Modernités/Poètes et Bourgeois/Critique
E. Giraud et Cie, éditeurs, (p. 35-36).
POÈTES ET BOURGEOIS
I
CRITIQUE
Au bureau du journal.
Le poète critique,
Feuillette sans le lire un volume de vers.
Arrive Mastuvu, le roi des reporters,
Qui ressemble à Balzac ;
« Tiens, tiens, le Monde antique,
Dit-il en regardant le volume entr’ouvert,
« Très fort, ce garçon-là, non, vraiment, c’est attique,
« Très grec et plein d’audace… »
— « Et très impolitique.
« Un début éclatant est un début qui perd.
« Je n’en parlerai pas. »
— « Si l’auteur a des rentes ? »
— « En a-t-il ? »
— « Heu, vingt mille… »
— « Alors, tu me présentes. »
— « Je ne le connais pas, mais c’est aisé, mon cher. »
— « Allons, c’est vingt-cinq louis pour la faim… dans une heure
« Je t’aurai bâclé ça : poèmes de la chair,
« Rimes d’or, un cliché…… Cet oison-là demeure ?