Modorf-les-bains/19

Anomalies de la menstruation. — Stérilité et avortement habituel.

a. L’aménorrhée. On entend par là les pertes trop minimes, indiquant le peu d’intensité du molimen menstruel, la torpeur sexuelle. Elle est ordinairement liée à un état général d’anémie, de lymphatisme ou d’obésité qui est fort heureusement modifié par une cure à Mondorf. C’est un fait d’expérience que, chez des personnes qui séjournent dans des conditions normales à Mondorf, la menstruation devient plus abondante et se répète avec une plus grande fréquence. La cure aux eaux chlorurées-sodiques est particulièrement excitante pour l’appareil circulatoire et le système nerveux ; même le vieillard, s’il en faut croire d’aucuns, n’est pas à l’abri de surprises, qui cependant, bien qu’elles soient inopportunes, n’ont rien de particulièrement alarmant.

b. Les ménorrhagies reconnaissent généralement pour cause des troubles locaux, inflammations et déviations de l’utérus, développement de tumeurs malignes et bénignes, etc. Le traitement dépend ici évidemment des causes premières ; mais il y a des personnes, et leur nombre n’est pas si petit, chez lesquelles, sans qu’il existe un dérangement spécial, on constate des pertes qui épuisent, par leur abondance, leur longue durée et leur retour fréquent. Dans ces cas, l’effet purgatif et tonique de notre eau, les douches révulsives, appliquées sur les membres thoraciques et les épaules, les bains de siège etc. produisent un effet très manifeste, et parviennent à éviter l’anémie, qui serait la conséquence obligée de ces pertes copieuses.

c. La Dysménorrhée ou menstruation douloureuse, accompagnée de douleurs aux reins et dans les cuisses, de coliques utérines, exige encore plus que la ménorrhagie, une investigation minutieuse des organes sexuels. Le traitement est le plus souvent de nature chirurgicale, et faillit rarement, tandis que le traitement thermal est d’une importance plus secondaire. Fort malencontreusement, on a le plus souvent affaire à des patientes non mariées, de sorte que le diagnostic et le traitement conséquent éprouvent des difficultés regrettables, d’autant plus qu’une guérison naturelle n’arrive presque jamais, et qu’au contraire les victimes de cet état ont toutes les chances de voir leurs maux augmenter et se compliquer.

d. La disposition aux fausses couches habituelles, quand on ne peut découvrir aucune raison mécanique ou dyscrasique pour expliquer cet accident, constitue un objet pour les cures aux eaux chlorurées-sodiques. Aussi avons-nous eu l’occasion de soigner à Mondorf plusieurs cas qui nous ont été adressés par des gynécologistes très distingués, et nous avons constamment pu observer un excellent effet qu’il est permis d’attribuer sans hésitation à l’influence seule de nos eaux.

e. La stérilité est très souvent symptomatique d’un état pathologique de l’appareil sexuel. Il n’est donc point étonnant que des stations thermales, possédant toutes les ressources appropriées à la guérison de ces différents états, aient pu réaliser les désirs de conjoints en quête de postérité.