Monseigneur François de Laval/Introduction

L’œuvre des tracts (p. 1).

Monseigneur François de Laval




LE 16 juin 1659, un navire de France était signalé remontant le fleuve au large de l’Île d’Orléans, le navire que la ville de Québec attendait fiévreusement depuis plusieurs jours. Aussitôt, le gouverneur, les Jésuites, leurs élèves, tous les Français et les néophytes descendent vers le quai de la basse-ville. Et voici que sur le vaisseau qui s’approche lentement apparaît la belle figure de Mgr François de Laval, vicaire apostolique, premier évêque de la Nouvelle-France. La foule éclate en acclamations, elle se précipite à genoux pour recevoir sa bénédiction, elle le conduit en procession au son des cloches et au bruit du canon par les raidillons de la colline à l’église paroissiale, de là au collège des Jésuites, sa première résidence, où un drame sacré est joué en l’honneur de celui qui vient au nom du Très-Haut.

Le P. Jérôme Lalemant, supérieur de la Mission, écrivait au Général de la Compagnie de Jésus que l’évêque avait été reçu « comme un ange de Dieu ». C’était l’impression de tous devant ce grand air de noblesse, tempéré de bonté souriante, de modestie, d’amour des âmes qui illuminait son regard, embrasait chacune de ses paroles.

Mgr de Laval devait être en effet l’Ange de la colonie naissante, comme autrefois l’ange Raphaël auprès du jeune Tobie.