Meditation de la retraitte des regens et de la fin qu'on s'y doit proposer

Doctrines ou conférences de M. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet
(p. Couv-105).
Doctrines
ou
Conferences
de Mr Nicolas Pavillon Evêque d’Alet
1663
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Meditation de la retraitte
des regens et de la fin qu’on
s’y doit proposer

Considerons qu’ayant a pourvoir aux escholles des parroisses du diocese a y donner de bons regens, on a jugé à propos d’assembler ceux qui ont paru plus affectionnez et propres a cet exercice et de leur faire faire une retraitte pour les y aider.

Aff. Recognoissons la bonté de Dieu vers nous qui a daigné nous choisir entre plusieurs autres pour nous appeller a cette retraitte, et l’obligation que nous avons de nous conduire si bien en icelle que nous correspondions a l’intention de sa providence.

Considerons que la premiere fin que nous devons nous proposer en cette retraitte est de nous y convertir à Dieu de tout nostre cœur, et a y travailler plus soigneusement que jamais a notre advancement spirituel puisque cely, dit l’escriture, qui n’estime son propre salut, ne peut proocurer utilement celuy d’autruy.

Aff. Encourageons nous en cette retraitte a un renouvellement intérieur et prenons premierement pour nostre propre advancement spirituel toutes ces lumieres que nous y receuvrons et tous les bons exemples que nous y trouverons.

Considerons que la seconde fin qu’on se doit proposer en cette retraitte est de se rendre capable de bien faire l’eschole selon Dieu c’est a dire d’y apprendre les choses qu’on y enseignera pour donner aux enfans une education toutte chrestienne et de s’affermir dans le desir de l’executer fidellement.

Aff. Confondons nous devant Dieu de ce que depuis que nous sommes appliquez a l’exercice de l’eschole, peut estre nous n’avons pas bien compris encore la maniere de la bien faire, et qu’ainsy quelque travail et soin que nous y ayons pris, nous n’y avons acquis merites devant Dieu.

Resol. Ah mon Dieu pour ne pas abuser de la grace que vous m’offrez en cette retraitte. Je me resous moyennant vostre Grace d’emploïer chacun des exercices qui s’y feront pour mon advancement spirituel, comme l’oraison, les entretiens &c. et ainsy d’y bien remarquer tous les aduis qu’on y proposera pour faire utilement l’escholle, de les executer soigneusement, de me corriger des negligemens et deffauts que j’y commettois auparauant.

Meditation en quoy consiste l’office de regent, et de son excellence. modifier

Considerons qu’estre regent dans l’Eglise Chrestienne, c’est estre Ange gardien corporel et visible establi de Dieu dans son Eglise pour l’Instruction des enfants, et leur Education à la pieté Chrestienne d’une maniere convenable a la condition et portée de leurs esprits.

Aff. Admirons nostre aveuglement a l’esgard de n(os)tre estat et de cely auquel nous pretendons, croyans jusqu’a present que c’estoit s’avilir et faire chose indigne de la condition de se faire regent. Helas mon Dieu c’est bien de nous que cette parolle du psalmiste se peut verifier, l’homme n’a pas cognu l’honneur que Dieu luy a fait l’appelant a un estat si relevé.

Considerons que nostre nature estant composée de corps et d’esprit, Dieu a jugé qu’il estoit convenable qu’elle eust deux sortes de directeurs visibles et invisibles, et comme il a donné aux enfans les anges pour leurs directeurs invisibles, il leur a donné les regens pour leurs directeurs visibles, et ainsy les regens partagent avec les anges gardiens la dignité de conducteurs des ames des enfans.

Ass. Que nous devrions rougir de honte quand nous faisons des actions qui dementent notre profession de regens, et que nos anges gardiens et ceux de nos escholiers qui nous escouttent incessamment nous voyent correpondre si mal a nostre dignité de regent, qui nous esgalle a eux a raison de nostre employ.

Considerons que non seulement nous ressemblons aux anges en qualité de regens, mais a notre Seigneur, qui ayant procuré le salut de tous les hommes, a pris un soin particulier de celuy des enfans, les embrassant et les recommandant si tendrement à ses disciples.

Aff. Qui ne seroit emeu de zelle pour la conduitte des enfans puisqu’il en void non seulement l’exemple en la personne de N. S. mais qu’il entend cette parole de sa bouche, qui reçoit en son escholle un de ces enfans, il faut qu’il sache qu’il me reçoit en sa personne.

