Rabbin Simon Levy
Féret, Maisonneuve. (p. 46-65).


CHAPITRE III

DIEU JUSTE ET BON


Nous revenons pour un instant sur le chapitre précédent dans le but d’éclaircir un point que les contempteurs du Judaïsme ont réussi à obscurcir dans l’esprit de bien des hommes sérieux. Nous sommes fâché de le dire, mais pour la plus grande gloire du Christianisme dont on a essayé, depuis son berceau, d’établir l’originalité vis-à-vis de la doctrine juive, on s’est plus d’une fois attaché à défigurer celle-ci. On comprend que nous ne puissions nous taire sur de semblables injustices. D’ailleurs, montrer que le Judaïsme a enseigné ce que l’on prétend qu’il n’a pas enseigné, n’est-ce pas encore prouver que, de tout temps, il a été la source où ont largement puisé les croyances qui sont venues après lui, et qui ont prétendu le surpasser en ne faisant que l’imiter ou, pour mieux dire, le copier ? Or, en exposant tout à l’heure le dogme biblique de la spiritualité de Dieu avec ses conséquences les plus immédiates et les plus naturelles, nous étions sans cesse préoccupé du reproche si souvent fait au Pentateuque d’avoir localisé Dieu, d’en avoir fait le Dieu d’une nation spéciale, le Dieu d’Israël. Si ce reproche était fondé, l’immatérialité de Dieu ne serait plus qu’un mot vide de sens ; nous nous serions attaché à une ombre ; c’en serait fait de ce spiritualisme que nous revendiquions pour la religion juive, et il ne resterait plus à la Bible qu’à céder le pas à l’Évangile et au Coran. Un Dieu particulier, un Dieu national n’est plus un Dieu-esprit, et quelque effort que l’on fasse, on ne parviendra pas à dégager un Dieu local de la matérialité qui lui est inhérente.

Heureusement cet effort n’est point à faire pour ce qui regarde le Dieu proclamé par la Bible, et, en présence du grand nombre de textes dont elle fourmille sur ce point, nous sommes étonné que l’on ait pu se méprendre aussi étrangement sur l’esprit général de presque chacune de ses pages, et que l’on se soit si servilement attaché à la littéralité d’un de ses mots, quand tout en elle parle de l’immensité du Créateur, ainsi que du caractère d’universalité qu’il revêt. Faut-il en réalité plus qu’un peu de bonne foi pour comprendre, dans leur vrai sens, ces termes : Dieu d’Israël ? Est-ce que les Saintes Écritures veulent dire autre chose par là que le Dieu adoré par Israël ? Est-ce que, en employant cette expression, elles ont jamais voulu faire plus que consacrer une locution reçue, en usage dans le monde d’alors ? Au temps où le peuple hébreu reconnut l’Éternel pour Dieu, il fut le seul qui eût fait cette profession de foi. Les autres peuples avaient chacun leur dieu, des divinités particulières qui étaient censées les protéger contre les divinités des autres pays. Aux yeux de ces peuples, le Dieu adoré par Israël n’était ni plus ni moins qu’un Dieu particulier, et, à leur tour, les Hébreux acceptaient cette dénomination parce qu’elle servait très bien à distinguer l’Éternel des dieux étrangers. Mais est-ce à dire que, dans leur opinion, l’Éternel ne possédât pas l’immensité ? Nullement. Pour eux, tout en étant le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, il ne cessait pas d’être le Dieu du Ciel et de la terre[1], le Juge de tout l’univers[2] », le Dieu principe de tout esprit et de tout « être[3] », celui qui, comme le proclame Salomon, « n’a point d’habitation sur le globe et que les cieux des cieux ne sauraient contenir[4] », celui enfin que les docteurs juifs appellent « le lieu », parce que, disent-ils, « il est le lieu du monde, tandis que le monde ne saurait jamais être le lieu où Dieu pût être enfermé[5] ».

Ainsi, pas un seul des attributs métaphysiques de Dieu n’a échappé au Judaïsme. Dieu est pour lui l’être nécessaire, subsistant par lui-même, de toute éternité ; souverainement simple, unique, remplissant l’immensité des mondes de sa présence, immatériel et possédant des perfections que nul autre être ne possède au même degré que lui ; de plus, parfaitement spirituel en tant qu’il est le Dieu de tous les esprits, le principe de la raison humaine, le soleil auquel s’éclairent toutes les intelligences.

Mais, s’il est vrai de dire que, sous le rapport de tous ces attributs métaphysiques de Dieu, le Judaïsme a légué des idées toutes formées aux deux religions qui sont issues de son sein, peut-on en dire autant des attributs moraux, tels que la justice et la bonté du Créateur ? La doctrine juive les a-t-elle conçues avec la même clarté, les a-t-elle exposées avec la même netteté, la même largeur, la même profondeur de vues, ou bien serait-on en droit de soutenir qu’à l’égard de la justice, de la bonté, de la sainteté divines, il lui restât à apprendre quelque chose des doctrines chrétiennes et musulmanes qui, on le sait, ont prétendu venir après le Judaïsme, non pas tant pour confirmer ses enseignements, que pour les rectifier et pour les compléter ?

