Notice historique sur la chapelle Notre-Dame de Beauvais

Notice historique

sur la chapelle de

Notre-Dame de Beauvais

et les

recteurs du Teil

de Bretagne

avec


Quelques notes sur le Clergé, la Paroisse et la Châtellenie

par

L’Abbé H. Forget

Recteur


1907

NOTICE HISTORIQUE

SUR LA

CHAPELLE DE N.-D. DE BEAUVAIS

Image de Notre-Dame de Beauvais.

NOTICE HISTORIQUE

SUR LA CHAPELLE DE

DE

ET LES

RECTEURS DU TEIL

de Bretagne

AVEC

Quelques Notes sur le Clergé, la Paroisse et la Châtellenie

PAR

L’Abbé H. FORGET

RECTEUR


1907

Sommaire
I. La chapelle de N.-D. de Beauvais 
 5
II. 
 8
III. Les recteurs du Teil 
 39
IV. 
 71

I

LA CHAPELLE DE N.-D. DE BEAUVAIS


Près de la ville du Teil[1], au sud des anciennes douves et fortifications, avantageusement remplacées de nos jours par une ligne de chemin de fer, s’élevait autrefois un modeste sanctuaire, « but de nombreux et fréquents pèlerinages », dédié à la sainte Mère de Dieu.

Ce sanctuaire, « l’un des plus anciens et des

plus vénérables du diocèse de Rennes », dit le regretté chanoine Guillotin de Corson, a tout récemment cédé la place « à une jolie et curieuse chapelle romane devant laquelle s’extasient les connaisseurs ».

« Cette chapelle, vrai bijou d’architecture, est la reproduction de la chapelle Sainte-Croix près Arles en Provence, construite dans le XIe siècle par l’abbé Rambert[2]. »

Elle rappelle les églises chrétiennes du IVe siècle. « Bâtie en forme de trèfle à quatre feuilles », elle se compose d’une tour carrée centrale supportant un petit clocher à jour et

flanquée de quatre absidioles, dont une est précédée d’un vestibule formant corps avec l’édifice.

L’intérieur est très sobre de décorations. Un simple chanfreine garni de dents de scie coupe le nu du mur un peu au-dessous de la jonction des absidioles avec la grande calotte centrale. Huit petites baies garnies de riches vitraux laissent pénétrer à l’intérieur un jour parcimonieux, dont l’effet est saisissant et vous donne au premier abord l’illusion des catacombes de la primitive Église. Seule l’absidiole formant sanctuaire et abritant l’image vénérée est ornée de colonnes à chapiteaux.

Le nom de l’architecte qui a réalisé un aussi beau dessin mérite d’être connu, et personne ne sera surpris d’entendre nommer M. Henri Mellet.

C’est de ce sanctuaire que nous allons essayer de narrer l’histoire.

II

Il paraît que dès le XIIIe siècle, ou un même un peu auparavant, il existait au lieu-dit de nos jours « Beauvais » une petite et humble chapelle dédiée à N.-D. de Charité, ou de Toutes-Aides, dont l’érection était, suivant la tradition, due à une apparition de la sainte Vierge, dont nous ignorons les circonstances[3].

Cette petite chapelle dut même servir au temps des guerres du XIVe siècle, ainsi que celle de la Crarie, ou Crirrie, à l’exercice du culte paroissial, quand l’accès de la ville était interdit, ou rendu impossible. Quoi qu’il en soit, elle était détruite à la fin du XVe, mais, pour en perpétuer le souvenir, on avait érigé sur son emplacement un petit calvaire de granit, haut d’environ 12 pieds, portant gravée l’empreinte de l’image vénérée de la Vierge-Mère.

Au pied de cette croix et l’enlaçant de ses bras, une statue de bois représentait un prêtre, ou religieux, prosterné dans l’attitude d’un persécuté qui cherche refuge et demande grâce, rappelant sans doute le souvenir de quelque événement tragique maintenant ignoré[4].

Toutefois le souvenir de l’antique sanctuaire était appelé, comme celui de tant d’autres, à disparaître de la mémoire du peuple, lorsqu’un recteur du Teil, enfant de la paroisse, entreprit son rétablissement en 1481.

Ce recteur, nommé Jehan Ogier, après avoir relevé entièrement la dévote chapelle, voulut encore en assurer l’existence pour l’avenir, en lui léguant une bonne part de ses biens patrimoniaux[5].

Afin de rendre sa donation plus sacrée et empêcher le plus longtemps possible le vol, ou accaparement, des biens légués, il voulut que le prêtre qui aurait la jouissance de ces biens fût obligé de célébrer chaque samedi la sainte messe à son intention en l’honneur de la bienheureuse Vierge Marie et de la faire suivre de prières et oraisons nominales.

C’est pourquoi, par acte testamentaire écrit

vers 1487, il légua à la chapelle de N.-D. de Beauvais, édifiée de neuf par lui, tous les biens dont la description suit :

« Une maison sise en la ville du Teil, proche le cimetière, avec jardin devant, joignant la grange de l’Abbaye.

« La pièce du Pont-Guesdon, celle des Prêtres,

le Clos du Bois, dit aussi du Merle ou Huttes.

« Les prés Bouis, du Desumy et partie de celui du Poirier.

« Le tout relevant de la châtellenie du Tail, par le Grand Baillage.

« En plus deux jaulnaies relevant de la baronnie de Châteaugiron par le baillage des Forges, démembrement de la châtellenie du Tail. »

Le tout réuni contenant 8 journaux 50 cordes.

La dite maison avec la cour et le jardin, les

champs, prés et jaulnayes donnant une rente de 60 livres, dont il fallait défalquer une somme de 10 sous 5 deniers payable chaque année au seigneur en trois fois : aux fêtes de l’Angevine, de Pâques et de la Pentecôte au château du Tail.

Par le même acte, in investit à perpétuité « les seuls recteurs du Tail ses successeurs, à

l’exclusion de tous aultres, prêtres, dignitaires, ou héritiers, du droit de nommer le prêtre titulaire de la fondation et de le présenter au Révérendissime Évêque, pour être approuvé par lui et pourvu canoniquement selon la forme en usage dans le diocèse ».

Et ce prêtre, « une fois nommé et institué, devait prendre l’engagement de célébrer chaque samedi de l’année dans la chapelle de N.-D. de Beauvais une messe de Beata à l’intention dudit

fondateur, de ses parents et amis défunts, et de la faire suivre des prières nominales avec De profundis, versets et autres oraisons[6]. »

Missire Jehan Ogier ne semble pas avoir survécu de longues années à cet acte suprême de piété filiale envers la Mère de Dieu. Il décéda au plus tard en 1497, sa dépouille mortelle fut, selon toute probabilité, déposée dans la chapelle au pied de l’autel et de l’image de Marie, car, s’il en avait été autrement, on ne comprendrait guère la clause qui ordonne que les prières soient récitées sur sa tombe.

Quoi qu’il en soit, à partir de ce moment et pendant près d’un siècle, une grande obscurité règne sur l’existence de la chapelle de Beauvais, obscurité due sans doute « aux troubles graves et aux orages » de la fin du XVIe siècle qui, à différentes reprises, obligèrent les piètres du Teil à se cacher de 1589 à 1598 et amenèrent la perte d’un grand nombre de titres et autres papiers de l’église[7]. Il nous faut descendre jusqu’en 1581 pour trouver mention d’un chapelain dans les archives de la Châtellenie de Rougé-au-Teil.

À cette époque, la chapelle était desservie par un prêtre originaire, Michel Morel, membre d’une des principales familles de la paroisse, chapelain et habitant le village de la Garillère dès 1560.

Le 18 septembre 1581 il rendit aveu pour la maison et les terres affectées à la fondation de N.-D. de Beauvais à Très Haute et Très Puissante Dame, Magdeleine de Savoye, Duchesse de Montmorency, veuve de Messire Anne de Montmorency décédé en 1567, Pair et Connétable de France, Baron de Châteaubriant et Seigneur Châtelain de Rougé-au-Teil.

Michel Morel ne survécut pas longtemps à cet acte, il fut remplacé par un autre membre de sa famille en qualité de chapelain, Jean Morel, lequel décéda à son tour en 1601[8].

Le recteur nomma, le 7 mars de cette année, un autre prêtre de la paroisse, Julien Cordes, qui fut pourvu par l’évêque le 2 juin suivant.

Ce Julien Cordes chantait à ravir et remplissait avec autant de zèle que d’entente les fonctions de chantre en l’église du Teil, ce qui lui attira la bienveillance d’un nouveau recteur, Missire Julien le Gendre, pourvu de la cure en 1608. Ce nouveau recteur goûta tellement la belle voix de M. Cordes qu’il résolut de rattacher complètement à la paroisse en lui accordant une rétribution plus rémunératrice. En conséquence, il lui abandonna par acte du 5 août 16 comme récompense des services qu’il rendait au chœur de son église, toutes les oblations de la chapelle de N.-D. de Beauvais. Cet accord dura jusqu’en 1616, époque à laquelle M. le Gendre permuta sa cure avec celle de Sainte-Colombe. En 1617, son successeur Missire Jean Valotère réclama les oblations de la chapelle, mais bientôt il y renonça, et tout demeura à l’état des anciennes conventions jusqu’à la mort du bon chapelain qui décéda le 27 juillet 1643, âgé de 85 ans.

Avec le regretté Julien Cordes disparut, du moins pour quelque temps, la bonne harmonie qui avait existé jusque-là entre les recteurs du Teil et les chapelains de Beauvais. Le nouveau chapelain, nommé Olivier Regnault[9], réclama tous les avantages dont avait joui son prédécesseur, mais sans vouloir en compensation assumer les charges qui y étaient attachées. Des contestations ne tardèrent pas à s’élever et un procès à s’engager.

Après trois ans de procédures on en vint à un accommodement qui fut signé le 14 avril 1650.

Par accord entre parties, il fut convenu que le recteur recevrait les oblations des fêtes de la Visitation, de Pâques et de la Pentecôte, et le chapelain, celles des autres jours de l’année ; mais qu’en compensation il entretiendrait les ornements et ferait les réparations de la chapelle, la perception des oblations appartenant depuis un temps immémorial au seul recteur du Teil.

Le Général de la Paroisse[10] avait approuvé le projet de cet accord dès le 3 avril.

Olivier Renault ne survécut que trois ans à la clôture du procès et mourut, âgé seulement de 45 ans, le 11 août 1653.

La dissension causée entre le recteur et le chapelain, et le consentement que donna par délibération le Général de la paroisse au sujet de la perception des oblations, prouvent que celles-ci étaient abondantes. En effet les foules venaient de fort loin invoquer la protection de la Mère de Dieu à Beauvais, spécialement le jour de la fête principale, le 2 juillet. Il se tenait même en ce jour une nombreuse assemblée de pèlerins autour du petit sanctuaire qui était resté jusqu’à cette époque tel que l’avait édifié Missire Jehan Ogier. Il fallut penser à son agrandissement.

Le recteur s’adressa à Guy Gérard Sr de la Renauldière[11], propriétaire de la pièce de Beauvais adjacente à la chapelle, et lui demanda le terrain nécessaire. Celui-ci accéda à sa demande et par acte en date du 29 novembre 1656 ; « il fit donation du terrain ». Peu après on commença la construction de la partie moderne de l’ancienne chapelle et on enferma à cette occasion dans la chapelle même le petit calvaire de granit qui se trouvait dans la partie du champ voisin, de la donation. De plus, le recteur s’engagea à établir un autre fossé destiné à clore le champ amoindri et à le défendre contre les empiétements irréfléchis des pèlerins, dont la foule devenait de plus en plus nombreuse et envahissante.

À cette époque en effet et même beaucoup plus tard, par suite de faits miraculeux éclatants arrivés à la chapelle de Beauvais, ce sanctuaire jouit d’une grande renommée, et la foule des pieux fidèles, des malades el des affligés, ne cessa d’accourir de fort loin, jusque du diocèse de Nantes, pour avoir part aux grâces et faveurs que la Mère de Dieu ne cessait de départir chaque jour.