Resol. Je me veux desabuser presentement de la fausse persuasion dans laquelle j’estois, que c’estoit s’abbaisser que de prendre la condition de regent, et veux me glorifier à l’advenir non seulement de cette qualité, mais des moindres fonctions que cet estat requiert pour le bien faire.

Meditation de l’importance et de la necessité de l’office de regent modifier

Considérons que les regens sont dans l’Église à l’esgard des autres ouvriers qui en font le bastiment comme ceux qui jettent le fondement d’un édifice par la premiere instruction qu’ils donnent aux enfans de leur escholle et comme le fondement de leur pieté future.

Aff. Ne sommes-nous pas heureux et obligez infiniment à Dieu de nous avoir choisis pour les premiers ouvriers du bastiment de son Église du travail desquels depend en quelque sorte celui des directeurs et evesques.

Considérons que les regens ont encore cet advantage sur les recteurs et evesques quand ils font leur devoir, d’ayder à conserver l’innocence que les enfans ont receu dans leur baptesme, au lieu que les recteurs et les evesques ne sont ordinairement occupez qu’a procurer sa reparation.

Aff. Voyons un peu quelle confiance l’Églie prend en nous, de nous mettre en depost ce qu’elle a de plus cher qu’est le thresor de l’innocence des enfans, o que nous serons reprochables au Jugement de Dieu de nostre negligence a faire ce qui depend de nous pour empescher qu’ils ne se perdent.

Considerons que la necessité des rengens dans les parroisses paroist encore en ce qu’il n’y a point d’aage auquel on aye plus besoin d’education, de conduitte que celuy de l’enfance et jeunesse puis qu’on n’a pas assez de jugement pour se conduire soy mesme, er que d’ailleurs on est plus susceptibles des bonnes impressions, or c’est a quoy les regens aydent beaucoup.

Aff. Ha Dieu si nous passons pour coupables a votre jugement de la mort d’un animal qui s’est precipité pour ne l’en avoir empesché le pouvant faire, que sera ce de ceux qui auront negligé l’exercice de la regence ayant peu par ses soins exempter tant de jeunes enfans de la desbauche et du vice auxquels ils se sont precipitez.

Resol. Puis donc que je suis persuadé de l’absoluë necessité de l’escholle dans les parroisses, et du soin qu’on en doit prendre, et que d’ailleurs l’Église m’y applique par mon Superieur, je me resous de m’y adonner et affectionner de tout mon cœur, er de ne rien obmettre de ce que je recogoistray utille et necessaire pour m’en bien acquitter.

Meditation des fonctions et office des regens
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Considerons que la premiere fonction de l’employ des regens est celle de l’instruction de la jeunesse non seulement en ce qui regarde la lecture, l’escriture, et autres semblables habiletez et adresses pour reussir parmy le monde en toutes conditions, mais principallement es choses qui appartiennent au salut, comme la doctrine chrestienne, les prieres ordinaires, les exercices du chrestien pendant la journée, car encore qu’il ne faille pas obmettre les premieres, il faut pourtant vacquer a celles cy comme les plus principales.

Aff. O mon ame quand tu rendras ton compte à Dieu de l’exercice de ton escholle que te servira il d’avoir formé a la lecture, escriture, et latin, tes escholiers, si tu les a laissez dans l’ignorance des choses de leur devoir chrestien.

Considerons que la seconde fonction de l’office des regens, est d’eslever a la vertu chrestienne les enfans de leurs escholles, comme l’obeissance vers leurs parens, modestie dans les Eglises, patience et douceur vers leurs compagnons et domestiques, fuite des conversations et autres occasions vicieuses et mauvaises, car les regens qui se contentent d’instruire <abbr class="abbr" title="seulement">seulemt et nu premment qua loiy, de faines, que les on tent a d cost en grattique dans les ocausions lea vertux qu’il leur enseigner, leur en Inspirant le mouvement et Tolonts n0. cont qu’une partit des obligations des anges gardiens. et la moins Importante . Combien peu d’attention avona nova fiit fuit qu’a present a cette si ettroille olligation, rendant par ce moyon Gnsirnduens on toutra mon peinet et diligenent. et avec combien de soin devona nous a l’advenir reparer ces manquemens. considerons que nostre troisiesme fontion a lesgard des enfans qui sont soua nottre charge, c’est de les corriger dans leurs deffauts, encourager dans leurs foiblestit, preserver de leurs cheutes Ppirituelles et con¬ seiller dans leurs deffauts, quisque les anges gardiens a qui nous devons resembler nous rendent tout ces officier. aff. Je recognois mieux que jamais que li jeulie rendu tous cea devoirs aux enfans de mon escholle, J’en auroit veu tout autre fruit, et qu’ils auront suiet de le plaindre de moy au jugement de Dieu de ce quils sont demeurez dans la corruption de leur nature Relol. Je me propose donc de laujourd’huy d’instruire mea escholiers de touttes les choses qui appertiennent a leur salut, et non seulement de leur faire comprendre deffugement, mnais de lur on inspirer le goust l’affedion et les respects et de les corriger, encourager et corseiler dans toutes les occasions de leurs besoirs spirituels. Meditation qu'elles sont les personnes que Dieu appelle a offrée de regent