Certes, nous nous empressons de rendre pleinement témoignage et d’applaudir à la grandeur de conception avec laquelle Jésus et Mahomet ont envisagé Dieu sous son triple caractère de Dieu bon, juste et saint. Cet aveu nous coûte d’autant moins, qu’en exposant, comme nous allons l’essayer, leurs enseignements sur ce point, nous ne faisons que rendre hommage à la doctrine juive qui les leur a fournis sans exception.

Et tout de suite, qui pourrait ne pas admirer cette expression vive et énergique du sentiment de la bonté divine, sortie de la bouche de Jésus et rapportée, en ces termes, dans l’Évangile selon Mathieu : « Et voici quelqu’un s’approchant, lui dit : « Mon bon maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » Il lui répondit : Pourquoi m’appelles-tu bon ? Il n’y a qu’un seul bon, c’est Dieu[6]. » N’était-ce pas là proclamer que Dieu possède cette plénitude d’amour que ne saurait posséder aucun être en dehors de lui ? Il est seul bon ; personne ne sait aimer comme lui ; c’est un amour ineffable qui le pénètre, un amour qui lui fait embrasser, dans une seule et même affection, tous les êtres que sa puissance créatrice a répandus sur la surface du globe.

Ajoutons qu’en prêchant ce Dieu plein de bonté, Jésus n’a point voulu assurer le coupable de l’impunité de sa faute. L’amour de Dieu, en même temps qu’il est le principe générateur de la bonté divine, l’est également de la justice. Qu’est, à vrai dire, la justice de Dieu ? L’amour aimant l’ordre et l’harmonie, et obligé, en cette qualité, de punir les fauteurs de désordre. Aussi, partout dans les Évangiles, un Dieu juste est-il annoncé « Père juste, le monde ne t’a point connu, mais » moi je t’ai connu[7]. » « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés[8]. » Et Paul, l’apôtre des Gentils, s’écrie à son tour : « Que disons-nous ? Y a-t-il de l’injustice en Dieu ? Nullement. Au contraire, c’est dans cet Évangile que la justice de Dieu est révélée de foi en foi, selon qu’il est écrit le juste vivra par sa foi[9]. » Entre cette justice et cette bonté de Dieu, dont les effets, s’ils n’étaient tempérés par un pouvoir modérateur, iraient si facilement à l’encontre les uns des autres, se place, selon la doctrine chrétienne, la miséricorde, la patience divine. Dieu attend longtemps le pêcheur, il espère toujours le voir revenir à lui, et ce n’est que lorsque la mesure de ses péchés est comble, qu’il le punit. « Et qu’y a-t-il à dire, s’écrie encore Paul, si Dieu voulant montrer sa puissance, a retenu, avec une grande patience, les vaisseaux de sa colère disposée à la perdition[10] ? Dieu est miséricordieux ; son soleil se lève sur la tête des bons comme sur celle des méchants, et il fait pleuvoir sur les injustes comme sur les justes[11]. »

Il ne restait plus, pour compléter ces beaux et consolants enseignements, qu’à proclamer la sainteté de Dieu. Sur ce point encore le Christianisme est explicite. Rien, selon lui, ne peut arrêter l’expansion de l’amour de Dieu, soit que cet amour veuille se répandre en actes de bonté, soit que, par la loi de justice inhérente à sa nature, il se traduise au dehors en actes de punition, en châtiments : « Dieu est saint et parfait ». enseigne-t-il en cent endroits divers. « Lui seul est reconnu véritable. Ni les erreurs ni les mensonges n’entachent sa divine essence. Toujours et inévitablement, il rendra à chacun selon ses œuvres[12]. »

Quoi de plus pur que de tels principes ! Y en a-t-il de plus propres à fortifier chez l’homme le sens moral, à lui inspirer de la résignation et de la dignité dans le malheur, de la modestie et un sentiment de gratitude au sein de la prospérité, puisqu’ils enseignent que tout ce qui nous arrive, richesse ou pauvreté, santé ou maladie, biens du corps ou biens de l’esprit, nous est départi par un Être en qui il n’existe point d’injustice, et dont l’amour pour le monde est sans bornes comme sans défaillance ?

