Notes (Pensée des jardins)/Sur l’Invisible

Société du Mercure de France (p. 32-33).

SUR L’INVISIBLE

Si nous découvrons chaque jour une nouvelle couleur dans la houille, c’est que, chaque jour, nous sommes aptes à saisir une couleur nouvelle. Ainsi l’Univers se découvre lui-même, et notre propre reflet s’apparaît dans l’eau peu à peu plus nuancé. Les formes végétales primitives sont épaisses, grossières. Mais nos regards plus aigus peu à peu les ont découpées comme avec des ciseaux. Et ce sont des yeux d’amoureuses qui, pour les placer entre leurs seins, ont ajouré les feuilles en dentelles des mimosas. Mais c’est déjà de la dentelle ancienne. Et vous verrez que ces feuilles, à mesure qu’évolueront les dentelles, suivront les mouvements du crochet.