Néologie, ou Vocabulaire de mots nouveaux/Désespoirs
Moussard, (tome I, p. 176-177).
Désespoirs. Corneille a dit, dans les Horaces :
Et par les Désespoirs d’une chaste amitié,
Nous aurions des deux camps tiré quelque pitié.
On n’emploie plus aujourd’hui Désespoir au pluriel ; il fait pourtant un très-bel effet. Mes déplaisirs, mes craintes, mes douleurs, mes ennuis, disent plus que mon déplaisir, ma crainte, etc. Pourquoi ne pourrait-on pas dire mes Désespoirs, comme on dit mes espérances ? Ne peut-on pas désespérer de plusieurs choses, comme on peut en espérer plusieurs ? (Voltaire.)