Notice historique et statistique sur Douy-La-Ramée et La Marre/Chapitre 5

et Auguste Béguin
Imprimerie Destouches (p. 39-47).


CHAPITRE V
LA RÉVOLUTION ET LE RÉGIME MUNICIPAL


Lorsque Louis XVI, par un règlement du 8 juillet 1787, ordonna que dans les communautés rurales où il n’existait pas de municipalité établie, l'assemblée municipale serait composée, indépendamment du seigneur et du curé, membres de droit, de membres choisis par chaque communauté, au nombre de 3, 6 ou 9 suivant le nombre de feux, Douy-la-Ramée, qui avait pour seigneur Hilaire Rouillé, marquis du Coudray, pour curé Chaisemartin, pour syndic Pierre Benoist, laboureur à Nongloire, élut Nicolas Crosnier, fermier des fermes seigneuriales, Poncelet et Marty ; c'était l’ébauche du conseil municipal de nos jours.

C'est aussi Crosnier et Benoist que, dans une assemblée de paroisse du 9 mars 1789, les habitants de Douy-la-Ramée députèrent à Villers-Cotterêts, porteurs du cahier de leurs plaintes, doléances et remontrances. Cet intéressant document transcrit en entier sur le registre de la municipalité « affirme les plus respectueux et le plus tendre amour des habitants pour leur auguste monarque, osant cependant réclamer au pied du trône les droits sacrés de l'homme et du citoyen ».

Les gens du tiers-état demandent entre autres choses :

L'égale répartition des contributions entre les trois ordres ;

La suppression du privilège de la chasse qui, dans l’année calamiteuse de 1788, a causé par les ravages du gibier la perte d'un quart et même d'un tiers des récoltes en grains ;

L’obligation pour chaque paroisse de nourrir ses pauvres et l’interdiction de la mendicité ;

L’interdiction aux gens de main-morte de recevoir des pots-de-vin en sus du prix des baux, et l’obligation pour leurs successeurs d’exécuter, pour toute leur durée, les baux régulièrement consentis. (Ces baux se trouvaient de droit résolus à chaque changement d’usufruitier, évêque, abbé, etc., etc.) ;

La suppression des corvées « qui assimilent les Français aux serfs de la Pologne et de la Russie » ;

Une réforme de l’impôt de la gabelle qui porte le prix du sel à 14 sous la livre ;

La suppression du retrait féodal ;

La réduction des pensions viagères.

Ces demandes étaient justes, sages et surtout pratiques. Les gens du tiers-état de Douy ne se piquaient pas de hautes considérations politiques ; ils se tenaient dans la sphère de leurs intérêts. Leurs vœux furent exaucés et au-delà.

Dans l’assemblée des trois ordres du bailliage de Villers-Cotterêts, réunie en cette ville le 13 mars 1789 et à laquelle prirent part les députés de Douy, Aubry-Dubouchet, commissaire à Terrier, et Bourgeois, laboureur, furent élus membres de l’Assemblée nationale.

Cette Assemblée se réunit à Versailles, le 5 mai 1789. On sait quels incidents signalèrent sa constitution et on se rappelle que dans la nuit du 4 août, la féodalité et tous les privilèges furent abolis. Le 12 décembre suivant, cette même Assemblée prescrivit l’établissement de municipalités élues dans toutes les paroisses du royaume. En vertu de ce décret, les citoyens actifs de Douy-la-Ramée (c’est-à-dire payant une contribution égale à trois journées de travail) élurent le 7 février 1790, pour maire Pierre-Philippe Benoist, pour officiers municipaux Pierre Poncelet père et Jean-Charles-Eloi Boyard, pour procureur de la commune Vapaille et leur adjoignirent six membres appelés notables (Pierre Dedoville, Crosnier, Dusautoy, Lucet, Roussel et Frémont). « Cette auguste cérémonie » eut lieu sous la présidence du curé et c’est entre ses mains que les élus prêtèrent le serment « de maintenir de tout leur pouvoir la constitution future du royaume, d’être fidèles à la Nation, à la loi et au roi, et de bien remplir leurs fonctions ».

