, Léon Wouters
Union des Villes et Communes belges (p. 11-25).


11. LES LIVRES.


Les livres — étant entendu par ce terme générique les manuscrits et imprimés de toute espèce qui, au nombre de plusieurs millions, ont été composés ou publiés sous forme de volumes, de périodiques, de publications d’art — constituent dans leur ensemble la Mémoire matérialisée de l’Humanité, en laquelle jour par jour sont venus s’enregistrer les faits, les idées, les actions, les sentiments, les rêves, quels qu’ils soient, qui ont impressionné l’esprit de l’homme.

Les livres sont devenus les organes par excellence de la conservation, de la concentration et de la diffusion de la Pensée, et il faut les considérer comme des instruments de recherche, de culture, d’enseignement, d’information et de récréation. Ils sont à la fois le réceptacle et le moyen de transport des idées.

Le développement de la production, le bon marché et l’excellence des éditions, la variété des matières traitées, la refonte à intervalles rapprochés des ouvrages fondamentaux selon des ensembles de plus en plus complets, de mieux en mieux ordonnés, ce sont là des circonstances qui concourent à accroître l’importance du rôle social des livres.

111. Notion et Définition du Livre.

a) Définitions littéraires diverses.

L’homme passe, le livre reste. — Le livre porte aux générations futures la lumière, la consolation, l’espérance et la force (Milton.) — L’imprimerie c’est l’artillerie de la pensée. (Rivarol.) — Le livre forme un cercle distingué, nullement bruyant, mais toujours vivant, dans l’intimité duquel on se repose à loisir. (Montaigne.) — Les livres réalisent la conversation imprimée. (Ruskin.) — Les livres sont des amis muets qui parlent aux sourds. (Proverbe flamand.) — L’organisation humaine la plus puissante, l’avantage le plus grand pour une société, c’est la mise à la portée de tous des trésors du monde emmagasinés dans les livres. (Carnegie.) — La littérature est le souffle vital de la civilisation, le sel du corps social. (Wells.)

b) Terminologie du livre.

Comme toute science et toute technique, le livre a sa terminologie faite d’expressions propres et de termes employés dans le langage courant. Il importe de la connaître. On l’apprend, non pas en parcourant des listes alphabétiques de termes, comme en un dictionnaire ou vocabulaire. Il faut les acquérir en procédant ainsi : examen du livre lui-même, analyse de ses caractéristiques, définitions qui coordonnent celles-ci, termes qui dénomment les définitions, la systématisation de ces termes. La terminologie ainsi comprise n’est pas distincte de l’exposé même des matières.

112. Analyse des caractéristiques du livre.

Du nombre immense des livres existants on dégage la notion analytique du livre. Il faut envisager les caractéristiques du livre à la manière dont le naturaliste considère les espèces animales, végétales et minérales. La conception d’un type général et abstrait, le livre, s’en dégage comme la Zoologie, la Botanique, la Minéralogie, conçoivent l’animal parallèlement aux animaux, la plante parallèlement aux plantes, le minéral parallèlement aux minéraux. Il y a lieu d examiner successivement :

1° Les éléments constitutifs du livre ;

2° Ses diverses parties et leur structure ;

3° Les espèces ou familles d’ouvrages.

L’examen de ces données a sa raison d être en soi. Il sert aussi de base aux opérations de collationnement, de bibliographie, de catalogue et de classement et leur donne un fondement scientifique et rationnel.

La détermination des caractéristiques d’un livre est indispensable pour le reconnaître et l’identifier. Cette détermination individuelle ne saurait se faire qu’en fonction des caractéristiques générales.

112.1 Éléments constitutifs du Livre.

Éléments matériels.
xxxxxxxSubstance, matière, (surface).
xxxxxxxForme matérielle (figure), format (dimension).

Éléments graphiques (Signes).
xxxTexte.
xxxxxxxxxxÉcriture phonétique (Alphabet).
xxxxxxxxxxNotations conventionnelles.
xxxIllustrations.
xxxxxxxImages.
xxxxxxxxxxxxxDessinées (Images à la main).
xxxxxxxxxxxxxPhotographie (Image mécanique).
xxxxxxxSchéma (Diagrammes).
xxxxxxxxxxxxxÉtablis à la main.
xxxxxxxxxxxxxRésultat d’un enregistrement mécanique.
xxxxxxxDécoration du livre.
xxxxxxxxxxxxxFigurines, culs de lampe, rinceaux.