Considerons que les recteurs et vicaires des parroistes sont les premiers que la divine providen semble avoir obligé a faire l'office de regent, et a exercer vers les enfans toutes les fonctions marquées dans la meditation precedente, tant parce quils sont establis de Dieu comme les gremiers anges visibles et corporels de ces enfans de leurs parroistes, et qu'en estant les pasteurs, ils doivent prendre un soin parti culier des agneaux de leurs troupeaux, qui sont les enfans.

aff. O mon seigneur J. C. qui estes le bon pasteur, le premier et le prince des pasteurs, inspirez s’il vous plaist a tous les pasteurs de vostre eglise et a mour tendre et cordial que vous témoignez pour les petite enfans lorsque vous conversiez dans le monde les faisans approcher de vostre sacrée personne pour les carresser et embrasser, helas que vostre exemple confondra des recteurs et vicaires en vostre Jugement, qui non seulement n'ont pas pris soin de l’education chrestienne des enfans de leurs parroisses, mais ont mesprisé de faire s'eschole. Comme un employ vil et indigne d'eux, et mesme ont scandalisé ces petites par le desordre de leur vie. considerons que les 2 personnes qui sont appellées de Dieu a l’office des regens sont les Ecclesiatiques, comme les Diveres, sousdiaenes ou simples clercs, tant affin de le disposer par la fidelité et zelle qu’ils apportent a la conduitte et Education chrestienne des enfans, a la grace de la prestrise, qui est une grace de Conduite et de regime des amis pour les acheminer au salut, comme lorsque pour soulager les prestres, recteurs ou vicaires qui souvent encore quils ayent grande affection pour cet employ, ne peuvent pas vacquer entierement a l’Instruction et conduitte de la jeunesse, acause de la multitude des autres occupations que leur donne la conduitte d’une grande parroisse.

Aff. Apprehendons nous autres Ecclesiastiques de ne recevoir jamais l’esprit et la grace du sacerdoce si nous n’avons esté tellez pour la conduitte des enfans et le salut de ces petites ames en faisant l’eschole, puisque Nostre seigneur a dit que celuy la seul seroit estably sur beaucoup qui auroit esté sidel en peu ayont cette charité pour les pasteurs de l’Eglise, ne deurs et vicaires, qui souvent sont acca¬ llez fout le pord, et la charge de leurs parroistes de la soulager dans les soins et Instire diona de la Jeunesse.

Considerons que ceux qui pretendent a l’estat Ecclesiastique, ont aussy quelques obligation de s’appliquer a faire l’eschole tant pour se dispoer a une profession si Ste par un employ si util au Salut des enfans et si sanctifiant que parce que ceux qui pretendent a l’estat ecclesiastique doivent faire profession d’une pieté plus grande que les autres laiques et avoir une modestie, une douceur, une chasteté et respect pour les choses saintes en un degré plus excellent, et ainsy ils sont plus propres pour Instruire et inspirer l’amour et la prattique de ces mesmes vertus dans le cœur des enfans que des regens qui ne se destinent point a la profession Eclesiastique.

Aff. nous sommes persuadez des obligations que vous nous imposez o mon dieu en nous establissant pasteurs ou nous eslevant aux s. ordres, ou nous destinant a la profession ecclesiastique de prendre un soin spirituel de la Conduitte chrestienne des enfans, et de faire l’eschole Re sol nous vous demandons tres humblement par don de l’avoir negligé jusqua present, et pour en repur ner les manquement passez, nous nous resoluons moyennant vostre grace de nous y appliquer fidellemt a l’advenir et de nous estimer bienheureux et nous tenir honnorez d’un sisaint Employ.

