Nécrologie de M. Célestin Hippeau

Nécrologie de M. Célestin Hippeau
Revue pédagogique, premier semestre 1883 (p. 568-569).

M. C. Hippeau. — Le 31 mai est mort, à Paris, à l’âge de 80 ans, M. Célestin Hippeau, ancien professeur de faculté, auteur de plusieurs ouvrages destinés à faire connaître, en France, l’organisation de l’instruction publique dans divers pays étrangers. Né à Niort le 11 mai 1803, M. Hippeau était entré de bonne heure dans l’enseignement secondaire ; par son travail, il arriva à une chaire de faculté, d’abord comme suppléant de Génin à Strasbourg, puis à Caen, où il occupa pendant plus de vingt ans la chaire de littérature française (1847-1869). Il fut chargé en 1855 d’une mission littéraire en Angleterre et en 1867 d’une mission pédagogique aux États-Unis. Il publia sur cette dernière, en 1871, un ouvrage qui frappa vivement l’attention publique, parce qu’il venait à un moment où, pour relever la patrie de ses désastres, on se préoccupait de réformer l’éducation. Encouragé par le succès de ce livre, M. Hippeau publia des études analogues sur l’instruction en Allemagne, en Angleterre, en Italie, en Russie, dans les États Scandinaves, et enfin dans la République Argentine. Il fut chargé en 1879 d’une mission en France pour l’organisation de l’enseignement secondaire des filles, et, en dernier lieu, il avait entrepris la publication des rapports auxquels avait donné lieu l’éducation nationale dans nos grandes assemblées de la Révolution : le premier volume avait paru en 1881 et le second était sous presse. Malgré son âge avancé, M. Hippeau ne cessait pas de travailler, et il avait donné au concours Pereire un mémoire qui avait obtenu un prix de 10,000 francs.