À compter du jour où il accepta le titre de maire qui lui fut renouvelé durant plusieurs années, Pierre-Philippe Benoist dut renoncer à l’existence calme et douce qu’il avait menée jusque-là. Les agitations, que cette période de laborieux enfantement réservait au simple particulier, se décuplèrent pour lui par les devoirs de sa nouvelle charge. A ce double titre, il lui fallait concourir à de nombreuses réunions électorales (car alors étaient électives toutes les fonctions, administratives, judiciaires, ecclésiastiques même), lire publiquement à la population les innombrables documents de l’autorité supérieure, lettres-patentes, décrets, arrêtés, instructions dont le flot inondait les moindres communes, faire commenter les plus importants de ces documents par le curé, le dimanche au prône ; en suivre et faire appliquer les prescriptions, recueillir la contribution patriotique qui produisit à Douy 8,213 livres 2 s. y compris 6,297 livres 10 s. que le couvent de Fontaines avait fournis en valeur d’argenterie ; célébrer dignement les fêtes publiques, principalement celle qui est redevenue fête Nationale (14 juillet) et qui, en 1790, fut suivie d’un Te Deum ; constituer un comité de surveillance de douze membres chargés de le surveiller lui-même ; assister, sinon concourir à l’enlèvement opéré dans l’église de Douy-la-Ramée et dans le couvent de Fontaines de tous les objets précieux, et de tout ce qui était fer, cuivre ou bronze[1] ; procéder aux opérations nécessaires pour l’établissement sur chacune des parcelles du terroir de la contribution nouvelle, appelée impôt foncier, en préparer l’assiette, en assurer le recouvrement ; exercer sur les ci-devant nobles, religieuses ou religieux, une surveillance étroite ; présider même à l’élection de la prieure, celle qui fut la dernière, du couvent de Fontaines ; protéger la sortie des religieuses obligées de quitter leur couvent, leur assurer au besoin un asile. Il lui fallait encore pourvoir au recrutement des défenseurs de la patrie[2] ; organiser la garde nationale qui comprit 38 hommes et élut pour commandant Jean Roussel ; veiller jusqu’à ce qu’ils fussent vendus, à l’administration des biens ci-devant ecclésiastiques devenus biens nationaux ; pourvoir à la fabrication du salpêtre, pour laquelle le comte de Boissy avait offert sa maison de La Marre, et à la coupe des bois nécessaires à la fabrication de la poudre ; assurer des secours aux indigents, nombreux en ce temps troublé ; distribuer les subventions de l’Etat aux familles des soldats ; rouvrir l’école et lui procurer un maître ; procéder à ce qu’on appelait l’épuration des fonctionnaires, sauf à les maintenir tous en fonctions ; se voir requis d’assister à l’arrestation du comte de Boissy, universellement aimé et dont l’élargissement fut réclamé, inutilement il est vrai, mais avec courage et non sans danger, et, outre tout cela, satisfaire aux réquisitions de chaque jour (peaux, cuirs, chaussures, vieux linges, chanvre, miel, bois de cornouiller, bois pour sabots, fer, cuivre, porcs, chevaux, charrettes, grains surtout et toujours), réquisitions effectuées sous la loi du maximum, devant être obéies sur l’heure, dussent-elles épuiser les ressources de la commune comme le jour où fut enlevée toute l’avoine sous la seule réserve de la quantité indispensablement nécessaire aux citoyens employant l’avoine dans leurs aliments ; subir pour ces réquisitions et faire subir d’incessantes visites domiciliaires ; être obligé et obliger les autres à faire battre de nouveau les grains déjà battus ou à livrer les pailles à des étrangers qui les faisaient repasser sous le fléau à leur profit ; être en butte aux dénonciations calomnieuses si fréquentes en ce temps de suspicion générale ; avoir à en défendre autrui ; en un mot se sentir, pour raison ou sous prétexte de salut public, entièrement exproprié, à la merci d’exigences hautaines et sans mesure, exposé pour la moindre apparence de négligence ou de tiédeur à la redoutable animadversion des comités du dehors.

Les fonctions de maire sont, parfois de nos jours, pénibles à remplir. Qu’était-ce donc alors que tout était à créer et que le trouble régnait partout ? Il est dû un souvenir particulièrement reconnaissant à ceux qui les ont, à cette époque, remplies avec zèle et dévouement, comme le fit Pierre-Philippe Benoist.