Meditation Des vertus des regens. modifier

Considerons que la vie des regens doit etre irreprochable, c’est a dire ne doit estre sujette a eu oe er erperete soit de ourmandite et entalte auboie et au marger, soit de cholene ou detrendonne aux juremens et jeux d'habard ou semblabler, parce que les regens devans servir d'exemple a la feunesse quils conduisent, les enfans Imiteroient les vues qu'ils verroient en eux.

aff. o que cette menace si terrible de nostre seigneur ans l'Evangile doit jetter de frayeur dans le cœur des regens qui seroient vicieux et scandaleux, il vaudroit mieux qu'on vous attachast une maule de moulin au Col, et qu'on vous Jettast au plus profond de la Mer, que de scandaliser par vostre mauvais exemple un de ces gretits qui croyent en moy.

Considerons que le mauvais exemple que les regens donnent aux enfant de leur eschole, semble plus pernicieux et plus dangereux que ceux que les recteurs ou vicaires donneroient a leurs parroissiens paraque les grandes personnes ont un discernement

mne leur redeur ou vicaire, et pour s’'empel cher petites ames innocentes la vie spirituelle qu’elles ont receus dans le baptesme. Que diroit on d’un pasteur de brebis, qui dans le transport de la cholere, esgorgeroit tous les agneaux de son troupeau, o que plus barbare sans comparaison et plus cruel est le regent qui par l’exemple de ses vices fait comme un massacre spirituel des jeunes enfans de son eschole, les attirans aux mesmes vices auxquels ils le voyent suiet.

Considerons que non seulement le regent doit estre exempt de tous vices pour estre irreprochable en sa vie et en ses mœurs, mais encore il doit estre doüé des vertus chrestiennes pour en donner l’exemple a ses escholiers, et il semble que la premiere vertu qui doit reluire en la personne d’un regent, soit une chasteté exquise, qui non seulement l’esloigne de tout plaisirs charnels : mais encore luy donne une certaine pudeur et honnesteté qui luy fasse avoir aversion des moindres discours, regards, attouchement et affections qui restentent tant soit peu la sensualité, et si bien Dieu l’oblige d’aimer ses escholiers, que ce soit d’un amour pur et chaste et qui n’aye rien de sensuel comme les anges gardiens aiment les ames qu’ils conduisent d’un amour tout spirituel.

Aff. Le St Esprit nous apprenant dans l’escriture que la continence et la vertu de chasteté est un don de Dieu et un fruit de la priere, supplions le tres hum …….. les anges gardiens qui sont tout spirituels et n’ont aucunes affections sensuelles a l’esgard des ames soumises a leur conduitte.

Resol. Resolvons nous de pleurer et faire penitence pour les pechez que nous avons commis autresfois contre cette vertu, et de nous esloigner soigneusement de tels et tels objets ou occasions qui pourroient tant soit peu en ternir la blancheur.

meditation des vertus propres aux regens modifier

Consideront que la seconde vertu dont le regent doit donner exemple a les escholiers, est la modestie qui consiste a eviter toutte legereté et indiscretion dans ses discours, estre bien composé en son marcher, gestes et mouvement de son corps, et a eviter toutte curiosité et vanité dans ses habits et meubles, y gardant une grande simplicité, et y joignant la pauvreté avec la propreté.

Aff. Examinons …….. …. quent la dissipation et dissolution de nostre esprit et de nostre cœur, n’affectons nous pas d’avoir quelque chose de mondain dans nos vestement supplions nostre seigneur Jesus Christ par les merites de la grande modestie, de reparer tous ces deffauts que nous remarquons en nous contraires a cette vertu.

Considerons que c’est principalement dans les Eglises, et assistants aux offices divins que nous devons donner l’exemple de ce maintiez honneste et bien seanie exterieure a nos escholiers affin de les former a cette mesme modestie, et leur intinuer un profond respect pour le Sr Sacrifice de la Mese, et pour tous les offices et ceremonies de l’eglise, voyant le respect et la modestie exterieure avec laquelle nous y assistons nous mesmes.

aff. Helas si St Chrysostome apperceut des anges autour de l’autel ou on offroit le St Sacrifice. prosternez la face contre la terre par une profonde reverence vers ce mystere terrible qui s’y operoit et Si St Martin parroissoit toutiours comme tremblant dans les Eglises, et ny demeuroit ja mais atie mais a genoux ou debout. Mon Dieu avec quel respect y devrions nous assister nous autres miserables pecheurs, mon seulement pour rendre honneur a Dieu par autre modestie, mais encore pour y attirer nos escholiers par nostre exemple.