Éléments linguistiques.
xxxxxxxLangue du livre.

4° Éléments intellectuels.
xxxxxxxLes idées du livre.
xxxxxxxLes formes intellectuelles du livre (Exposé didactique ;
xxxxxxxxxxxxxrhétorique, genres littéraires).

Un livre est composé de plusieurs éléments : éléments intellectuels (idées, notions et faits exprimés), éléments matériels (substance ou matière disposée en feuilles d’un certain format, pliées en pages) et éléments graphiques (signes inscrits sur la substance). Les éléments graphiques sont le texte et l’illustration. Le texte se compose d’écriture alphabétique et de notations conventionnelles. L’illustration comporte les images, soit dessinées (images à la main), soit photographiées d’après nature (images mécaniques). Les illustrations sont placées dans le texte ou publiées sous forme de planches imprimées au recto seulement, jointes au texte ou mises hors texte, ou réunies en album ou atlas séparé du texte, mais faisant partie intégrante de l’ouvrage.

Le livre peut être envisagé :

Comme contenu : les idées qui se rapportent à un certain sujet ou matière, considérées dans un certain lieu et dans un certain temps.

Comme un contenant : une certaine forme de livre et une certaine langue en laquelle les idées sont exprimées.

Ces éléments servent de base à la classification.


112.2 Structure et parties du livre.
Reliure.
Couverture (Brochage). Feuillets de garde.
Frontispice Faux-titre.
Page-titre. Sous titre.
Préliminaires. Dédicace.
Préface.
Introduction.
Œuvre proprement dite (Corps de l’ouvrage).
  Divisions.
---Parties, chapitres, sections, paragraphes, alinéas, intitulés,
----- numérotation, sommaire.
Pages.
---Pagination.
---Titre courant.
---Rappels en marge.
---Notes marginales.
Texte.
---Caractères (Majuscules, minuscules, signes).
---Vignettes, figures, illustrations.
---Tableaux.
Tables.
  Table méthodique.
Index alphabétique. Matières.
Personnes.
Lieux.
Répertoire chronologique.
Appendices.
  Planches hors texte.
Annexes.
a) Un livre a diverses parties : La reliure, — la couverture, — le titre (titre, faux-titre, sous-titre, frontispice) — les préliminaires (Dédicace, préface, introduction, préambule) ; — l’œuvre proprement dite, la Table des matières et index, les appendices (annexes, planches hors texte).

b) Le livre présente d’abord sa page titre avec le titre de l’ouvrage, le nom de l’auteur, ses qualités, le rang de l’édition, la date de publication.

c) Un livre a un auteur (dénommé ou anonyme, réel ou pseudonyme, particulier ou collectif) — l’auteur peut avoir un ou plusieurs collaborateurs ; — il peut être auteur de l’œuvre ou simple éditeur de l’œuvre d’autrui.

d) La division matérielle de l’œuvre se fait en volumes, livraisons ou fascicules, feuilles et pages.
---- Le volume est la division matérielle d’un ouvrage. Le tome en est la partie intellectuelle.
---- On peut convenir d’une terminologie d’après le nombre de pages : plaquette (jusqu’à 50 pages) ; brochure (de 50 à 100 pages) ; volume (au delà de 100 pages).
---- La feuille est l’ensemble de la surface imprimée, qui est pliée ensuite pour former des pages (feuilles de 4, 8, 16, 32 pages). Un feuillet est la partie d’une feuille de papier formant deux pages.

e) La division intellectuelle de l’œuvre répartit la matière en tranches qui groupent les matières connexes et qui présentent un même enchaînement. Cette division se fait en parties, tomes, chapitres, paragraphes, sections, alinéas, versets. Ces divisions ont des intitulés ou rubriques, des numéros d’ordre et sont parfois accompagnées de sommaires. Les pages portent un numérotage ou pagination et parfois un titre courant, des rappels en marge et des notes infra-marginales.
---- Souvent des introductions ou préfaces expliquent l’objet de l’ouvrage, le point de vue de l’auteur, l’occasion qui a fait écrire l’ouvrage.

f) Les tables des matières : méthodique et alphabétique.

g) Les illustrations intercalées dans le texte, servent à l’expliquer par la représentation visuelle des objets.