La chapelle était alors desservie par Missire François Bourgonnière, prêtre du Teil dès 1652, lequel avait succédé à feu Olivier Renault en 1653. Il décéda lui-même le 28 juin 1677, âgé de 73 ans, et fut inhumé le lendemain dans l’église paroissiale. Il eut pour successeur un autre prêtre originaire du Teil, André du Boullay, qui résigna vers 1680 et fut remplacé par Georges Bodin, prêtre du diocèse, que l’évêque pourvut le 6 mai de celle année et qui passa de vie à trépas le 1er novembre 1687[12].

Grégoire Simon, prêtre du diocèse de Nantes, fut alors nommé chapelain de Beauvais, mais, ne résidant point au Teil, il fut destitué et remplacé le 22 mars 1698 par Julien Frot, prêtre du diocèse de Dol, qui fut pourvu par l’Évêque de Rennes le 14 avril.

Comme le précédent chapelain avait négligé de venir résider, il parut bon au nouveau titulaire de demander au recleur, pour éviter à l’avenir toute contestation au sujet du partage des offrandes faites à la chapelle, une nouvelle convention. Elle fut signée le 1er juillet 1702. Par ce nouvel accord il fut convenu que le chapelain disposerait du beurre et du fil donnés, et de l’argent déposé sur l’autel, mais que le recteur aurait seul l’argent et les offrandes mises dans le tronc, les jours ordinaires.

Pour le jour de la fête de la Visitation : « le recteur seul percevra l’argent, mais paiera les décimes dus pour la chapelle, soit 2,5 sols, et prendra la moitié seulement des offrandes de beurre et de fil.»

Maintenant remontons de quelques années en arrière, afin de nous rendre compte par les actes du temps de la dévotion des fidèles envers N.-D. de Beauvais.

Le 16 février 1672, Honorable Femme Françoise Doussé, épouse d’Anthoine Hurel, demeurant au village de la Noë en le Teil, sentant sa fin prochaine, fit son testament :

« La dicte testatrice veult et ordonne que chaque année, à perpétuité, au jour et feste de la Visitation de la Vierge, 2 juillet, il soit célébré un service, distribué du pain bénit pour 40 sous et faict prières nominalles pour le repos de son asme et pour ses deffuncts père et mère et amis.

« Veut et désire qu’il soict célébré à son intention 20 messes en basse voix en la chapelle N.-D. de Beauvais. »

Les 10 octobre 1682 et 6 décembre 1684, N. H. Antoine Gault Sr et la Grand-Maison, veuf de Marie-Marthe de la Martinière, voyant sa fin prochaine, dicta à son tour ses dernières volontés.

« Par cet acte il veult et ordonne qu’il soict, après son décès, célébré dix messes pour le repos de son asme en la chapelle de N.-D. de Beauvais, ainsi qu’à l’intention de sa defuncte épouse, en plus de soixante-deux messes privilaigiées[13]. »

Comme il y eut un grand nombre de mourants à réclamer ainsi la protection de la sainte Mère de Dieu, le clergé du Teil, bien que composé de plusieurs membres en dehors du clergé paroissial, se vit dans l’impossibilité de satisfaire aux différentes demandes. D’autre part, les familles, voulant accomplir au plus tôt la volonté des défunts et aussi des malades qui réclamaient la santé, amenèrent des prêtres des environs pour satisfaire leur dévotion. Le nombre de ces prêtres étrangers devint bientôt considérable et il s’ensuivit de graves abus. On vit des foules et des bandes, conduites par des prêtres inconnus, ou par des individus se disant prêtres, envahir la chapelle et molester ceux qui y priaient. L’autorité du recteur fut méconnue, on célébra la messe malgré sa défense et l’on accomplit plusieurs cérémonies ridicules. Pour arrêter ces désordres on dut faire appel à l’autorité épiscopale.

Le 31 août 1705, le Vénérable Promoteur du Diocèse exposa devant le tribunal de l’Officialité que des prêtres du diocèse et des prêtres étrangers s’ingéraient de célébrer la sainte messe dans la chapelle de N.-D. de Beauvais sans la permission de Mgr l’Évêque, ou de MM. les Grands Vicaires, même sans s’être auparavant présentés devant le Recteur de la paroisse et en avoir obtenu l’agrément ; que quelques-uns se sont même permis d’y célébrer les jours des dimanches, voire même pendant la messe paroissiale, le tout contre l’ordre et la bonne discipline et les Ordonnances Diocésaines.

C’est pourquoi, tout considéré et le Saint Nom de Dieu invoqué, Messire Pierre Perrin, Docteur en théologie, Vicaire Général, Recteur de Toussaint de Rennes et Official, enjoignit au Recteur du Teil de tenir la main à l’exécution des Ordonnances de Mgr l’Évêque de Rennes et d’empêcher qu’aucun prêtre, autre que le chapelain de la dite chapelle, y célèbre la messe sans les permission et agrément prescrits pour le Diocèse.

Depuis la publication de ce décret on ne voit pas que le pèlerinage ait donné lieu à de nouveaux abus.

Le 25 mai 1717, N. h. François Gault Sr de Beauchesne, Sénéchal du Teil, voyant sa fin prochaine, dicta son testament.

« Par acte de suprême volonté », il fonda à perpétuité une rente de 8 l. 6 s. 7 d., foncière et non franchissable, assise sur la pièce de la Maindière, pour la célébration d’une Grand’Messe et le chant des Vêpres, au jour de la fête de la Visitation de la Sainte Vierge, 2 juillet de chaque année, avec Exposition et Bénédiction du Saint-Sacrement, tant à la messe qu’aux vêpres, en la chapelle de N.-D. de Beauvais.

Dix ans plus tard, Julien Frot, chapelain depuis 1698, fut remplacé par Julien-René Chesnel, sous-diacre, originaire d’Étrelles. Ce chapelain prit possession le 26 juin 1727, puis devint recteur de Saint-Aubin des-Châteaux au diocèse de Nantes. Il se démit entre les mains du recteur du Teil le 11 mai 1743. Celui-ci lui donna pour successeur Gilles-Alexis Vallin Sr de Lorgerie, acolythe, qui prit possession le 3 juillet suivant.

Ce nouveau titulaire devint en 1771 recteur de Mellé et eut à son tour pour successeur Jean-Julien-Siméon Mesnard de la Freslonnais, qui fut mis en possession le 26 août 1771 et fut le dernier chapelain de N.-D. de Beauvais.

Les aumônes faites pour l’entretien de la chapelle étaient alors assez considérables. Nous voyons en effet le Général du Teil s’adresser à l’Évêque, le 3 mai 1709, et demander la permission de prendre dans la bourse de la chapelle une somme de 300 livres pour payer les réparations faites à l’église.

En 1762, le même Général nommait un Prévôt chargé de la garde de ces aumônes. Le 16 mai de cette année il conféra cette charge à Écuyer Jacques-Félix-René le Lièvre, Sr de Sauré, Conseiller Auditeur de la Chambre des Comptes de Bretagne.

En 1770, le 6 mai, à cause de la misère des temps, le même Général s’adressa au Parlement de Bretagne et demanda l’autorisation d’ouvrir le coffre-fort de la dite chapelle de Beauvais pour distribuer des secours aux pauvres. Lors de l’ouverture on trouva une somme de 200 livres qui fut employée à cet usage.

« Épargnée, dit M. le Chanoine Guillotin de Corson, à l’époque néfaste de la Révolution, la chapelle de N.-D. de Beauvais subsiste toujours vénérée par les habitants de toute la contrée et restaurée avant 1888. Chaque semaine on y dit encore la messe, et, le jour de la Visitation, les pèlerins s’y rassemblent en grand nombre au pied de la statue de la Mère de Dieu. Ce jour-là les mères de famille amènent à Beauvais leurs petits enfants et les y font évangéliser pour les placer plus spécialement ainsi sous la protection de la très sainte Vierge. Pendant tout le mois de juillet les pèlerinages se succèdent dans ce dévot sanctuaire.

« Tout prouve, en un mot, les grâces nombreuses et signalées obtenues à Beauvais par l’entremise de Marie. »

Si le dévot sanctuaire fut épargné, il semble bien cependant qu’il fut délaissé. Les prêtres jureurs avaient en effet bien autre chose à faire que de venir prier la très pure Vierge et lui recommander le salut des fidèles. Aussi faut-il attendre la disparition du dernier d’entre eux, en 1821, pour retrouver mention de la chapelle de Beauvais.

En cette année le gouvernement de la paroisse fut confié à M. Pierre Perrudin, prêtre pieux, élevé par une mère sincèrement chrétienne qui avait porté les fers avec son mari pour la défense de la Foi. A peine installé, il s’occupa de procurer à l’établissement d’un vicariat et la restauration de l’antique chapelle délabrée. En 1824 il fit dorer l’autel et rétablit les fêtes du grand pèlerinage.

Dès lors la foule des pieux fidèles commença à affluer, comme par le passé, ce qui nécessita l’établissement d’un gardien.

En 1862 on lit quelques travaux de décoration à l’intérieur. On voyait alors attaché à l’un des murs un grand tableau, que l’on croyait être le don d’anciens seigneurs.

Vers 1880, les habitants du Teil, lors de l’achèvement de la ligne du chemin de fer, manifestèrent le désir d’avoir une gare proche le bourg. Leur demande n’avait aucune chance d’être exaucée ; néanmoins M. de Léon commença les démarches nécessaires qui furent toutes repoussées. Alors il eut recours à N.-D. de Beauvais.

« C’est, écrit-il lui-même, à la protection toute spéciale de N.-D. de Beauvais que je confiai le soin de faire réussir mes démarches téméraires pour obtenir une gare au Teil. Après avoir réussi, j’ai suspendu en 1882 un ex-voto dans la chapelle[14]. »

Le 7 mai 1883, jour de la consécration de la nouvelle église, Mgr Charles-Philippe Place, Archevêque de Rennes et Cardinal, visita la vieille chapelle, s’enquit des origines et des traditions du vénérable sanctuaire et conseillé de le rebâtir.

Pendant une mission donnée au Teil du 17 au 30 septembre 1886 par des Pères Récollets, la vieille chapelle fut encore une fois témoin d’une touchant et bien pieuse cérémonie. Le jour de la consécration à la sainte Vierge, « les jeunes gens et les jeunes filles, qui tenaient tous un cierge allumé à la main et portaient une médaille, se rendirent processionnellement de la chapelle de N.-D. de Beauvais à l’église ».

Au mois d’avril 1888 le Cardinal Place rendit en faveur des pieux pèlerins de N.-D. de Beauvais

le décret suivant.

Charles-Philippe PLACE

PAR LA GRACE DE DIEU

ET

DU SAINT-SIÈGE APOSTOLIQUE

ARCHEVÊQUE

DE RENNES, DOL ET SAINT-MALO[15]

CARDINAL-PRÊTRE

du Titre de Saint-Marie-la-Nouvelle

ET DE SAINTE-FRANÇOISE AU FORUM-ROMAIN


Vu la supplique à nous adressée par notre très cher fils M. Amand de Léon des Ormeaux, demeurant au Château de la Rigaudière, en la Paroisse du Theil, tendant à ce qu’il nous plaise enrichir d’indulgences le pèlerinage et la pieuse visite au sanctuaire récemment restauré de Notre-Dame de Beauvais, sis en la Paroisse du Theil, au Doyenné de Retiers ;

Considérant la haute antiquité et la vénérabilité de ce sanctuaire, fréquenté depuis plus de trois siècles par des foules de Pèlerins qui viennent à l’envi implorer l’assistance de la Mère de Dieu, et célébrer les prodiges opérés et les grâces obtenues par sa puissante intercession sous le titre de N.-D. de Beauvais ;

Heureux d’encourager le concours des populations chrétiennes de notre Diocèse vers les antiques chapelles vouées à Marie, Mère de Grâce, pour laquelle nous professons une particulière dévotion ;

En vertu du privilège concédé par les Souverains Pontifes aux Cardinaux de la Sainte Église Romaine,

Nous accordons par les présentes, à partir de ce jour, et à perpétuité, 100 jours d’indulgences à gagner une fois par jour seulement, par toutes les personnes qui visiteront pieusement, aux jours ci-dessous indiqués, la chapelle de N.-D. de Beauvais, en la Paroisse du Theil, et y réciteront dévotement aux intentions de l’Eglise 3 fois la Salutation angélique, avec l’invocation 3 fois répétée :

Notre-Dame de Beauvais, priez pour nous.

