Minute d'Amable de Baudus - Ratisbonne - Janvier 1803


au Sénat de Hambourg

Messieurs,


après avoir joui pendant six ans, dans votre ville, de la protection bienveillante de votre gouvernement, je désirerais y laisser un gage de ma reconnaissance. Puis-je me flatter, Messieurs, que vous voudrez bien agréer à ce titre un exemplaire de la collection complète de mon journal ? Permettez que je le fasse déposer dans votre bibliothèque, et recevez l'y comme un monument propre à attester l'hospitalité que vous avez si longtemps accordée à des milliers d'infortunés. Je n'oserais vous offrir cet ouvrage, Messieurs, si je ne me flattais que vous jetterez le voile de l'indulgence sur les erreurs qui me sont échappées dans le long cours de mon travail. Il vous paraîtra, je l'espère, qu'elles ne peuvent faire tort qu'à mon esprit, qu'aucune d'elles n'accuse mon cœur. J'ai la certitude de ne pas m'être trompé en saisissant les occasions de vanter les institutions de votre ville, de rendre hommage à votre haute sagesse, et de manifester mes vœux ardents pour votre prospérité, comme pour la perpétuité de votre indépendance. Je me fais gloire de partager à cet égard les sentiments de vos meilleurs citoyens, et je me félicite de trouver dans votre attachement à mon pays un sûr garant que je pourrai toujours concilier mes vœux avec ceux d'un bon Français.


Je suis avec un profond respect, Messieurs, votre très humble et très obéissant serviteur.