Elles ont leur commentaire dans le texte et il y a lieu d’y recourir en chaque cas.

h) Un livre donne lieu à des reproductions en exemplaires multiples exécutées par un imprimeur (typographe, lithographe, graveur, photographe). On distingue les éditions successives d’un même ouvrage, des réimpressions. On fait les distinctions suivantes :

Un exemplaire est un ouvrage complet, abstraction faite du nombre de pages, aussi bien que du nombre de volumes et de tout ce qu’ils comportent. Il s’applique à l’unité de tirage d’un ouvrage, d’une gravure, etc.

On distingue les tirages effectués successivement (on dit souvent mille), qui n’implique aucune idée de correction ni de modification quelconque dans le texte, reproduit souvent, d’après un cliché ou une composition conservée, et les éditions qui supposent un texte revu, remanié ou complété, et qui est par conséquent recomposé typographiquement.

Certaines œuvres n’existent qu’à l’état de manuscrits, originaux ou copies, ces manuscrits sont parfois de la main de l’auteur (autographe).

i) Le plus souvent, le livre a un éditeur commercial, il constitue rarement une impression privée.

112.3 Espèces, Classes, Familles d’ouvrages.

Les ouvrages (œuvres de l’esprit) donnent lieu à tout un ensemble d’espèces (genres, familles, variétés) et sont susceptibles de classification à divers points de vue.

A. — D’après les matières traitées.

Les livres dans leur ensemble tendent à enregistrer toutes les connaissances acquises, et à former ainsi le corps bibliographique de la science. Les connaissances ou sciences sont ordonnées selon un ordre hiérarchique, et une classification : Philosophie, sciences sociales, philologie, etc. Il en sera question plus loin.

B. — D’après les lieux.

On distingue aussi les ouvrages selon le pays ou lieu auquel se rapportent les matières traitées : ex. : Angleterre, France.

C. — D’après le temps.

On distingue les ouvrages selon le temps ou moment auquel les matières sont considérées. Ex. : xvme siècle.

D. — D’après la forme.

On considère ici soit la disposition interne de la matière selon certains cadres, soit selon certaines formes matérielles. On distingue :

1° le Livre, ou ouvrage séparé, qui paraît sans suite et en un tout complet, et indépendant.
xxxxParmi les livres proprement dits, on distingue les Monographies, ouvrages qui traitent d’une question particulière (ex. : Monographie de l’acier), les Manuels ou Traités, ouvrages qui exposent toute une science ou un ordre de connaissance, d’une matière, systématiquement et dans toutes leurs parties (ex. : Traité de Physique, Manuel de Chimie), les Encyclopédies ou Dictionnaires, consacrés comme les traités, à toute une science, mais qui en diffèrent parce que les matières sont réparties en un certain nombre de mots ou rubriques, qui se succèdent dans l’ordre alphabétique (ex. : Encyclopédie de la Construction), les Thèses ou Dissertations académiques, les Histoires, qui traitent de chaque matière au point de vue de son développement au cours du temps (ex. : Histoire de la Peinture).

2° la Brochure ou plaquette (pamphlet), livre de peu d’étendue.

3° Les Feuilles volantes, placards et publications paraissant en livraisons successives.

4° La Revue ou Périodique, publication qui paraît à des dates régulières, avec suites, et dont les numéros successifs des années antérieures forment des collections. La revue est principalement destinée à tenir les lecteurs au courant de tout ce qui se passe dans un certain domaine, dans une certaine science. C’est une sorte de journal publiant les nouvelles de chaque spécialité. Vient ensuite le Journal quotidien.

5° Les Manuscrits anciens et contemporains, les autographes.

6° Les Estampes, gravures, affiches, cartes postales illustrées et tout ce qui contient une illustration et est publié à part.

7° Les Photographies non publiées.

8° Les Cartes et Plans.

9° Les Partitions musicales.

E. — D’après les langues.

Les livres sont écrits en toutes langues. Ils donnent lieu à des groupes distincts d’après ces langues, qui, elles-mêmes, se rattachent à de grandes familles (latine, germanique, slave), et qui ont leurs patois. Il y a une classification des langues. — Dans l’organisation des bibliothèques, on distingue les ouvrages en langue nationale, (En Belgique : français, flamand, allemand) et en langues étrangères.

Ces cinq ordres de classement sont fondamentaux. On peut considérer que chacun d’eux occupe une des faces du cube ou bloc qui représenterait l’ensemble des ouvrages. Ce sont les mêmes ouvrages que l’on peut répartir chaque fois selon un ordre différent.

Ainsi un ouvrage sur la Philosophie (matière), en Angleterre (lieu), au xviie siècle (temps), qui serait un traité (forme), composé en français (langue).