Ces indulgences pourront être gagnées tous les Dimanches de l’année, à toutes les fêtes de la Sainte Vierge inscrites au Calendrier du Diocèse de Rennes, et aux jours de fêtes solennelles du rite double de 1re et de 2e classe[16].

Et sera la présente Ordonnance notifiée à M. le Recteur du Teil, pour être par ses soins transcrite au livre de Paroisse et conservée aux Archives de la Fabrique.

Une copie de ladite Ordonnance, certifiée conforme et contre-signée par M. le Recteur du Teil, demeurera affichée en lieu apparent de la chapelle de N.-D. de Beauvais.

Et sera la présente Ordonnance notifiée par M. le Recteur du Theil à M. Amand de Léon des Ormeaux et conservée aux Archives du château de la Rigaudière.

Donne à Rennes, sous notre seing, le sceau de nos armes et le contre-seing du Secrétaire Général de Notre Archevêché, le 15e jour du mois d’Avril de l’an de Grâce 1888.

Charles-Philippe Cardinal Place,
Archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo.

Par mandement de Son Éminence le cardinal Place, archevêque de Rennes, Dol et St-Malo,

H. Brulé, secret. gén.

Pour copie conforme :

J.-M. Maignant, Recteur du Theil.

La publication de cette Ordonnance Archiépiscopale toute favorable au culte de N.-D. de Beauvais porta les habitants à demander la reconstruction entière de la vieille chapelle.

Cette reconstruction d’ailleurs s’imposait.

Le regard des pieux pèlerins était choqué quand, après s’être si agréablement reposé sur la belle et splendide église romane, il apercevait tout à côté la pauvre et chétive masure où la Mère de Dieu répandait ses bienfaits.

Le contraste était trop frappant. C’est ce que fit remarquer, le 5 juillet 1889, Mgr Jean-François Natalis Gonindard. Archevêque de Sébaste, Coadjuteur du Cardinal Place.

Etant venu au Teil pour y administrer le sacrement de Confirmation, il fut péniblement impressionné par la vue du modeste et ruineux sanctuaire.

Après la cérémonie « il conduisit lui-même processionnellement tous les confirmés à la chapelle N.-D. de Beauvais pour y offrir ses hommages et rendre ses devoirs à la Vierge honorée depuis tant de siècles en ce sanctuaire, et placer tous ces enfants sous sa maternelle protection ».

Puis, profitant des circonstances et de la vue que devait inspirer à tous le délabrement de la demeure de la Mère, à côté de la splendeur et de la magnificence de la résidence du Fils, il conseilla fortement d’élever un édifice en rapport avec la dignité de Celle à qui il était destiné et à la renommée du pèlerinage.

Les paroles de l’Archevêque bien-aimé ne devaient pas tomber sur la pierre : elles furent entendues.

Au mois de mars 1893 on posait la première pierre d’un nouvel édifice, qui, bientôt terminé, fut solennellement béni le dimanche 9 septembre 1894 par M. le Chanoine Jean-Marie Michel, Vicaire Général, Supérieur du Grand-Séminaire.

Un nombreux Clergé et plus de 3000 fidèles, accourus de tous les environs, assistèrent à cette belle démonstration religieuse.

Depuis ce jour, la nouvelle chapelle voit ses murs se garnir de nombreux témoignages de reconnaissance et de piété filiale pour les grâces obtenues et quelquefois inespérées.

Elle a encore reçu la visite de Mgr Jean
Chapelle de Notre-Dame de Beauvais
Chapelle de Notre-Dame de Beauvais
Chapelle de Notre-Dame de Beauvais
Montéty, Archevêque latin de Beyrouth. Ce prélat,

après avoir conféré, le 22 mai 1901, le sacrement de Confirmation aux enfants du Teil, vint avec eux s’agenouiller au pied de la statue de N.-D. de Beauvais. Prosterné aux pieds de la Mère de Dieu, « il plaça sous la sauvegarde de Marie tous les enfants de la paroisse et des environs, demandant à la Reine du ciel de leur garder la Foi. »

Le 15 janvier 1907, l’auteur de la présente Notice, envoyé au Teil en qualité de Recteur, s’agenouillait également dans le pieux et dévot sanctuaire de Beauvais et recommandait à Marie le ministère, toujours difficile, qu’il devait remplir en sa nouvelle paroisse en qualité de prêtre et de pasteur.

Enfin le 23 mai 1907, à la demande du nouveau recteur,

MONSEIGNEUR

Auguste-René-Marie DUBOURG

ARCHEVÊQUE

de Rennes, Dol et Saint-Malo

a étendu la faveur des 100 jours d’indulgence précédemment concédés par Mgr Place, et sous les mêmes conditions, aux jours et fêtes ci-dessous indiquées :

1o Au jour de la première communion et au lendemain ;

2o A tous les Jours de l’octave de la fête de la Visitation, c’est-à-dire du 2 au 9 juillet ;

3o Au 16 octobre, fête de Saint Mainbeuf, Évêque d’Angers, Patron de la Paroisse ;

4o Au 27 du même mois, fête de Saint Michel Archange, Patron Secondaire de l’Église ;

5o A tous les samedis de l’année.

Par le même décret archiépiscopal, le Vénéré Pontife a renouvelé la permission, accordée autrefois par Mgr de Sansay, d’exposer pendant la messe solennelle du 2 juillet et de donner à son issue la Bénédiction du Très-Saint-Sacrement.

Enfin, voulant satisfaire, autant qu’il est en son pouvoir, la dévotion des pieux pèlerins envers la sainte Mère de Dieu, il a enjoint à tout prêtre célébrant en la dite chapelle, aux jours des féries non privilégiées et des fêtes d’un rite inférieur à celui de 1re ou de 2e classe, d’ajouter aux oraisons du jour les Collecte, Secrète et Postcommunion de la messe votive de la sainte Vierge.

Ces nouvelles concessions sont signées :

Pour Monseigneur l’Archevêque,

J.-M. Renaud, Vic. Gén. délégué.

Terminons cette petite Notice en disant ;

« Gloire à Dieu par Marie ! Laus Deo per Mariam ! »

III

LES RECTEURS DU TEIL[17]

Jehan Ogier sr de Beauvais, issu d’une famille noble angevine dont un membre vint se fixer au Teil vers la fin du XIVe siècle, s’y maria et fit souche[18].

Missire Jean Ogier fut d’abord chapelain à Champeaux en 1474, puis chanoine et recteur de Saint-M’Hervé en 1477, enfin Recteur du Teil en 1481. Il signait « Rector de Tilia » et mourut vers 1497.

Armoiries : d’argent à 3 trèfles de sable.

Armel le Liépvre, issu d’une famille noble d’Essé, était chanoine de Rennes et recteur du Tail dès 1617 — † vers 1536.

Il fut, suivant ses dernières volontés, inhumé dans la Cathédrale de Rennes, au pied de l’autel Saint-Mathurin qu’il avait fait ériger à ses frais et avait richement doté.

Armoiries ; de gueules à la tête de lièvre d’or, accompagnée de 2 étoiles de même.

Guillaume Gomerel, recteur dès 1566 — † 16 juin 1588, fut inhumé le lendemain dans le chœur de l’église[19]

Julien Gomerel, neveu du précédent, lui succéda en 1588, fut plusieurs fois obligé de se cacher pendant les guerres de la Ligue, résigna en 1605 et mourut au presbytère du Teil le 12 juillet 1611. Ce jour, 12 juillet, il dicta son testament par lequel il fit une fondation de messes et une autre pour l’entretien du pain bénit de la Fête-Dieu, légua 12 bouesseaux de seigle, mesure du Tail, aux pauvres, 100 livres tournois pour faire « ung revestiaire à l’église », demanda qu’à son enterrement il y eut « Recteurs, Curés et prestres des paroisses circonvoisines le plus que faire se pourra », afin d’être ensépulturé dans l’église, dans la tombe de son oncle. Il décéda peu après et fut inhumé le lendemain 13 dans le chœur de l’église[20].

Jan Madeline, né au Teil, d’abord chapelain du Plessix-Morel et de la Maladrerye, succéda au précédent qui avait résigné en sa faveur en 1605 − † 1er août 1608, fut inhumé dans l’église.

Fils de Jan et petit fils de Guillaume qui, le 17 septembre 1089, avait fait la fondation du vin de la communion pascale.

Julien Le Gendre, 1608, permuta avec le suivant en 1616 et devint recteur de Sainte-Colombe, mais revint mourir au Teil le 5 septembre 1617 et fut inhumé dans le sanctuaire. En 1614 il fit l’acquisition d’une cloche du poids de 320 livres « donnée par les parouessiens ».

Julien Valotaire, d’abord recteur de Sainte-Colombe, fils de Julien Sr de la Baudière, fut

pourvu en septembre 1616 et résigna en faveur du suivant le 26 octobre 1640, se réservant 300 livres de pension.

Le 15 novembre 1625 il fit la fondation d’une messe pour tous les vendredis de l’année[21].

Georges Bourdon prit possession le 10 février 1641 ; habitait tantôt dans la ville et tantôt la maison presbytérale. En 1646 et 1653 il résidait en la ville, mais en 1652 il demeurait an presbytère.

D’après les actes de cette époque, il paraît plus probable qu’il y avait deux presbytères. Celui situé en dehors de l’enceinte de la ville se composait en 1642 d’une salle basse avec chambre haute, d’un cellier, d’une écurie et d’un enclos de 2 journaux 1/2 d’étendue.

Pierre Colliot prit possession le 15 mars 1661. − † 1666, âgé de 45 ans, inhumé le 16 novembre dans le sanctuaire.

Jean Gombault, prédicateur de renom, 1667-1670, se démit. En 1670 il prêcha le Carême ville de Bain.

René Bernard, 1671 — † 3 juin 1673, fut inhumé le 5 dans le chœur de son église.

À cette époque il y avait 5 prêtres au Teil.

Pierre Berthelot, originaire du diocèse de Saint-Brieuc, 1673-août 1674, céda le titre pastoral au suivant.

Jacques Berthelot, fils de N… Sr de la Haute-Ville et d’Anne Turmel son épouse, né a Langourla (Saint-Brieuc), neveu du précédent, fut d’abord chapelain de la Prestimonie d’Oussé, ou de la Quidière, devint recteur en 1674 — † 12 février 1698, âgé de 47 ans.

Ce recteur éprouva de grandes difficultés de la part de ses paroissiens. Le presbytère ayant été jugé inhabitable par des experts en 1692 et 1693, le général le déclara fort bon pour lui.

Miné par le chagrin, il décéda de mort prématurée, laissant ce qu’il possédait à sa vieille mère retirée à Langast, au diocèse de Dol[22].

Mathurin Tavel, autre prêtre du diocèse de Saint-Brieuc, succéda au précédent qui semble avoir résigné en sa faveur, 1698 — † 24 juin 1715, âgé de 53 ans, fut inhumé le 26 dans l’église. (Voir note 1, p. 54.)

Comme son prédécesseur, il éprouva plusieurs contrariétés dans son administration.

En 1698 il fit enregistrer ses armoiries : d’argent à l’aigle d’azur, becquée et membrée d’or, et en 1701 il assista au Synode diocésain à Rennes[22].