A son tour Mahomet ne mérite pas moins d’être applaudi. Le Dieu qu’il annonce est également d’une bonté, d’une justice, d’une sainteté parfaites. L’auteur du Coran n’est ni moins éloquent, ni moins explicite que le fondateur du Christianisme, en parlant de cet amour à la fois si tendre et si expansif que le Créateur nourrit pour ses créatures. Lisez les chapitres où il décrit les soins que Dieu prend du monde, la régularité avec laquelle il y fait luire son soleil pour en éclairer les habitants et en réchauffer le sol, la mesure avec laquelle il fait tomber l’eau des nuages ! Voyez encore comme il représente le Créateur déployant la terre sous les pas des mortels, des idolâtres mêmes, versant la pluie bienfaisante qui fait éclore les plantes des jardins et croître les moissons des plaines ; lisez ces pages et comme tantôt, en lisant les Évangiles, vous y trouverez l’expression du plus profond sentiment de la bonté de Dieu. « C’est lui, ajoute Mahomet, qui a fait grandir tous ces palmiers élevés, dont les dattes retombent en grappes suspendues ; c’est lui qui a créé les animaux pour que les hommes se nourrissent de leur lait, et qu’ils puissent se faire porter par eux comme fait le vaisseau de celui qui voyage sur les mers. Et malgré tant de bienfaits qui leur sont distribués chaque jour, les hommes traitent encore la vérité de mensonge, et s’agenouillent devant des statues incapables de volonté, de mouvement et de réflexion[13]. » « Pourquoi, dit ailleurs Mahomet, pourquoi désespéreriez-vous de la bonté divine ? Dieu vous a tirés du néant et vous a fait passer sous des formes différentes. Ne voyez-vous pas comme il a créé les sept cieux qui l’enveloppent dans leur vaste enceinte ? Il a suspendu au firmament la lune pour réfléchir la lumière et le soleil pour la communiquer. Et ce qu’il exige de vous en retour de tant de bontés. ne dépasse pas vos forces ; ce qu’il vous demande, c’est de racheter les captifs, de nourrir, pendant la famine, l’orphelin qui vous est lié par le sang, ou le pauvre couché sur la dure ; ressentez pour eux de la commisération ; soyez bienfaisants au nom du Dieu clément et miséricordieux[14]. »

Et cette dernière formule « au nom du Dieu clément et miséricordieux », le prophète de l’Islamisme la répète en tête de chacun de ses discours, comme s’il eût voulu faire de la bonté divine la pierre fondamentale, le Credo de sa religion.

Cependant, tout en exaltant la bonté de Dieu et en se plaçant constamment sous son invocation, Mahomet fait encore une large part à la justice divine. Dans son opinion aussi, Dieu ne saurait laisser passer une infraction à l’ordre établi sans la châtier. Il est un Dieu juste qui est le témoin de nos actions ; craignons donc de commettre une injustice ; lui, non plus, n’en commet jamais, et aucun bienfait ne saurait rester sans récompense[15]. »

Enfin, de même que Jésus, Mahomet prêche la sainteté de Dieu, c’est-à-dire sa perfection empreinte sur toutes ses œuvres et se manifestant dans toutes ses actions : « Tu ne trouveras aucune imperfection dans la création du miséricordieux[16]. » Dieu est savant et sage[17]. » « Si le Dieu clément et sage, ne faisait éclater sa miséricorde sur vous, il punirait à l’instant le parjure. Si la clémence et la bonté divines ne veillaient sur vous, ce mensonge aurait attiré sur vos têtes un châtiment épouvantable. Rendez grâce à la bonté et à la miséricorde du Très-Haut, implorez sans cesse l’indulgence du ciel, car le Seigneur est clément ; la miséricorde est son partage ; il fera grâce à celui qui, touché de repentir, se corrigera[18]. »

Il est donc bien vrai que, dans les Évangiles comme dans le Coran, se trouvent les plus purs enseignements sur les attributs moraux de Dieu. Nous avons tenu à en reproduire textuellement les traits les plus saillants, afin de convaincre ceux qui seraient le moins disposés à y croire. Et, en vérité, nous comprendrions qu’on en pût douter au premier abord. Car, si l’on voulait se borner à un simple exposé des doctrines musulmane et chrétienne, et mettre en regard de cet exposé les règles pratiques, on trouverait certainement que les sectateurs et même les fondateurs des deux nouvelles religions se sont trop souvent, hélas ! écartés de ces magnifiques et consolants enseignements sur la justice et la bonté de Dieu. Si c’était ici le lieu de le faire, nous pourrions montrer Jésus et Mahomet infligeant un démenti formel à la justice divine, en déclarant le péché inexpiable pour le coupable mort dans l’impénitence et le menaçant des feux éternels de l’enfer ; nous pourrions leur reprocher d’avoir dénié l’espoir du salut à tout homme qui ne marche pas sous leur bannière religieuse, ce qui nous permettrait d’élever au-dessus de leurs affligeantes déclarations, pour la leur opposer, la parole autrement conforme à la bonté divine, par laquelle les Docteurs juifs promettent les délices de la vie future aux Justes de toutes les nations, quel qu’ait été le symbole de leur foi[19] » ; nous pourrions enfin prouver, en nous appuyant sur cette réprobation divine dont les chrétiens disent les Juifs accablés depuis des siècles, que la justice de Dieu ne peut plus être qu’un vain mot, dans une croyance où l’on présente le Créateur se jouant perpétuellement du sort d’un peuple malheureux, lequel, s’il avait commis réellement un crime, l’aurait depuis longtemps expié, et ne mériterait pas, en tout cas, d’être ainsi puni dans l’innocence de ses enfants jusqu’à la millième génération, de laquelle Dieu n’a parlé que pour la combler de ses bontés et non de sa colère dont la Bible a elle-même désigné la limite plus restreinte[20].

