Malte-Brun - la France illustrée/1/3/17

Jules Rouff (1p. 22).

Montluel. — Montluel (Mons Lupellus), station du chemin de fer de Lyon à Genève, à 28 kilomètres au sud-est de Trévoux, chef-lieu de canton, comptant 2,829 habitants, est situé dans une contrée agréable, à trois kilomètres de la rive droite du Rhône et au pied de coteaux plantés de vignes ; la petite rivière de Seraine l’arrose et s’y divise en plusieurs bras, faisant mouvoir soit des moulins à farine, soit des battoirs à chanvre. Elle possède des fabriques de couvertures, des manufactures de draps pour l’armée, de toile d’emballage et des filatures de fil à coudre ; elle fait un commerce considérable de grains, de colza, de chanvre, de fil, de draps, et des vins que l’on récolte sur son territoire. À La Saulsaie (à 9 kilomètres), il y une école pratique d’agriculture. Son ancien château, qui datait du XIe siècle, est aujourd’hui remplacé par un nouveau. Les torrents qui descendent des coteaux voisins, et principalement de celui de la Cottière, au pied duquel est la ville, et les débordements du Rhône y causent quelquefois de grands ravages. C’est au château de Montluel que l’empereur Sigismond érigea la Savoie en duché en faveur d’Amé VIII, en 1416. La seigneurie de Montluel, après avoir été réunie au Dauphiné, et depuis à la couronne par la donation de Humbert II, fut remise et cédée, après la conquête de la Bresse sous Henri IV, à Henri de Bourbon, prince de Condé, avec la baronnie de Gex, en échange de la terre de Château-Chinon.

Les armes de Montluel sont : d’or, à six fasces diminuées de sable, à un lion de gueules armé, lampassé et couronné d’argent sur le tout.