qui en sont absorbés se decomposent à l’air avec la derniere facilité. Le noir n’est solide que l’orsqu’il est fait avec connoissance et qu’il est pousse jusqu’à son dernier degré de bruniture. _________ (( u.)) Ce phenomène aparu singulier a quelque phisiciens, cependant il ne se passe rien d’etonnant dans cette operation. Pour s’en convaincre il ne faut que consulter le mechanisme. 127

Tout ce que nous avons dit du noir n’à été que pour teindre 10 l[ivres] de laine en noir tout simplement mais si on vouloit obtenir le produit du No 12 aux principes, il faudroit suivre un autre ordre, ou faudroit separer les 10 l[ivres] de laines en 20 parties et les mettre sur 20 batons, ensuite préparer une chaudiere de 5 sceaux d’eau mettre le feu dessous et l’orsque l’eau est presque bouillante on mouille les laines. L’orsqu’elles sont bien mouillés on les levent et les met sur les chevalets ensuite on met dans la chaudiere 4 l[ivres] de bois d’Inde et 4 l[ivres] decorsse de bois d’aune qu’on fait bouillir une heure ensuite on met 2 l[ivres] de couprose on agîte le melange, puis on rafraichit la chaudiere et on ferme les portes du fourneau.

L’orsque l’extraction est faite, ou pour mieux dire pendant qu’on la fait on fait chauffer un sceau dans une petitte chaudiere puis on prend environ un demi poisson de noir de la chaudiere (( V)) on le met dans la chaude, on agite bien l’eau, puis on y passe la laine qu’on destine pou les couleurs les plus claires, on lui donne deux ou trois tours, puis on la leve et met eventer, et l’orsque la couleur est froide on la leve et on la met sur les chevalets, on ajoute sur le même bain encore environ un demy poisson de noir et on prend la deuxieme couleur, on la passe dans le bain comme la premiere mais on la laisse plus longtems, l’orsque la couleur est faite on la lave et on passe à la troisième couleur, on ajoute un poisson de noir à la 4eme un demy septier a la 5eme. une chopine, a la 6eme une pinte, a la 7eme egalement une pinte, a la 8eme. 2 pintes, a la 9eme. 2 pintes et à la 10eme. environ trois pintes a mesure que les couleurs augmenteront, on augmentera les tours de la laine c’est a dire qu’elle restera dans le bain de noir de plus en plus de tems.

Enfin l’orsque la 10eme. couleur sera faite et lavée on prendra la onzième couleur, on la passera sur le noir pure c’est a dire sur la chaudiere ou est le bois d’Inde et l’ecorce d’aune, on lui donnera plusieurs immersions ce qu’on continuera jusqu’à ce qu’elle soit plus foncés que la dixième, on en fait autant de la 12eme. puis on les lave, après ___________

(( V)) qui fait la 16eme partie d’une pinte de Paris. avoir lavé ces couleurs on passe des ficelles aux laines blanches on passe le tout sur la chaudiere ensuite, on les prend par la ficelle et on les enfonce dans le bain, on les y laissent une heure après on les levent on les laissent exposées à l’air pour qu’elles refroidissent quand elles le sont on prend la couleur la plus claire on la lave et on remet les autres dans la chaudiere on les laissent encore une heure puis on les levent et met eventer puis on lave la 14eme couleur l’orsqu’elle est lavée on met une livre de bois d’Inde dans la chaudiere et une livre d’ecorce d’aune qu’on fait bouillir une demie heure apres on y ajoutera une demie livre de couprose on rafraichit la chaudiere, on ferme les portes du fourneau et on met les laines dans la chaudiere. On les laissent une heure apres on les levent, on les met refroidir et on lave la 15eme couleur on contine toujours la même manœuvre jusqu’à la derniere couleur ; on obtiendra par ce moyen un corps de nuance gradué ainsy representé au N°12 aux principes, mais les dernieres couleurs seront plus noires. ______________