Mais toutes ces contradictions, ou plutôt toutes ces altérations de la vérité biblique, ressortiront peu à peu dans la suite de ce livre. Pour le moment, nous n’avons qu’à chercher d’où proviennent les nombreux points de ressemblance, tant sous le rapport de la forme que sous celui du fond, qu’ont entre eux le Christianisme et le Mahométisme dans ce qu’ils enseignent des attributs moraux de Dieu.

Eh bien, comment se fait-il que dans les deux nouvelles doctrines, dont l’une fut formulée sur le sol de la Palestine, et l’autre sur la terre sacrilège et toute remplie d’idoles de l’Arabie, les mêmes expressions et les mêmes figures aient servi à peindre les caractères de justice, de bonté et de sainteté propres au Créateur ? Mahomet quittant à l’âge de quarante ans la carrière commerciale pour se faire le fondateur d’une religion, Jésus rompant avec ses maîtres, les pieux docteurs de la Synagogue, pour se faire le réformateur d’une autre, et tous deux enseignant de la même façon, dans le même ordre, sous le même aspect, les attributs moraux de Dieu, n’y a-t-il pas là de quoi faire pressentir qu’ils devaient avoir eu sous les yeux un commun modèle, duquel ils se sont inspirés, et qu’ils ont parfois littéralement copié ? C’est aussi ce qui a eu lieu.

Penchés sur la Bible, Jésus et Mahomet se sont naturellement attachés à en tirer les vérités avec lesquelles ils espéraient pouvoir gagner promptement le monde. Et parmi ces vérités s’en trouvait-il une qui eût pu mieux servir leur dessein que celle d’un Dieu juste et bon ? Ne prévoyaient-ils pas, et n’était-il pas aisé de prévoir, que cette vérité serait sinon la seule, du moins la plus particulièrement capable d’inspirer un courage et une énergie de caractère difficiles à lasser et à abattre ? Sous l’invocation et avec l’appui d’un Dieu juste et bon, on ose tout entreprendre et tout espérer. D’ailleurs, ils voyaient les Saintes Écritures insister sur cette même vérité avec une persistance significative, cherchant sans cesse à la mettre en relief par des comparaisons les unes plus expressives que les autres ; ils la retrouvaient presque sur chaque page de la Bible, et cela sous des formes de langage toujours pleines de charmes. Ainsi, lisaient-ils le Pentateuque ? Ils y voyaient, dès le début, Dieu créant l’homme de ses propres mains comme nous ferions, nous, d’une œuvre de prédilection ; il ne confie à nul autre le soin de bâtir son corps ; il ne dit pas à la terre : produis-le, ni aux eaux : faites-le sortir de votre sein ; il le pétrit, il le façonne lui-même, et, à peine l’a-t-il animé d’un souffle de vie, qu’il le destine déjà au plus parfait bonheur ; il le place dans le Paradis où tout doit s’offrir à lui fruits de la terre et fruits des arbres, fleurs et produits des champs. Quel autre qu’un Dieu bon a pu agir de la sorte ?

Mais voici tout à côté une autre image, bien aussi frappante, du saint amour que Dieu nourrit pour les mortels. Le genre humain s’est corrompu. Ni la piété de Seth ni celle d’Enoch, ni celle de Noé n’ont pu l’éloigner du vice ; sa perte est résolue : il périra par le déluge. Aussitôt la Bible nous représente Dieu s’affligeant de faire passer sur son œuvre les eaux dévastatrices du déluge. Il faut pourtant qu’un exemple soit frappé ; la justice divine va s’accomplir. Mais immédiatement une nouvelle image de la bonté du Créateur nous est offerte dans le serment que Dieu fait de ne plus jamais bouleverser le monde, quelle que fût dans la suite la corruption qui pût envahir le cœur de l’homme. Le Seigneur l’a juré dorénavant rien ne saura plus briser le lien d’amour qui l’attache à sa créature de prédilection et, si cette dernière, par de nouveaux égarements, venait encore à exciter son courroux, oh ! alors, selon la belle parole du Talmud, « Dieu prierait pour que sa miséricorde contrebalançât et tempérât les effets de sa colère[21]. »

Une troisième figure de l’amour de Dieu pour les hommes et qui a passé du Pentateuque dans les écrits des prophètes et des poètes sacrés, c’est Israël avec sa mission de salut au sein de l’humanité. Sans doute Israël avait des titres à cette mission, et quels étaient-ils ? Sa descendance des patriarches d’abord, et, depuis eux, l’héritage de foi et de dévouement à Dieu qui s’était conservé intact chez lui.