Mathurin Grimault, probablement né au Teil, 1715 — † 1729.

Très aimé, il obtint d’agrandir le presbytère qui, à sa mort, se composait d’un corps de logis avec salle et cuisine, boulangerie, chambres hautes, cour, 2 granges, écurie, refuges, pressoir, 2 hangars, puits, four, 3 jardins et le champ du presbytère, le tout d’une contenance de 2 j. 1/2, touchant des 2 bouts le grand chemin de la ville du Teil à celle de Marcillé-Robert et au bourg de Rétiers.

Pour la jouissance du tout il devait « Prières,

oraisons et obéissance au seigneur de la Rigaudière » ; mais l’apposition des scellés se faisait, en cas de décès, par le sénéchal du Teil.

Julien Laumaillé, né à Drouges le 31 août

1680, fils de N. H. Michel Sr de Bunesche et de Jeanne Martin Dlle des Aulnays, prêtre à Drouges en 1706, curé à Saint Germain du Pinel, 1708, au Teil, 1715-1727, recteur de Noyal-sur-Seiche,

puis du Teil, 1729 — † 12 novembre 1767 âgé de 87 ans, fut inhumé le 14 dans le chœur du côté de l’évangile.

Ce recteur travailla beaucoup et eut une vie assez mouvementée. Il a laissé quelques notes sur la paroisse et sur ses difficultés.

En 1722 le doyen de Bain ayant encouru une disgrâce imméritée de la part du pouvoir civil, l’évêque, pour le bien de la paix, la destitua et

lui donna M. Laumaillé pour successeur ; mais le Doyen disgracié ayant interjeté appel au Métropolitain, cette nomination resta sans effet. En 1733 le recteur d’Essé ayant fait interdire la chapelle de la Coudre, le seigneur de la Rigaudière à qui elle appartenait la fit restaurer puis réconcilier par le recteur du Teil, acte dont son confrère lui garda un souvenir peu sympathique, comme nous le verrons plus loin.

« À son arrivée au Teil, il trouva l’église dans un état lamentable, menaçant de toute part d’une ruine prochaine, mais richement garnie et pourvue d’ornements. »

Entre autres objets de valeur, elle possédait « un beau reliquaire renfermant des reliques de saint Mainbœuf, une très vieille croix processionnelle en argent, 1 calice et 1 soleil de vermeil, 2 calices en argent, 1 lampe, 1 encensoir, 1 navette et 1 cuillère, le tout en urgent. De plus. 10 chapes, dont 1 avec son ornement, le tout tissu d’or avec fleurs d’or, 1 dais tissu d’or, 6 dalmatiques dont 4 à fleurs d or, 1 bannière de velours rouge, 1 devant d’autel tissu en or, 1 bassin et 2 orceux en argent, 3 chappes noires, 31 ornements, 1 autre croix d’argent, 1 tapis de mocade (sic) à fleurs, etc., etc.

En 1738 il entreprit la reconstruction de l’église et s’engagea à fournir personnellement une somme de 3 à 4 000 livres. Cette entreprise lui causa un grand nombre d’ennuis.

Après avoir dépensé ses avances, les économies de la fabrique, un emprunt personnel d’environ 4000 livres et lassé la générosité de ses par ses appels réitérés à la charité, il se vit contraint de recourir à une imposition de rétributions fixes et forcées.

A sa demande, le Général imposa « tous les biens ecclésiastiques et nobles de la paroisse ». La Chapelle de Beauvais et la Confrairie des Agonisants furent taxées à 300 livres chacune ; le moulin de la Pile à 31 liv. 11 s. 4 d., etc., etc.

Malgré ces impositions, les travaux furent plusieurs fois interrompus et ne purent être terminés qu’en 1741.

Comme bien l’on pense, ces impôts forcés mécontentèrent un grand nombre, principalement les riches taxés.

Le recteur d’Essé, qui avait gardé mauvais souvenir de la cérémonie de la chapelle de la Coudre, profita du mécontentement général pour réveiller une vieille querelle abandonnée depuis in siècle. Il réclama comme partie intégrante de sa paroisse le Château et la Chapelle de la Rigaudière et sans doute aussi la terre de la Naschardière, dite d’Essé en quelques contrats, puis joignant les actes aux paroles, il vint processionnellement chanter dans la dite chapelle la messe le lundi des Rogations, malgré la défense à lui faite par le Recteur du Teil.

Le Procureur-Fiscal de la Rigaudière ouvrit bénévolement les portes et donna les ornements devant « toute la paroisse accourue en foule ». Après la messe il s’empara des clefs et ferma lui-même les portes.

Le lendemain, selon l’usage, le recteur du Teil vint avec sa procession pour célébrer la messe de station, mais il trouva la porte de la chapelle fermée à clef et le Procureur-fiscal absent. Enfin, après une heure d’attente, celui-ci consentit à venir et à donner les clefs. Cité de ce chef, ainsi que le Seigneur et le Recteur d’Essé, devant le Présidial de Rennes, il fut désavoué par le Châtelain et obligé de faire amende honorable. Quant au recteur, voyant la mauvaise tournure que prenait l’affaire soulevée par lui, il s’empresse de déclarer, par acte public en date du 23 juillet 1746, qu’il reconnaissait que de tout temps le Château et la Chapelle de la Rigaudière avaient fait partie de la Paroisse du Teil.

Après avoir rebâti son église, M. Laumaillé fit encore l’acquisition d’une cloche qui fut bénite en 1754, et dont furent parrain et marraine le Seigneur et la Dame du Teil : Louis-Joseph, Prince de Bourbon-Condé et Charlotte-Elisabeth de Rohan-Soubise, son épouse.

Avant de mourir, le même recteur eut encore à défendre l’intégrité du territoire de sa paroisse contre les empiétements du Général de Coësmes qui chercha à s’emparer du lieu de la Pile, mais il ne vit pas la fin de ce nouveau procès, jugé comme le précédent par le Présidial.

Ce pasteur si dévoué, dont la mémoire mérite d’être éternelle, ne fut point surpris par la mort. Dès le 27 mai 1703 il avait marqué ses dernières volontés. Par acte testamentaire il légua « aux pauvres de Drouges et du Teil ce qu’il possédait, sans aucune réservation, c’est-à-dire ses titres, ses meubles, effets et crédits. »

Écuyer Louis-Jean-François Martin, seigneur de la Bigotière, l’un des héritiers en l’estoc maternel, voulut faire réduire le testament d’un tiers. Après plusieurs pourparlers avec les membres du Général et frais de justice, on s’aperçut qu’il n’y avait rien, pas même assez pour satisfaire les hommes de loi.

Pierre Herbert, né à Antrain, tonsuré en 1750, fut d’abord curé dans sa paroisse natale, puis devint recteur du Teil. Pourvu le 21 mars 1768, il prit possession le 23 et décéda le 4 décembre 1771, âgé de 33 ans, et fut inhumé dans le sanctuaire[23].

En 1770 il fit raccommoder l’horloge de la tour.

Mathurin Delaune (ou de Laune, comme il signait avant La Terreur), né à Chasné, fils de Siméon et d’Anne Bonenfant, prêtre vers 1755, curé au Teil de 1760-1771, devint recteur et fut pourvu le 16 décembre 1771 — y 25 avril 1794, inhumé le 27 dans le cimetière Saint-Mainbeuf.

Sous son rectorat fut définitivement terminé le procès pendant entre le Recteur du Teil et la

Général de Coësmes au sujet du lieu de la Pile. Par sentence rendue au Présidial le 11 juillet 1772, le dit lieu de la Pile fut reconnu comme partie intégrante du Teil, mentionné comme tel

dès le XIVe siècle, et le Général de Coësmes débouté de ses prétentions.

En 1780 le Prince de Condé, Seigneur du Teil, « fit abandon en faveur des pauvres d’une somme de 150 livres qui lui était duc par la communauté des habitants ».

Homme vain et prétentieux, M. Delaune eut le

malheur de s’affilier à la fameuse bande joyeuse, dite « Calerva læta », et d’embrasser sans discernement toutes les idées nouvelles politiques et religieuses.

Il les propagea avec enthousiasme et ne parla plus en chaire que de la « sainte liberté et de la régénération française ». L’ardeur qu’il déploya le rendit populaire et lui valut d’être élu maire et juge municipal. Malheureusement il jura dès le 28 novembre 1790.

Frappé de censures par l’évêque légitime Mgr de Girac, pour ce dernier acte, il entra en pleine révolte, adhéra au schismatique le Coz, évêque intrus, et fut de ce fait excommunié[24].

Il n’en fit pas moins bonne contenance, et, fort de l’appui du pouvoir civil dont il était devenu l’un des représentants, il entraîna dans le schisme la majorité de ses anciens paroissiens.

On peut croire que les événements le poussèrent au delà des limites prévues ; toujours est-il que le 9 décembre 1792 il chanta la messe et bénit un bonnet rouge qui fut placé sur l’église, qu’il livra les vases et ornements sacrés le 30 décembre suivant et remit les clefs de son église qui fut dépouillée de tout et qu’il fut rangé au nombre des apostats. Malgré cela, il continua de dire la messe tous les jours et d’exercer le saint ministère.

Dieu le punit. Le 25 avril 1794 ayant entendu dire qu’une troupe de gens armés, venant de Saint-M’Hervé, devait traverser le Teil pour se rendre à Coësmes, il ne douta point que cette troupe ne fut composée de royalistes et il résolut de chercher un abri dans la forêt.

C’était tout le contraire, il s’agissait d’un détachement de soldats républicains envoyé en mission à Coësmes.

Vers 5 h. du soir, M. Delaune prit son bâton et annonça à sa servante qu’il allait faire une promenade dans la forêt. Il sortit accompagné de son chien et se dirigea vers le village de la Beucherie.

Arrivé auprès de ce village, il rencontra un enfant de treize ans qui gardait ses bestiaux dans le clos du moulin, à l’entrée du bois, et lia conversation avec lui.

À ce moment arrivait au même endroit le détachement des soldats républicains. Agacés par les aboiements prolongés du chien, et, suivant quelques-uns, mis en défiance par un commencement de fuite de la part du recteur, ils feignirent de croire à un signal convenu pour avertir les royalistes cachés sous le fourré, se saisirent de lui et le mirent en état d’arrestation malgré ses protestations.

« Je ne suis point, leur disait il, avec une voix étranglée par la terreur, un aristocrate. Je suis un bon patriote. J’ai droit à l’affection et aux égards de tout soldat républicain.

« — Tais-toi, bougre de chouan ! lui répondirent-ils, nous prends-tu pour des imbéciles ? Va conter cela à d’autres. Nous allons te faire voir que nous te connaissons. »

En lui parlant ainsi, ils le secouaient avec violence et s’encourageaient mutuellement à le frapper.

« Fouts-lui, criaient les plus exaltés, ou je lui fouis ?

« — Grâce ! grâce ! répétait le vieillard. Accordez-moi au moins la vie. Conduisez-moi au Teil et l’on vous dira que je suis un bon républicain. »

Brisé par l’émotion et le corps tout meurtri des coups de plats de sabre dont ils l’accablaient, il s’assit sur le revers du talus, leur promettant encore de les régaler au bourg, s’ils lui laissaient la vie.

« Oh ! qu’on voit bien que c’est un chouan ! il parle comme eux », fut toute la réponse qu’il obtint de ses bourreaux.

Pendant ce temps ils le piquaient par tout le corps avec leurs baïonnettes en sorte qu’il était inondé de sang. Enfin ils l’obligèrent à se lever et le poussèrent au milieu du chemin pour servir de cible à l’on des soldats qui lui lira un coup de fusil dans le front.

Le pauvre infortuné porta la main droite sur la blessure et tomba à la renverse. Ses meurtriers, craignant qu’il ne survécût, lui tirèrent, dit-on, six autres coups de fusil, jugés tous mortels par les chirurgiens.