Le ci-devant seigneur de Douy-la-Ramée, le comte Hilaire Rouillé de Boissy fut, entre mille et mille autres, un exemple de l’insécurité dans laquelle vivait alors tout homme élevé par sa naissance ou ses services au-dessus de la foule. Ancien officier dans le régiment Languedoc-dragons, fils du marquis du Coudray, il n’émigra pas, continua de résider soit à Paris, soit à Forfry ou plus habituellement à La Marre où il faisait construire pour fournir du travail à ses anciens vassaux. Esprit libéral du reste, il se faisait un devoir d’obéir à toutes les prescriptions des pouvoirs publics, versant au Trésor 36.000 livres à titre de don patriotique, versant encore pour l’emprunt forcé 92.000 livres et près de 16,000 livres pour la Caisse des secours et subsistances, équipant de ses deniers les volontaires des communes de Douy-la-Ramée et de Forfry ; il s’était toujours montré généreux, humain et secourable et n’avait pas attendu la nuit du 4 août pour renoncer à la plupart de ses droits féodaux ; il se conduisait en tout comme un bon patriote et un vrai républicain. Ces sacrifices, cette bienfaisance, cette circonspection n’empêchèrent pas que le comité de sûreté générale ne prit le 9 pluviôse an II (28 janvier 1791) la décision suivante : « Vu la déclaration produite, le comité arrête que le nommé Boissy, ci-devant comte, fils du ci-devant marquis de Coudray et gendre d’Aligre, sera saisi en quelque lieu qu’il se trouve et conduit sous escorte suffisante dans une maison d’arrêt ; que les scellés seront apposés sur ses papiers ; charge de l’exécution de ces dispositions le citoyen Fabre. Signé : Voulland, Louis du Bas-Rhin, Fabre porteur de l’ordre » [3].

En vertu de cet ordre M. de Boissy fut arrêté chez lui à La Marre dans la nuit du 10 au 11 ventôse. Le lendemain les officiers municipaux de Douy-la-Ramée durent, en sa présence et en celle du sus-nommé Fabre, visiter par une perquisition minutieuse les chambres, cabinets, armoires, papiers de M. de Boissy et y apposer les scellés. Dans leur procès-verbal qui constate qu’il n’a été rencontré rien de suspect, ils offrirent de se porter caution de leur concitoyen, d’en répondre et de le garder à sa maison de La Marre, invoquant l’exemple de M. de Girardin, détenu en sa maison d’Ermenonville sous la caution de la municipalité. Il ne fut pas déféré à leur demande ; le comte de Boissy fut transféré à Paris dans une maison dite de santé et d’arrêt, située rue du Chemin-Vert. Marié depuis cinq ans à Mlle d’Aligre, il laissait sa femme gravement malade et une petite fille de 3 mois. Ses amis travaillèrent à son élargissement. Tout détenu devait à cet effet « déclarer en peu de mots quelle avait été son opinion politique dans les mois de mai, juillet et octobre 1789, au 10 août, à la mort du tyran, au 31 mai et dans les crises de la guerre ». Il fut fait en son nom la déclaration suivante : « Ami par goût et par principe de la liberté et de l’égalité que la nature a mise entre les hommes, Hilaire Rouillé Boissy a toujours partagé l’intérêt qu’ont témoigné les bons citoyens et les vrais patriotes aux évènements successifs qui, depuis le mois de mai 1789, ont amené, fondé et consolidé l’établissement de la liberté et du gouvernement républicain. Il a toujours fait des vœux pour la succès des armes de la République, encouragé ses défenseurs par tous les moyens possibles, soulagé par ses dons leurs familles ; enfin à l’égard de ses principes comme au sujet de tout ce qu’il a fait pour les prouver, il s’en réfère entièrement aux témoignages de ses concitoyens des communes de Forfry et de Douy-la-Ramée. » Ce langage était habile et courageux, eu égard aux circonstances dans lesquelles il se produisait. Ces circonstances étaient atrocement terribles ; la guillotine était en permanence et les plus nobles têtes tombaient sous le couteau. Pendant que le comte de Boissy était détenu, Robespierre envoyait à l’échafaud Hébert et ses partisans (24 mars), et quelques jours après, Danton, Camille Desmoulins et leurs amis (5 avril) ; il faisait rendre un nouveau décret contre les nobles et les suspects, supprimant toutes formes légales et enlevant toutes garanties aux accusés. Le comte de Boissy devait se croire perdu : « le régime de la Terreur n’avait jamais été plus sanguinaire ; en 47 jours, dit M. Duruy, du 10 juin au 27 juillet, 1.400 personnes périrent. » Ces crimes exaspérèrent la conscience publique ; Robespierre à son tour accusé d’aspirer à la dictature, fut après des débats orageux, arrêté avec Couthon, Saint-Just, et autres, mis hors la loi et exécuté le 28 juillet. Le prisonnier put respirer. Un ordre du comité de sûreté générale du 18 vendémiaire an III (9 septembre 1794) le mit enfin en liberté ainsi que son père détenu avec lui en la maison de santé de Picpus où il avait été transféré[4].