« Au moment, dit le Midrasch dans son langage symbolique, où Israël reçut la Loi, les autres nations en éprouvèrent de la jalousie. Et pourquoi vous dépiter de cela, leur répond Dieu, apportez donc votre livre de généalogie et comparez-le avec celui de mon peuple[22]. » Ce n’est donc pas précisément dans le fait de l’élection d’Israël que nous voulons trouver une preuve de l’amour de Dieu et de son infinie bonté ; elle devait être son lot, non par une grâce gratuite, mais par son propre mérite, et surtout par les mérites d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Mais voyez ! une fois que le salut du monde est confié à son cher peuple, voyez avec quelle sollicitude Dieu veille sur lui ! Et dans cette sollicitude, quelles marques d’amour et de bonté ! « Il le garde comme la prunelle de son œil, avec l’attention de l’aigle qui, plein d’amour pour ses petits, se tient près d’eux, plane au-dessus de leur nid et, au moindre danger, les prend et les emporte sur son aile à travers les airs[23]. » Ainsi, le Seigneur veille sur Israël ; il est pour lui plus qu’un protecteur ; c’est un père qui combat pour son enfant, le défend et le porte dans ses bras quand il lui fait traverser un chemin périlleux[24]. Que le peuple juif devienne infidèle ; qu’il commette les plus graves impiétés, il sera puni, sévèrement châtié ; il sera dispersé sur toute la surface du globe, mais il ne périra pas, car il est porteur de la vérité qui doit éclairer les hommes, leur rappeler leur origine, leur dignité, leur valeur et leur grandeur morales. Il est plus cher encore à Dieu que ne l’est un fils aîné à sa mère ; une mère peut quelquefois oublier son fils, tandis que Dieu n’oubliera jamais Israël[25].

Il ne l’oubliera pas, parce qu’il sait à quoi ses destinées l’appellent, et comment le salut ne peut provenir que de lui. Aussi, l’a-t-il attiré sur son cœur, comme dit Osée, et, en faveur de l’humanité, se l’est-il attaché par les plus puissants liens de l’amour. Comment donc pourrait-il jamais le rendre semblable à Adma et à Zeboïm[26]. »

Où trouver, nous le demandons, des images plus belles, plus tendres, et qui peignent avec plus de richesse et d’éloquence, l’amour que Dieu nourrit pour les hommes et, en général, pour tout ce dont il a rempli l’Univers ? Et lorsque Jésus et Mahomet lisaient et étudiaient la Bible[27], dont toutes les pages respirent le parfum du Dieu plein d’amour et de bonté, pouvaient-ils ne pas se pénétrer de ce qu’elle a su si bien dire sur ce Dieu, s’approprier, avec le noble langage dans lequel elle s’exprime, les vérités qui en forment le fond, pour faire passer le tout dans leurs propres doctrines ? En ce qui concerne Jésus, par exemple, il n’y a pas à douter que tout ce qu’il prêche de l’amour de Dieu ne soit la reproduction presque textuelle de ce qu’en enseigne le Judaïsme. On trouve chez lui cette même tendance, si remarquable dans la Bible, à présenter le Dieu de bonté sous mille images diverses. « Dieu, a dit Jésus, fait pleuvoir sur les justes et les injustes, il fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants. » Qu’est-ce cela, sinon l’imitation de ce beau verset des Psaumes qui décrit le soleil « faisant sa révolution journalière d’un point du ciel à « l’autre sans que sa chaleur soit jamais refusée à personne[28]. Et cette figure du bon pasteur si populaire dans le Christianisme, n’est-elle pas puisée dans les propres paroles d’Isaïe s’extasiant sur la douceur du bon berger qui prend dans ses bras les brebis malades pour les porter sur le lieu du pâturage[29] ? Nous avons lu, tout à l’heure, dans l’Évangile : « Dieu est bon envers les ingrats et les méchants ! » Mais David n’avait-il pas déjà dit : « l’Éternel est bon et juste, il enseigne même aux méchants la véritable voie[30] ? » Enfin, lorsque le chantre des Psaumes s’écrie sur ce lyrique ton d’enthousiasme : « Rendez grâce au Seigneur, car il est bon, sa miséricorde s’étend sur toutes ses créatures[31] », n’a-t-il pas tracé le chemin à Jésus conviant à la glorification du Dieu de bonté et surtout à l’imitation de son exemple tous les habitants du globe ?

Mais qu’il ne nous suffise pas d’avoir établi, comme nous croyons avoir réussi à le faire, que la Bible a été copiée dans presque toutes ses expressions sur la bonté et la justice divines par les fondateurs des deux nouvelles religions. Voyons aussi la façon dont le Judaïsme a lui-même compris l’exercice de cette justice et de cette bonté. Et tout d’abord, il n’a pas manqué d’apercevoir et de signaler le caractère primordial et élevé de la justice divine, en tant qu’elle a concouru à la formation du monde par l’application des lois de l’harmonie universelle ; il a compris qu’avant de devenir ou avant d’être la justice vengeresse du crime et rémunératrice de la vertu, elle a été la justice régulatrice. Assigner à chaque chose sa place dans l’ensemble, lui imprimer le mouvement qui lui convient le mieux, lui donner sa fin, sa destinée propre, voilà quelles furent ses toutes premières attributions. « Qui est celui, dit Isaïe, qui a mesuré les eaux avec le creux de sa main, arrangé les cieux comme avec un compas ? Qui a mesuré la poussière de la terre, pesé les montagnes et les coteaux ? Avec qui l’Éternel s’est-il consulté, qui l’a instruit et lui a enseigné les voies de la Justice[32] ? » Et de même que la justice divine a réglé les rapports des choses dans l’ordre physique, elle les a aussi réglées dans l’ordre moral ; dans l’un comme dans l’autre, elle a tout établi suivant des lois sages et parfaites, se réservant d’y rappeler ceux qui s’en écarteraient.