La classification bibliographique fournit le moyen de

classer la bibliothèque et son catalogue en tenant compte de ces classes fondamentales.

À ces cinq ordres de classement on pourrait en ajouter un sixième, celui qui prendrait comme base la manière dont l’œuvre est traitée, le caractère des auteurs et des lecteurs (Psychologie bibliologique). À ce point de vue on peut distinguer :

Livres de faits (Exposé des sciences).

Livres de spéculation : Livres d’imagination, d’induction, d’investigation, d’invention.

Livres d’idées ou livres de philosophie : Étudient les faits au point de vue de leur relation de cause à effet.

Livres de sentiments : S’adressent aux facultés affectives, et particulièrement aux facultés sociales, esthétiques, émotives, morales (destinés à l’éducation littéraire).

113. Statistique du livre. Nombre des livres.

Le nombre des livres écrits et publiés est considérable. Il en était imprimé en Belgique, avant la guerre, environ

2,500 tous les ans. La France en comptait une douzaine de mille, et l’Allemagne deux fois et demi autant.

On a estimé à plus de dix millions les livres différents imprimés dans le monde entier depuis l’invention de l’imprimerie jusqu’au début du xxe siècle.

114. Histoire du livre.

Le livre a une longue histoire : chacun de ses éléments, chacune de ses parties et de ses espèces est le produit d’un développement parfois très lent. — Écriture : le Livre a ses origines dans celles de l’écriture figurative et du tracé des signes conventionnels. (Paléographie ; science des écritures). — Substance : Il fut d’abord inscription murale (Épigraphie), tablette ou rouleau en terre cuite, tablette de bronze, de cire, ardoise. Plus tard il s’écrivit sur papyrus et parchemin, puis sur papier originaire de Chine. — Forme : il eut, dans l’antiquité, la forme enroulée (volumen). Il passa ensuite à la forme rectangulaire, avec les tablettes de cire juxtaposées ; il fut fait de feuillets superposés et reliés avec les codex. Aujourd’hui il tend à la feuille ou fiche, mobile ou liassée en reliure mobile (monographie). — Reproduction : il fut écrit à la main (manuscrit), puis gravé sur bois (xylographie), puis composé à l’aide de caractères mobiles (imprimerie, Guttenberg). On le reproduisit par la pierre (lithographie), puis par la photographie (photogravure, héliogravure, phototypie), puis par des procédés chimiques (anastatique ou reviviscence des encres). — Illustration : Remonte à la plus haute antiquité, enluminure, miniature, puis gravure en relief et en creux. — Reliure : très ancienne, devient un art à Byzance au xe siècle, se développe en Italie au xviiie, en France au xvie et au xviiie, renaît de nos jours.

Invention et transformation des écritures, constitution des langues en langages littéraires. Le Papyrus. Les premières littératures : la formation des genres littéraires. Premiers essais de rédaction dans les sciences. Conservation des textes sacrés dans les temples et palais. Influence de l’esclavage : le cercle étroit des lettrés, des philosophes et des savants. Les polygraphies « de omnire scibili ». Les premiers encyclopédistes : Aristote.

Moyen âge.

Les barbares détruisent les Bibliothèques. Les moines recopient les manuscrits. L’époque des manuscrits : Au xiiie siècle, invention du papier de chiffon. Le moyen âge, grand par son art, sa philosophie, sa théologie. Peu de créations littéraires. Développement des sciences presque nul. Les « Miroirs » et les Sommes », formes de l’idée encyclopédique.

Renaissance et temps modernes.

La Renaissance découvre l’antiquité. Époque de l’érudition : reproduction, traduction, commentaire des ouvrages. Vers 1436, invention de l’imprimerie. Elle se répand dans toute l’Europe avec la Réforme. Développement de la gravure. Les guerres de religion utilisent les livres. Au xve siècle, le livre se constitue avec les traits essentiels qu’il a encore aujourd’hui. Plantin à Anvers (vers 1550). Fondation à Paris de la Bibliothèque nationale (1595), et de l’imprimerie nationale. Les premiers journaux. La constitution des sciences en corps de doctrines autonomes. xviiie siècle : les idées travaillent le peuple. L’encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Le rôle des livres, du pamphlet et des journaux politiques dans la Révolution française. xixe siècle : les inventions mécaniques appliquées à la production du Livre, la reproduction photo-mécanique de l’image ; le triomphe de la démocratie ; la diffusion de l’enseignement ; le régime constitutionnel dans les grands États basé sur la liberté de la parole et de la presse ; progrès dans l’organisation administrative des États et rôle des imprimés de toute espèce à ce point de vue. Développement des sciences sur la base de la division du travail ; organisation rationnelle de la librairie et de la presse scientifiques ; la revue, le journal d’information. La librairie et l’édition se font universelles, les bibliothèques géantes et les éditions géantes. Organisation internationale du Livre et de la Documentation. (Pour le développement des faits, consulter les sources indiquées in fine).