Ainsi finit ce prêtre, mis à mort, d’une manière si imprévue et si tragique, par la main de ses propres amis[25].

Doux jours après, quatre paroissiens vinrent chercher son corps abandonné « au milieu du chemin, couché sur le dos », et le portèrent sans cérémonie devant la grande porte de l’église où ils le déposèrent. Un médecin fit l’autopsie du cadavre en ce lieu, puis on le déposa dans une fosse[26].

Avec le Concordat, le clergé et la paroisse du Teil reprennent leur place dans le sein de l’Église catholique.

Jean de Longueville, nommé et institué le 16 juillet 1803, demeura à peine quatre mois. Prêtre resté fidèle pendant la tourmente, il ne put se faire à l’idée d’être pasteur d’un troupeau schismatique et rentra à Rennes. Fait chanoine honoraire, il mourut en 1820.

Armoiries : d’or au chevron de gueules.

Jean-Baptiste Philippe le Gallois, ancien jureur, se soumit au Concordat, recteur de décembre 1803 à octobre 1804, fut transféré à Romazy. Il fut ordonné diacre le 21 décembre 1783 sous le titre de membre Ordinis Minonun S. Francisci[27].

Louis-Augustin-Marie-Félicité le Cacheur, né à Vitré, ordonné sous-diacre à Dol, le 19 décembre 1789, demeura fidèle pendant la tourmente, recteur de 1804 — novembre 1806, transféré à Ossé, enfin nommé aumônier des Ursulines à Vitré † 16 avril 1819.

Joachim Rivet, né à Coësmes, fils de Pierre et d’Anne Pairin, tonsuré le 18 septembre 1773, minoré le 19 décembre 1778, prêtre le 22 septembre 1781, d’abord curé, puis recteur de la Bouëxière, jura et reçut le Coz en tournée pastorale. Relevé en 1803, par l’évêque légitime, de toute fonction et renvoyé de l’église, il quitta son ancienne paroisse. Nommé recteur du Teil en 1807, il mourut le 6 mars 1821, âgé de 75 ans, entretenant des liaisons schismatiques avec les anciens jureurs non réconciliés.

Pierre-Julien Perrudin, né à Aubin-des-Landes, appartenait à une famille dévouée au soutien de la religion et du clergé fidèle. Recteur de 1821-1831, il fit en 1822 l’acquisition d’une cloche bénite en 1828, nommée Anne-Marie, pesant 630 livres, et en 1823 ériger un calvaire sur la place de l’église. Il rétablit le vicariat et rouvrit la chapelle de Beauvais. Toujours malade, il dut quitter le ministère, puis devint recteur du Tiercent, † 9 février 1837, âgé de 48 ans[28].

« Il mena toujours une vie vraiment sacerdotale. »

François Lévêque, recteur du Châtelier, puis du Teil 1881-1844, enfin de Saint-Germain-sur-Ille mourut à Saint-Laurent de Rennes le 29 juillet 1868, âgé de 68 ans.

Jean-Marie Morel, vicaire à Retiers, et à Martigné-Ferchaud, recteur de Saint-Germain-sur-Ille, puis du Teil, 1844-1853, aumônier des Ursulines de Redon, † 1861 à Meillac, âgé de 68 ans.

« Le 11 avril 1847 il donna 400 fr. comme première pierre d’une nouvelle église. »

« La paroisse du Teil ne saurait avoir trop de reconnaissance pour ce recteur qui, à son départ, lui donne plus de 4000 fr. pour la même œuvre et ne l’oublia pas à sa mort. »

« Très humble et modeste eu tout, il était d’une piété peu commune. »

Pierre Blandin, né à Pléchâtel, vicaire à Retiers, recteur de 1853-1872, † 1875 à Meillac[29].

Sous son rectorat, ont lieu, vers 1858, le transfert des cimetières, et, vers 1870 l’achat du nouveau presbytère.

En 1865 il donna une mission à la paroisse.

Jean-Marie Maignant, né à Maure, 1825, prêtre en 1850, vic. à Baulon, fut nommé recteur le 21 février 1872 et installé le 10 mars − janvier 1907[30]. La famille Maignan ou mieux le Maignan, originaire de Domfront (Normandie), s’est établie à Maure vers le commencement du XVIIe siècle.

Pendant son rectorat, la paroisse du Teil a vu s’accomplir de grandes choses.

1o la construction d’une nouvelle église. La première pierre fut posée le 5 mars 1875 et la bénédiction de la pierre liturgique eut lieu le 21 novembre de la même année.

Cet édifice, « fort jolie construction de style roman, se compose de trois nefs accostées de quatre chapelles, et terminées par une grande abside qui sert de chœur, et quatre absidioles.

« La façade avec sa tour, ses deux clochetons et son porche produit bon effet, et une sacristie

semi-circulaire simule extérieurement un déambulatoire. »
Église du Teil.

Ce beau monument, œuvre de l’architecte Mellet, a été consacré par le cardinal Charles-Philippe Place, archevêque de Rennes, le 7 mai 1883.

Cinq autels et une chaire en pierre, sculptés complètent avec de splendides vitraux l’ornementation intérieure.

La dépense occasionnée par la construction et la décoration de ce beau monument s’est élevée à plus de 200.000 fr. dont la moitié a été généreusement donnée par la famille de Léon des Ormeaux de la Rigaudière.

2o L’achat de trois cloches, bénites le 2/4 août 1886 par M. Busnel, Chanoine Honoraire, Curé-Doyen de Retiers.

Furent parrains et marraines ; de la première : MM. Amand de Léon des Ormeaux, le Comte Ernest de Charnières et Samuel Denis ; Mmes la Marquise de Langle, Ange de Léon des Ormeaux et Bardoul ;

De la deuxième : MM. l’abbé Rétif, Lévêque et Reussard ; Mlles Bessaiche, Caroline Dugast et Mme Ve Hamelin.

De la troisième : MM. l’abbé Letord, Pierre Câtelier, Joseph Garnier et Pierre Roisnard ; Rosalie Bordais, Victoire Maignant, Constance Gouesnard et Mme Ve Lamy.

La première, du poids de 3.178 livres ; la deuxième, de 2.238 livres, et la troisième, de 1.610 livres.

3e La réédification, comme nous l’avons dit ci-dessus, de la chapelle de N.-D. de Beauvais.

4e La construction d’une école libre de filles, bénite le 6 septembre 1891[31].

Retiré à Beauvais, à l’ombre du vénéré sanctuaire, le bon vieillard continue, dans sa retraite volontaire, de recommander à la Mère de Miséricorde le salut de ceux qui furent autrefois confiés à sa sollicitude pastorale.

Hyacinthe-Baptiste-Jean-Marie Forget, né à Tremblay, recteur de Saint-Christophe de Valains, transféré au Teil le 1er janvier 1907, fut pourvu le 7 et installé le 20 du même mois.

IV

La famille Léon des Ormeaux, à laquelle est due en grande partie la construction de l’église du Teil, émit le vœu de voir le nouvel édifice consacré au Cœur adorable de Jésus.

Ce vœu bien légitime fut appuyé par le recteur M. Maignant, qui transmit la demande à l’autorité diocésaine.

Celle-ci donna son approbation et lit confirmer sa décision par un Décret du Saint-Siège, qui fut rendu le 9 février 1882.

Par le même Décret saint Mainbeuf fut maintenu dans son titre ancien de co-titulaire et de Patron du lieu, avec obligation de célébrer sa fête le 13 octobre, conformément au décret rendu par Mgr Saint-Marc le 26 août 1853, sous le rite de 1re classe avec octave.

Quatre confréries sont érigées en l’église du Teil :

1o Du Saint Rosaire, rétablie par Mgr Saint-Marc le 16 novembre 1841 ; 2o du Scapulaire de N. D. du Mont-Carmel, établie par le même Évêque ; 3o du Saint-Sacrement ; 4o du Tiers-Ordre de Saint-François-d’Assise.


Inscriptions de quelques ex-voto offerts à Notre-Dame de Beauvais

1879. − Reconnaissance pour guérison obtenue le 14 juillet 1879.

1884. − Amour et Reconnaissance à N.-D. de Beauvais. Guérison obtenue.

1884. − Reconnaissance à N.-D. de Beauvais pour une vocation.

1898. − Reconnaissance pour une guérison obtenue.

1899. − Reconnaissance pour une guérison obtenue.

1900. − J’ai prié N.-D. de Beauvais et j’ai été exaucée.


Nous devons aux obligeantes communications de feus MM. Guillotin de Corson et Pâris-Jallobert une partie des notes qui composent cet ouvrage.