Ce n’est qu’en second lieu et à la suite d’une infraction faite à l’ordre établi par elle que la justice de Dieu est devenue ce qu’on la suppose être généralement, nous voulons dire le pouvoir qui redresse, qui corrige et qui punit. En la considérant sous ce nouveau point de vue, ne peut-on pas affirmer que le Judaïsme a mis les soins les plus minutieux à la dépeindre ? Quel est celui des livres de l’Écriture Sainte qui n’en parle en termes clairs et précis[33] ? Quel est aussi le traité du Talmud où on ne lui rende hommage ? Ici, par exemple, on voit les docteurs de la Synagogue ériger en principe que le juge qui rend un arrêt équitable doit être considéré comme s’il avait aidé Dieu dans la création du monde, car, réprimer la violence, le crime, c’est concourir au maintien de l’ordre. de l’harmonie universelle[34]. Là, les rabbins déclarent que Dieu ne saurait frustrer aucune créature de la récompense qu’elle a méritée[35], comme aussi il ne saurait lui infliger une punition sans cause légitime. « Il n’y a, disent-ils, point de souffrance qui accable un mortel dont celui-ci n’ait à faire remonter la cause à lui-même. Il est écrit au livre de Job L’injustice ne peut être attribuée à Dieu. De là, il faut conclure que si l’on souffre, c’est toujours avec raison. Si quelqu’un perd la vue, il ne doit en accuser que lui-même ; de coupables excès lui ont valu sans doute cette précoce infirmité ; il en est également ainsi de celui qui s’est attiré le mépris de ses semblables ou qui est tombé dans la misère. Tous sont les auteurs, les artisans de leur propre infortune[36]. Ailleurs, enfin, le Talmud raconte : jour, plusieurs rabbins étaient allés faire visite à Rab-Houna. Celui-ci se plaignit à eux d’un malheur qui venait de le frapper. Aussitôt, les rabbins l’engagent à examiner sa conduite passée. Eh quoi ! répond Rab-Houna, me soupçonneriez-vous d’avoir commis une mauvaise action ? Croirais-tu plutôt, lui répliquent-ils, que Dieu pût te frapper injustement ? Alors, dites-moi mon péché, répond Rab-Houna. Immédiatement, ses collègues lui racontent avoir appris sur son compte d’avoir refusé à son jardinier la part de bois sec coupé dans la vigne qui lui revenait de droit. Rab-Houna s’empressa de lui restituer cette part, et le sort lui redevint favorable[37] ? »

En tout et partout, la justice de Dicu, voilà ce que les docteurs juifs voient et veulent faire voir à tous les fidèles de la Synagogue. Et si cette justice est quelquefois sévère[38], elle est le plus souvent douce, conciliante, et se laisse fléchir par une prière, par une larme, par un sentiment de repentir[39]. On connaît l’ingénieuse observation faite par la Synagogue sur la qualification d’Elohim, c’est-à-dire de Dieu fort donnée au Créateur dans le premier livre de la Genèse : Au commencement, dans le principe, Dieu avait le dessein de gouverner le monde rien que par les lois de la justice. Mais ayant prévu que l’homme tournerait au péché, il se hâta de joindre à cet attribut de la justice celui aussi de la miséricorde. Il pressentait que, sans une extrême clémence de sa part, l’humanité ne pourrait subsister. C’est pourquoi, à côté de l’expression Elohim, on trouve aussi dans la Genèse celle d’Adonaï, qui signifie Dieu clément et miséricordieux[40] ». Voilà aussi pourquoi on voit les prophètes et les poètes hébreux, chaque fois qu’ils parlent de l’incorruptible justice de Dieu, lui opposer immédiatement son extrême bonté[41]. Voilà enfin pourquoi Moise, dans un chapitre devenu célèbre, aime tant à s’étendre sur ce dernier attribut mis en regard du premier : « Dieu est miséricordieux, clément, indulgent, abondant en grâce et en fidélité, gardant ses faveurs jusqu’à la millième génération, pardonnant l’iniquité, le crime et le péché, mais ne laissant personne impuni, et châtiant l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération[42]. » Évidemment, comme l’a observé Munk[43], Moïse veut nous faire sentir par ces paroles que la grâce et la bonté de Dieu l’emportent sur sa justice ; que, par cette grâce, le bien que l’homme fait laisse des traces impérissables jusqu’à la millième génération, tandis que les conséquences du mal cessent plus tôt, à la troisième ou à la quatrième génération. Il est évident encore que ces derniers mots ne sont qu’une locution qui signifie un court espace de temps, car Moïse dit ailleurs que les pères ne sauraient être punis pour les enfants ni les enfants pour les parents[44].

