Notes Eneide/Livre VIII

Traduction par divers traducteurs sous la direction de Charles Nisard.
Lucrèce, Virgile, Valérius Flaccus - Œuvres complètesFirmin Didot (p. 477-478).
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LIVRE VIII.

v. 630. Fecerat et viridi fetam Mavortis in antro Procubuisse Iupam ;… On a reproché à Virgile d’avoir négligé beaucoup d’événements glorieux dans l’histoire romaine. La défaite d’Annibal, la captivité du roi Persée, les triomphes des Scipions, auraient figuré d’une manière aussi brillante sur le bouclier d’Énée, que plusieurs autres événements moins importants, et dont la vérité a été mise en doute avec beaucoup de raison, tels que la résistance de Coclès, le supplice de Métius, et la victoire de Camille. Cela peut être vrai, mais il ne faut pas oublier que le but principal de Virgile était de parler de la bataille d’Actium ; après avoir pris l’enfance héroïque du peuple romain, il passe tout à coup à l’époque de la plus grande splendeur de l’empire, et il semble réserver tous les efforts de son génie pour décrire le combat qui décida et commença le règne d’Octave. On a dit que Virgile avait cherché à louer Auguste dans le personnage d’Énée ; mais il faut avouer qu’Auguste prête ici un nouvel éclat au héros troyen. Quoi de plus propre, en effet, à rehausser la gloire d’Énée, que de le montrer comme la première cause de tant de grandeurs, et de le parer, pour ainsi dire, des trophées qui faisaient, au temps de Virgile, l’admiration de l’univers soumis ?