Considerons que tous e revellement et bienseances exterieures non seulement ne seroient point de durée, mais mesmes ne seroient qu’hypocrisie et feintises, si cette modestie me procede du recueillement de l’esprit et de la paix Interieure du lœur, cettadire de l’esprit n’est uny a Dieu, et si les desirs et passions de nostre cœur ne sont mortiffiées et soumises a sa divine volonté, tout ainsy comme l’esguille d’un cadran ne peut marquer fustement les heures, si tous les restors et les roues de l’horloge ne sont dans leurs affictes, et ne font leur devoir.

Aff. ne nous estonnons pas si nous sommes quelques fois si vains et indiscrets dans nos parolles, si nous avons si peu de modestie et de retenue, mesme dans les divins offices, c’est que nostre esprit est tout dissippé apres des pensées taines et prophanes, et nostre cœur tout troublé par nos passions d’orqueil d’avarice, et de fentualité que nous favorisons et entretenons, au lieu d’y renoncer, et de les mortifier.

Resol. O monseigneur J. C. qui estes le prince de pais, commandez s’il voit plait a tous les orages de nostre cœur, de le calmer et la tranquillité se fera grande et de l’abondance de la paix de notre cœur et de la moderation de ses passions naistra cette mnodetie enterieure que nous tous demandons de rout nostre cœur, et pour cooperer a vostre grace dans la mortification de nos pationce d’ou cette modette doit ne laltes orntren cerons à ces mouvemens de vaine estime et complaisant ce de nous mesmes denuie ou de Pensualité aussy tost que nous les ressentirons, et fairons des adtes de la veste contraire.

Meditation des vertus propres aux regens. modifier

Considerons que la 3e vertu requise aux regens pour s’acquitter dignement des fonctions de leur office, cest la pureté d’Intention, cest adire que les regens ne doivent pas embrasser un employ si important pour une fin ville et sordide d’interest et de gains temporel. ou par des respects et considerations humaines et mons dainel. Comme pour complaire seulement a son prelat qui le desire, esperant par ce moyen de gaigner ses bonnes graces, et se procurer quelque establissement.

Aff. Mon Dieu seroit il possible que nous eussions lame si basse et si mercenaire que d’entreprendre unoffice si noble et si st pour une fin si chetive et prophane, nous y renonceons de tout mostre cœur, et protestons devant vostre divine presence et de nos anges gardiens, que ce n’est point pour ces fint frdque et miserables que mous voulons nous appli quese la fonction de regent.

Considerons que cette pureté d’intention que doivent avoir les regens pour bien faire leur eschole consiste a faire cet office pour l’amour de dieu, pour luy plaire, et pour faire sa volonté, qui demande de nous que nous vacquions a l’instruction de la jeunesse, principallement aux choses qui appartiennent a leur salut que nous ehlevions a la vertu Chrestienne les enfans de nostre eschole, que nous les corrigions dans leurs deffaut encouragions dans leurs foiblesos, preservions de leurs chevtes spirituelles, et conseillions dans ceurs deffauts.

Aff. Ne voila il pas une intention bien sainte et bien genereuse, de ne faire l’eschole que pour plaire a Dieu et le contenter. O mon cœur men ayons point d’autre, puisque nostre unique de sir en touttes chosos, doit estre de le satisfaire et d’accomplir sa sainte volonté.

Considerons qu’un excellent moyen pour nous exciter à cette pureté d’intention, c’est de nous representer que les anges gardiens dont nous faisons l’office dans les fondions de regens, ne se chargent de la conduite de nos amel que pour cette melme consideration et Intention d’obeir a Dieu, et de luy plaire par cette charité qula enercent vers nous, car les Anges estants des creatures si exellentes, ne se chargeroient pas de la conduite d’un chetif vermisseau de terre comme nous sommes a leur esgard, si ce n’estoit pour l’amour de Dieu qui leur commande, et pour luy plaire.

Aff. et Resol. Esprits … par vos priere, cette mesme pureté d’intention auec laquelle mous desirons de faire l’eschole qui est d’y rechercher seulement la gloire et l’accomplissement de la volonté de dieu en cet employ nostre sancification, et celle des enfans dont nous avons la conduite. Ainsy soit Il.

Meditation du Zelle et de la diligence des regens a l’esgard de leurs escholes.

