Malte-Brun - la France illustrée/0/5/2/6/3

Jules Rouff (1p. lxii).
CONSULAT.

À peine installé, le gouvernement consulaire se mit à l’œuvre. Après avoir pacifié le pays, il s’occupa de le réorganiser. Tout le système administratif, judiciaire et financier fut établi tel qu’il s’est maintenu jusqu’à nos jours, à quelques légers changements près. Quant à l’extérieur, la France ne pouvait rien craindre ayant à sa tête le plus habile de ses capitaines. L’Autriche et l’Angleterre refusaient de signer la paix. Bonaparte fond du haut des Alpes sur l’Italie, écrase Mélas à Marengo, et se trouve maitre de la Lombardie. Moreau, vainqueur à Hohenlinden, pousse jusqu’aux portes de Vienne. L’Autriche s’empresse de signer la paix de Lunéville. Déjà, par le traité de Campo-Formio, elle avait reconnu à la France la possession de la Belgique et de la rive gauche du Rhin. Les mêmes bases furent adoptées à Lunéville. Les républiques batave, helvétique, ligurienne et cisalpine furent reconnues. Bientôt l’Angleterre elle-même, effrayée des préparatifs de descente qui se faisaient déjà à Boulogne, signa la paix d’Amiens (1802). Cette paix ne fut pas longtemps gardée.