115. Composition, Édition, Librairie.

Le livre est un des produits de l’activité humaine qui exige le plus d’opérations distinctes. Celles-ci, au cours du temps, ont été réparties selon les principes de la division et de la coopération dans le travail, entre une série de personnes et de fonctions.

Les Auteurs (écrivains, savants, publicistes) établissent le manuscrit des ouvrages. Ils sont les créateurs des livres et les signent. Ils en ont la propriété qu’ils peuvent céder en tout ou en partie. Les Éditeurs se chargent de leur diffusion et de toutes les opérations d’ordre commercial ; ils sont, en quelque sorte, les entrepreneurs généraux du livre, groupant sous leur direction, les différents métiers et professions. Ils ont tendance à se spécialiser dans un genre. Les Imprimeurs (typographes, lithographes, graveurs, photograveurs, etc.) reproduisent le livre en multiples exemplaires sur commande des éditeurs ou des auteurs. Les Libraires s’occupent de la vente des livres neufs. Ce sont les dépositaires des éditeurs. Les Bouquinistes (librairies d’occasion, librairies anciennes, antiquariats), s’occupent des livres anciens. Les Bibliographes font les catalogues, les descriptions des livres, les Critiques les jugent. Les Bibliothécaires les conservent et les distribuent.

Le monde du livre a une organisation collective puissante : associations et syndicats ; maisons ou bourses du livre avec centrale de commandes : organismes pour l’exportation et l’expédition à l’étranger, catalogues collectifs, publications professionnelles. Des règlements et des contrats collectifs ainsi qu’une législation locale, nationale et internationale, organisent les rapports juridiques du livre et de ceux qui y travaillent.

116. Conditions physiologiques du Livre imprimé.
Le Papier.

Épaisseur. — Le papier des livres doit être opaque afin que les caractères imprimés au verso ne transparaissent pas. Il ne faut jamais de buvard qui laisse fuser l’encre dans l’impression et tache la page opposée. — Le papier dit double carré de 22 kilogrammes à la rame est d’une épaisseur courante très convenable.

Couleurs. — Les papiers très blancs, bleuâtres, gris ou glacés sont à rejeter à cause des reflets ou de l’insuffisance de lisibilité. La meilleure teinte est : La couleur bois (Javal) très reposante. La couleur crème (Risley). La couleur rose. La teinte blanc mat et terne.

Caractères.

Famille. — L’impression en caractères latins doit être préférée (les caractères gothiques, grecs, etc., de lisibilité plus difficile sont à éviter.) Le Dr Javal, le premier, a insisté sur la visibilité et la lisibilité des caractères d’impression.

Grandeur. — Javal propose un nombre de lettres de 6 1/2 par centimètre, et qui correspond au caractère dit « 10 points » ou « petit romain ». Cohn et Weber sont du même avis, en proposant le caractère d’un millimètre et demi ; mais ils le considèrent comme un minimum. Risley pense qu’il doit avoir 3 millimètres de hauteur, 0 mm 25 d’épaisseur.
xxxxJamais plus de 2 lignes ni plus de 7 lettres par centimètre courant. Il y aura de grandes marges. Composition en caractères gras et fort bien séparés.

Forme. — La forme carrée, aussi large que haute, paraît préférable.

Œil. — L’œil du caractère dépendant de la largeur de la lettre et de l’épaisseur du trait, doit être de grosseur moyenne.

Lignes.

Longueur des lignes. — La longueur des lignes ne saurait pas excéder 8 à 10 centimètres (Javal, Berlin) avec 50 à 60 lettres.
xxxxDans le format in-quarto, il sera préférable de disposer le texte en deux colonnes, séparées par un intervalle de 3 à 4 millimètres.

Interligne. — L’interligne sera en rapport avec la grosseur des lettres. Dans le cas de caractère petit romain, il aura 2 mm., 5 à 3 millimètres.