  1. Nous écrivons Teil et non Theil. comme on le fait administrativement, parce que l’h n’a aucune raison d’être, pas plus que dans Retiers. (V. Pouillé hist., V. 666.) Le vrai nom est le Tail, ce qui veut dire : « pierre sacrée », dit l’abbé Déric, Hist. de Brest, I. 422.
    Depuis le commencement du XIXe siècle, on dit le Bourg dans les actes officiels.
    L’ancienne ville du Tail était au Moyen-Age, fortifiée et nuise à l’abri d’un coup de main. Un double fossé large et profond la protégeait au sud. À l’est et à l’ouest une douve, de plus de 8 mètres de largeur, dont quelques vestiges subsistent encore, garnie du côté des habitations de palissades et de branches vives entrelacées, la garantissait contre toute agression subite. Au nord, un vaste étang lui servait de défense naturelle. Trois portes permettaient d’entrer dans son enceinte, enfin une chaussée de pierres, solidement construite, retenait les eaux dans la partie haute des douves et servait à établir une communication entre la vile et le Donjon de la Motte, résidence du seigneur châtelain.
    Cette ville était le siège d’une haute justice s’étendant sur les paroisses du Teil, Saint-Pierre et Saint-Martin de Janzé, Bois-Trudan, Piré, Essé, Arbrissel et Coësmes. Elle renfermait un auditoire, ou tribunal, une geôle ou prison, une cohue ou halle, et différents bureaux de coutume, d’amortissement et de quelques autres droits, même de francs-fiefs, [une ligne effacée]
    De cette haute justice relevaient les juridictions de Sucé, Bois-Rouvray, Plessix-Beaume, Bois-Taillé, Lasse-Jambe, le Loroux, la Trousselière et plusieurs autres ; mais elle relevait elle-même « par contredit, » c’est-à-dire en appel, de celle de Châteaubriant.
    La cour se composait d’un Sénéchal (juge), d’un Alloué, d’un Procureur-Fiscal, de greffiers, sergents, huissiers, procureurs, avocats et notaires, au nombre de 15 en 1714. (En 1776, Me René-Joseph Ducrest de la Guiherais était procureur général au siège de Rougé-au-Teil.)
    En outre du droit de haute justice, le seigneur châtelain du Teil jouissait de celui de tenir marché tous les lundis, (en 1770, le vendredi), plusieurs foires chaque année et ses plaids généraux dans sa ville.
    Cette châtellenie, dont celle de la Rigaudière semble avoir été distraite vers le XIIIe siècle, diminuée au XVe par l’union du fief des Forges à la baronnie de Châteaugiron, fut possédée par les familles de Rougé, de Derval, de Rieux, de Laval, de Montmorency et de Bourbon-Condé. Elle conférait à son possesseur, en plus du droit de haute justice, de foires et marchés, celui de Seigneur Supérieur et Fondateur en l’église du Teil et de Seigneur Supérieur en celles d’Essé et d’Arbrissel. (Le gibet pour l’exécution des criminels, composé de 4 piliers, se dressait sur la lande de Sauldre, au bord du chemin du Teil à Marcillé-Robert.)
  2. Voir Journal de Rennes, 27 juillet 1888, et Libre Parole, 7 avril 1895.
    Auprès de la porte principale, on lit l’inscription suivante gravée sur le mur :
    « Chapelle fondée en 1481,
    Agrandie en 1656,
    Reconstruite en 1893,
    M. J.-M. Maignant, Recteur,
    M. A. de Léon des Ormeaux, Maire. »
  3. Le culte de Notre-Dame de Charité, ou de Toutes-Aides, était en grand honneur au XIIIe siècle. Saint Bonaventure († 1274) le rendit populaire en prescrivant, en 1263, la célébration de la fête de la Visitation (2 juillet), pour tout l’Ordre de Saint-François.
    Remarquons que l’image vénérée « qui est d’un beau travail », écrivait Ogée en 1770, représente la sainte Vierge assise sur un simple banc « ou scamnum », siège à l’usage des pauvres et de l’Ordre séraphique. Auprès d’elle on voit une vieille statue de saint François d’Assise.
  4. Cette curieuse statue existait encore vers 1830. La croix de Beauvais, dit Marteville, a 4 mètres de hauteur. Elle a été diminuée lors de sa restauration en 1895.
  5. Missire Jehan Ogier est actuellement le plus ancien recteur connu du Teil.
    Il dut, lors de la reconstruction de la chapelle, conserver quelques morceaux d’un édifice antérieur, qu’il adapta plus ou moins avec le style ogival ; du moins tel était l’avis de M. Guillotin de Corson.
    La paroisse du Teil dont il nous faut ici dire un mot, doit, suivant l’abbé Deric (Hist. de Bret., I 422), son existence à saint Armel † vers 552. Ce saint religieux osa le premier s’avancer à travers l’immense forêt qui couvrait tout le pays jusqu’au Teil et y prêcher, vers 530, la religion du divin Crucifié.
    Environ un siècle plus tard, saint Mainbeuf, évêque d’Angers de 606-†654, acheva la conversion des habitants et baptisa les derniers païens.
    Dans la forêt du Teil (ouest) existe un Menhir en schiste rouge, dit Pierre de Rumfort, aspecté au nord et au sud, haut de 3 mètres. Dans les environs on voit plusieurs autres pierres renversées, dont une semble un polissoir.
    Depuis le milieu du IXe siècle le Teil fait partie de la Bretagne. Son étendue était d’environ 5,000 journaux (2,420 hect. 30 ares), dont 1150 étaient couverts par la forêt.
    La ville était distante de Rennes d’environ 6 à 7 lieues, ancienne mesure (32 kilom.), de 6 lieues de Châteaubriant et de 3 lieues 1/8 de la Guerche, sa Subdélégation (sous-préfecture).
    Pour le spirituel, cette paroisse a toujours dépendu du Diocèse de Rennes ; mais avant 1803 elle relevait de l’Archidiaconé du Désert et du Doyenné de la Guerche (Rannée). Depuis 1859 elle fait partie de l’Archidiaconé de Dol et du Doyenné de Rétiers.
    L’église du Teil est mentionnée comme tombée depuis longtemps par usurpation en la possession de mains laïques en 1243.
    La première église du Teil (Tilia), bâtie au lieu même où s’élève la tour de l’église actuelle, était dédiée à l’Apôtre Saint Jacques « ancien et premier patron », dit un acte de 1623. Elle était entourée d’un cimetière et située proche les douves occidentales de la ville. Brûlée pendant les guerres du XIVe siècle, elle fut relevée en 1465 par les soins de Jehan et Bertrand Loaysel srs de Beauvais et du Plesseix, qui y fondèrent 3 messes par semaine et voulurent placer leurs armoiries dans les vitraux ; d’argent à 3 molettes sable ; mais ils en furent empêchés par Michel de Parthenay, seigneur de la Rigaudière, dans le fief duquel se trouvait l’église de Saint-Jacques, bien que située dans l’enclos de la ville.
    Tombée en ruines au XVIIIe siècle, on érigea un calvaire sur l’emplacement du Maître-Autel, après 1782.
    La deuxième église dédiée à saint Mainbeuf, dans laquelle se voyait de tout temps un autel de saint Armel, ne fut d’abord qu’une chapelle de pèlerinage, comme l’indiquait sa fontaine miraculeuse. Rebâtie, dit M. de Corson, par Marbode, évêque de Rennes, 1099-1123, elle devint paroissiale vers le XIVe ou le XVe siècle.
    Reconstruite de nouveau en 1603, 1620 et 1632 à 1650, grâce à la générosité du seigneur du Teil, « qui permit au Général de prendre dans sa forêt tout le bois nécessaire », et « à une imposition de 600 livres », elle fut placée sous le patronage des saints Michel et Mainbeuf.
    Également entourée d’un cimetière dans lequel on érigea un calvaire en 1823, elle fut réédifiée de 1738 à 1741 et a été démolie en 1885.
    Pour remplacer les cimetières de Saint-Jacques et de Saint-Mainbeuf, l’administration civile a acquis vers 1860 une pièce de terre située à 800 mètres de la nouvelle église. Cette nouvelle église, bâtie de 1875 à 1881, consacrée en 1883, est dédiée au Sacré-Cœur de Jésus et à saint Mainbeuf.
    Plusieurs chapelles s’élevaient autrefois sur le territoire du Teil :
    1o De Saint-Laurent. — Sise en la ville et fondée de messes en 1603, elle était délaissée et interdite en 1682. Vers 1737 elle s’écroula et les habitants employèrent ses matériaux à la reconstruction de l’église, ou à des usages profanes, en sorte qu’on n’en montrait plus que l’emplacement en 1783.
    2o De la Maladrerye (ou Hôpital). — Située proche d’un ruisseau, et dédiée à sainte Magdeleine, elle fut bâtie en MIII, mais était croulée dès le milieu du XVIe siècle. Un autel dédié à cette illustre pénitente fut érigé en l’église de Saint-Mainbeuf dès le commencement du XIe siècle.
    3o De la Crirrie, Crarie (ou Crivie). — On y célébrait encore en 1682.
    4o De Saint-Marc, ou Marse (dit Saint-Mât). — Une maison portait encore ce nom en 1646.
    5o Du Bois-Rouvray. — Dédiée à saint François d’Assise, bâtie en 1659 et fondée de messes, elle a été démolie en 1882.
    6o Du Plesseix-Baulme (ou Morel). − Édifiée vers le XIIe siècle, en partie reconstruite vers l’an 1500, elle était interdite en 1560, mais on y célébrait en 1682. Interdite une deuxième fois en 1778, elle sert maintenant à des usages profanes.
    7o Sainte-Magdeleine de la Rigaudière. − Existant dans la cour intérieure du château antérieurement à 1489, elle était fondée de messes et la paroisse du Tail s’y rendait processionnellement chaque année le mardi des Rogations.
    Réclamée en 1645 et 1746 par les recteurs d’Essé et maintenue dans le Teil, elle fut reconstruite en 1689 et bénite le 21 mai de cette année.
    Le lieu noble de la Rigaudière, Châtellenie d’ancienneté, donnait à son possesseur droit de haute justice. Au XVIIe siècle les plaids généraux de cette seigneurie se tenaient encore en la ville du Teil dans le même Auditoire que ceux de la seigneurie de ce nom.
    La Rigaudière a été possédée par les familles le Vayer, Even de Keranrais, de Parthenay, de Lorgeril, de Rohan, de Maure, de Rochechouart de Mortemar, de Lopriac de Coetmadeuc, de Kerhoent, Petit, Marcille, de Léon des Ormeaux et de Charnières.
    La paroisse était divisée en 5 traits, ou frairies dits : 1o de la Ville ; 2o du Marais ; 3o de Barbret ; 4o de Ramet ; 5o de Gaigné.
    Avant le Concordat de 1801, la cure était à l’alternative entre le Pape et l’évêque et inamovible. Depuis cette époque elle est à la présentation et à la confirmation de l’évêque seul et amovible.
    En 1516 les revenus de la cure étaient estimés à environ 100 livres de rente annuelle (soit plus de 1,000 francs de nos jours).
    En 1646, le revenu brut était de 800 livres (environ 2,500 francs, mais il y avait des charges).
    En 1790, il fut porté à 1,500 livres (soit 3,000 francs) sans aucune charge, le recteur ayant juré. (Ce nouveau Judas estima le prix de sa conscience à 30 pistoles de rente annuelle. Les recteurs demeurés fidèles ne reçurent que 1,200 livres.
    En 1803, il fut fixé à 500 livres (environ 1,000 francs de nos jours).
    En 1859, à 900 francs. — En 1906 il a été réduit à zéro sans diminution d’impôts. — En 1907 on a ajouté aux charges un prix de location.
  6. Ce qui précède est extrait de différents aveux dont un de 1551.
    D’après l’acte de fondation de la chapelle de Beauvais, il semble que missire Jehan Ogier donne encore le titre d’église paroissiale à la chapelle de Saint-Jacques. Il nous dit en effet que la maison et le jardin du chapelain sont contigus à l’église, au cimetière et à la grange de l’Abbaye, or cette dernière se trouvait proche Saint-Jacques.
    Cette grange fut bâtie en 1243 au temps de Geoffroy du Tail. Elle appartenait aux religieux de Melleray, qui, à cause de sa possession, devaient une rente annuelle à l’église d’environ 50 livres. Elle a disparu en 1880.
    M. Amand de Léon des Ormeaux, dans son opuscule : Renseignements sur la chapelle de Beauvais, p. 4, estime l’étendue des terres léguées à 4 hect. 6 a. 15 cent. Nous croyons qu’il est au-dessous de la réalité.
    M. de Léon, dont nous parlerons plusieurs fois, habitait le château de la Rigaudière. Il fut maire du Teil et insigne bienfaiteur de la paroisse. Il mourut à Rennes le 2 mars 1889, âgé de 84 ans. Ses armoiries se voient dans l’église et la chapelle : d’argent au lion rampant de gueules, armé, lampasse et couronné d’or.
    On y voit également plusieurs autres blasons, dont celui de la famille de Charnières accolé au précédent : d’argent à trois merlettes de sable, 2, i.
    « La commune du Teil doit aux incessantes démarches de M. Amand de Léon des Ormeaux une gare qui, aujourd’hui, est en pleine prospérité. » (Dict. Biogr. d’Ille-et-Vilaine, art. Léon des Ormeaux.)
    L’existence du Teil, en tant que commune, ne date que de 1790.
  7. V. Testam. de Me Jean Morel, Sr des Iffs, 5 sept. 1592. « Réfugié, dit-il, au château de la Rigaudière, à raison des injures du temps, qui l’ont empêché depuis plusieurs années d’exécuter les dernières volontés de son défunct père, les prêtres n’ayant pu célébrer depuis longtemps, étant tous cachés. » (V, également « Notice sur Châteaugiron, de 1589-1598 ».)
  8. En 1534, vivait Jean Morel Sr du Plesseix, époux de De Françoyse le Marchant. Avant de mourir, il fit en l’église de la ville du Tail la fondation du pain bénit pour les 3 messes chantées eu la feste de Noël, et assit sa fondation sur une partie de la terre du Bois-Bodin, distraite plus yard pour composer celle du Bois-Rouvray. — Jan Morel des Iffs fit la fondation du pain bénit pour le jour de Pâques sur sa terre de la Bourgonière.
  9. Ou Renault. M. de Léon dit : Vignault. Les signatures des actes de cette époque sont quelquefois très compliquées et difficiles à déchiffrer.
  10. C’est-à-dire le Conseil général de la paroisse dont les seigneurs ne faisaient point partie. − Le Général était composé de 17 membres, dont 3 de droit : le Recteur, le Sénéchal et le Procureur-Fiscal de la seigneurie de laquelle relevait le fief de l’église, de 12 anciens trésoriers ayant soldé leurs comptés et des 2 trésoriers en charge. Il nommait les Égailleurs (répartiteurs) et les Collecteurs d’impôts (percepteurs). Il élisait également un syndic, qui fut en 1632 Jan Gault Sr de Beauchesne.
  11. M. de Léon dit : Guy Géord Sr de la Rouaudière.
  12. Mise Georges Bodin était curé, c’est-à-dire vicaire, du Teil en 1653 et 1674.
  13. Le même fit également en l’église du Teil la fondation du Stabat Mater pour tous les vendredis, et celle des Litanies de la sainte Vierge pour chaque samedi de Carême ; mais l’Official transféra le chant du Stabat à l’issue des vêpres de chaque dimanche de Carême et celui des Litanies aux six dimanches du temps pascal. − M. de la Grand-Maison décédé le 27 janvier 1685
  14. Renseign. sur la chap. de Beauvais par M. Am. de Léon, p. 2.
  15. L’ancienne chapelle de Beauvais fut bâtie sous le Pontificat de Jacques d’Épinay, Évêque de Rennes de 1450-1482.
    L’exposition solennelle du Saint-Sacrement, au jour de la Visitation, fut autorisée par Mgr Christophe Turpin de Crissé de Sunsay, Évèque de 1712-1723.
  16. C’est-à-dire environ 100 fois par an.
  17. La liste des Recteurs est nécessairement très incomplète, les anciens registres ayant été presque tous perdus, ou détruits, de 1589-1598.
  18. Cet Angevin dut épouser une Loaysel de Beauvais qui lui apporta en dot la terre de ce nom.
    À cette époque vivait au village de la Basse-Quidière. « proche la métayrie de la Chesnaye de la Motte du Tail ». Missire André d’Oussé, prêtre.
    En 1494, ce prêtre fit « en l’église de la ville du Tail » la fondation d’une messe par semaine en l’honneur « de la Passion de Nostre Benoist Sauveur » et d’un demi-cierge, (c’est-à-dire d’un cierge d’une demi-livre), pour ardoir chaque jour de feste et dimanche pendant les offices de messes et vêpres devant le grand crucifix de la nef.
    Pour l’entretien de cette fondation il légua une rente de 20 livres. En 1652 le nombre des messes était réduit à 26, et en 1701 à 10.
  19. En 1550, Michel Jehannin était chapelain de la Maladrerye.
    En 1553, Armel Godet, noble d’origine, était chapelain de l’église, recteur de Marcillé-Robert 1545 − † 14 septembre 1558, inhumé dans le cimetière.
    Armoiries : de sable à la croix alésée d’argent accompagnée en chef et en flancs de 3 coquilles de même, et en pointe d’une étoile à 8 rais d’or.
    À cette époque, un autel dédié à saint Armel existait dans l’église du Teil.
    Michel Morel, né au Tail, fils de Jean sr du Plesseix-Morel, ou Baulme, et de Françoise le Marchant, chapelain du Plessix et de N.-D. de Beauvais dès 1560 − † 1592.
    De son vivant, la chapelle du Plessix était délaissé et interdite. Il desservait la fondation, ou prestimonie, de ce nom en l’église de la ville. Armoiries : d’argent à une bande de gueules chargée de 3 merlettes d’or.
  20. Pierre Morel, recteur de Marcillé-Robert, 1576 − † 1854.
    Louis Gault, issu d’une famille noble originaire de Touraine qui a donné un évêque de Marseille, le V. Jean-Baptiste Gault, devint recteur de Saint-Pierre de Janzé et Doyen de Châteaugiron, 1576 − † 14 novembre 1625. En 1589 et 1590 il vit le duc de Mercœur occuper la ville de Janzé.
    Vers la fin du XVe siècle un membre de la famille Gault s’établit au Teil, fut nommé Capitaine de la garnison, puis remplit l’office de Sénéchal. Il laissa une nombreuse postérité.
    Armoiries : d’azur à l’épervier d’argent, perché de même, becqué, membré et grilleté d’or.
    Guillaume Gregoayre, Régent des escolles du Teil, † 17 avril 1503.
    François Morel, frère de Michel, né au Bois-Bodin, devint recteur de Domagné, 1591 — † 7 janvier 1598, fut aussi chapelain du Plessix-Morel, ou Beaume. D’après M. de Corson, il décéda le 27 novembre 1597 et fut inhumé le 28 au Teil.
  21. Julien Naschard de la Naschardière fonda, le 8 mars 1569, l’entretien d’un cierge à l’autel Saint-Blaise de l’église du Tail.
    Julien Hamel, maistre d’escole, † 7 février 1612.
    François le Breton, chapelain du Plessix-Baume, † 18 août 1614.
    Jean Pâris, id., † en décembre 1617.
    Jean Gault, Sr de Beauchesne, id., 1618-1624.
    Le 15 novembre 1628, le duc de Montmorency vendit, afféagea, aliéna et inféoda, avec rétention de mouvance et obéissance, à Louise de Maure De de la Rigaudière « l’emplacement du château de la Motte, les métairies et moulin de la Motte avec l’étang, la chaussée et retenue d’eau, ensemble le moulin de la Pile avec son étang et chaussée pour la somme de 8.000 livres tournois plus 66 livres de deniers ».
    Par le même acte la dite Dame, reconnut devoir au dit seigneur châtelain du Teil « foy, hommage, rachat, chambellenage, vente, lods en lief et juridiction quand le cas y échet suivant la coutume de Bretagne ».
  22. a et b Clément Gomellé, chapelain de la Quidière, 1625, se démit, en cette année, mais vivait encore dans la ville en 1634.

