Mais il te faut m’être si douce
À Eugénie…
Mais il te faut m’être si douce !
Car tu sais ou tu ne sais pas
Que je suis faible et que mon pas
Flageolle à la moindre secousse ;
Que mon cœur qui trôna jadis,
Fier de sa puissance amoureuse,
Tremble et s’alarme à tels petits,
Tout petits flirts, riens, viande creuse ;
Que mon esprit naguère encor
Triomphal en pleine lumière,
Chu de son vol d’azur et d’or,
A perdu sa gloire première ;
Qu’enfin mon âme toute en Dieu
Lors d’un autrefois dont les anges
Furent participants, au lieu
Des cieux, erre ès-limbes étranges…
Qui, toi douce ! et tout est fini
Du mal languide qui m’oppresse, —
Et qu’à jamais ton nom béni
Ferme les sceaux de ma détresse !