Notice sur les travaux scientifiques/Sommaire

Masson et Cie, éditeurs (p. 7-8).

SOMMAIRE



Né d’une famille de juristes, et voué d’avance à une carrière de Droit, j’ai dû le goût et la curiosité des phénomènes naturels uniquement à la maîtresse-école des leçons de choses, — à quelques voyages d’enfance à Chamonix, en Suisse, aux Pyrénées, en Italie, germes d’une vocation géographique, entravée, mais non étouffée, par l’exercice du Code de Commerce.

De 1885 à 1885, l’exemple de certaines descentes de gouffres déjà entreprises dans le Karsl autrichien (par Lindner, Schmidi, etc. 1840-1855 ; Hanke, Marinitsch, Millier, Putich, etc., depuis 1884), et l’examen détaillé de la région française des Causses, commencé au simple point de vue touristique, me firent prévoir combien de mystères, d’ordre réellement scientifique, restaient à pénétrer dans le sous-sol, alors inaccessible et presque totalement ignoré, de ces grands plateaux calcaires.

En 1888, j’ai entrepris une série d’explorations souterraines méthodiques, que l’emploi (nouveau en pareille matière) du téléphone portatif et des bateaux démontables permit de pousser bien au-delà de tout ce que l’on avait antérieurement tenté dans les cavernes de la France.

Sans interruption depuis cette date j’ai étendu ces recherches spéciales, successivement, des Causses à toutes les régions calcaires de la France et des principaux pays d’Europe, jusqu’au Caucase. En constituant de toutes pièces une véritable géographie souterraine[1] et en révélant des centaines de curiosités naturelles remarquables, ces investigations souvent périlleuses, toujours difficiles et coûteuses, ont conduit à beaucoup de données scientifiques nouvelles.

Leurs résultats pratiques surtout ont été utiles à d’hygiène publique ; ils ont dénoncé des causes insoupçonnées de contamination des eaux, soi-disant potables, et procuré les moyens de protéger, contre ces pollutions et contre les maladies transmissibles qui en résultent, les captages destinés à l’alimentation publique. Enfin ces résultats ont débordé jusque dans le domaine des travaux publics en fournissant de sérieux et indispensables éléments d’enquête aux questions relatives au drainage, à l’irrigation, à l’utilisation des forces naturelles hydrauliques (houille blanche) dans les régions montagneuses. Bref mes travaux peuvent se classer en sept subdivisions :

A. Hydrologie souterraine. — B. Hygiène publique et maladies transmissibles. — C. Géographie physique. Géologie générale. Minéralogie. — D. Physique générale. — E. Économie rurale et travaux publics. — F. Géographie régionale. — G. Divers.

Jusqu’en 1904 inclus, toutes ces recherches et explorations ont été (sauf deux exceptions) exclusivement effectuées sur ma seule initiative et à mes frais personnels.

Voici l’analyse sommaire de leurs conséquences et des publications que j’y ai consacrées.


  1. Que M. E. Rivière a baptisée du nom de Spéléologie.