Voici maintenant les conséquences que le Talmud tire de ces paroles du Pentateuque : « Il est écrit que l’Éternel passa devant Moïse en disant : Éternel, Éternel, Dieu de clémence et de miséricorde ! Rabbi Jochanam commente ainsi ce texte : Dieu s’est enveloppé d’un Thaleth[45] et a enseigné à Moïse la manière dont il faut prier. Qu’Israël se présente ainsi devant moi enveloppé de son manteau de prières, qu’il s’humilie chaque fois qu’il aura péché et je lui pardonnerai. » Avant que l’homme ne s’écartât de la bonne voie, j’étais déjà un Dieu miséricordieux, et je le demeure après qu’il aura péché. Rabbi Jehouda ajoute : Dieu a fait son alliance avec son attribut de miséricorde, pour que le pécheur obtienne toujours son pardon au prix d’un sincère repentir[46]. »

Peut-on concevoir une plus haute idée de la miséricorde divine, que celle enfermée dans ce court commentaire ? Ce Dieu s’abaissant jusqu’à montrer à son prophète la manière dont on devra s’y prendre pour arriver à la fléchir, ce Dieu se déclarant plein de clémence avant comme après le péché, n’est-il pas l’Être souverainement bon, celui qui est aussi élevé en bonté qu’il l’est en sagesse et en puissance ?

Mais là où le Judaïsme a surtout servi de modèle aux deux croyances issues de lui, c’est dans ce qu’il enseigne de l’efficacité du repentir comme conséquence finale de la bonté du souverain Créateur, adoucissant, arrêtant parfois les effets de sa justice. La touchante histoire racontée au livre de Jonas montrait déjà dans la Bible Dieu se préoccupant de sauver, par un effet de sa bonté, toute une ville coupable. Cette mission qu’il avait donnée à son prophète d’aller prêcher la pénitence aux habitants de Ninive, enseignait amplement qu’il n’aimait rien autant que de laisser enchaîner sa propre justice au moyen du repentir. Tout ce que Jésus et Mahomet ont pu prêcher sur la bonté de Dieu mitigeant sa justice, est évidemment inspiré par ce fécond et émouvant récit. Les docteurs du Talmud sont encore allés au-delà. Pour eux, rien ne résiste à la pénitence. Elle efface les péchés, même les péchés volontaires, à la condition, toutefois, que l’on prenne la résolution de ne plus y retomber[47]. Et ils ajoutent que le crime même n’est pas irrémissible ; la mort sert à l’expier complètement ; l’ancre de salut du criminel, du meurtrier, ce sont les souffrances du moment suprême. « Celui, est-il dit textuellement dans le Talmud, celui qui aura blasphémé le nom de l’Éternel et qui n’aura pu obtenir son pardon ni par la pénitence, ni par la mortification, ni par le jeûne, il l’obtiendra à sa mort, et par le fait seul de sa mort[48]. »

En présence de tels principes professés dans les écoles juives de la Palestine où Jésus venait s’instruire, était-il difficile à ce dernier de formuler sa doctrine de charité et de mansuétude qu’il a toujours soin de rattacher à l’existence d’un Dieu bon et miséricordieux ? Et quelle autre doctrine, je vous prie, eût-il pu tirer de la connaissance d’un Dieu semblable ? Ajoutez qu’au temps où Jésus tenait ses prédications, surtout les premières d’entre elles, le peuple juif était habitué à entendre des discours respirant ainsi la douceur et la mansuétude. La preuve en est que nous ne le voyons nulle part s’étonner de ceux qui tombaient de la bouche du fils de Marie. Tout dans ces discours paraissait très beau, mais aussi très naturel. Ils étaient séduisants par la forme, mais au fond ne présentaient absolument rien de nouveau ni d’extraordinaire. C’étaient des accents admirables sans doute, mais qui ne surprenaient point. On reconnaissait en eux l’inspiration de la Bible, rien de plus, rien de moins. Longtemps avant Jésus, les prophètes et les orateurs hébreux en avaient fait entendre de semblables, et tout ce qu’il disait d’un Dieu juste et bon, se trouvait être ou le développement ou le résumé d’enseignements que, de tout temps, les maitres en Israël avaient transmis à leurs disciples, les parents à leurs enfants, de sorte que le docteur de Nazareth ne faisait que reproduire ce qui était de tradition fort ancienne dans la Synagogue.

