Maudits soient tous ces envieux

La Chanson française du XVe au XXe siècle, Texte établi par Jean GillequinLa Renaissance du livre (p. 34).


MAUDITS SOIENT TOUS CES ENVIEUX


Maudits soient tous ces envieux
Qui m’ont voulu charge donner
Par leur faux et mauvais parler,
Disant que j’étais amoureux.

Par mon serment, si je l’étais
J’en penserais trop mieux valoir,
Et volontiers y apprendrais :
C’est belle chose que savoir.

Car à tout bien considérer,
C’est le plaisir dessus les cieux
Lequel est le plus à priser
Et qui rend le cœur plus joyeux.

Ils ont dit que j’ai belle amie,
Mais que ne la veux pas nommer :
Ce serait à moi grand’ folie
De dire ce que dois celer.

Je suis celui qui en tous lieux
L’honneur des dames veux garder
Et à le servir m’employer,
Malgré les faux vilains jalleux.