    Jean le Ray, chapelain de la Quidière, 1625 — † vers 1633.

    Nicolas Ogier, noble, né au Tail, chanoine de Rennes et chapelain de la Rigaudière, † 1639.

    Jacques Martin, chapelain de la Rigaudière, 1640.

    Le 15 janvier 1639, le Général du Teil obtint des lettres d’anoblissement pour la paroisse ; lettres remises à Julien du Cloux et René Bordaye, Thresauriers ; lettres renouvelées, élargies et confirmées les 18 juillet et 19 octobre 1640. 4 et 20 janvier, 7 mai et 26 juillet 1643.

    Ces lettres conféraient divers avantages et étaient un acheminement vers l’établissement d’une communauté civile. Elles conféraient le privilège d’exempter d’impôts un feu 1/2, c’est-à-dire d’exonérer complètement chaque année une famille roturière de tout impôt et une autre de la moitié du montant. En plus, elles donnaient droit d’avoir un sceau armorié pour sceller les actes publics.

    Ce sceau, dont l’usage semble de beaucoup antérieur à cette époque, était : écartelé au 1er et 4e de Bretagne, qui est d’argent semé d’hermines sans fin ; au 2e et 3e, de la famille seigneuriale du Teil. En 1790 : d’azur à 3 fleurs de lys d’or, au bâton péri de gueules, qui était de « Bourbon-Condé ». − Au XVe siècle : d’argent à 2 fasces de gueules, qui était « de Derval. » Au XIVe : de gueules à la croix patée d’argent, qui était « de Rougé du Teil. »

    Le dit blason sommé d’une couronne vallaire d’or bordée de sable et soutenu par 2 chats. En exergue : Ville du Tail.

    Il était le même pour la paroisse, mais les recteurs, selon l’usage reçu, remplaçaient la couronne par un bonnet carré de sable et chargeaient l’écu d’une étole déployée d’azur. En exergue : Parouesse du Tail.

    En 1663 on voyait dans le chœur les armoiries des Sires de Derval, des Ducs de Montmorency et du Prince de Bourbon-Condé avec le banc seigneurial placé du côté de l’évangile ; mais dans la nef il n’y avait « aucune lisière, ni armes d’aucun seigneur, soit en dedans, soit en dehors de ladite église, ni aucun banc seigneurial ».

    Depuis l’anoblissement de la paroisse, il semble bien que tous étaient égaux dans l’église à l’exception du seigneur fondateur.

    En 1790, on modifia le blason qui est ainsi décrit : « fond blanc avec les armes de la nation, entourées d’une branche de chêne et d’une branche de tilleul.

    Devise en haut : Patrie et Liberté. En bas : Potius mori quam fœedari. Le Theil. »

    Julien Cordes, chapelain du Plessix-Beaume et de N.-D. de Beauvais, 1625, — † 26 janvier 1640.

    René Bodin, chapelain, 1640.

    André du Boullay, chapelain des Godets, 1634, † v. 1661. — Armoiries : d’argent à la croix dentelée de sable, cantonnée de 4 croissants de gueules.

    (La chapellenie des Godets, desservie à l’autel de la Sainte Vierge, fut fondée par un seigneur de la Trapardière antérieurement à l’an 1550.

    La famille Godet de la Trapardière blasonnait, comme nous l’avons dit : de sable, à la croix alésée d’argent accompagnée en chef et en flancs de 3 coquilles de même et en pointe d’une étoile à 8 rais d’or.)

    Le 29 septembre 1650, Jacquette Ducloux, femme de Georges du Boullay, fonda l’entretien d’un demi-cierge (cierge d’une demi-livre) devant l’image de N.-D. en l’église de la ville du Teil.

    Mathurin Geffroy, prêtre dès 1633, chapelain du Plessix-Beaume, 1640 — † 1656.

    Guy de Lopriac, chapelain de la Rigaudière vers 1650, vivait encore en 1673. Ce chapelain intenta en 1651 un procès au recteur du Teil au sujet de la perception des dîmes du trait de Sucé sur lesquelles il prétendait avoir des droits. Il fut débouté de sa demande et condamné aux dépens, les habitants de Sucé, dont un avait déjà connu 5 recteurs, ayant déclaré, sous la foi du serment, que le recteur du Tail percevait « toutes les dîmes sans exception dans toute la paroisse ».

    (Pour faire une telle déclaration il fallait que les habitants de Sucé fussent bien dévoués à leur recteur, car elle n’était pas exacte.)

    M. de Lopriac, dit abbé de Coetmadeuc, devint abbé de la Chaume (Nantes) et assista en cette qualité, aux États de Bretagne tenus à Vitré en 1671.

    Armoiries : de sable, au chef d’argent, chargé de 3 coquilles de gueules.

    Julien Rabot, sr de Champagne, né au Teil, chapelain des Godets, des Iffs et du Bois-Rouvray, 1661−1689.

    François Bourgonnière, chapelain de N.-D. de Beauvais et du Plessis-Beaume, ou Morel, 1656, se démit du Plessix le 19 juillet 1671.

    Georges Bodin, demeurait à la Chantardière, curé, 1652-1674, chapelain du Plessix, 1671− † 1687.

    Jacques du Clos, noble, né au Teil, fils Julien Sr de l’Etang, devint recteur de Saint-Pierre de Janzé et Doyen de Châteaugiron, 1648− † 28 juillet 1654.

    Armoiries : d’argent, au pin arraché de sinople, accosté de 2 mouchetures d’hermines de sable.

    Fondation de saint Mainbeuf : un bouesseau de froment rouge, mesure du Teil, pour le pain bénit de la fête saint Michel et saint Mainbeuf, assise sur le Pré-Saint-Mainbeuf, proche la ville et joignant le chemin ; antérieure à 1670 et due par le seigneur du Rozay.
    André du Boullay, chapelain de N.-D. de Beauvais, 1677-1685, vivait encore en 1710.
    Nicolas Collin, noble, prêtre et héritier en partie de la terre du Bois-Rouvray, 1682.
    Armoiries : d’azur à 3 merlettes d’or. René Morel, prêtre 1683.
    (Vers cette époque, le seigneur du Bois-Rouvrai faisait donner 10 bouesseaux de grain aux pauvres du Teil, le jour saint Mainbeuf.)
    Bertrand Pélé, chapelain de Sainte-Magdeleine de la Rigaudière, 1684.
    Claude Gilbert, chapelain du Bois-Rouvray. 1701.
    (Il y avait alors 5 autels en l’église du Teil : 1er Saint-Michel et Saint-Mainbeuf ; 2e N.-D, de la Compassion, ou des Agonisants ; 3e Saint-Armel ; 4e Saint-Blaise, ou des Défunts ; 5e Saint-Joseph.
    La ville renfermait 33 feus payant fouages, ce qui donne environ 3 ou 400 habitants.)