Quelque pénibles qu’aient été les épreuves du comte de Boissy, combien d’innocents ont eu, à cette abominable époque, plus encore à souffrir !

Rendu à ses concitoyens, le comte de Boissy leur conserva reconnaissance et il n’oublia jamais que Pierre-Philippe Benoist avait fait les plus généreux efforts pour lui épargner ces épreuves.

La comtesse de Boissy ne fut pas elle-même à l’abri de cruelles vexations : quinze jours après l’arrestation et l’incarcération de son mari, un arrêté du comité de sûreté générale ordonnait « que la ci-devant comtesse de Boissy, fille de l’ancien président d’Aligre, demeurant à La Marre, fût conduite sur le champ dans une maison d’arrêt du département de Seine-et-Marne et les scellés apposés sur ses effets et papiers. » Cet arrêté toutefois ne fut pas exécuté à la lettre : la comtesse de Boissy resta détenue chez elle jusqu’au 5 frimaire an III où un autre arrêté lui rendit la liberté.

Lors de la nouvelle division administrative de la France, Douy-la-Ramée, malgré l’instante demande du maire, d’être rattachée au canton de Meaux, fit partie du canton de Crouy-sur-Ourcq, et passa au canton de Lizy, lorsque celui de Crouy fut supprimé (25 fructidor an IX, 12 août 1801).

Lorsque la loi chargea le pouvoir municipal de la tenue des registres de l’état civil, ce fut au curé qu’ils furent confiés, et Chaisemartin fut le premier officier public à Douy ; il remplit cette fonction jusqu’au moment où la loi du 25 vendémiaire an II l’interdit aux prêtres.

Pierre-Philippe Benoist resta maire de Douy-la-Ramée jusqu’au 10 germinal an VII, jour où il fut remplacé par Philippe Desprez ; il remplaça celui-ci le 12 fructidor an XII et resta maire jusqu’en 1826, sauf durant les Cent jours où la mairie fut confiée à Defruit, officier de santé. Il eut pour adjoint, entre autres, Chaisemartin, Dusautoy, Boin instituteur, Delahaye.

Ont été successivement maires et adjoints :

MAIRES :
1826-1840. — Heurlier Pierre-Augustin, fermier à Nongloire
1840-1849. — Fouillaux Jean-Hubert, propriétaire de La Marre et de La Ramée
ADJOINTS :
1824..... — Delahaye.


1837-1849. — Lefèvre Louis-Isidore

C’est sous cette administration que la maison d’école et mairie

a été acquise.
MAIRES :
1849-1868. M. Lefèvre Louis-Isidore, fermier de l’ancienne ferme seigneuriale.
1868-1871. — M. Heurlier Emile-Augustin, fermier à Nongloire.
ADJOINTS :
1849-1868. — M. Heurlier Emile-Augustin.


1868-1871. — M. Lefèvre Jules-Alphonse.

Sous cette administration fut votée la construction du chemin vicinal de Douy au chemin de grande communication n°38 par Nongloire.

