Mademoiselle Giraud, ma femme/Préface

La note qui annonçait la brusque interruption des aventures de Mademoiselle Giraud, dans le Figaro a fait naître certaines préventions que l’auteur doit essayer de combattre.

Mademoiselle Giraud, ma femme, repose, il est vrai, sur une donnée délicate, mais on s’est appliqué à châtier la forme, à éviter toute expression mal sonnante, toute peinture trop vive, tout détail indiscret. L’auteur a préféré souvent pécher par trop d’obscurité que par trop de clarté, et il est persuadé que si ce roman venait à s’égarer au milieu de jeunes esprits, il resterait énigmatique. Quant aux personnes habituées à lire entre les lignes et à comprendre les sous-entendus, elles ne sauraient nous faire un crime d’avoir abordé un sujet déjà traité par des écrivains respectés, et notamment par Balzac. Elles seraient tout au plus en droit de soutenir que certaines questions doivent toujours rester dans l’ombre et qu’il y a danger à les soulever. L’auteur n’est pas de cet avis, et pour ne pas se répéter, il renvoie les lecteurs à la page 169 de ce volume. Si après avoir jeté les yeux sur le passage signalé ils ne sont pas convaincus, ils voudront bien du moins reconnaître que ce livre a été sérieusement écrit et qu’il contient d’utiles enseignements.