Nécrologie de Charles Friedel

Anonyme
Nécrologie de Charles Friedel
Revue internationale de l’enseignement, volume 37, juin 1899, Texte établi par François PicavetSociété de l’enseignement supérieur37 (p. 548-549).
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III. — CHARLES FRIEDEL

Notre éminent collaborateur, M. Charles Friedel, né à Strasbourg le 12 mars 1832, avait étudié avec Würtz. Conservateur des collections minéralogiques de l’École des Mines, maître de conférences à l’École Normale supérieure, il fut professeur de minéralogie, puis de chimie organique à la faculté des sciences. Depuis 2 ans, il dirigeait l’enseignement de chimie appliquée à l’industrie qu’il a fait connaître à nos lecteurs dans un remarquable article de la Revue internationale du 15 Décembre 1898. La Faculté des sciences et l’Institut de chimie appliquée, la Société française de minéralogie, la Société chimique, l’Académie des sciences, l’École Alsacienne, dont il était un des fondateurs, regretteront vivement sa mort. C’était un savant dont les travaux sur les acétones, les aldéhydes, les anhydrides lactiques, les combinaisons aromatiques et les propriétés chimiques de diverses espèces minérales, étaient fort appréciés de l’Institut. C’était un organisateur qui avait rapidement réussi à constituer fortement à Paris l’enseignement de la chimie appliquée, qui paraît appelé à prendre une place si grande dans nos Universités. C’était enfin, comme on l’a justement écrit, un grand savant doublé d’un caractère. Il était de ceux devant lesquels les contemporains s’inclinent et dont la postérité garde le nom » La Société d’enseignement supérieur et son Conseil de direction, dont il était membre, la rédaction de la Revue internationale de l’Enseignement s’associent aux éloges et aux regrets de ses collègues, de ses confrères, de ses disciples.