1871. — M. Lefèvre Jules-Alphonse, fermier de l’ancienne ferme seigneuriale (en exercice).
1871-1878. — M. Béguin Auguste.
1878-1881. — M. Benoist Joseph-Emile.
1881. — M. Boyard Euloge-Léopold (en exercice).

Sous cette administration ont été construits le chemin dont il vient d’être question et celui de Douy à Brégy ; de plus la commune a été dotée d’un lavoir communal (à la Ramée), d’une subdivision de pompiers, d’une société de secours mutuels.


On remarquera que l’administration municipale a été constamment remise aux mains d’une des personnes qui avaient le plus d’intérêt à la bonne gestion des affaires communales.

La paroisse et commune de Douy semble justifier ce proverbe : Heureux les peuples et les individus qui n’ont pas d’histoire. Elle n’en a pas à proprement parler. Elle a vécu obscurément mais paisiblement, sans éclat comme sans trouble. Sa population adonnée aux travaux agricoles sur un sol fertile, a moins souffert que bien d’autres des malheurs des temps passés. En 1790, dit un document officiel, il n’y avait pas un mendiant à Douy. C’était un privilège dû à la générosité du couvent de Fontaines et de MM. de Boissy et d’Oisy, dont la paroisse recevait annuellement 1,240 livres pour soulager les pauvres et les infirmes. Elle pouvait avec cette somme, qui représente plus de 3.000 francs d’aujourd’hui, pourvoir à tous les besoins. Depuis, en cette même paroisse, le couvent de Fontaines s’est en quelque sorte survécu à lui-même dans sa charité envers les pauvres ; c’est une ancienne religieuse de ce couvent, qui, on l’a vu, a doté le bureau de bienfaisance. Si les revenus sont moindres, les besoins sont aussi beaucoup moindres qu’avant 1789 ; à ces revenus d’ailleurs doivent se joindre les secours à attendre des hospices civils de Meaux. Bref, plus d’une commune importante peut envier le sort de la petite commune de Douy-la-Ramée qui a pu, sans avoir à peine besoin de recourir à des impositions extraordinaires, créer son réseau vicinal, établir école et mairie, qui a su fonder et sait entretenir dans son sein une compagnie de pompiers, une société de secours mutuels et possède les ressources nécessaires pour soulager dans de justes limites l’indigence et les misères accidentelles. Cet ensemble d’institutions et de créations fait honneur à la population comme aux administrateurs de la commune.



  1. Le 12 brumaire an II, furent envoyées à Meaux 2 cloches pesant 3, 500 livres, 139 livres de cuivre, 229 livres de fer.
  2. En 1793, Douy, qui avait déjà fourni 6 de ses enfants : Toussaint-François Delaître, Etienne Lafosse, Jean-Baptiste Plateau, Clabaud et Jacques Goulas, dut en fournir 7 autres : Susset, Charpentier, Jouy, Trappe, Lacour, Ozanne et Poncelet qui se fit remplacer moyennant 900 livres. Ces humbles soldats ont contribué pour leur part à préserver le sol national de l’invasion.
  3. Voulland, né à Uzès, protestant, vota la mort de Louis XVI et présida la Convention du 7 au 21 décembre 1793. Au comité de sûreté générale, il se faisait remarquer par ses rigueurs, ses emportements et l’exubérance de ses gestes qui lui donnaient l’air d’un furieux. Il est mort en 1802 dans la misère. Louis du Bas-Rhin, né à Bar-le-Duc, vota aussi la mort de Louis XVI, se montra au comité de sûreté générale moins violent que ses collègues, fut président de la Convention le 5 octobre 1794 et mourut en 1796 (Biographie générale de Firmin Didot).
    Quant au porteur de l’ordre nommé Fabre et qui avait prénom Jacques, nous ignorons quel personnage il était.
  4. Cet ordre est signé : Rewbel, Bentabole, Clauzel, Laporte, Goupilleau de Fontenac, Bourdon de l’Oise.
    On rapporte que le comte de Boissy ne voulant pas émigrer, mais désirant échapper à l’attention des pouvoirs publics, s’était durant quelque temps dissimulé sous les apparences d’un domestique de marchand mercier, porte-balle, tandis que son valet jouait le rôle de maître.