Mahomet venant six cents ans après Jésus, et puisant aux mêmes sources que lui, aurait-il été par hasard plus original ? Il n’avait pour cela ni une plus grande dose de génie ni une intelligence plus élevée. D’ailleurs, peut-on si aisément se soustraire à l’influence des idées dont on s’est nourri ? Ce qu’une génération lègue à une autre génération, ce qu’un siècle en progrès transmet de lumière au siècle suivant, est-il si facile d’y fermer les yeux, de le répudier, de le jeter loin derrière soi, comme on fait d’une chose purement matérielle ? Les conquêtes de l’esprit sont plus vivaces, plus pénétrantes, plus tenaces qu’on ne le croit, et Mahomet n’a pas plus pu s’empêcher d’écrire son code moral et religieux sous l’inspiration biblique, étant donné que la Bible et les traditions juives lui ont été enseignées par un rabbin et des Israélites de l’Arabie, qu’il ne serait possible de nos jours à un écrivain tant soit peu libéral de se défendre de l’influence des principes modernes. On subit malgré soi l’empire des grandes vérités. Une fois écloses et répandues, elles subjuguent les esprits qui s’inclinent devant elles et leur rendent, quelquefois sans se l’avouer à eux-mêmes, un tacite hommage.

  1. Expression répandue dans toute la Bible.
  2. Genèse, chap. XVIII, v. 18.
  3. Nombres, chap. XVI, v. 22.
  4. 1er livre des Rois, chap. VIII, v. 27.
  5. Misdraschi Raba, section Vajetzé.
  6. Mathieu, chap. XIX, v. 16 et 17.
  7. Jean, Évangile, chap. XVII, v. 25.
  8. Mathieu, chap. V, v. 6.
  9. Épitre aux Romains, chap. XI, v. 1 et chap. I, v. 17.
  10. Épitre aux Romains, chap. XI, v. 22.
  11. Luc, chap. XI. v. 35 et 36 : Mat., chap. V. v. 45.
  12. Épître aux Romains, chap. II et III.
  13. Coran, chap. XXIII et L.
  14. Coran, chap. LXXI, XXIII, XI et XXIV.
  15. Coran, chap. IV, XXII et XCII.
  16. Coran, chap. LXXIII, v. 3.
  17. Coran, chap. VI, v. 83.
  18. Coran, chap. XXIV, LXXI, LXXVII et CXIII.
  19. Talmud Sanhedrin, p. 105, et Tosifta ibid., ch. XIII.
  20. Voyez Exode, chap. XX, v. 5.
  21. Talmud, Traité Beruchoth, page 6 et page 54.
  22. Midrasch Jalkout sur Bamidbar.
  23. Deut., chap. XXXII, v. 10 et 11.
  24. Deut., chap. Ier, v. 30 et 31.
  25. Isaie, chap. XLIX, v. 15.
  26. Osée, chap. XI. Admah et Zeboim sont deux des cinq villes (Pentapole) situées dans la vallée de Sodome et dont quatre furent détruites : Sodome, Gomorrhe, Admah ot Zebom. La cinquième, Béla ou Zoar, a été épargnée à la demande de Lot.
  27. Que Jésus ait lu la Bible, cela ne fait de doute pour personne. Quant à Mahomet, s’il a dit vrai (Coran, avec note de Kasimirski, chap. XXIX, v. 47), lorsqu’il a affirmé qu’il ne savait ni lire ni écrire, au moins convient-il (Ibid. chap. XLVI, v. 9), qu’un rabbin juif, Abdallah, l’a instruit dans le Judaisme, et l’on sait que le tuteur de Kadischa une des femmes de Mahomet, a été longtemps juif de croyance comme il le fut de naissance, ainsi que Habib ben Malak, un puissant prince arabe. —
  28. Psaumes, chap. XIX, v. 6.
  29. Isaie, chap. XL. v 11.
  30. Psaumes, chap. XXV, v. 8.
  31. Psaumes, chap. CVII et chap. CXLV, v. 9.
  32. Isaie, chap. XL, v. 12 et 13.
  33. Voir Proverbes, chap. II, v. 16 : Job, chap. 8, v. 13 ; Is., chap. V, v. 16 ; Ps., chap. XCII, v. 16.
  34. Talmud Schabbath, p. 10.
  35. Talmud Pesachim, P. 118.
  36. Citation tirée du Tana debé Eliah. Voir Talm., traite Ketouboth, p. 106, où l’on parle d’un Seder debé Eliah. Le livre que nous connaissons aujourd’hui sous la première rubrique a été rédigé, d’après Zunz, vers la fin de l’époque de Gaonim, en 974 de l’ère chrétienne.
  37. Talmud traité Berachoth, p. 5.
  38. Talmud Sanhédrin, p. 6.
  39. Talmud Berachoth, p. 54.
  40. Commentaires de Raschi, Genèse, chap. I, v. 1 et chap. II, v. 4.
  41. Ps. chap. LXXXIX, v. 15 et Isaï. chap. V, v. 16.
  42. Exode, chap. XXXIV, v. 6 et 7.
  43. Palestine, page 144.
  44. Deut., chap. XXIV, v. 16. Comparez Ezéchiel, chap. XVIII, v. 21.
  45. Châle blanc de laine ou de soie dont aujourd’hui encore se revêtent les Israélites pour faire la prière.
  46. Talmud, traités Rosch Haschanah, p. 17, et Sebachim, p. 102.
  47. Talmud, Traités Iomah, p. 46, et Kidouschin, p. 40.
  48. Traité Iomah, p. 86.