Principes Tittoresques

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Base métallique

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Du jaune produit de la gaude

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1ere. division N° 13
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Base metallique Alun 2 l[ivres] 8 onces Tartre 1 l[ivre] 4 onces Vitriol bleu 1 l[ivre] 4 onces Vitriol vert 1 l[ivre] 4 onces Gaude 40 l[ivres]

On a procedé comme au n°. 1er. la couleur n’à varié que parceque la laine avoit recu precedemment le sel neutre a base métallique comme nous l’avons rapporté page cette base fait ici l’office du noir parcequ’on ne pourroit obtenir ce produit par les procedes ordinaires que par le melange du jaune 129

et du noir et les couleurs seroient bien moins solides par ce mêlange que par la gaude tout simplement ainsi les produits ne different ici que par les preparations qui ont precedés la teinture,  quant à l’employ des substances colorantes c’est toujours la même maniere d’operer, ce que nous avons dit aux principes tittoresques a base terreuse peut servir de règle pour la base métallique. ____________

Base Métallique

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Du jaune produit du bois jaune

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2eme division N°. 14.
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Base métallique Alun 2 l[ivres] 8 onces Tartre 1 l[ivre] 4 onces Vitriol bleu 1 l[ivre] 4 onces Vitriol vert 1 l[ivre] 4 onces Bois jaune 10 l[ivres]

On à procedé pour ce produit comme au N°. 1er.

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Base Métallique

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Du Fauve produit de la suie

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1ere division N°. 15
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Base métallique Alun 2 l[ivres] 8 onces Tartre 1 l[ivre] 4 onces Vitriol bleu 1 l[ivre] 4 onces Vitriol vert 1 l[ivre] 4 onces Suie 4 sceaux

On à procedé pour ce produit comme au N° 4. ____________

Base Métallique

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Du fauve produit du Brou de Noix

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2eme Divisison N° 16.
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Base métallique Alun 2 l[ivres] 8 onces Tartre 1 l[ivre] 4 onces Vitriol bleu 1 l[ivre] 4 onces Vitriol vert 1 l[ivre] 4 onces Brou de noix 4 sceaux

On à procedé pour ce produit comme au N°. 5.

____________ === Base Métallique ===  

Du rouge produit de la cochenille

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N°. 17 1ere. divisison
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Base métallique Alun 2 l[ivres] 8 onces Tartre 1 l[ivre] 4 onces Vitriol bleu 1 l[ivre] 4 onces Vitriol vert 1 l[ivre] 4 onces Cochenille 15 onces Cristal de tartre 5 onces

On à procedé pour ce produit comme au N°. 6 des principes tittoresques.

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Base métallique

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Du rouge produit de la garence

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2eme division N° 18.
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Base métallique Alun 2 l[ivres] 8 onces Tartre 1 l[ivre] 4 onces Vitriol bleu 1 l[ivre] 4 onces Vitriol vert 1 l[ivre] 4 onces Garence 4 l[ivres] 4 onces

On à procedé pour ce produit comme au N°. 9. ______

Base Métallique

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Du bleu produit de l’indigo

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N°. 19.
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On à procédé pour ce produit pour la dissolution de l’indigo comme au N°. 11 excepté qu’on à ici retranché la garence et qu’on fait usage d’indigo Guatimalo et lorsque la cuve à été en œuvre ou à chargé une chaudiere de 4 sceaux d’eau qu’on a fait chauffer a 30 degrés du thermometre de M. de Reaumur en suite ou après un peu de bleu de la cuve qu’on à mis dans la chaudiere on à bien agité le bain, lorsque le bain à été remué on y à plongé la laine qu’on destinoit pour la couleur la plus claire on avoit precedemment eu soin de la mouiller, on lui a donné trois ou quatre tours après on la levée et mise eventer, on à continué de même jusqu’à 8 couleurs, on à ajouté du bleu pour chaque couleur ensuite on à continué l’opération comme au N°. 11.