  23. Le 14 décembre 1706, M. Tavel obtint du Pape un Bref enrichissant d’indulgences la Confrérie des Agonisants qu’il venait d’établir dans son église et de doter d’une rente foncière perpétuelle. Le 5 août 1707 il reçut l’approbation épiscopale confirmant l’érection de cette pieuse confrérie et fixant la fête principale au jour de la Compassion de B. Vierge Marie.
    Dans sa supplique, le recteur déclarait qu’il n’existait en son église aucune autre confrérie, ou indulgence : cependant celle du Rosaire avait été établie vers 1631, celle de Saint-Sébastien et de Saint-Roch remontait à une époque encore plus reculée, au temps de la peste, au XVe ou XVIe siècle, et celle de Saint-Fiacre est mentionnée vers 1638. Elles étaient donc tombées en oubli.
    Julien Loysel, ou Loaysel, curé 1707-1014, devint recteur de Chartres en 1715 — † 17 juin 1715, âgé de 53 ans. « Il fut le père des pauvres et l’un des meilleurs et des plus touchants prédicateurs de son siècle ».
    Christophe Gault, chapelain du Plessix, 1713-1718.
    N… Besnard, chapelain, 1718.
    N… Bigeon, prêtre scrupuleux, prévost des Agonisants, 1717. — † vers 1720.
    Pierre-Etienne Bavet, né en la ville, fils de Louis sr du Mesnil, sénéchal du Teil, et de Renée Gault, prêtre résidant 1711-1725, recteur alternatif de N.-D. et Saint-Martin de Vitré en 1725, † 1er mai 1754, âgé de 64 ans.
    Julien Frot, chapelain de Beauvais, 1698-1727.
    Tanguy Hippolyle le Pontois, curé, 1716-1722, légataire de M. Bigeon et administrateur des revenus de l’église et des confréries, fut loué le 8 octobre 1721 par l’Évêque de Rennes pour sa bonne gestion, recteur de Domloup en 1724, — † 1729.
    Toussaint Pouexel, prêtre de grande humilité et vertu, curé à Drouges, 1719, Cesson, 1720, Retiers, 1721-1728, le Teil, 1733-1726, Recteur de Forges 1731 — † 11 juin 1755, âgé de 62 ans. Il fut inhumé dans le cimetière, « l’ayant expressément demandé de son vivant par humilité ».
    Mathurin Balluays, prêtre, 1723-1725.
    Joseph-Julien de Germes de la Morinais, noble, fils de Magdelon, sr de la Mériais, et de Renée Ernault, prêtre en la ville, 1723-1726, recteur de Saint-Brice-en-Coglès, 1736-1751 — † 12 janvier 1752.
    Armoiries : d’hermines à la fasce de gueules.
    N… Groband, clerc tonsuré, 1723 et 1725.
    Pierre-Julien Paris, né à Saint-Martin de Janzé, prêtre le 1er avril 1718, au Teil, 1721-1747.
    (Le 8 octobre 1731, René du Boullay légua 12 livres de rente perpétuelle aux pauvres du Tail.)
    N… Chesnel, prêtre, 1788 et 1786.
    Michel Arot, curé, 1787 et 1788.
    N… Muguet, prêtre messier, 1788 ; curé, 1741 ; chapelain de Saint-René, 1746.
    Claude-François de Nantrieuil, noble, chapelain de la Rigaudière, 1721, fut recteur d’Aubigné de 1718 — † 1723.
    Armoiries : d’azur à 5 besants d’or.
    René Paysant, prêtre, 1732-1787.
    Jacques-Marie Chevy, né à Janzé, curé, 1745-1751 ; recteur de Vieux-Viel. 1754-1782, revint mourir à Janzé.
    René Bouillot, chapelain de Saint-Laurent et du Plessix-Beaume, vers 1740.
    Jean Jacquesson, chapelain du Bois-Rouvray, 1755.
    Pierre Lépine, chapelain de la Rigaudière, vers 1760.
    Gilles-André Vallin de Lorgerie, né au Teil, chapelain de Beauvais, devint recteur de Mellé, 1754 — † 1771.
    Pierre-Marie-François de Gennes de Chalonge, né à Vitre, diacre, † 1762.
    Julien Hérault, chapelain de Saint-Laurent et du Plessix-Beaume, 1768.
    Auguste Tuffin de la Rouerie, noble, fils de Charles, sr de Saint-Moron, et de Françoise le Peltier, prêtre en 1760, curé en 1766, devint chanoine de Rennes en 1772 — † 14 janvier 1783, âgé de 60 ans, inhumé en l’église de Saint-Ouen-la-Rouërie dans l’enfeu de ses ancêtres.
    Armoiries : d’argent à une bande de sable chargée de 3 croissants d’argent.
    Julien-François de Morand, curé, 1773-1775 ; habile administrateur, il devint recteur de Bourg-Barré, refusa le serment en 1791 et fut exilé pour la foi à Jersey en 1792.
    Armoiries : d’azur à 3 cormorans d’argent.
    Pierre-Julien Beaulieu, né à Saint-Jean-sur-Couesnon, curé 1777-1782, curé à Saint-Léonard de Fougères, puis recteur de Saint-Sulpice de la même ville en 1790, refusa le serment, fut exilé à Jersey en 1798, rentra, fut maintenu et fait chanoine honoraire en 1803, se démit en 1817 Joseph-Marie Étendart Sr du Chêne-Amoureux, né à Essé, fils de Paul-André Sr de la Brevière et de Jeanne Petronille Perrot, diacre le 17 décembre 1774, chapelain de Saint-Laurent et du Plessix-Beaume — † vers 1782.
    Jean-Julien-Siméon Mesnard de la Freslonnais, chapelain de N.-D. de Beauvais et de la Rigaudière, résidait en la ville. 1771-1792, jura le 16 janvier 1791.
    Pierre-François-Urbain Ducrest de Villeneuve, né au Teil, fils de René-François, Sénéchal du Teil, jurisconsulte éclairé, et de Perrine Herbert, clerc tonsuré le 21 décembre 1782, chapelain de Saint-Laurent, du Plessix-Beaume, des Godets, des Iffs, de la Coudre, du Rouvray, de la Noë et du Bois-Clairisset, 1783.
    (Il était le frère du Contre-Amiral Alexandre Ducrest de Villeneuve, qui fut major général et préfet maritime et décéda en 1852, âgé de 75 ans.) Au XVIIe siècle on trouve : du Crecq.
    En 1790, le Sénéchal Ducrest de Villeneuve présida la fête de la Fédération et fit graver son nom sur une pyramide commémorative. En 1804, le désir de plaire à l’Empereur fit détruire prudemment la pyramide, et au retour du roi Louis XVIII, en 1815, tous s’empressèrent d’en faire disparaître les débris.
  24. Le 30 mars 1769 on trouva dans le trésor de l’église une somme de 400 livres 4 sous.
    En 1790 : 869 liv. 3 sous 6 don.
  25. Louis-Julien Chaplain, curé, embrassa toutes les idées nouvelles et les propagea avec un zèle extraordinaire. Il jura le 16 janvier 1791 et fut élu curé constitutionnel de Gennes-sur-Seiche.
    M. Delaune alla lui-même le présenter à la municipalité mai
    Trois discours, d’un style ampoulé dans le goût de l’époque, furent prononcés en cette circonstance ; le premier par le recteur-jureur du Teil, le deuxième par son ex-vicaire et le troisième par le maire.
    On y vanta beaucoup les vieux romains, maison oublia, comme de juste, de dire qu’ils étaient marchands d’esclaves. Les habitants de Gennes goûtèrent en général assez peu cet étalage de fausse science.
    Prosper-Marie Joseph Régnier, curé à Saint-Brice-en-Coglès, jura en 1791, fut élu cure constitutionnel de Saint-Brice, mais refusa de prendre la place du recteur, son ami, il se retira à la Guerche, puis devint vicaire-jureur au Teil, 1791-1792. Il jura une 2e fois le 2 juin 1791 et une 3e le 30 septembre 1792. En décembre 1792 il prit l’engagement de porter à la Guerche tous les objets servant au culte et accomplit cet acte sacrilège au mois de janvier 1793. Le 10 ventôse an II (1 mars 1794), il prit en certificat de civisme.
  26. Après la mort tragique de M. Delaune, la paroisse du Teil semble être restée deux ans sans prêtre.
    En mai 1796 on trouve Guillaume-André le Roux, jureur comme le précédent, venu de Fougères.
    Ce le Roux fut décoré par l’intrus le Coz du titre de vicaire épiscopal et de membre du Conseil. En 1799 il fut élu secrétaire du Synode. Il eut pour vicaire un autre jureur. Jean Picard, né à Toussaint de Rennes, fils de Jean et de Jeanne Delagrée, — † 11 janvier 1803 en la ville, âgé de 34 ans. M. le Roux se soumit au Concordat et devint recteur de Coësmes en 1803.
    Avant 1803 on trouve également les noms de deux autres jureurs : V. Moreau et François Buin, ex-dominicain.
  27. Peut-être le frère de Julien-Jean le Gallois, célèbre médecin, né à Cherrueix vers 1775. — Vt Moreau. « dit en 1802 prêtre jureur qui n’exerce pas au Teil », y résidait encore en 1804.
    François Buin, fils de Jean-Marie et de Jeanne Lebreton, ex-dominicain jureur, † 23 septembre 1806, âgé de 64 ans.
  28. Mathurin Vigourd, vicaire, 1831-1824. Recteur de Saint-Père-Marc-en-Poulet, † 12 juin 1860, 65 ans.
    J.-M.-Ch. Guesdon, clerc-tonsuré, 1824.
    Louis-Pierre le Marchand, vie. 1824-1827, recteur de Saint-Suliac, † 3 janvier 1854. 03 ans.
  29. Pierre Lamy, né à Saint-Germain du Pinel, vic. 1827-1830, recteur de Saint-Sulpice des Landes, † 10 avril 1885 à Marpiré, âgé de 84 ans.
    Jean Chevrier, vic. 1830-1832, recteur de Moudevert, † 23 septembre 1867, âgé de 73 ans.
    Julien Samson, vic. 1830-1834, recteur de Piré, † 23 juin 1871, 63 ans.
    Pierre Anger, vic. 1834-1843, transféré à Saint-Georges de Reintembault, recteur de Parigné, † 1864.
    Charles Perrigault, vic. 1843-1860, recteur de Coësmes, puis de Moigné, † 28 octobre 1870, 71 ans.
    René-Alexis Thomas, né en 1833, prêtre vers 1850, missionnaire aux pays étrangers.
  30. Toussaint Robillard, né à Chavagne, vic. 1860-1877 recteur de Saint-Symphorien, † 27 janvier 1895 à Brutz, âgé de 59 ans.
  31. Ange-Marie Guyon, né à N.-D. de Vitré, vic. 1877-1882. recteur de Saint-Léonard près Dol.
    Jean-Marie Seguin, né à Javené, vic. 1882-1887, recteur de la Chapelle-Saint-Aubert.
    Julien Richer, né à Mézièrcs, vic. 1887-1904, recteur de Crevain.
    Pierre Judin, né à Messac, vic. 1904.
    Jean-Marie Letord, né au Teil, 1859, prêtre 1884. missionnaire au Tanganika (Afrique).
    Jean Garnier, né au Teil 1869, prêtre 1893, vic. a N.-D. de Vitré.
    Pierre-Marie Gado, né au Teil, vic. à Lassy, — 14 octobre 1894 au Bois-Bodin, âgé de 25 ans.
    Anguste Gannieux, né à Piré, prêtre en 1901, curé dans le diocèse de Tours.
    Jean-Marie Rabot, né au Teil, prêtre en 1905, vic. a Visseiche.
    Jean-Marie Maignant, ancien recteur, prêtre habitué, 1907.
    Ludovic Maignant, né à Maure, frère du précédent, curé du diocèse de Beauvais, retiré 1901.
    Pierre-Marie Restif, né à Retiers, vic. à Bais et Saint-Servan, recteur de Vern, retiré 1905.