Considerons que la parolle que nostre seigneur a dite a ses apostres en faveur des enfans dans l’Evangile nous enseigne le Zelle et diligence que les regens doivent avoir envers eux, prenez garde de ne pas mespriser un seul de ces enfans qui croyent en mnoy ; or les regens mesprisent ces enfans quand ils negligent d’en prendre soin, et qu’ils n’ont point assez de zelle et de diligence pour les choses qui appartiennent a leur salut.

Aff. Apprehendons mes chers freres de tomber dans la tiedeur et lascheté a l’esgard des enfans de nostre eschole, car si nostre Seigneur recommande si fort le soin de ces enfance a ses disciples qu’il avoit chargé du soin du Salut de tous les hommes, quels reproches ne nous fera il pont en son Jugement n’estant chargez que du soin des enfans, si nous les negligeons.

Considerons que les anges gardiens de ces enfans procurent avec tant de Zelle et diligences les moindres Page:Doctrines ou conférences de M. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, 1663.pdf/22 Page:Doctrines ou conférences de M. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, 1663.pdf/23 par le jugement et diseretion de ceux qui sont sous leur conduite, mais il n’en est pas de mesme des regens, car les enfans qu’ils ont sous leur Conduite sont ordinairemt sans discretion et Jugement a raison de leur aage.

Aff. Moy Dieu que cette pensée me donne suiet d’aprehender que cette sentence terrible de vostre Evangile n’aye esté veriffiée de moy jusqu’a present, que si l’aveugle conduit un autre aveugle, l’un et l’autre tomberont dans le precipice.

Considerons que la discretion des regens consiste 1° a ce qu’ils s’appliquent a cognoistre et descouvrir la vocation de leurs enfans, c’est a dire s’ils sont appellez de Dieu a l’estat ecclesiastique ou laique, a quelle condition probable Dieu les destine, car comment est ce qu’ils pourroient leur donner une culture qui leur soit utille et propre, s’ils ne jugent pas a quelle profession dieu les appelle.

Aff. helas moy Dieu jusqu’a present je n’ay point appliqué mon esprit a cognoistre quel etoit le dessein que vous aviez sur chacun des enfans de mon eschole et comment donc pourrois ie les instruire et donner des advis convenables a la profession a laquelle vous voulez les engager puisque pour bien conduire une personne dans un chemin il faut scavoir ou elle doit aller.

Considerons que la descretion des regens consiste en second lieu a recognoistre la portée de l’esprit, humeur et inclination des enfans de son eschole pour pouvoir s’y ajuster et accommoder, devertifiant les instructions Page:Doctrines ou conférences de M. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, 1663.pdf/25 Page:Doctrines ou conférences de M. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, 1663.pdf/26 Page:Doctrines ou conférences de M. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, 1663.pdf/27 Page:Doctrines ou conférences de M. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, 1663.pdf/28 Page:Doctrines ou conférences de M. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, 1663.pdf/29 Page:Doctrines ou conférences de M. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, 1663.pdf/30 Page:Doctrines ou conférences de M. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, 1663.pdf/31 Page:Doctrines ou conférences de M. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, 1663.pdf/32 Page:Doctrines ou conférences de M. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, 1663.pdf/33 Page:Doctrines ou conférences de M. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, 1663.pdf/34 Page:Doctrines ou conférences de M. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, 1663.pdf/35 Page:Doctrines ou conférences de M. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, 1663.pdf/36 Page:Doctrines ou conférences de M. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, 1663.pdf/37 Page:Doctrines ou conférences de M. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, 1663.pdf/38 Page:Doctrines ou conférences de M. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, 1663.pdf/39 Page:Doctrines ou conférences de M. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, 1663.pdf/40 Page:Doctrines ou conférences de M. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, 1663.pdf/41 Page:Doctrines ou conférences de M. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, 1663.pdf/42 puriffier ma conscience avant que de purger par mes instructions et corrections celles des enfants de mon escholle.

Resolution. C’est donc par la mon Dieu que je commenceray de reduire en prattique tant ces bonnes affections et resolutions que vous m’avez imprimé dans cette retraitte, et travailleray sans remise au nenouvellement de vie par les exercices de penitence et l’entiere confession de mes pechez pour reparer tous les deffauts de mes precedentes, affin que je merite par ce moyen de recevoir les graces qui me sont necessaires pour la conduite de ma personne et des enfans de mon escolle, et qu’ainsy travaillant 1° a mon salut je procure plus efficacement celuy des ames que Dieu m’a confiées.

Ainsy soit il.