______ 131

Base Métallique

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produit de la noix de Galle

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N° 20.
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Base métallique Alun 2 l[ivres] 8 onces Tartre 1 l[ivre] 4 onces Vitriol bleu 1 l[ivre] 4 onces Vitriol vert 1 l[ivre] 4 onces Noix de gale 4 l[ivres]

On a préparé une chaudiere de cinq sceaux d’eau puis on à mis le feu dessous, ensuite on a concassé 4 l[ivres] de noix de Gale noir qu’on a fait bouillir une heure, pendant ce tems on à préparé une chaudiere de 12 sceaux d’eau, ensuite on à mis le feu dessous puis on à lavé les laines qu’on a divisés en 20 parties. L’orsque la noix de Gale à bouilli une heure on raffraichit le bain, on ferme les portes du fourneau, on prend environ une chopine de cette decoction qu’on met dans la chaudiere dans laquelle on a mis de l’eau claire et qu’on a fait chauffer, ensuite on ajoute le bain fortement, on prend la laine qu’on destine pour la couleur la plus claire on la passe sur cette chaudiere trois ou 4 tours, ensuite on la leve, on la lave à l’eau, on continue de suite pour touttes les autres couleurs, on augmente la noix de Gale à mesure que la couleur devient plus foncée, on doit employer toute la decoction de la noix de Gale, on aura par ce moyen le produit du N°. 20.

Index des œuvres citées

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  • Audience du Légat, tapisserie des Gobelins (fils modernes), p. 24 du mss
  • Portière d'Audran, tapisserie des Gobelins (fils anciens), p. 24 du mss

Index des personnes

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Les références correspondent aux pages de la numérisation

  • Boucher, peintre, p. 65
  • Buquet, p. 88
  • Hellot, p. 91
  • Macquer, p. 90-91
  • Monthiers, p. 21 du mss
  • Reaumur, p. 97
  • Rouelle, p. 88
  • Rousseau, Maison, p. 19
  • Schützengerger P., p. 10
  • Souchard, Maison, 7 rue de Cléry Paris, p. 9
  • Stalh, p. 88
  • Lalande T. de, p. 10
  • Takenius, p. 87

Index des lieux

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  • Vaudreuil près de Rouen, p. 93
  • Pontoise, p. 93

Index des matières et plantes sujettes à expériences

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La page de référence est celle de la numérisation, donc sur Wikisource.

  • Alun, p. 96
  • Bois de Fernambourg
  • Bois jaune, p. 92
  • Campêche
  • Cochenille, p. 92
  • Curcuma, p. 92
  • Eau forte
  • Frêne (écorce ou feuille) [Fresne dans le manuscrit], p. 89
  • Garence, p. 89
  • Gaude, p. 92, 93
  • Huile de tartre
  • Indigo, p. 92
  • Iris, expérience pour du bleu p. 33
  • Noix de galle, couperose verte p.34
  • Noix (brou de), p. 89,94
  • Orpin jaune, p.85
  • Pastel, p. 92
  • Poirier (écorce et feuilles), p 89
  • Pommier (écorce et feuilles), p 89
  • Résine, p. 90
  • Sel vitriolique, p. 34
  • Suc séveux/seveux
  • Sumac, p. 92
  • Suie, p. 92, 94
  • Tournesol, expériences pour du rouge p. 27, pour du violet p. 29, pour du vert p. 31
  • Vitriol, p. 35 de la numérisation
  1. Ancienne référence de bibliothèque des Gobelins
  2. Lecture incertaine. La graphie indique « offinité ».
  3. Lecture incertaine
  4. https : //fr.wikipedia.org/wiki/Joseph-Aignan_Sigaud_de_Lafond
  5. Jean Hellot : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Hellot
  6. Livre : lecture incertaine sur tous le manuscrit pour les liquides